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Charente-Maritime

Musique et musiciens d’Église dans le département de la CHARENTE-MARITIME autour de 1790

Sommaire

Liste des musiciens de la Charente-Maritime

Url pérenne : http://philidor.cmbv.fr/musefrem/charente-maritime

« L'Orgue est l'instrument mystique par excellence, je dirai même l'âme sonore d'une église »
Jean Douteau (1942)

* * *

1-cathédrale Saint-Pierre Saintes

Vue de Saintes depuis la Charente, en fond la cathédrale Saint-Pierre, dessin anonyme, fin XVIIIe-début XIXe, conservé au Musée Dupuy-Mestreau à Saintes.

La mosaïque charentaise

• • • La création du département : l'unification de deux provinces rivales

« L'antécédent immédiat du département, la généralité de La Rochelle, comprenait comme lui l'Aunis et la Saintonge et y joignait aussi des annexes détachées d'autres provinces, de sorte que les différentes localités de cette généralité, l'une des plus petites du royaume, obéissaient à quatre coutumes, à cinq évêques, à cinq chefs militaires. » [Léopold Delayant, p.25]. Ainsi le nouveau département créé est-il formé des anciennes provinces de l'Aunis et d'une grande partie de la Saintonge, mais aussi d'une partie du Poitou (avec le pays d'Aulnay) et d'une infime partie de l'Angoumois (autour de Burie). Les limites tracées en 1790 ont toutefois laissé de côté un certain nombre de paroisses de l'ancienne généralité qui n'ont pas été incluses dans le nouveau département : une partie de l'ancienne Saintonge ainsi qu'une infime partie de l'Aunis sont rattachées à la Vendée, aux Deux-Sèvres, à la Charente et à la Gironde.

2-carte département 1791

Département de la Charente-Inférieure, Bureau de l'Atlas National de France, Paris, 1791.

À sa création, le 4 mars 1790, le département de la Charente-Maritime est d'abord nommé « Charente-Inférieure », en raison de sa position sur le cours inférieur de la Charente, fleuve traversant le département d'est en ouest avant de se jeter dans l'Océan Atlantique. Le département garde cette appellation jusqu'en 1941, où est il renommé Charente-Maritime. La création du département s'effectue dans la douleur pour les habitants de l'Aunis et surtout ceux de La Rochelle, qui opposent une vive résistance à leur unification avec la Saintonge au nom de l'histoire et de rivalités identitaires. Saintes et La Rochelle « n'ont pas la même date, la même origine, pas les mêmes idées, et sur bien des points pas les mêmes intérêts » [L.Delayant, p.26]. En décembre 1789, les députés de La Rochelle plaident pour un département réunissant l'Aunis, le Bas-Poitou et l'Île d'Oléron, en vain, le comité de la constitution tranche la question en janvier 1790 et les deux anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge sont réunies au sein du nouveau département.

Le choix du chef-lieu se révèle délicat, et est source de houleux débats. Les trois candidates à cette fonction sont les villes de La Rochelle (important poids économique), Saintes et Saint-Jean-d'Angély (emplacement plus central des deux villes), rivales de longue date. Une solution de compromis transitoire est adoptée avec le projet d'une préfecture tournante entre ces trois villes chaque année. La charge est définitivement attribuée à Saintes dès juin 1790, grâce à sa situation géographique et à la plaidoirie du député Saintongeais Louis-Nicolas Lemercier. Les Rochelais vivent alors cette décision comme une impression de déclassement collectif. Ce n'est qu'en 1810, que le siège de la préfecture passe à La Rochelle, au détriment de Saintes.

Malgré ces rivalités et rancœurs, la nouvelle administration du département s'impose. Il est divisé en 7 districts : Marennes, Montlieu, Pons, Rochefort, La Rochelle, Saint-Jean-d'Angély et Saintes, eux mêmes divisés en 49 cantons.

• • • Les circonscriptions religieuses

Du point de vue des circonscriptions religieuses, l’ancienne généralité de La Rochelle comptait des paroisses appartenant à cinq diocèses différents : La Rochelle, Saintes, Angoulême, Poitiers et Périgueux. Deux d'entre eux avaient leur siège à l'intérieur de son territoire : La Rochelle, qui était dirigé à la veille de La Révolution par Monseigneur François Joseph-Emmanuel de Crussol d'Uzès, et Saintes, gouverné par Monseigneur Pierre-Louis de La Rochefoucauld depuis 1782. Lors de la création du département, le siège de son unique diocèse est fixé à Saintes. Dans ce redécoupage, 93 paroisses qui appartenaient auparavant à l'ancien diocèse de La Rochelle, et avant lui de Maillezais, et qui font désormais partie des départements de la Vienne (cf. Musique et musiciens d’Église dans le département de la Vienne autour de 1790) et du Maine-et-Loire, sont de ce fait rattachées aux nouveaux évêchés de Poitiers et d'Angers. Quelques paroisses de l'ancienne Saintonge sont également rattachées à ces nouveaux évêchés. Monseigneur Robinet est élu évêque du nouveau diocèse en février 1791, après la révocation de Monseigneur de La Rochefoucauld qui refuse de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé et interdit à son clergé de s'y soumettre. Ce qui provoque de graves troubles religieux au sein de la ville.

