DELAUNAY, Françoise, veuve TOUPÉ (ca 1666-1746)

Épouse d'un organiste à qui elle succède lorsqu'elle devient veuve, Françoise DELAUNAY est un bel exemple d'invisibilité de femme musicienne. Son activité est simplement documentée à Bordeaux sur quelques mois grâce à deux quittances de gages qu'elle signe au début du XVIIIe siècle pour son service à l'église Sainte-Eulalie.

• [Vers 1666] : Si l'on se fie à l'âge de 80 ans environ qu'on lui donne lors de son décès en 1746, Françoise DELAUNAY serait venue au monde autour de 1666. On ignore le lieu de sa naissance, mais la fréquence du patronyme "Delaunay" à Bordeaux laisse penser que c'est dans cette ville ou ses environs qu'elle a vu le jour.

• 28 septembre 1694, Bordeaux : Françoise DELAUNAY et son mari, Pierre TOUPÉ, deviennent les parents d'une petite fille, Suzanne, qui reçoit pour parrain Louis THÉVENARD, marchand et facteur d'orgue, et pour marraine l'épouse de celui-ci. Cette enfant n'est pas la première qu'accueille le couple qui vit alors sur la paroisse Saint-Projet. Un fils, Timothée, est en effet né vers 1691, mais son acte de baptême n'a pu être retrouvé à Bordeaux.

• 8 avril 1697, Bordeaux : La famille s'agrandit d'une autre fille, Marguerite. Les TOUPÉ habitent désormais sur la paroisse Sainte-Eulalie.

• 24 août 1698, Bordeaux : La petite Suzanne décède alors qu'elle approchait de son quatrième anniversaire. Son père est clairement qualifié dans l'acte de sépulture d'organiste de Sainte-Eulalie.
• 16 septembre 1698, Bordeaux : Quelques jours plus tard, sa sœur Marguerite meurt à son tour. Son acte de sépulture précise que les TOUPÉ vivent alors dans la rue du Hâ.

• 30 avril 1699, Bordeaux : Le chapitre de la cathédrale Saint-André reçoit un sieur TROUPE comme organiste pour un salaire de 300 livres par an.  Ce musicien est assurément Pierre TOUPÉ dont le patronyme a été déformé.

• 23 janvier 1702, Bordeaux : Françoise DELAUNAY met au monde un fils dont le baptême est célébré en la cathédrale Saint-André. Pierre TOUPÉ est qualifié dans l'acte de baptême "d'organiste de cette église". Le nouveau-né reçoit pour parrain son frère aîné Timothée.

• 15 août 1705, Bordeaux : Pierre TOUPÉ meurt. Il est inhumé le lendemain dans l'église Sainte-Eulalie. L'acte de sépulture rappelle qu'il était le titulaire de l'orgue de la cathédrale Saint-André et de l'église Sainte-Eulalie.

• 12 février 1718, Bordeaux : Mademoiselle TOUPÉ reçoit 27 livres pour son quartier d'organiste à l'église Sainte-Eulalie qui prendra fin le 30 avril.  Elle signe "delaunaytoupé" au bas d'une quittance qui a été conservée dans les pièces comptables de la fabrique. Plutôt que l'une de ses filles, il est probable que cette musicienne soit Françoise DELAUNAY. On peut également supposer qu'elle ait commencé à toucher l'orgue de cette église dès le décès de son mari, mais les dépenses de la fabrique antérieures à 1718 ont disparu et ne permettent pas de l'affirmer.
• 8 mai 1718, Bordeaux :  Une seconde quittance montre qu'elle reçoit à nouveau la même somme pour son quartier qui se terminera le 31 juillet. Au cours de l'été qui suit, l'orgue de l'église de Sainte-Eulalie est nettoyé et raccommodé par François ICHE, organiste au couvent Notre-Dame de la Merci, puis passe aux mains de Jean Marie FEL. On perd ensuite la trace de Françoise DELAUNAY jusqu'à son décès.

• 22 avril 1746, Bordeaux : Françoise DELAUNAY "veuve de Sr Pierre TOUPÉ" décède sur la paroisse Saint-Éloi. Elle est inhumée le lendemain. L'acte de sépulture n'apporte aucune précision sur son activité. 

Mise à jour : 12 avril 2023