Login
Menu et informations
DELALOGE, Charles Jean Henri (1752-1837)
État civil
NOM : DELALOGE     Prénom(s) : Charles Jean Henri     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LALOGE
de LALOGE
LALANGE

Date(s) : 1752-11-29   / 1837-11-16 
Notes biographiques

Charles-Jean Henri DELALOGE fut grand chantre de l'évêque de Montauban dans les années qui ont précédé la Révolution. Voilà qui fut difficile à établir. D'une part, les documents provenant de l'année 1790 le qualifient simplement de chantre. Plus délicat à franchir fut l'obstacle du patronyme: Laloge, La Loge, de La Loge ? Le père de Charles-Jean signait Delaloge. Et l'élément Henri ? Appartient-il au prénom? En réalité, il fait partie du patronyme, mais l'usage tend à ne conserver que Laloge comme nom de famille, et à refouler Henri (ou Henry) vers les prénoms. Il serait plus légitime d'écrire Charles-Jean HENRI DELALOGE. Cette approche éclairée, nous découvrons une longue carrière au sein de l'Église, mais scindée en deux par la période révolutionnaire.

• 29 novembre 1752, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Charles-Jean est le fils de messire Jean-Alexis Henry Delaloge, directeur des domaines du Roy dans la généralité de Montauban, et de Colombe Charlotte Sonnois. Né le 20 mai, il reçoit le baptême le lendemain, dans l'église de la paroisse Saint-Jacques. Pierre Joly, receveur des domaines du Roy et Jeanne-Charlotte, la sœur du nouveau-né, représentent les parrain et marraine absents. Le 21 janvier de l'année précédente, était née Amélie-Louise, et le 24 février 1755, c'est un garçon, Louis-Ferdinand, qui sera baptisé dans cette même église.

• 1764 environ, Juilly [Seine-et-Marne] : Charles-Jean entre comme pensionnaire au collège oratorien de Juilly. C'est à 700 km de Montauban. Mais d'après l'abbé Leredde, son biographe, son père venait d'acheter à Charly-sur-Marne [département de l'Aisne] une propriété située à une cinquantaine de km seulement de Juilly. Charles-Jean est un élève brillant dans un établissement réputé pour être à la pointe de l'enseignement des sciences. Mais comme le jeune homme souhaite maintenant faire une carrière ecclésiastique, il part pour Paris en 1769, au séminaire de Saint-Magloire. il y demeure plusieurs années.

• 20 septembre 1777, Soissons [Aisne] : Il est ordonné prêtre dans l'église abbatiale Saint-Jean-des-Vignes de Soissons. Mais à cette époque, c'est au collège parisien de Navarre qu'il se prépare à la licence. Et, en 1779, il devient docteur en théologie. La perspective d'une situation honorable avec des bénéfices non négligeables lui est alors assurée dans ce diocèse.

• 23 mai 1782, Montauban : "Messire Charles-Jean Henri de LALOGE", grand vicaire du diocèse de Montauban, est témoin au mariage de "haut et puissant" seigneur Jean Jacques Descorbiac avec demoiselle Marie Daliès Caumont. La cérémonie est célébrée par l'évêque, Monseigneur Le Tonnelier de Breteuil, en présence de deux vicaires généraux. Que s'est-il donc passé pour que Charles-Jean soit revenu dans sa ville natale ? Dès 1779, Monseigneur de Breteuil est intervenu pour rapatrier dans son diocèse cet excellent élément dont il connaît bien la famille et dont il a suivi le cursus des études. Il le fait grand vicaire et grand chantre.

• 1782 environ : Charles-Jean, titré de docteur en théologie de la faculté de Navarre, chanoine honoraire et vicaire général, est délégué par l'évêque pour régler le problème soulevé par la paroisse de Villenouvelle, un quartier en pleine expansion démographique et économique. En 1782, les paroissiens de cette église demeurée annexe de Saint-Jacques, soutenus par la compagnie du Saint-Sacrement, revendiquent une paroisse autonome avec son propre curé. Cette affaire confirme le texte de l'abbé Leredde qui explique combien son grand vicaire le seconda "puissamment pendant plus de dix ans".