Le département dessiné en 1790 comporte donc deux cathédrales d'Ancien Régime, celle de Saintes et celle de La Rochelle. Cette dernière, placée à la tête d'un diocèse érigé en 1648 seulement, n'avait été consacrée qu'en 1784, après des travaux ayant débuté en 1742. Auparavant, le chapitre cathédral avait durablement trouvé refuge au sein de l'église paroissiale Saint-Barthélémy, à la suite de l'incendie qui avait ravagé le Grand Temple – alors église cathédrale – en 1687. La cathédrale de Saintes, quant à elle, est beaucoup plus ancienne puisque l’édifice remonte au XIIe siècle. Les registres contenant les avis et arrêtés des districts de La Rochelle et de Saintes, ainsi que les documents de la série L relatifs aux affaires ecclésiastiques, conservés aux archives départementales de Charente-Maritime, constituent une solide base documentaire pour l'enquête Muséfrem, et fournissent un complément aux rares mentions concernant le département dans les séries D XIX et F 19 des Archives nationales. De plus, les registres capitulaires et de fabrique contribuent par les riches informations qu’ils contiennent à l'éclairage de la situation des musiques d'église dans ces deux villes. Il n'en va pas de même pour le reste du département, qui souffre d'un grave manque de documentation. De ce fait, ce sont surtout les investigations dans l'état civil qui ont permis de mettre au jour quelques musiciens hors des grandes villes, notamment des chantres dans les églises paroissiales des Îles de Ré et Oléron, tels que François MAGNÉ ou Pierre ROZÉ, mais aussi dans quelques paroisses urbaines ou rurales.

• • • Un territoire aux multiples facettes : de la façade maritime aux activités intérieures

Les anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge ainsi que la partie du Poitou qui forment le département fraîchement constitué offrent des paysages variés et des activités diversifiées. Des terres riches sont propices à une agriculture florissante (vignobles, terres à blé, terres d'élevage...), la grande façade maritime permet à de larges zones de vivre de la mer (pêche, ostréiculture, marais salants...). Mais le territoire comporte également de nombreuses activités manufacturières : les manufactures textiles saintongeaises, les raffineries de sucre grâce au commerce triangulaire et la verrerie royale de La Rochelle, ou encore la production de faïence à Saintes. Enfin des activités à caractère militaire se sont développées au XVIIe siècle, avec la fondation d'un arsenal à Rochefort ainsi que d'une fonderie de canons à Saintes.
 
Quatre fleuves et rivières, la Sèvre, la Charente, la Seudre et la Boutonne, traversent de part et d'autre le département avant de se jeter dans l'Océan Atlantique, créant un réseau dynamique de voies commerciales à l'intérieur du territoire. La Sèvre, qui sert de délimitation avec la Vendée, permet d'acheminer les blés du Poitou jusqu'à Marans. Les vins de Saintonge, quant à eux, sont transportés sur la Boutonne, puis sur la Charente, en passant par Saint-Jean-d'Angély puis jusqu'à Rochefort, ainsi que les vins de cognac produits à Saint-Jean-d'Angély. Par ailleurs, le vin et le sel récoltés dans les îles sont expédiés par les petits ports de Ré et Oléron. Les productions du département sont exportées dans le reste du royaume, en Angleterre, vers l'Espagne mais aussi vers l'Amérique grâce au port commercial et négrier de La Rochelle.

Divers axes routiers traversent également le département, dont la route de Paris à Bordeaux, qui passe par les principales villes de la généralité de La Rochelle (La Rochelle, Saint-Jean-d'Angély, Saintes...). La diligence met quatre jours et demi pour aller de La Rochelle à Paris. Parmi les axes secondaires, on trouve la route de La Rochelle vers Orléans par Poitiers, mais aussi celle vers l'Angoumois et vers Nantes.

Par ces routes maritimes et terrestres, des musiciens sont venus chanter et jouer au sein des églises des anciennes provinces d'Aunis et de Saintonge, tandis que d'autres en sont partis vers des destinations diversifiées et parfois lointaines.

La vie musicale à Saintes et à La Rochelle à la fin de l'Ancien Régime

L'état de la documentation conservée, très inégale, met clairement en avant les deux principales villes du département, pour lesquelles un nombre important de musiciens – et quelques musiciennes – sont mis en lumière. Observons d'abord La Rochelle - qui malgré son éviction du chef-lieu du département ainsi que de celui du diocèse - est la ville la plus peuplée et la « capitale » économique du département en 1790, puis Saintes à la veille de devenir chef-lieu du département et du diocèse départementalisé.

• • • La Rochelle : une ville attractive ouverte sur le monde...

3-port de La Rochelle

Le port de La Rochelle gravé par Jean-Baptiste Chapuy et dessiné par Niolas Ozanne, Paris, Chez Jean, dernier tiers du XVIIIe siècle

« Ville maritime forte, riche, marchande, très célèbre dans l'histoire des seizième et dix-septième siècles, épiscopale et capitale du pays d'Aunis, située sur l'Océan, au fond d'un petit golfe, à deux lieues de l'Ile de Ré, à quatre de celle d'Oléron, à douze de Saintes et à cent vingt lieues de Paris. […] Le port est un des plus sûrs que l'on connaisse et des mieux situés pour le commerce. », tel est le tableau de la ville de La Rochelle que livre Jacques-Antoine Dulaure dans sa Description des principaux lieux de France, à l'aube de la Révolution. La Rochelle est à la fin du XVIIIe siècle une ville attractive grâce à son port commercial et négrier, où les étrangers affluent, ouverte sur l'Amérique, l'Angleterre ou encore l'Espagne, mais aussi vers l'intérieur du royaume.

