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Musique et musiciens d’Église dans le département du MORBIHAN autour de 1790
Lorsque l’on évoque la musique d’Église dans le pays de Vannes, une figure s’impose : celle du maître de musique et organiste de la cathédrale Daniel DANIELIS (1635-1696). Reçu par les chanoines en 1684, ce musicien liégeois est associé à une incontestable période d’essor commercial, urbanistique et culturel pour la ville, consécutive au transfert du parlement de Bretagne par Louis XIV de Rennes à Vannes au lendemain des révoltes de 1675. Si les nombreuses partitions de DANIELIS ont été recopiées au début du XVIIIe siècle et régulièrement reprises par la suite dans le chœur de la cathédrale, le musicien est ensuite tombé dans l’oubli avant une redécouverte récente de son répertoire. Évidemment, la création et l’activité musicales locales ne se sont pas éteintes avec lui et en 1790, près d’un siècle après sa disparition, la musique de la cathédrale de Vannes demeure un petit monde très actif. De même, tous les musiciens n’étant pas des DANIELIS, sa personnalité ne doit pas faire oublier tous ceux qui, dans l’anonymat, ont pu œuvrer hors de la cité épiscopale dans les églises et abbayes du territoire qui devient cette année-là le nouveau département du Morbihan.
Le cadre : le département du Morbihan
« Le département du Morbihan est borné par ceux du Finistère, de l’Isle et Vilaine, et des Côtes du Nord : il occupe la partie centrale de la Bretagne. Vannes, à 120 lieues S. O. de Paris, en est le Chef-lieu » nous dit l’Almanach des 83 départements en 1791. La délimitation du Morbihan a été officialisée l’année précédente, le 30 janvier 1790. L’ancien évêché de Vannes en est la circonscription de base puisqu’il fournira 180 des 232 communes du nouveau département. Les députés bretons qui se chargent de découper la province leur ajoutent notamment quelques paroisses de l’est de la Cornouaille qui relevaient de l’évêché de Quimper, le sud de l’ancien évêché de Saint-Malo et, au sud-est, La Roche-Bernard et cinq paroisses du sud de la Vilaine qui ressortissaient à l’ancien évêché de Nantes. Les discussions furent serrées avec les députés de Rennes soucieux de rattacher Redon et son port fluvial à leur département. Le Morbihan (« la petite mer ») qui aurait pu s’appeler Côtes-du-Sud ou Côtes-du-Midi voit sa dénomination officialisée le 4 mars 1790. L’année suivante, le département est divisé, non sans débats, en neuf districts : Auray, Le Faouët, Hennebont, Josselin, Pontivy, Ploërmel, La Roche-Bernard, Rochefort et Vannes.
• • • Le nouveau département, comme les Côtes-du-Nord, futures Côtes-d’Armor, est traversé par la frontière linguistique entre le breton, à l’ouest, et le français, à l’est. Cela étant, il ne faut pas avoir une vision trop rigide de cette partition. En effet, bien des paroisses sont à cheval sur ladite frontière. En outre, selon Dubuisson-Aubenay, auteur d’une description de la Bretagne en 1636, Vannes, en zone bretonnante, serait « la ville de France où l’on parle le mieux françois », puisqu’il est pratiqué même par des servantes et « gens de basse estoffe ». C’est que le français est en général la langue des élites urbaines, comme dans toute la Basse-Bretagne. De surcroît, dans les campagnes vannetaises, le bilinguisme semble être une réalité. Enfin, dans la région de La Roche-Bernard, au sud-est du Morbihan, le français progresse d’une dizaine de kilomètres vers l’ouest entre le début du XVIIIe siècle et le milieu du siècle suivant.
