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BOLVIN, Henri Joseph (1754-1831)
État civil
NOM : BOLVIN     Prénom(s) : Henri Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BEAULEVAIN
Date(s) : 1754-7-15  / 1831-11-30 
Notes biographiques

Henri Joseph BOLVIN (1754-1831) appartient à une famille d'artistes de Cambrai [Nord]. Ses frères Narcisse Louis BOLVIN, François Augustin Fidèle Joseph BOLVIN et Placide Armand Joseph BOLVIN ont aussi fait une carrière musicale. Recruté comme serpent et basson par le chapitre de la collégiale de Saint-Quentin [Aisne] en 1778, il est au centre d'un scandale de mœurs au début de l'année 1790, entraînant son renvoi. Il s'exile plusieurs mois à Ypres [Belgique], où il trouve un emploi de musicien à la cathédrale. En 1792, le souvenir de l'affaire commence à s'estomper et il parvient à obtenir une pension. Sous l'Empire et la Restauration, il enseigne son art à Saint-Quentin.

• 15 juillet 1754, Cambrai [Nord] : Henri Joseph BOLVIN, fils de Jean François BOLVIN, "petit vicaire", c'est-à-dire musicien, à la cathédrale Notre-Dame, et d'Anne Joseph de Harven, vient au monde et se fait baptiser le jour même paroisse Saint-Gengulphe. Son parrain est Antoine Joseph Delimal, chanoine de la collégiale Saint-Géry, sa marraine Marie Joseph Mondolot de la Boulaye.

• 11 mars 1774, Cambrai : Le chapitre autorise Henry BOLVIN, serpent et petit vicaire de la cathédrale à recevoir la tonsure des mains de l'archevêque d'Amycle. Il est fort probable que le jeune homme sort de la psallette où il a été enfant de chœur.

• 24 février 1775,  Cambrai : Il est toujours en place et reçoit l'autorisation de porter la soutane pendant trois ans.

• 2 janvier 1778, Saint-Quentin [Aisne] : Henri Joseph BOLVIN est reçu comme joueur de serpent et basson à la collégiale, succédant à CHOLLET. Ces deux instruments lui sont procurés mais le chapitre se remboursera sur ses futurs gages. Le secrétaire capitulaire inscrit son nom dans le registre sous la forme de "BEAULEVAIN". Le 7 février suivant, le certificat de bonne vie et mœurs fourni par ses anciens employeurs arrive enfin. Deux jours plus tard, les chanoines lui accordent le paiement de ses honoraires depuis le premier jour de son installation dans leur église. Début juin suivant, il obtient le versement de 12 setiers de blé.

• 29 mars 1779, Saint-Quentin : Il reçoit l'autorisation du chapitre de se marier.
• 18 août 1779, Cambrai : Henri Joseph BOLVIN épouse Marie Catherine Gamin en l'église décanale Saint-Géry [à ne pas confondre avec l'église paroissiale Saint-Géry]. Tous deux demeurent alors paroisse Saint-Jacques à Saint-Quentin comme le mentionne le curé de cette paroisse dans son registre à la date du 18 avril 1779.

• 4 janvier 1780, Saint-Quentin : Leur fils Henry François Constantin est baptisé paroisse Saint-Jacques. Son grand-père paternel est représenté par un maître boutonnier. BOLVIN, présenté comme musicien, est absent.

• 1783, Saint-Quentin : Henri Joseph BOLVIN abandonne son poste à la suite d'une faillite "qu'on dit avoir été frauduleuse, [qui] a mis ce musicien devenu marchand dans la nécessité de se dérober par la fuite aux poursuites de ses créanciers et d'abandonner avec la place qu'il occupoit dans cette Eglise, sa femme et ses enfans". Au mois de novembre 1783, il obtient sa réintégration par le chapitre, grâce à l'entremise d'un chanoine, "son protecteur" [mort en 1789], en lui soumettant un supposé accord avec ses créanciers "auxquels il abandonnoit les emolumens de sa place jusqu'au parfait payement".