En 1790, la population rochelaise atteint presque 22 000 habitants, ce qui en fait la ville la plus peuplée du nouveau département. La ville, découpée en cinq paroisses (Notre-Dame, Saint-Barthélemy, Saint-Sauveur, Saint-Nicolas et Saint-Jean-du-Perrot), est dominée par une dizaine de puissantes familles liées entre elles par des liens matrimoniaux : ce sont des armateurs, de grands négociants, des commissionnaires ou encore des propriétaires de raffineries de sucre. Dans la hiérarchie sociale viennent ensuite les hauts représentants de la couronne, l'évêque et les chanoines de la cathédrale Saint-Louis, les marchands et artisans puis la masse du petit peuple. À la veille de la Révolution, la population protestante, qui était majoritaire encore au début du XVIIe siècle jusqu'au siège de 1627-1628, ne représente même plus le quart, mais elle est très bien intégrée à la ville. Il conviendra de s'interroger sur d'éventuelles pratiques musicales spécifiques à ce milieu.

La ville connaît une vie culturelle et intellectuelle assez intense au XVIIIe siècle, grâce à l'Académie des belles-lettres, sciences et arts fondée en 1732, aux cercles de sociabilité tels que les loges maçonniques, ou encore la « Société des colons franco-américains » où l'on débat des idées des Lumières. Selon Robert Darnton, la ville accueille une faculté de médecine ainsi qu'une école de botanique. À partir de 1769 est publié un journal local, Les Affiches de La Rochelle. On peut noter un vif intérêt des élites pour les arts : une école de dessin est fondée en 1767, et les notables assistent régulièrement aux opéras, tragédies, ballets et concerts qui sont donnés au théâtre. C'est ici que l'on trouve le deuxième corps de musique profane de la ville. Le premier étant celui de la musique municipale, qui est composé de violons, hautbois et trompettes. Jusqu'en 1766, une « Académie de musique et concert spirituel » fondée en 1730, donne des concerts dans la grande salle de l'Hôtel-de-ville avec 12 musiciens. Après un quart de siècle d’interruption lui succède la « Société de concerts d'amateurs » le 30 août 1790. En 1791, une troupe théâtrale constituée d'un orchestre de 12 musiciens joue des opéras et des comédies à La Rochelle et à Rochefort. À ce jour, on ne sait pas si certains musiciens d'église ont participé à ces corps de musique, comme cela a pu être le cas à Saintes. À côté de ces structures profanes : on trouve l'imposante musique de la cathédrale mais aussi celles des églises paroissiales.

...aux nombreux musiciens

4-cathédrale La Rochelle

La Rochelle, la cathédrale Saint-Louis (cl. Charlotte Menanteau, 2015)

Comme il est fréquent, la cathédrale Saint-Louis est la structure qui emploie le plus de musiciens d’Église dans la ville. Avec des revenus de 49 488 livres, selon Le Pouillé de 1760, le chapitre cathédral était donc plus riche que le chapitre voisin de Saintes dont les revenus s'élevaient seulement à 31 400 livres. Selon La France ecclésiastique de 1790, le chapitre rochelais était constitué de 30 chanoines dont 9 occupaient des postes de dignitaires avec à leur tête le Doyen, qui est en 1790 le sieur de Marillet. Toujours selon La France ecclésiastique, le bas chœur rochelais se compose d'un maître de musique, de 10 « choristes » et de 6 enfants de chœur.

L'enquête Muséfrem qui confirme partiellement ces chiffres, a permis d'identifier les membres de ce corps de musique constitué en fait en 1790 d'un maître de musique, de 11 musiciens et de 4 enfants de chœur. La majorité des membres de ce corps de musique sont des laïcs, l'enquête ne permettant toutefois pas de connaître l'état de 5 d'entre eux. Les 6 autres musiciens ainsi que le maître de musique sont mariés et ont des enfants, ce qui confère une certaine homogénéité à ce groupe. La seconde particularité de ce corps de musique est l'absence d'organiste, qui s'explique par le fait que les travaux de la cathédrale, dont la construction n'a commencé qu'en 1742, ne sont toujours pas achevés en 1790. C'est en 1815 seulement que la cathédrale Saint-Louis sera dotée d'orgues.

Un document manuscrit exceptionnel s'intitulant « Tenue du chœur, Traité de Plain-Chant, et notes pour les solennités et les offices de l’Église cathédrale de La Rochelle » datant du XVIIIe siècle et conservé aux archives diocésaines de La Rochelle, fournit les règles du cérémonial pour les musiciens : « Quand les choristes se promènent, aucun ne doit passer entre eux et les stalles mais toujours entre eux et l'aigle au pupitre. Aucun ne passera devant celui qui chante seul, et devant le choriste qui entonne ou annonce quelque chose. L'office fini, les choristes et ceux qui sont près des livres de chant, doivent les fermer et les ranger sans bruit. ». Le même document fournit aussi au maître de musique des instructions pour l'enseignement du plain-chant aux enfants de chœur: « une fois que l'écolier sait bien rendre avec la voix le son des notes, on peut lui faire prononcer des mots ; pour cela il est bon de commencer par les morceaux de chant où il n'y a qu'une syllabe dans chaque note au reste c'est au maître à choisir les chants les plus ou moins aisés selon que l'écolier est plus ou moins avancé. ».
Cette méthode a pu être utilisée par Marc Antoine CROUZET, maître de musique en poste en 1790, pour former les enfants de chœur, qui sont alors AUGÉ, CRAPART, LAUNAY et TARDY fils. Âgé de 43 ans, originaire de Nîmes, Crouzet est passé antérieurement par les villes de Blois, Tours et Rochefort, où il exerçait en tant que musicien et marchand « faiseur de bas » jusqu'à sa nomination comme maître de musique à la cathédrale de La Rochelle vers 1781. Marc-Antoine Crouzet, déjà présent au sein de la ville en 1778, est alors qualifié de musicien sans que l'on sache s'il est déjà en fonction à la cathédrale. C'est un musicien haut en couleurs, à la vie personnelle mouvementée (que l'on découvrira en visitant sa notice biographique) et qui se révèle un bon exemple de l'itinérance pratiquée par certains musiciens d’Église.