• • • En matière agricole, le pays vannetais est régulièrement excédentaire en céréales en dépit de ses fortes densités de population. Au nord d’Hennebont, ce sont au contraire les faibles densités qui permettent de dégager des surplus. Le littoral sud se caractérise par la prédominance du froment alors que le nord-ouest de l’ancien évêché de Vannes se distingue par la très forte présence du sarrazin. Les exploitants tiennent le plus souvent leurs terres en domaine congéable, mode de tenure dominant en Basse-Bretagne : le seigneur, propriétaire foncier, concède la terre contre une rente assez modeste à un exploitant propriétaire des « édifices et superfices ». Le propriétaire peut congédier le tenancier à condition de lui rembourser la valeur des édifices. À l’est du Morbihan, dominent le fermage et le métayage. L’intérieur ne disposant pas des ressources du goémon et du varech pour fertiliser des sols plus pauvres que dans la zone littorale, de vastes espaces y restent en landes incultes. Quelques petites zones toilières autour de Lorient et Vannes ainsi qu’au nord de Pontivy, espace inséré dans la manufacture des bretagnes qui s’étend jusqu’au sud de Saint-Brieuc et porte le nom des toiles de lin que l’on y fabrique, complètent l’activité de la région. Enfin, plusieurs marais salants sont exploités à l’est du Golfe et sur la presqu’île de Rhuys.
Un ensemble de petits ports animent le littoral – construction navale, redistribution, pêche –, pour l’essentiel dans les secteurs du Golfe du Morbihan et de la rade de Lorient. Mais on n’y trouve que rarement « de[s] chenaux régularisés, de[s] cales bien établies, de[s] quais solides » selon Gérard Le Bouëdec. Pour beaucoup, dans les paroisses littorales, la pêche permet d’augmenter les revenus. On pêche le congre et la raie, on cueille moules et huîtres. Mais la grande affaire est la sardine au large de Belle-Ile qui mobilise les hommes entre mai et octobre, abandonnant alors la culture des terres aux femmes.
• • • La grande ville du Morbihan est incontestablement Lorient qui, pourtant, n’est pas choisie comme chef-lieu de district en 1791. Ville artificielle, elle témoigne d’une nouvelle donne liée à l’importance croissante de l’aventure du commerce colonial. Née en 1666 du chantier de construction de la Compagnie des Indes installé par Louis XIV dans des landes à l’embouchure du Blavet en la paroisse de Ploemeur en 1664, Lorient est la porte d’entrée des produits coloniaux – café, poivre, cannelle, indiennes, mousselines, soieries, thé, porcelaine – sur la côte sud de la Bretagne. Ville cosmopolite où vivent 28 % de résidents d’origine étrangère, à l’encadrement clérical lâche, où la noblesse est peu nombreuse, Lorient, dominée par les négociants et les marchands, devient rapidement le premier centre urbain de l’espace morbihannais à la fin du XVIIIe siècle avec près de 20 000 habitants. Vivant davantage au rythme de la Compagnie des Indes et de Paris que de la Bretagne, l’essor de la ville perturbe le réseau urbain ancien, notamment du fait de l’apparition en 1709 d’une nouvelle paroisse née du démembrement de Ploemeur et de l’affirmation d’un véritable complexe portuaire unissant Lorient, Port-Louis (2 500 habitants en 1793) et Hennebont (5 300 habitants), qui pâtit cependant de sa situation de fond d’estuaire.
Cet ensemble urbain s’impose tant du point de vue économique que démographique et supplante rapidement les autres villes – petites et moyennes – du département. Qu’il s’agisse de Rhuys (5 500 habitants en 1793), Auray (3 600 habitants), centre de commercialisation de la toile, Pontivy (3 000), Malestroit (1 600), auxquelles il faut ajouter les deux localités de l’ancien évêché de Saint-Malo que sont Josselin – carrefour stratégique peuplé de 3 100 habitants en 1793 sur la route qui relie Lorient à Rennes où transitent toiles, grains et soldats – et Ploërmel (5 200 habitants), aucune ne peut rivaliser. À toutes ces villes, qui députent aux États de Bretagne, il convient évidemment d’ajouter Vannes.