• Avril 1790, Saint-Quentin : BOLVIN est au cœur d'un scandale. "Sur les plaintes d'un père de famille, son voisin, dont le sr BOLVIN sans égard pour sa propre femme et son enfans qu'il rendoit témoins de ses debauches, avoit enlevée la fille, le scandale s'est propagé dans tous les quartiers de la ville. Nous ne parlerons pas des charivaris et avanies de toute espèce qui ont été la suite de ces débordemens", écrivent les chanoines. Il est renvoyé aussitôt mais la compagnie daigne lui octroyer un certificat de service susceptible de lui faire retrouver rapidement un poste. En revanche, ses appointements sont retenus et versés directement à son épouse et à sa tante "qu'il avoit laissés dans la misère".
• 7 août 1790 : Réfugié dans les Pays-Bas Autrichiens, en Flandre, où il a trouvé un poste à la cathédrale Saint-Martin d'Ypres [Belgique], BOLVIN entreprend de défendre sa cause en envoyant une supplique à l'Assemblée Constituante. "Monsieurs, l'homme donne quelquefois dans des travers, et cela peut lui arriver à tout âge. J'ai eu le malheur, parce qu'une maîtresse me tournoit dans la tête. J'étois musicien au chapitre royal de st Quentin depuis près de quatorze années, il a plü aux chanoines du dit chapitre, le 4 may dernier, de me renvoier, sans le sol et sans aucune gratification, au bout de ce terme, et à cause, ont-ils dit, de ma conduite ; quoÿqu'en remplissant exactement mes devoirs de l'église, d'après le certificats [sic] qu'ils m'ont donné, et que j'ai es mains. Leur manière d'agir, surtout au moment d'avoir la pension, m'a forcé d'abandonner ma femme et ma famille, pour pouvoir gagner mon pain ailleurs. J'ai trouvé poste dans la cathédrale d'Ypres en flandre, où je suis mais avec des appointements si maudiques, que je ne puis les secourir de sorte qu'ils sont toujours sans resource, si ce n'est l'espoir que j'ai, et pour lequel j'implore votre humanitée, de leur faire accorder la pension que l'assemblée auguste viens de décréter pour tous les musiciens des chapitres et que j'ai si bien gagnée".
• 1er septembre 1790, Saint-Quentin : À la suite de la démarche effectuée par BOLVIN, le District est saisi. Une lettre des chanoines est lue par le procureur-syndic. Ces derniers affirment "qu'il suffiroit de lire la première phrase de ladite requête pour justifier les chanoines de l'Eglise d'avoir expulsé ce musicien marié auquel, selon son expression, une maîtresse avoit tournée la tête. Ce seroit avec regret qu'un corps ecclésiastique se verroit aujourd'hui forcé de révéler au district les turpitudes qui ont donné lieu deux fois à l'exclusion du Sr BOLVIN, si malheureusement le scandale n'en avoit été public dans toute la ville. Nous renvoyons à Mr le maire et à la municipalité de St Quentin pour les renseignements à prendre sur cet objet". Le 3, le directoire du District "attendu que cette réponse prouve dans la personne dudit sr BOLVIN une inconduite caractérisée et qu'il ne doit qu'à cette inconduite le congé qu'il a reçu, estime qu'il n'y a lieu à délibérer sur sa demande".

• [1792], Saint-Quentin : Henri Joseph BOLVIN, volontaire national, un des grenadiers partis défendre les frontières, actuellement en cantonnement à Laon, demande une pension "comme cidevant musicien et employé laïc en la collégiale de St Quentin". Il fournit un certificat de la municipalité de Saint-Quentin qui atteste qu'il a continué ses fonctions jusqu'à l'époque de son départ pour les frontières.
• 31 octobre 1792, Laon : Le conseil permanent du département de l'Aisne, considérant que le pétitionnaire est parti pour la défense des frontières sur la réquisition du général et de l'armée du Nord, estime qu'il doit conserver le tiers de ses appointements et l'assurance de retrouver sa place à son retour.

• 15 avril 1812, Cambrai : Henri Joseph BOLVIN, 58 ans (et non 50 comme indique l'acte), professeur de musique, signe au mariage de son frère Isidore François Bolvin, capitaine en retraite, en présence d'un autre frère, Narcisse Louis BOLVIN, également professeur de musique, âgé de 50 ans.

• 30 novembre 1831, Saint-Quentin : Henri Joseph BOLVIN, professeur de musique, domicilié à Saint-Quentin, rue Fréreuse, n° 2, époux de Marie Catherine Gamin, meurt à son domicile à l'âge de 77 ans 4 mois. Le décès est déclaré par ses fils Henri François Constantin Bolvin, aubergiste, 51 ans, et Pacifique Bolvin, négociant, 36 ans.

Mise à jour : 19 avril 2022

Sources
F-Ad02/ 5Mi1260 ; F-Ad02/ G820 ; F-Ad02/ Q 667 ; F-Ad02/ Q 669 ; F-Ad02/5MI1241 ; F-Ad59/ 5MI 012 R 064 ; F-Ad59/4G1146 ; F-Ad59/5MI12R010 ; F-An/ DXIX/100/354/08

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