La plupart des autres musiciens composant le bas chœur viennent également de loin, Jacques Bonaventure COLLET DE CHARMOY, « haute-contre », est originaire de Paris ; le « basse-contre » Étienne Michel Pierre VATTIER de Chartres ; Jean Nicolas PERRIN des Ardennes (cf. Musique et musiciens d’Église dans le département des ARDENNES autour de 1790) ; Charles-Henri VINCHON de Saint-Quentin ; enfin, Claude MAUROY, qui est natif d'une petite paroisse en Picardie, a exercé antérieurement à la Sainte Chapelle royale de Dijon. Seuls deux d'entre eux sont originaires du département, ainsi que les enfants de chœur : Michel Charles BOUYER, un Rochelais, et le chantre Étienne AUBRY, natif de Saintes. Les enfants de chœur sont eux aussi nés dans le département. Pour les quatre autres musiciens, François BURDELOT, Louis Paul GAUDRION, Philippe MAUGÉ et le sieur PAUVERT, leurs origines restent indéterminées à ce jour. Le corps de musique de la cathédrale Saint-Louis, composé de musiciens aux origines géographiques très variées, illustre bien l'itinérance fréquente dans cette profession.

5-plan Saint Barthélémy

Plan de l'église paroissiale disparue Saint-Barthélemy de La Rochelle, Émile Couneau, La Rochelle disparue, p.32 (cl. Charlotte Menanteau, 2015)

Malgré leurs différences d'origine et de parcours, les musiciens de la cathédrale sont très liés entre eux, et les archives permettent de saisir une active sociabilité interne. Certains entretiennent manifestement de grandes amitiés, tels Marc Antoine CROUZET et Jacques Bonaventure COLLET DE CHARMOY qui, chacun, assistent et participent aux grands événements de la vie de leur collègue. Les musiciens se révèlent également soudés au moment de la perte de leurs emplois et adressent une longue requête collective le 14 mai 1790 au Comité ecclésiastique de l'Assemblée nationale : « Nos seigneurs, Justement inquiets sur leur sort, les musiciens de la cathédrale de La Rochelle osent faire passer jusqu'à vous leurs craintes et leurs vives alarmes ; les chapitres paraissent menacés d'une suppression prochaine […] leur subsistance, et celle de leurs enfants, est uniquement fondée sur les modiques honoraires qui leur sont attribués ». Certains d'entre eux adressent par la suite d'autres requêtes collectives en plus petit nombre. On se reportera aux notices biographiques de chacun pour un portrait détaillé.

En dehors de la cathédrale, une activité musicale existait dans certaines des églises paroissiales de la ville (Saint-Barthélemy, Notre-Dame et Saint-Sauveur). Pour les églises Notre-Dame et Saint-Sauveur, l'activité musicale est attestée au moins par la présence d'organistes. C'est le sieur DELAVERGNE qui touche les orgues de Saint-Sauveur en 1785, et il est probablement encore en poste en 1790. À Notre-Dame, le nom de l'organiste en place en 1790 nous est inconnu, mais dès 1792 le poste est occupé par Jean-Baptiste CHAMBON, qui avait exercé à l'église Saint-Barthélemy de 1778 à 1792. C'est Mademoiselle LAFORGUE « dont on connoit les talents » qui lui succède à Saint-Barthélemy.

Les musiciens de l'église paroissiale Saint-Barthélemy sont très liés avec ceux de la cathédrale, grâce à la proximité des deux églises, collées l'une à l'autre, grâce également à une longue présence du chapitre cathédral au sein de l'église, de 1687 à 1784 environ. L'organiste, ainsi que les frères BONNIOT, Guillaume, « serpent » et Pierre, sacristain qui doit notamment « chanter au lutrin à tous les offices de l’Église », entretiennent des relations avec certains musiciens de la cathédrale. En effet, Pierre BONNIOT assiste au mariage du maître de musique de la cathédrale, Marc-Antoine CROUZET et devient le parrain du troisième fils d'Étienne AUBRY. De plus, c'est Étienne Michel Pierre VATTIER, ancien basse-contre de la cathédrale, qui succède à Pierre BONNIOT, après un passage éclair d'Alexandre SAUTEREAU au poste de sacristain et chantre en septembre 1792.

L'absence de requêtes de musiciens et de registres de fabrique pour les églises Saint-Nicolas et Saint-Jean-du-Perrot ne permet pas de confirmer l'existence, probable, d'une activité musicale au sein de ces deux églises.