• • • Vannes, confirmée en qualité de cité épiscopale – au dernier évêque d’Ancien Régime Sébastien-Michel Amelot succède le constitutionnel Charles Le Masle en avril 1791 –, est désignée chef-lieu du Morbihan au début de la Révolution. Les autorités consacrent ainsi son statut de centre administratif puisqu’elle est depuis longtemps le siège d’une sénéchaussée, d’un présidial (1553), d’une maîtrise des eaux et forêts (1669), d’une amirauté (1691), d’une juridiction des traites, d’un consulat, d’une subdélégation (1713). La ville, à l’influence déclinante depuis le rattachement de la Bretagne au royaume, est pourtant en relative perte de vitesse, excentrée au fond d’un golfe – le littoral du département pénètre souvent profondément dans les terres sous forme de « rivières » ou de « rias » – et en définitive assez isolée. Rappelons à cet égard que la centaine de kilomètres entre Vannes et Quimper à l’ouest ou Nantes au sud-est exige six heures de voyage dans un carrosse rapide et que le voyage jusqu’à Rennes au nord-est prend plus de vingt-quatre heures dans les meilleures conditions à la veille de la Révolution. Si l’on emprunte la Vilaine à partir de La Roche-Bernard, il ne faut pas moins de dix à douze jours pour effectuer le voyage. La ville éprouve donc des difficultés à profiter de sa situation de carrefour terrestre. Dans ces conditions, la voie maritime, via le cabotage, est certainement le moyen de déplacement le plus commode et souvent le moins cher tant pour les hommes que pour les marchandises.
Au cours du XVIIIe siècle, la physionomie de Vannes ne change pas fondamentalement. Certes les échevins en redessinent les voies d’accès, mais on a bien du mal à en améliorer la traversée. Si ses places et promenades sont réaménagées, ses murailles, obsolètes, pèsent sur ses finances et son port enclavé et envasé ne peut plus rivaliser avec celui de Lorient [illustration 4]. Les édifices religieux sont quant à eux remodelés : reconstruction de l’église Notre-Dame entre 1719 et 1739, de l’église Saint-Patern entre 1727 et 1737 (mais les derniers travaux dans la nef se termineront en 1769 et ceux de la tour au cours du siècle suivant) ; aménagement d’un nouveau chœur dans la cathédrale au cours des années 1770. La ville approche les 10 000 habitants au début de la Révolution, répartis dans les paroisses de Saint-Pierre (intra-muros), Notre-Dame du Mené, Saint-Salomon et Saint-Patern qui comprend toute la partie rurale de la ville. Les élites – nobles, grands officiers, négociants – vivent intra-muros ou sur le port avec les employés, les gens des professions libérales, les domestiques et les artisans des métiers de luxe. L’essentiel du monde artisanal et autres journaliers vivent dans les autres secteurs de la ville, la présence de paysans témoignant de la porosité entre l’espace urbanisé et les campagnes voisines. À la veille de la Révolution, la ville abrite par ailleurs « 3 à 400 clercs séculiers, religieux et religieuses, auxquels on pourrait ajouter les élèves du séminaire » selon Jean Quéniart. L’Église joue de surcroît un rôle majeur en matière culturelle. Le chapitre de la cathédrale Saint-Pierre est ainsi l’acteur majeur de la vie musicale locale et départementale.
C’est donc sans surprise que l’on constate que le personnel de la cathédrale représente le gros des effectifs musicaux identifiés. En effet, la combinaison des suppliques adressées par les musiciens à l’Assemblée nationale – série D XIX –, des registres de délibérations capitulaires et des comptes du bas-chœur conservés aux Archives départementales du Morbihan – sous-séries 47 G et 53 G – fournit à son sujet une documentation abondante et diversifiée. En revanche, les fonds conservés des deux collégiales du diocèse de Vannes sont très lacunaires alors que ceux des couvents et des abbayes sont en cours de classement et dans bien des cas pour l’heure difficilement exploitables. La série L des Archives départementales est quant à elle très fournie mais son rendement est inégal selon les institutions et les districts. Les fonds conservés aux Archives diocésaines sont quant à eux ici de peu de secours.