1790 : "Monsieur de LALOGE", d'après la liste des ecclésiastiques établie au moment de la suppression du chapitre de Montauban, était chantre au service du chapitre Saint-Martin, l'une des deux composantes du chapitre de la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption. Au bas chœur, il côtoyait, par conséquent, Pierre VIGOUROUX, organiste du lieu depuis presque cinquante années, et Louis Amiel, le maître de musique qui était rentré de Toulouse l'année précédente. En réalité, il détenait sa fonction des mains de l'évêque puisqu'il était le grand chantre, ce chanoine qui présidait habituellement aux chants et qui pouvait les entonner.

• Janvier-février 1791 :  Comme Charles-Jean DELALOGE a adressé une "pétition" au Directoire départemental du Lot, dont dépend Montauban, afin qu'on lui procure son salaire de l'année 1790, les autorités répondent par une ordonnance qui contient une solution provisoire : le receveur du district de Montauban est autorisé à verser 1260 livres 4 sols 10deniers au solliciteur, somme imputable sur le traitement qui lui sera établi ultérieurement. Ainsi, cela laissera du temps pour poursuivre les recherches et statuer définitivement. Mais cette somme envisagée est disproportionnée pour des émoluments annuels de chantre. En fait, l'ordonnance évoque des biens qui pourraient être situés dans le district de Montauban, voire même dans d'autres districts, et qu'il faut prendre en compte. Il s'agit de bénéfices liés à ses fonctions précédant la fermeture du chapitre.

• 24 mars 1791 : Il perçoit ce salaire élevé d'après "le tableau des traitements accordés" pour 1790-1791. Mais sa signature ne figure pas. De plus, il est précisé que "M. l'abbé Dupin de Saint-André est procureur fondé de monsieur de Laloge". L'un des vicaires généraux du diocèse en voie de disparition aurait-il déjà quitté Montauban ? L'abbé Leredde nous apprend que ce dernier accompagna, à Versailles puis à Paris, Mgr de Breteuil qui avait été élu député aux États-Généraux.

• 1791-1800, environ, Charly-sur-Marne (Aisne] : Prêtre non-assermenté, il est réfugié au château familial. Il exerce clandestinement le culte catholique dans les communes environnantes.

• 1802 environ, Soissons [Aisne] : Il reprend officiellement sa carrière ecclésiastique dans le diocèse de Soissons dès l'établissement du Concordat. Il devient d'abord chanoine honoraire de Soissons, puis chanoine titulaire et archidiacre en 1814. Mais nous ignorons s'il exerçait encore ses talents de musicien.

• 16 novembre 1837, Soissons : Charles-Jean Henri De LA LOGE va avoir 85 ans quand il s'éteint "à la maison du séminaire" de sa ville adoptive de Soissons.

Charles-Jean, protégé du dernier évêque de Montauban après des études brillantes, avait accédé immédiatement aux postes les plus élevés du chapitre, y compris celui de grand-chantre. Mais la Révolution y avait mis fin au bout d'une dizaine d'années seulement. Et par la suite, il est difficile de discerner, au sein de ses titres diocésains, l'exercice d'une pratique musicale.

                    Mise à jour du 1 juillet 2021

                                                                                                                          

Sources
F- Firmin Galabert, Histoire de la paroisse St-Jean-Baptiste..., 1917 ; F-Ad02/ NMD Soissons ; F-Ad46/ L SUPP 41 1 ; F-Ad82/ BMS Montauban, Saint-Jacques ; F-Ad82/ L 114 ; F-Ad82/ L114 ; É. BROGLIN, Les petits messieurs pensionnaires..., 2017

<<<< retour <<<<