• • • Saintes : chef-lieu du département et du nouveau diocèse...

6-vue Saintes

Vue de l'intérieur des ruines d'un amphithéâtre basti par les Romains près le faubourg St-Eutrope de Saintes, dessiné par Pierre Vincent, 1785. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b77418015.r=vue%20de%20saintes

« La ville est petite, les rues étroites, sales et mal pavées, les maisons assez mal édifiées, ses murs et ses portes à l'antique avec des tours rondes quasi ruinées ». L'image que livre de Saintes ce voyageur anonyme, en 1739, est peu reluisante. De ce fait, à côté de La Rochelle notamment, Saintes apparaît comme une ville figée dans son passé, alors qu'elle est un important lieu de passage, comme le souligne à la fin du XVIIIe siècle un autre voyageur : « Saintes capitale de la Saintonge est très bien située pour le commerce des denrées de cette province et de celle de l'Angoumois ». Carrefour commercial, elle constitue également une étape sur la quatrième route partant de Tours pour Saint-Jacques de Compostelle. Pour améliorer l'aspect de la ville, de grands travaux d'urbanisme sont entrepris en 1781 sous l'impulsion de l'intendant Reverseaux ; mais à la veille de la Révolution, Saintes est encore un vaste chantier. 

En 1790, Saintes est peuplée de presque 10 200 habitants, soit moitié moins que La Rochelle et que Rochefort, qui compte environ 20 400 habitants. Troisième ville du département pour la population, Saintes dispose toutefois d'atouts, tels que sa position centrale ou l'importance de son évêché, qui lui valent d'être désignée comme chef-lieu du département et comme siège du diocèse. La ville est découpée en six paroisses (Saint-Pierre, Saint-Eutrope, Saint-Maur, Saint-Palais, Saint-Vivien et Sainte-Colombe). Dominée par une trentaine de familles appartenant à la noblesse, qui fournissent une soixantaine d'hommes de loi attachés au présidial, et par l'évêque et les chanoines de la cathédrale Saint-Pierre, Saintes est donc à la fin du XVIIIe siècle une ville discrète de gens de robe et de petits commerçants, où le clergé régulier occupe aussi une place importante.

Saintes, malgré sa discrétion et son apparent archaïsme, brille tout de même intellectuellement et artistiquement. Sur le plan médical, la ville possède deux hôpitaux, de nombreux chirurgiens, médecins et apothicaires, ainsi qu'une école de chirurgie. La ville abrite aussi un collège accueillant une soixantaine d'élèves, dans lequel six places sont attribuées sur concours à des enfants modestes. La vie intellectuelle est dominée par la loge maçonnique très active « La Sincérité », qui compte environ 45 membres, et où siègent à la veille de la Révolution le président du présidial Leberthon et les frères Toussaint (imprimeurs du Journal de Saintonge et d'Angoumois, dont le rédacteur est François-Marie Bourguignon). Globalement, Saintes est moins bien pourvue que La Rochelle en structures musicales profanes ; elle ne possède pas d'Académie de musique et il faut attendre le XIXe siècle pour qu'une société philharmonique soit créée. Cependant les activités de bal et de concert ne sont pas absentes, et est attestée la présence d'au moins un maître à danser, Jean-Baptiste DELAITRE, dont la fille deviendra organiste. « Un dénommé Comminge y a ouvert en 1786 une salle de spectacle où il organise un « Vaux-Haal d’hyver », soit une série de bals, « parés et masqués », d’abord tous les dimanches jusqu’au Carême puis, en raison du succès sans doute, deux fois par semaine, en alternance avec des représentations théâtrales. Dans le même lieu sont aussi donnés d’autres bals aux alentours de la Saint-Eutrope, fête patronale de la ville, à la fin avril. » [B. Dompnier, article sur Étienne Bonaventure Laurier]. Deux troupes assurent des représentations (comédies, opéras...), d'abord exclusivement la troupe des « Comédiens français et italiens » de La Rochelle puis à partir de mars 1788, en alternance avec elle, la troupe propre à Saintes, dirigée par Drouville. Certains musiciens de la cathédrale participent à ses spectacles : Thomas HOCQUET et Étienne Bonaventure LAURIER, que le chapitre somme de « ne pas sortir aussi souvent de l'office comme ils ont coutume de faire chaque jour » ; il décide « également de leur défendre d'aller jouer des instruments à l'orquestre de la Comédie et au Bal publique sous peine d'être congédiés ». L'enquête Muséfrem met en lumière dans diverses villes les musiciens d'Église très sollicités pour des manifestations profanes, à l'instar de ceux de Saintes, ce qui est l'occasion pour eux de revenus complémentaires facilement acquis.