La musique à Vannes : la cathédrale Saint-Pierre
En 1790, le chapitre cathédral Saint-Pierre de Vannes, qui fait figure de petit chapitre, abrite quatorze chanoines, dont trois sont également dignitaires (l’archidiacre, le trésorier, le chantre), et un dignitaire non chanoine (le scolastique). En contrepartie de leurs devoirs spirituels et temporels, ils touchent des prébendes d’une valeur de 1 970 livres, parmi les plus élevées de la province. Elles sont fondées sur des revenus capitulaires largement dépendants de dîmes perçues dans une douzaine de paroisses, auxquelles s’ajoutent des locations de maisons en ville, de terres et de moulins jusqu’au nord du diocèse ou dans celui de Saint-Brieuc. Pourtant, la fragilité des finances capitulaires fait du chapitre de Vannes – comme de nombre de ses homologues bretons – une institution bien modeste à l’échelle du royaume. Ainsi, en 1760, il déclare un revenu net de seulement 12 380 livres à l’Agence générale du clergé. Trente ans plus tard, sa déclaration de revenus aux autorités révolutionnaires fait état d’un lourd déficit : 20 673 livres de revenus pour 32 248 livres de dépenses. Ces dernières sont en effet importantes. Ainsi, les chanoines consacrent 9 800 livres soit 30 % de leurs dépenses à l’entretien de leur bas-chœur dont près de 3 000 livres pour la seule psallette, qui jouit par ailleurs des revenus d’une prébende. Selon La France ecclésiastique, ce bas-chœur se compose à la veille de la Révolution de 4 archiprêtres, 2 sous-chantres, 1 diacre, 1 sous-diacre, 1 maître de musique et 6 enfants de chœur. En réalité s’il n’y a à cette date selon la déclaration de revenus du chapitre que deux archiprêtres, il faut ajouter l’organiste et son souffleur, les gagistes, qu’ils soient simples choristes ou qu’ils jouent d’un instrument, ainsi que le sacriste LE FICHER et deux massiers. Tout ce petit monde est tour à tour appelé, selon les sources et les cas, choristes, chantres, musiciens, officiers du bas-chœur, chapelains, semi-prébendés, bénéficiers.
• • • En 1790, la musique vannetaise est dominée par le maître de musique et de psallette Claude HERMANT DE SAINT-BENOIST, un Parisien recruté dès 1749 après être passé par les cathédrales d’Orléans et de Chartres et avoir été enfant de chœur de Notre-Dame de Paris. Lointain successeur de l’illustre Daniel DANIELIS, il dirige un ensemble de douze musiciens et six enfants de chœur. Parmi les premiers figurent trois instrumentistes. Yves GARREC est un musicien aux larges compétences puisqu’il peut jouer du serpent, du violon, de la basse, du violoncelle, de l’alto, du basson. Pierre-Marie COURET, le second serpent, est aussi un instrumentiste confirmé capable de soutenir les cérémonies en jouant à l’occasion du basson ou du violoncelle. Quant à François Joseph COUILLARD, c’est un joueur de violoncelle. Tous sont également capables de chanter le plain-chant mais seule la tessiture du dernier – basse-contre – est connue. Il est épaulé par deux autres basses-contre : Charles LAUNAY et Yves CURIERE. Ils accompagnent deux basses-tailles, Pierre LE ROY et François Augustin LE KER et une haute-taille, Pierre TABOURDET. LE ROY et LAUNAY sont de surcroît titulaires des offices de sous-chantres – la seconde place pouvant être confiée à un laïc – qu’ils exercent sous l’autorité du chanoine chantre Léonard Douhet Dupuis Molinier et qui les conduit à exercer les autres choristes. C’est d’ailleurs ce que demandent les chanoines, attentifs à la qualité de leur musique, au premier