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QUERRO, Charles Thomas (1772-1831)
État civil
NOM : QUERRO     Prénom(s) : Charles Thomas     Sexe : M
Date(s) : 1772-7-29  / 1831-4-25 
Notes biographiques

Charles Thomas QUERRO a été enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame de Paris de 1780 à 1784 avant d'entamer des études grâce à une bourse du chapitre. Maître de musique vocale au moment où débute la Révolution, il se rallie résolument aux idées nouvelles tout en préparant son ordination sacerdotale. Installé dans les Vosges, il n'assure que quelques mois les fonctions de vicaire et dépose ses lettres de prêtrise. Cela ne lui épargne pas des accusations de modérantisme qui le contraignent à se justifier dans un texte à la fois passionné et excessif en avril 1794. On retrouve sa trace à Toulouse en 1819, alors qu'accusé d'escroquerie, il subit les foudres de la justice. Il meurt, "sans domicile fixe" dans la petite ville normande de Gaillon en 1831.

• 29 juillet 1772, Paris : Charles Thomas QUERRO naît sur la paroisse Notre-Dame de Bonne-Nouvelle

• 9 septembre 1780, Paris : Il est reçu enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame.

• 15 août 1784, Paris : QUERRO quitte la maîtrise de Notre-Dame.

• [1784-1789], Paris : "J’obtins des chanoines une place de boursier au collège ci-devant Louis-le-Grand où je fis une partie de mes humanités et ensuite je fus au collège du cardinal Le Moine pour faire ma philosophie", expose-t-il en avril 1794.

• 1789-1791, Paris : Charles Thomas QUERRO enseigne la musique vocale. Il fait partie de la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe, Défenseurs de la Constitution, fondée en février 1790 par le maître de pension Claude Dansard. Il est enflammé par les idéaux de la Révolution, comme il le clame en 1794 : "Cette société peut attester du patriotisme dont respiraient les discours que j’ai prononcés dans son sein ; je ne lui ai pas laissé ignorer comme j’avais en exécration les vils esclaves des cours, la perfidie des sangsues ministérielles et les agents mercenaires de la féodalité. Ces principes ayant germé dans mon cœur dès ma tendre jeunesse, n’ont fait que s’accroître dans la suite, et ont étouffé tous les subterfuges qui voulaient s’y glisser. Insensible à la voix du sang, de l’amitié et de la reconnaissance, j’ai toujours été fidèle aux lois qui ont remplacé celles qui régissaient, sous l’empire des crimes, un peuple esclave ; jamais je ne me suis laissé guider par le vil métal qui avait creusé le tombeau de toute la France, et, enorgueilli, si j’ose le dire, par la stabilité de mes principes révolutionnaires, je me suis réjoui de l’anéantissement des ennemis de ma généreuse patrie".

• 10 juillet 1791, Neufchâteau [Vosges] : QUERRO arrive avec sa mère à "Mouzon-Meuse". Il rejoint le club des Cordeliers local, où prédomine le feuillantisme.

• 4 août 1792, Saint-Dié-des-Vosges : "Je fus au séminaire de Saint-Dié pour y continuer ma théologie et y recevoir la prêtrise".

• Octobre 1792, Saint-Dié-des-Vosges : "Désirant ardemment ne point perdre de vue l’école des sociétés populaires, le 4 octobre, je me fis recevoir membre du Club de la commune de Saint-Dié, sous la présidence du citoyen Maudru, évêque constitutionnel du département des Vosges. M’étant aperçu dans le temps où le corps électoral allait s’assembler pour renouveler les autorités constituées, que les vils suppôts de l’aristocratie menaient avec bassesse les suffrages des hommes faibles, afin de réussir dans leurs projets anti-patriotiques, je dévoilai à toute la République, dans un discours que je prononçai au Club, toutes leurs turpitudes, et je me déchaînai aussi contre le parjure et infâme Capet, contre toute sa race scélérate ; enfin, je rendis un juste tribut d’éloges aux créateurs de la République française. La société populaire, trop indulgente pour mes faibles écrits, vota l’impression et l’envoi du discours à toutes les municipalités du département. On peut juger d’après la lecture de cet écrit, si je suis contre révolutionnaire, et si j’ai jamais adulé les tigres couronnés et leurs infâmes ministres" (déclaration d'avril 1794).