...qui accueille bon nombre de musiciens comme La Rochelle

7-Saintes cathédrale

Saintes, cathédrale Saint-Pierre (cliché wikimédia commons, 2013) http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saintes_(17)_Cathédrale_Saint-Pierre_01.JPG

Tout comme la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle, la cathédrale Saint-Pierre de Saintes s'impose comme la structure employant le plus de musiciens d’Église au sein de la ville. Le chapitre cathédral avait des revenus de 31 400 livres selon Le Pouillé de 1760, plus faibles, on l'a vu, que ceux de son voisin le chapitre cathédral rochelais. Cependant, cela ne l'empêche pas d'entretenir un corps de musique assez important en 1790. Selon les propos de Jean Douteau (qui a étudié le fonctionnement de la maîtrise et de la chantrerie de la cathédrale de Saintes), le chapitre apporte un soin particulier au choix du maître de musique et des musiciens composant le bas chœur, signe de l'importance accordée à la qualité et à la réputation de la musique de la cathédrale Saint-Pierre. « La partie musicale tenait une place importante dans les cérémonies religieuses. Le chapitre y apportait toute sa sollicitude. L'on comprend aisément que la charge d'un Maître de Psalette n'était pas une sinécure, pourquoi il devait posséder une instruction complète, et aussi pour quel motif les chantres étaient soumis à un examen approfondi avant leur réception dans la Maitrise. » [J. Douteau, p.21]. Selon La France ecclésiastique, le chapitre saintais était constitué de 21 chanoines dont 6 occupaient des postes de dignitaires. Toujours selon La France ecclésiastique, le bas chœur se composait de 4 chanoines semi-prébendés, de 4 vicaires (3 seulement ont été identifiés par l'enquête), de 8 enfants de chœur et d'un corps de musique dont les spécificités ne sont pas précisées. 

• Ces informations sont partiellement confirmées par l'enquête Muséfrem, qui a permis d'identifier les membres de ce corps de musique constitué en 1790 d'un organiste, d'un maître de musique, de sept enfants de chœur et de six musiciens dont un est aussi le 3e vicaire de chœur et sous-maître de la psallette, Étienne GIRARD. Les deux autres vicaires de chœur identifiés, Gilles Joseph Close et le sieur Cyprien, ne semblent pas exercer une activité musicale comme leur confrère. Parmi les six musiciens, Jean FAUCHAY, « taille », est aussi secrétaire et receveur du chapitre. On compte en outre deux « basse-contre », Nicolas GEOFFROY et Antoine Thomas SAVIGNY, le « serpent » Jacques MERY dont le fils Julien est enfant de chœur, et enfin Étienne Bonaventure LAURIER, « haute-contre », mieux connu que ses collègues grâce à l’enquête spécifique que lui a consacrée Bernard Dompnier (2008). Avant de l'engager, le chapitre avait écrit au chapitre de la cathédrale de Limoges où il était en activité depuis 14 ans « pour s’informer si cette voix est d’un genre assés agréable pour convenir à cette église ». Après une audition, il est reçu à Saintes en 1784.

Le maître de musique, Jean-Claude JOSSE, âgé de 50 ans en 1790, demande sa retraite en janvier 1793, justifiant de 32 ans de service, dont presque 15 au sein de la cathédrale de Saintes, de 1777 environ à 1793. Retraite qui lui est accordée par arrêté en avril de la même année, pour une pension de 400 livres. L'un de ses prédécesseurs à ce poste avait été l'enfant de chœur prodige de Saintes, Louis GRÉNON, devenu maître de musique à seulement 20 ans, compositeur qui jouit d'une certaine renommée et qui, après avoir occupé plusieurs postes lointains (Le-Puy-en-Velay, Clermont-Ferrand), termina sa carrière dans sa ville natale. De retour à Saintes vers 1765, il décéda en 1769 comme maître de musique de la cathédrale [voir B. Dompnier (dir.), Louis Grénon]. Peut être comme cet illustre prédécesseur, Jean-Claude Josse remporte en 1776 le premier prix du concours instauré par le chanoine René Vincent, « pour les meilleurs motets à grand chœur ». Ce prix lui est attribué par un jury prestigieux composé de François GIROUST, et des sieurs Nicolas ROZE et l'abbé Jean-Baptiste DUGUÉ, selon les propos de François Lesure « aucun motet ne fut jugé digne d'un second prix ». L'existence de ce concours souligne combien le chapitre de Saintes fait de sa musique un instrument de prestige. Il semble que l'attribution de ce prix fut déterminante pour l'accession de Jean-Claude JOSSE au poste de maître de musique de la cathédrale puisqu'il est mentionné en tant que tel dès 1777, lors d'un mariage. Le motet grâce auquel il a remporté le prix de Saintes est joué à Notre-Dame de Paris le 1er février 1777, car « les éloges qu’on a donnés à ce Motet de M. Josse, ayant inspiré à plusieurs connoisseurs un vif desir de l’entendre; M. l’Abbé Dugué, Maître de Musique de Notre-Dame, toujours prêt à encourager les vrais talens, a bien voulu s’y prêter » [Journal de Paris du samedi 1er février 1777]. Le soin minutieux apporté au recrutement du maître de musique se retrouve pour celui des chantres, qui doivent passer des « auditions‹» pour être engagés. Ce qui montre réellement que le chapitre de Saintes, soucieux de son prestige, soigne la qualité de la musique de la cathédrale.