en lui confiant la formation de TABOURDET, LE KER et Yves JOEL en 1788. Les deux derniers sont par ailleurs respectivement sous-diacre et diacre d’office, chargés d’assister le célébrant à l’autel, de chanter l’évangile pour l’un et l’épître pour l’autre. Les archiprêtres Jacques Adrien Robert LAUNAY, le frère du basse-contre, qui chante la haute-contre, et Vincent DE NOUAL complètent la musique de la cathédrale de Vannes, deux autres archiprêtrises étant vacantes depuis plusieurs années. Choristes semi-prébendés, jouissant d’un prestige et de revenus supérieurs, les archiprêtres (au nombre de quatre en théorie) ont pour mission de commencer l’office en l’absence du chanoine de semaine et de chanter la messe, ce qui est stipulé dans les actes de prise de possession et dûment vérifié. Parmi les onze musiciens cités, trois – COUILLARD, COURET, GARREC – sont passés par la maîtrise vannetaise et un quatrième – Charles LAUNAY – par celle de Valognes. On ignore quelle fut la formation des autres, même s’il est plausible que le frère de LAUNAY soit lui aussi issu de la psallette de Valognes. Six enfants de chœur, tous vannetais, François CHEVALIER, Pierre LE FICHER, François LE PRINCE, René Jean Vincent MOURET, Pierre Honoré SERVET, Jean François Vincent SEVENO, logés dans une maison rue des chanoines avec le maître, complètent la musique de la cathédrale. Ils ont été reçus dans la psallette, probablement la plus récente de la province (milieu du XVe siècle), après audition puis examen médical.
L’organiste Jean-Charles GOURDIAT, successeur de Charles DEMARS, et son souffleur Claude FROMONT – à la tâche obscure et éprouvante – sont les deux derniers personnages clés du dispositif musical de la cathédrale. Ils contribuent en effet par la maîtrise de leur art à donner toute sa magnificence au culte divin. L’instrument sur lequel ils officient, construit entre 1740 et 1744 par le facteur Marcellin Tribuot, a remplacé celui de Paul Maillard installé en 1624 et considéré comme vétuste par les chanoines en dépit de réparations régulières. Le nouvel orgue a subi à son tour une vaste campagne de restauration confiée à Florentin GRIMONT – le frère Florentin de SAINTE-CECILE – à partir de juin 1778. Il traversera la Révolution, sera reconstruit à la fin du XIXe siècle puis restauré en 1985.
• • • Cette musique vannetaise de 1790 n’accueille que peu d’étrangers à la cité épiscopale. Parmi eux, HERMANT est le seul à véritablement développer une carrière dans un large espace. Né en Normandie (dans l’actuel Calvados), LE ROY a été choriste de la cathédrale de Rennes avant d’arriver à Vannes. Les frères LAUNAY sont certes nés à Valognes mais leur carrière est entièrement vannetaise. La cathédrale Saint-Pierre n’est ainsi à cette date que modérément inscrite dans les réseaux de l’itinérance musicienne. Il ne faudrait pas en conclure pour autant que Vannes en soit réduit au statut de périphérie lointaine et isolée. Un certain nombre d’exemples démontrent en effet qu’il n’en est rien. Plusieurs musiciens des décennies antérieures témoignent ainsi de liens entre le sud de la Bretagne et le sud-ouest du royaume : François JULIEN en provenance de Bordeaux ; Charles LEVENS, Nicolas MAHÉ, Mathurin PHELIPPEAUX ou Pierre JIGOUIC qui, après un séjour vannetais, gagnent Toulouse ou Bordeaux. Et que dire de Philippe VAN ARCKEN, ce musicien gyrovague originaire des Provinces Unies dont on trouve la trace dans au moins une quinzaine de villes à travers le royaume de France, dont Vannes en 1786.