• 11 février 1793, Neufchâteau : De retour à "Mouzon-Meuse" pour affaires, il apprend que le club local s'est réformé : "Je fus aussitôt m’y faire recevoir et après avoir fait un discours analogue au serment républicain, je le prêtai aux applaudissements de tous les clubistes, sous la présidence du citoyen et brave sans culotte Guinet, maire de la commune".

• 21 septembre 1793 : Il est ordonné prêtre et reçoit une commission de vicaire pour "Mouzon-Meuse".
• [septembre 1793]-9 pluviôse an II (28 janvier 1794), Neufchâteau : Il dessert la commune de Noncourt, annexe de "Mouzon-Meuse".
• 27 nivôse an II (16 janvier 1794), Neufchâteau : Conformément à la loi qui interdit dorénavant le culte catholique, il dépose ses lettres de prêtrise à la municipalité et annonce "renoncer dès l’instant à toutes les fonctions du sacerdoce". 
• 12 pluviôse an II (31 janvier 1794), Neufchâteau : Il entre en qualité de surnuméraire dans l'un des bureaux du District. 
• 16 pluviôse an II (4 février 1794), Neufchâteau : Son confrère curé de Frebécourt lui fait part d'une déclaration motivée concernant son abdication, que QUERRO s'offre de transcrire. Il la couche "inconsidérément" sur le registre des délibérations municipales.
• 16 ventôse an II (6 mars 1794), Neufchâteau : QUERRO déclare qu'il est prêt à reprendre ses fonctions sacerdotales si la loi l'y autorise.
• 20 ventôse an II (10 mars 1794), Neufchâteau : Le Conseil général, soupçonnant QUERRO de fomenter un "soulèvement fanatique", fait arrêter celui-ci.

• 4 floréal an II (23 avril 1794), Neufchâteau : QUERRO publie un texte justifiant sa conduite depuis 1780. Il y affirme avec emphase son engagement républicain : "Il est du devoir d’un républicain, lorsque ses concitoyens doutent de la pureté de son patriotisme, de mettre au grand jour toutes ses actions. Sous l’empire des tyrans couronnés, l’homme n’est qu’une machine que leur despotisme fait mouvoir à leur gré ; sous le régime républicain, des lois sages le gouvernent. Le coupable était autrefois récompensé de ses crimes, et l’innocent plongé dans les cachots, n’avait pour toute ressource que d’invoquer la mort pour se soustraire à la barbarie de ces anthropophages. Maintenant une liberté sans licence, une égalité sans orgueil, une fraternité réelle unissant tous les hommes, ils peuvent, sans crainte, faire valoir leurs droits aux yeux de tous leurs concitoyens".

• 21 août 1819, Toulouse : Charles Thomas QUERRO, prêtre, natif de Paris, prévenu de s’être présenté à Toulouse comme missionnaire agrégé à la compagnie de M. de Raucan et d’avoir profité de cette fausse qualité pour extorquer quelques modiques sommes à divers particuliers, est jugé par le tribunal correctionnel. Il est condamné, en vertu de l’article 405 du Code pénal, à deux années d’emprisonnement, 50 francs d’amende, et interdit pendant cinq ans de ses droits civils.
• 29 octobre 1819, Toulouse : Il comparaît à nouveau devant le tribunal pour faire appel de la sentence. Il affirme être réellement prêtre. Bien qu'ordonné constitutionnellement, il est "dans les bons principes, puisqu’il a été relevé du schisme sous l’épiscopat de Mgr de Noé, ancien évêque de Lescart, pour lors évêque de Troyes" ; jamais "il n’a prétendu surprendre la crédulité du vulgaire, pour escroquer de fortes sommes", il a seulement "contracté quelques modiques dettes qu’il se propose d’acquitter avec les ressources qui lui restent". Il jure "sur l’honneur, qu’il n’est coupable que d’inconséquences suivant les fragilités humaines".

• 25 avril 1831, Gaillon [Eure] : Charles Thomas QUERRO, célibataire, natif de Paris, meurt "sans domicile fixe" dans cette petite commune normande.

Mise à jour : 29 octobre 2017

Sources
F-Ad27/ 8MI 1916 ; F-An/ LL232/37/1 ; L. Louis, Annuaire administratif… des Vosges, 1896 ; La renommée, 1819

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