SAUZET, Pierre Joseph (1721-1775)

Pierre-Joseph SAUZET et son frère Antoine ont été tous deux des musiciens d'Église. Nés à proximité de la mer Méditerranée dans la seconde décennie du XVIII^e siècle, l'un et l'autre furent attirés par l'ouest. Pour Pierre-Joseph, l'aîné, c'est à Moissac [Tarn-et-Garonne] qu'il accomplit une partie de sa vie professionnelle.

• 18 février 1721, Maureilhan [Hérault] : Pierre-Joseph naît à quelques kilomètres de Béziers, et reçoit le baptême à l'église Saint-Pierre-aux-Liens-de-Ramajan. Étienne, son père est originaire du lieu limitrophe de Cazouls [Cazouls-lès-Béziers]. Tout au contraire, Marie Martin, sa mère, est originaire d'Assignan, une petite agglomération située à une vingtaine de km au nord-ouest, déjà en altitude et qui fait alors partie du diocèse de Saint-Pons. André Martin est descendu de ce village pour présenter Pierre-Joseph au baptême tandis que la marraine est de Cazouls. Mais, à l'issue de la cérémonie, peut-être un peu perturbé par une confusion sur le second prénom (Jacques est rayé), le prêtre oublia de noter l'existence de Marie Martin.

• 27 mars 1733, Maureilhan : Pierre-Joseph vient d'avoir douze ans. C'est lui qui présente au baptême sa sœur Jeanne. La signature qu'il appose est remarquable. Où ce garçon, second d'une fratrie de sept, est-il instruit ? Peut-être le forme-t-on déjà à la musique.  Deux ans plus tard, le père de famille décède, laissant plusieurs jeunes enfants à élever. Parmi eux, se trouve Antoine, le futur organiste qui n'a encore que sept ans. Il est aisé de penser que ces deux frères, l'un et l'autre appelés à devenir musiciens, Pierre-Joseph comme Antoine SAUZET, ont été admis à la maîtrise de la cathédrale de Béziers, lieu de formation tout proche. Mais ce n'est qu'une hypothèse.

• 5 février 1754, Béziers [Hérault] : Pierre-Joseph est maintenant musicien. À l'église Saint-Aphrodise, il fait baptiser Bernard, le nouveau-né que son épouse Catherine-Étiennette Willard a mis au monde deux jours plus tôt. Marie Martin, qui est venue de Cazouls, est toute désignée pour devenir la marraine de son petit-fils. Bernard MILLIÉ, maître de musique de la cathédrale, présente l'enfant et lui donne son prénom. Quant à l'organiste du même lieu, Joseph LAGUNA, il est l'un des deux témoins.

• 22 mars 1754, Béziers : Il perd son fils Bernard. Le nourrisson est inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Aphrodise. Puis, à une date proche, mais non retrouvée sur le registre paroissial, c'est son épouse qui décède.

• 27 novembre 1754, Béziers : Il se remarie à l'église de La Madeleine, sur la paroisse de laquelle il réside maintenant. Il fonde une nouvelle famille avec Françoise Aymard, une veuve qu'il connaît peut-être depuis longtemps puisqu'elle est originaire de Merviel, un village qui jouxte à la fois la ville épiscopale et le lieu de Cazouls.

• 24 janvier 1759, Moissac [Tarn-et-Garonne] : Le musicien devient veuf pour la seconde fois. Âgée de 48 ans, Françoise est "enterrée dans l'église Saint-Michel". Le couple avait donc quitté le golfe du Lion pour se diriger vers l'ouest, suivre la Garonne au-delà de Toulouse et s'arrêter dans cette petite ville du sud Quercy. Cela représente 230 à 250 kilomètres. Et là, Pierre-Joseph exerce comme "musicien au chapitre de cette ville", c'est-à-dire à la collégiale Saint-Pierre.

• 25 mars 1760, Moissac : SAUZET épouse Catherine Pouget à l'église Saint-Jacques. C'est une Moissagaise, la sœur de Bernard et d'Antoinette Pouget, oncle et tante du jeune musicien Bernard  CAVERIVIÈRE. Elle est veuve depuis huit ans d'un faiseur d'aiguilles nommé Simon Chambonneau, et leur garçon de quinze ans deviendra bientôt menuisier comme son grand-père paternel. Joseph VILLENEUVE, maître de danse installé à Moissac depuis plusieurs années au moins, est l'un des témoins. Le second est le maître tonnelier Jacques Ladouce [ou Ladousse], lequel avait pris pour femme Marie Pouget, la sœur de Catherine.

• 20 septembre 1761: Pierre-Joseph et Catherine présentent à l'église Sainte-Catherine, Marie-Jeanne qui est la fille de Joseph Villeneuve et de son épouse Marie Pipap. Le musicien et le maître de danse semblent avoir tissé des liens d'amitié. Mais peu après, nous perdons de vue Joseph Villeneuve, sa femme et leur fille. Il semble bien qu'ils aient quitté Moissac.

• 17 octobre 1762 : Pierre-Joseph SAUZET et Catherine sont parrain et marraine de Jean Pavens, le nouveau-né de Jean et de Marguerite Busquet [Bousquet]. Le père de l'enfant est originaire de Sauternes, petite ville du diocèse de Bordeaux, tandis que sa mère est moissagaise.

• 1763-1775 : SAUZET est assez souvent présent comme témoin ou parrain aux mariages et baptêmes qui se déroulent à l'église Saint-Jacques. Mais à partir de 1763 et jusqu'à son décès, son nom est absent du registre paroissial.

• 10 juin 1774 : Il devient veuf pour le troisième fois. Catherine est inhumée dans la chapelle Notre-Dame de Saint-Jacques, âgée de 55 ans. La cérémonie se déroule en présence de Raymond Olivier, l'un des carillonneurs, et de Pierre Mourgues, le clerc de la paroisse.

• 2 mai 1775 : Pierre-Joseph SAUZET, toujours musicien, s'éteint également à l'âge de 55 ans. Il est enterré le lendemain dans le cimetière de cette  même paroisse, en présence des deux carillonneurs.

Pierre-Joseph  SAUZET était-il, à Béziers, au service des chanoines de la cathédrale ? Ses relations avec les musiciens de ce lieu plaident en cette faveur. Mais ce n'est pas avéré. Quant à sa période de vie passée à Moissac, il n'est qualifié de musicien du chapitre de Saint-Pierre qu'au moment de son remariage. Par la suite, on le dit seulement musicien, et ces interventions ne concernent que Saint-Jacques, sa paroisse de résidence.

Mise à jour : 21 août 2021.