On observe par ailleurs un réel équilibre entre clercs et laïcs. : sept pour les premiers ; six pour les seconds. En effet, COUILLARD, CURIERE, GARREC, GOURDIAT, HERMANT et Charles LAUNAY se marient et fondent une famille à Vannes. Enfin, le corps musical de Vannes, dont les éléments les plus anciens sont HERMANT et COUILLARD, se caractérise par sa stabilité et son expérience. Ses chantres et instrumentistes sont en effet en place depuis près de 17 ans en moyenne. Cela dit, un début de renouvellement chez les clercs est perceptible à la veille de la Révolution puisque cinq d’entre eux ont moins de huit ans d’ancienneté. Ce sont également de jeunes éléments qui contribuent à rajeunir la musique de la cathédrale dont l’âge moyen est alors de près de 42 ans, c’est-à-dire beaucoup plus qu’à Saint-Brieuc par exemple (34 ans). Quant à l’âge moyen des garçons de la maîtrise, il est de 11 ans pour une ancienneté moyenne de 5 ans. Mais que de différence entre LE FICHER qui vient d’être recruté en juillet 1789 à six ans (âge d’entrée de tous les enfants d’ailleurs) et LE PRINCE qui, à 16 ans, œuvre déjà depuis dix ans au service de la cathédrale.
• • • Que deviennent les membres de la musique vannetaise après 1790 ? On perd malheureusement la trace de la plupart des enfants de chœur lorsqu’ils sortent de la psallette, en 1794 pour les derniers. Seule la trajectoire de SERVET est connue : il fera carrière dans l’armée et se mariera. Parmi les adultes, deux itinéraires demeurent très mal documentés. Si LE KER échappe à l’observation dès 1790, COURET disparaît à partir de 1791 après une courte incarcération. Plusieurs demeurent quelque temps au service de la cathédrale constitutionnelle. C’est par exemple le cas de COUILLARD, GOURDIAT, LE ROY (jusqu’à leur décès, respectivement en 1792, 1793 et 1791) mais aussi de CURIERE, GARREC et HERMANT. Jacques Adrien Robert LAUNAY devient quant à lui vicaire épiscopal du Morbihan et sacriste de la cathédrale. Son frère deviendra sur le tard marchand de poudre. Enfin trois chantres vannetais sont contraints à quitter le territoire au cours de la Révolution : DE NOUAL meurt en Guyane ; JOEL part en Angleterre puis décède à Vannes ; TABOURDET gagne la péninsule ibérique avant de rentrer, de devenir instituteur puis de se marier.
• • • Hors de la cathédrale, un certain nombre d’églises vannetaises abritent des orgues, qui y sont souvent les seules traces d’activité musicale. C’est le cas de l’église paroissiale Saint-Patern – dont le dernier organiste repéré est DROUET en 1764, date à laquelle il part à Lesneven [Finistère] –, de la chapelle Notre-Dame des Lices, de l’église des cordeliers, de celle des carmes de Nazareth où officie un temps Jean-Charles GOURDIAT, l’organiste de la cathédrale. Les chantres des paroisses vannetaises de Saint-Pierre, Saint-Patern, Notre-Dame du Mené et Saint-Salomon sont pour l’heure inconnus.
Ailleurs dans le département : les collégiales
Si l’on dispose de fonds importants sur la cathédrale, les collégiales du diocèse de Vannes sont quant à elles très mal documentées.