• Contrairement à la cathédrale de La Rochelle, celle de Saintes possède des orgues, vraisemblablement au moins depuis le XVe siècle, selon Jean Douteau. Ce même auteur indique que l'organiste titulaire du grand orgue en 1790 serait Jean-Baptiste GRAVIER, chanoine semi-prébendé qui, déjà en poste en 1786, quitte ses fonctions le 11 juillet 1791. Peut-être est-ce le même Jean-Baptiste GRAVIER qui avait été appelé par le chapitre de la cathédrale Saint-André de Bordeaux en 1755, alors qu'il était organiste la cathédrale d'Auch. Cependant, on ne trouve aucune requête de sa part dans les registres de Saintes, ni aucune trace de son départ de la cathédrale. Par ailleurs, en avril 1791, Françoise DELAITRE touche déjà les orgues de la cathédrale, plusieurs documents l'attestent sans ambiguïté. Le père de la jeune fille n'est autre que le maître à danser Jean-Baptiste Delaitre, établi à Saintes vers 1771, originaire de Bazas, dont le propre père était aussi « maître de danse de l'académie de Paris ». C'est lui qui demande la place d'organiste pour sa fille, le directoire ne lui accorde pas une nomination officielle, mais la laisse tout de même « continuer de toucher les orgues ». Signalons que parmi les nombreux frères de Françoise, l'un est enfant de chœur en 1790, d'autres l'avaient peut-être été antérieurement. La famille Delaitre se révèle comme une famille de musiciens tout-à-fait représentative de la proximité qui pouvait exister entre la musique profane et la musique d’Église à cette époque.

En dehors de la cathédrale, Saintes possède de nombreux établissements religieux et d'églises paroissiales, pour lesquels l'absence de requêtes de musiciens et de registres de fabrique accessibles ne permet pas d'affirmer la présence d'une activité musicale en 1790. Il faut souligner tout de même que l'abbatiale Sainte-Marie-aux-Dames, selon l'Inventaire des orgues en Poitou-Charente, semble posséder un orgue depuis le XVIe siècle, qui « disparaît en 1792 avec le monastère transformé en prison puis en caserne » [p.216]. Il est très probable qu'un ou une organiste était en poste en 1790, mais son nom reste inconnu à ce jour. Il se peut que ce soit l'une des moniales.

La vie musicale dans le reste du département : une enquête difficile à mener

En dehors des deux villes principales du département, l'enquête se révèle difficile, faute d'une documentation concernant spécifiquement le personnel affecté au service des églises avant 1790. Seules les recherches dans les registres paroissiaux permettent de mettre au jour quelques traces d'activités musicales.

• • • À Saint-Jean-d'Angély a été retrouvée la supplique rédigée en 1792 par deux enfants de chœur et serveurs de messes, COSTES et BENOÎT, pour obtenir leur traitement. On peut très fortement supposer qu'ils étaient déjà en poste en 1790. Quoique la structure dans laquelle ils sont employés ne soit pas précisée, il s'agit bien de l'église paroissiale de la ville, également église abbatiale. En effet Saint-Jean-d'Angély accueille depuis les XIe-XIIe siècles l'abbaye royale Saint-Jean. Jusqu'au XVIe siècle, en plus de l'église abbatiale qui est aussi paroissiale, 3 autres églises paroissiales sont présentes au sein de la ville (Notre-Dame, Saint-Révérent et Saint-Pierre). Au cours des guerres de religion, les trois églises disparaissent : Saint-Révérent et Saint-Pierre en 1568 et Notre-Dame est incendiée lors du siège de 1621. C'est pourquoi à la veille de la Révolution, la seule église paroissiale encore en activité est celle de Saint-Jean-Baptiste.

• • • À Rochefort, ville pour laquelle la documentation évoque surtout les musiciens militaires liés à l'Arsenal, on trouve toutefois mention du sieur PONTARDANT, « chantre de la commune », qui effectue des démarches en 1794 pour obtenir ses honoraires. Comme sa requête figure dans le registre relatif aux emplois supprimés au sein du clergé, on peut en déduire qu'il est bien chantre à l'église paroissiale Saint-Louis, mais rien ne prouve qu'il ait déjà été actif en 1790.

• • • À Marans, tout au nord du département, les comptes de la fabrique ont révélé un chantre à l'église paroissiale Saint-Étienne. Jean-Pierre ANTHEAUME, en poste depuis 1775 dans cette active petite ville de l'Aunis, présente la particularité d'avoir antérieurement chanté la basse-contre dans de nombreux autres établissements, dont certains relativement prestigieux (Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris, Sainte-Croix d'Orléans, Notre-Dame de Luçon…).

• • • Des chantres étaient probablement présents dans de nombreuses églises paroissiales. Ainsi sur l’Île de Ré, les registres paroissiaux livrent la trace de François MAGNÉ, mentionné comme « chantre de la paroisse » au baptême de sa fille en 1791 à La Flotte, alors qu'en 1789 sa profession n'est pas indiquée lors du baptême de son fils. Peut-être a-t-il été formé au Bois, où il était né, avant de s'installer en 1789 à La Flotte, où il exerce à l'église Sainte-Catherine. En 1790, les paroisses du Bois et de Sainte-Marie emploient chacune au moins un chantre. À Sainte-Marie, il s'agit de Jacques BŒUF. Au Bois, Pierre ROZÉ est mentionné à la fois comme chantre de l'église paroissiale, maître d'école puis secrétaire de la municipalité, avant de devenir maire du Bois, faisant preuve d'un goût prononcé pour la calligraphie dans la tenue des registres  d'état civil. Des mentions antérieures indiquent que la paroisse d'Ars employait également au moins un chantre au début du XVIIIe siècle. Au vu de ces quelques traces liées au chant d'Église sur l'Île de Ré, on peut penser qu'il y en avait ailleurs, et en particulier sur l'île voisine d'Oléron. Ils restent à identifier...

Si d’aventure les lecteurs de cette présentation avaient connaissance d’autres cas de chantres ou de musiciens ayant exercé dans les églises de la future Charente-Maritime à la fin de l’Ancien Régime, nous leur serions reconnaissants de bien vouloir nous les indiquer.

Charlotte MENANTEAU,
(Master 2 Histoire, Université du Maine),
mars 2016

Mise à jour : Sylvie Granger, 4 janvier 2019

Le travail sur les musiciens de ce département a bénéficié des apports de, notamment :
 Jean-Marie Auradou, Guillaume Avocat,  François Caillou, Thomas d'Hour, Bernard Dompnier, Michel Dubœuf, Sylvie Granger, Danielle Langlois, Isabelle Langlois, Bastien Mailhot, Christophe Maillard, Michel Meunier...

Mise en page et en ligne : Sylvie Lonchampt et Agnès Delalondre (CMBV)
Cartographie : Isabelle Langlois (CHEC, Université Clermont-Auvergne)

>>> Si vous disposez de documents ou d’informations permettant de compléter la connaissance des musiciens anciens de ce département, vous pouvez signaler tout élément intéressant ICI. Nous vous en remercions à l’avance.
L’amélioration permanente de cette base de données bénéficiera à tous.

Les lieux de musique en 1790 dans la Charente-Maritime

Les lieux de musique documentés pour 1790 dans le département sont présentés par diocèses et par catégories d’établissements : cathédrale, collégiales, abbayes, monastères et couvents, autres établissements, paroisses (ces dernières selon l’ordre alphabétique de la localité au sein de chaque diocèse).

8-carte des lieux de musique dans la Charente-Maritime

Les lieux de musique d'Église documentés en 1790 dans le département de la Charente-Maritime

Diocèse de La Rochelle

Diocèse de Saintes

Pour en savoir plus : indications bibliographiques

  • François LESURE, Dictionnaire musical des villes de province, Paris, Klincksieck, 1999, 367 p. [sur La Rochelle : p.161-163 ; sur Saintes : p.269-270].
  • Association des Amis de l'Orgue de Charente-Maritime, Les Grandes orgues de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes : 1475-1985, Saintes, Association des Amis de l'Orgue de Charente-Maritime, 1985.
  • Louis AUDIAT, Saint-Pierre de Saintes : cathédrale et insigne basilique : Histoire-Documents-Brefs-Indulgences-Prières, Saintes, Z.Mortreuil, 1871, 287p.
  • Mickaël AUGERON, Jean-Louis MAHÉ, Histoire de La Rochelle, La Crèche, Geste Éditions, 2002, 248 p.
  • Richard BALLARD, La Terreur imprévisible : la Révolution en Aunis et en Saintonge, Saintes,Le Croît Vif, 2012, 281 p.
  • Rémi BÉRAUD, Petite encyclopédie monumentale et historique de La Rochelle, La Rochelle, Éditions Rupella, 1981, 193 p.
  • Yves BLOMME (dir.), La cathédrale Saint-Pierre de Saintes, La Rochelle, Paris, A. et J.Picard, 2012, 220 p.
  • Jean COMBES (dir.), Saint-Jean-d'Angély, des origines à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Éditions Bordessoules, 2010, 396 p.
  • Émile COUNEAU, La Rochelle disparue, La Rochelle, A.Fouchet, 1904, 544 p.
  • Léopold DELAYANT, Histoire du département de la Charente-Inférieure, La Rochelle, H.Petit, 1872, 400 p.
  • Bernard DOMPNIER (dir.), Louis Grénon : un musicien d'église au XVIIIe siècle, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2005, 202 p.
  • Bernard DOMPNIER, « Étienne Bonaventure Laurier, haute-contre, serpentiste et compositeur. Itinéraire d'un musicien d'Église », Revue de Musicologie, tome 94, n°2, 2008, p. 387-401.
  • Jean DOUTEAU, Le Grand orgue et la maîtrise de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes : du XVIe siècle à nos jours, Saintes, Éditions Orliaguet, 1942, 40 p.
  • Jean DURON, « Les Mélanges de Laurier », Revue de Musicologie, tome 94, n°2, 2008, p. 403-421.
  • Jean-Noël LUC (dir.), La Charente-Maritime, l'Aunis et la Saintonge des origines à nos jours, Saint Jean-d'Angély, Éditions Bordessoules, 1981, 486 p.
  • Daniel MASSIOU, Histoire politique, civile, religieuse de la Saintonge et de l'Aunis, tome 6 : 1685 à 1815, Saintes, A.Charrier, 1846.
  • Alain MICHAUD (dir.), Histoire de Saintes, Toulouse, Privat, 1989, 320 p.
  • Louis PÉROUAS, Le diocèse de La Rochelle de 1648 à 1724 : sociologie et pastorale, Paris, SEVPEN, 1964, 532 p.
  • Yves-Jean RIOU, Dominique MAILLES, Image du Patrimoine : la Cathédrale de La Rochelle, Poitiers, C.P.P.P.C, 1985, 64 p.
  • Société d'archéologie et d'Histoire de la Charente-Maritime, La Révolution Française à Saintes : 1789-1799, Poitiers, Projets éditions, 1988, 248 p.
  • Site internet : Robert Darnton, « A literary Tour de France ».

Bibliographie élaborée par Charlotte Menanteau
(octobre 2015)
Mise à jour : Sylvie Granger et Isabelle Langlois (mai 2018)

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