• • • Celle de Notre-Dame de La Fosse de Guémené, une trève (une annexe) de la paroisse de Locmalo à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Vannes, érigée en 1529 par Marie de Rohan a longtemps été desservie par 17 personnes : un doyen, six chanoines, quatre chapelains ou archiprêtres, un sacristain, quatre enfants de chœur, un maître de psallette. Mais, du fait de difficultés financières rencontrées au cours du XVIIIe siècle, elle perd progressivement une partie de son personnel et de ses ressources : suppression des quatre archiprêtrises et d’un canonicat, perte d’une rente annuelle de 600 livres. Pire, à compter de 1783, il n’y a plus de nominations de prébendés. En 1790, ils ne sont ainsi plus que deux : le doyen, a qui est affectée la maison de la psallette, et un chanoine. Le bas-chœur est quant à lui réduit à sa plus simple expression : trois enfants de chœur et un bedeau. Un registre consignant des délibérations entre 1673 et 1789 ne permet malheureusement pas d’identifier ces enfants. Les dernières nominations repérées remontent à 1769 pour Jean-Marie PHILION et 1762 pour Louis KERNIVEL. Quant au dernier maître de psallette dont on garde la trace, il s’agit de Laurent DINAM désigné en 1739. Peut-être n’y en avait-il plus en 1790, ce que suggère l’affectation de la maison de la psallette au doyen. Les trois enfants de chœur évoqués ne seraient alors dans ce cas que des servants de messe ne recevant plus de réelle formation musicale.
• • • La collégiale Notre-Dame de La Tronchaye de Rochefort – située à 35 km à l’est de Vannes – fondée en 1527 par Charles Ier de Rieux abrite quant à elle à l’origine un doyen, un chantre, cinq chanoines, quatre archiprêtres, deux choristes. En 1750, sa situation précaire conduit l’évêque Charles Jean de Bertin à unir à la collégiale les revenus de plusieurs chapellenies et prieurés qui dépendent d’elle. En 1760, ses revenus nets, modiques, sont de 1 272 livres ; à la veille de la Révolution, ils atteignent 5 558 livres pour des dépenses évaluées à 705 livres. On ignore malheureusement dans quelles conditions y était célébré le culte.
Ailleurs dans le département : maisons religieuses et églises paroissiales
• • • En 1790, l’organiste de la paroisse Notre-Dame du Roncier de Josselin est vraisemblablement Antoine THOMAS. Il joue sur un orgue construit par Pierre Le Helloco entre 1674 et 1677, réparé pour la dernière fois en 1744. Parmi les desservants, seul Mathurin BLANCHE est identifié en qualité de chantre. A Sainte-Croix de Josselin, le dernier choriste, Mathurin BESNARD, est repéré en 1781.
• • • Les orgues de la paroisse Notre-Dame du Paradis d’Hennebont, construites par frère Nicolas de Sainte-Cécile en 1652, restaurées par Louis Sauvenier en 1738, par Jacques Guytot en 1748 puis en 1752, par Jean Le Roy en 1776, connaissent à nouveau des travaux dus à frère FLORENTIN au début des années 1780. Détruites par une tempête en 1791, elles sont remplacées par celles des carmes de la ville, qui avaient été reconstruites entre 1687 et 1690 par Michel Made. En 1790, Charles Louis LENGLET, qui a pris la suite de son épouse Marie-Thérèse GRASSIN, elle-même remplaçante de son père Pierre GRASSIN, touche les orgues depuis quatre ans. DECLERCQ, violon, est de passage au début de la Révolution.
• • • On trouve également des orgues dans l’église paroissiale Saint-Gildas d’Auray, objet de travaux tout comme celles de Notre-Dame d’Auray par Hubert Waltrain en 1759. En 1790, elles sont tenues par Jean-François LE BOULEIS, un ancien enfant de chœur de la cathédrale de Vannes, successeur de Cécile LUA-BREJON en 1785 et un temps officier municipal puis président de l’administration municipale pendant la Révolution. Il intervient par ailleurs en 1811 sur les anciennes orgues des carmes de Sainte-Anne d’Auray, établis sur le site où des apparitions de Sainte-Anne entre 1623 et 1625 sont à l’origine d’un important pèlerinage. Les orgues avaient été construites par frère FLORENTIN en 1774. À partir de 1792, exercent à Auray, outre l’organiste LE BOULEIS, deux chantres : Gilles MERCIER et Charles GUYCHARD.
• • • Pour le reste, on ne peut faire état que de quelques musiciens isolés. JAFFRAY, prêtre, est ainsi sacriste et chantre à Port-Louis, où l’on trouve également des enfants de chœur dont un seul, VILLE TROUVE, est identifié. Dans cette paroisse, de temps à autres, notamment à l’occasion de la Fête-Dieu (1787, 1789, 1790), les cérémonies paroissiales sont rehaussées par les musiciens du régiment de Rohan Soubise, à l’image du tambour major LAURENT, et des musiciens passants comme ce serpent resté anonyme rémunéré en 1788. Jacques LEGROS est quant à lui musicien de l’église paroissiale de Lorient, Gilles LE FORESTIER probablement organiste à Guern, Julien LERAT choriste à l’abbaye cistercienne de Langonnet.
Au terme de cette première enquête, on peut estimer à une trentaine le nombre de musiciens actifs en 1790 identifiés à travers le département du Morbihan. Incontestablement, le travail est loin d’être achevé. Si les musiciens de la cathédrale nous sont à présent bien connus, il n’en est pas de même pour leurs collègues des abbayes et couvents. Sur ce front, le classement des fonds d’archives, actuellement en cours, permettra à n’en pas douter de réelles avancées dans les prochaines années. En ce qui concerne l’univers paroissial, on ne peut qu’être frappé, à l’heure actuelle, par l’indigence de l’effectif musical d’une ville comme Lorient. L’exploitation, à venir, des fonds conservés aux Archives municipales permettra peut-être d’en étoffer le corpus. Plus largement, le dépouillement de l’océan des registres paroissiaux et d’état civil des localités du département – les archives de fabriques conservées pour la période étant peu nombreuses et peu loquaces – feront certainement sortir de leur purgatoire historique nombre de chantres ruraux. On comprend donc qu’il faille considérer cette première analyse comme une ébauche qui ne demande qu’à s’étoffer.
Olivier CHARLES,
chercheur associé, Tempora EA 7468, université de Rennes 2
(juin 2018).
Le travail sur sur les musiciens de ce département a bénéficié des apports de Guillaume AVOCAT, François CAILLOU, Bernard DOMPNIER , Sylvie GRANGER, Isabelle LANGLOIS, Christophe MAILLARD, Pierre MESPLE, Gwenaël RIOU.
Mise en page et en ligne : Sylvie Lonchampt et Agnès Delalondre (CMBV)
Cartographie : Isabelle Langlois (CHEC, Université Clermont-Auvergne)
>>> Si vous disposez de documents ou d’informations permettant de compléter la connaissance des musiciens anciens de ce département, vous pouvez signaler tout élément intéressant ICI. Nous vous en remercions à l’avance.
L’amélioration permanente de cette base de données bénéficiera à tous.
Les lieux de musique en 1790 dans le MORBIHAN
Les lieux de musique documentés pour 1790 dans le département sont présentés par catégories d’établissements : cathédrale, collégiales, abbayes, monastères et couvents, autres établissements (par exemple d’enseignement, de charité…), paroisses (ces dernières selon l’ordre alphabétique de la localité au sein de chaque diocèse).
Diocèse de Vannes
- Cathédrale
- Collégiales
- Abbayes, monastères et couvents
- SAINT-ANNE-D’AURAY, couvent des carmes (hommes)
- VANNES, monastère des carmélites de Nazareth (femmes)
- Paroisses
- AURAY, église paroissiale Saint-Gildas
- GUERN, église paroissiale Saint-Pierre et Saint-Paul
- HENNEBONT, église paroissiale Notre-Dame du Paradis
- JOSSELIN, église paroissiale Sainte-Croix
- LORIENT, église paroissiale Saint-Louis
- PORT-LOUIS, église paroissiale Notre-Dame
- VANNES, église paroissiale Saint-Patern
Diocèse de Quimper
- Abbayes, monastères et couvents
Diocèse de Saint-Malo
Pour en savoir plus : indications bibliographiques
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Bibliographie élaborée par Olivier CHARLES (juin 2018)