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MICHELET, Claude François Félix (1747-1813)

MICHELET, Claude François Félix (1747-1813)

État civil
NOM : MICHELET     Prénom(s) : Claude François Félix     Sexe : M
Date(s) : 1747-11-26  / 1813-8-20 
Notes biographiques

Claude François Félix MICHELET (1747-1813), serpent de la cathédrale Notre-Dame de Laon [Aisne] en 1790, fut le grand-père de l'historien Jules Michelet (1798-1874). Au cours de la période révolutionnaire, il rejoint son fils aîné parti à Paris monter une imprimerie. Il présente la particularité d'avoir été employé comme serpent alors qu'il était encore enfant de chœur.

• 26 novembre 1747, faubourg de Semilly à Laon [Aisne] : Claude [François] Félix MICHELET naît du mariage de Claude Michelet, clerc laïc de la paroisse, et de Jeanne Marguerite Langon. Il est baptisé le jour même. L'historien Jules Michelet, écrit dans Ma jeunesse, à propos de sa famille du côté paternel : "Mon père, Jean Furcy Michelet, était Picard. Il naquit dans la très cléricale ville de Laon où son grand-père exerçait les fonctions de « clerc laïque », où son père était professeur de musique et maître de chapelle à la célèbre cathédrale". Si Claude Michelet était bien clerc de paroisse, en revanche Claude François Félix MICHELET n'a jamais été maître de musique à la cathédrale, la fonction étant occupée sous le règne de Louis XVI par Louis Christophe MICHEL : il n'y fut que vicaire "laïc" (expression désignant les musiciens gagistes du chapitre cathédral), plus précisément serpent.

• 2 juin 1760, Laon : Les chanoines de la cathédrale reçoivent pour enfants de chœur Claude François Félix MICHELET, du faubourg de Semilly, et Nicolas Alexandre César [ROBIN], de cette ville. Ils devront se représenter dans six mois pour, sur le rapport du maître de musique, confirmer le choix fait ce jour ou les renvoyer s'ils ne conviennent pas. Pendant ce temps, leurs habits seront gardés à la maîtrise sans qu'il soit permis à la domestique d'en disposer.

• 31 août 1766, Laon : Les chanoines de la cathédrale préconisent qu'il soit accordé à ROBIN, enfant de chœur, et à MICHELET, serpent et enfant de chœur, "quelque chose" outre leur part dans celle des enfants de chœur, pour leur participation à la fête de la Dédicace.
• 26 septembre 1766, Laon : MICHELET, enfant de chœur, est autorisé à aller à La Fère pendant quinze jours à ses dépens pour se perfectionner dans l'art du serpent.

• 2 janvier 1767, Laon : Le chapitre est informé que le serpent de MICHELET, enfant de chœur, est tombé et est endommagé. "Messieurs" demandent aux économes de le faire réparer.
• 11 septembre 1767, Laon : MICHELET, doyen de la maîtrise, demande l'autorisation de "porter les cheveux" et de sortir de la maîtrise dans un an. Les chanoines le préviennent qu'il doit faire ses dix années, faute de quoi il n'aura pas la gratification pleine et ne pourra emporter ses instruments.

• 5 février 1768, Laon : MICHELET, doyen des enfants de chœur, est dispensé de la tonsure rigoureuse.
• 10 juin 1768, Laon : Le receveur de la bourse commune donnera à MICHELET, serpent, l'argent nécessaire pour acheter 12 anches pour son basson.

• 27 février 1769, Laon : Les chanoines accordent à MICHELET, qualifié de doyen des enfants de chœur, "la récompense due à ses services depuis qu'il est dans la maîtrise".
• 8 mars 1769, Laon : Le chapitre lui accorde, en plus de la récompense habituelle, "ses instruments", car il a satisfait à la condition exigée pour cela, rester dix ans à la maîtrise.
• 3 avril 1769, Laon : La compagnie lui permet de "s'établir".
• 11 avril 1769, faubourg de Semilly à Laon : Claude François Félix MICHELET, mineur, vicaire laïc et serpent de la cathédrale de Laon, épouse Marie Barbe Léquart ou Lécart, fille majeure des défunts Charles André Léquart et Marie Anne Naudet, de fait de la paroisse Saint-Rémy-Porte. Michelet écrit, à propos de cette union, que son grand-père "avait pris pour femme une jeune et jolie demoiselle, Marie Barbette Lécart, qui fut ma grand'mère ; elle tenait à Laon un pensionnat assez en vogue".
• 2 juin 1769, Laon : FICHUX et MICHELET, bassons, obtiennent six jours de congé pour aller aux fêtes de Villers-Cotterêts à l'occasion de la venue du duc de Chartres.

• 1er janvier 1770 : Son fils aîné Jean François Furcy naît à Laon. Il sera le père de l'historien Jules Michelet (1798-1874).
• 12 janvier 1770, Laon : Le chapitre refuse sa demande (de gratification ?).

• 23 janvier 1773, Laon : Né le 22, Louis François Vincent, fils de Claude Félix MICHELET, ordinaire de la musique de l'église cathédrale, et de Marie Barbe Lécart son épouse, est baptisé en l'église Saint-Martin-au-Parvis. Le parrain de l'enfant est son oncle Nicolas Louis Michelet, garçon majeur demeurant chez son père, clerc laïc de la paroisse de Semilly.
• 19 juin 1773, Laon : Les chanoines accordent à LATRON et à MICHELET les jours demandés l'un pour aller à Saint-Gobain, l'autre pour aller voir sa famille. Ils devront tous les deux être de retour pour comparaître au chapitre des conclusions.

• 29 juillet 1774, Laon : MICHELET, serpent, demande une augmentation : il voudrait passer de 8 à 9 livres par semaine. Cela lui est refusé.

• 10 mai 1775, Laon : Le chapitre accorde 10 écus à MICHELET, vicaire, à cause de la maladie que sa femme vient d'essuyer. 
• 12 septembre 1775, Laon : MICHELET, serpent, demande une aide de 24 livres pour l'aider à acheter un serpent, le sien étant cassé. La réponse des chanoines est positive.

• 28 avril 1779, Laon : Il reçoit trois jours de congé "pour aller prendre l'air de la campagne" et le 14 juin suivant, encore quatre jours "dont il a besoin pour vaquer à ses affaites".

• 10 juillet 1780, Laon : Les chanoines lui permettent de s'absenter afin qu'il puisse se rendre "à Courladon pour y consulter la maladie d'un de ses enfants". Ce village se trouve dans l'actuel département de la Marne, à 34 kilomètres au sud-est de Laon. Deux jours plus tard, il essuie en revanche un refus lorsqu'il sollicite une somme de 60 livres "pour l'aider à faire reparer les instrumens de musique".

• 8 juin 1781, Laon : "Messieurs ont accordés à Michelet, l'un des vicaires, quatre jours pour un voyage à St Gobin" lit-on dans le registre capitulaire. La localité de Saint-Gobain se trouve à 20 kilomètres à l'ouest de Laon.

• 17 février 1783, Laon : La compagnie lui octroie trois jours pour régler des affaires personnelles mais en profite pour charger le butillier [syndic du chapitre] de lui donner "quelques avis sur la manière un peu trop affectée de jouer du serpent". Comment interpréter cette critique ? Joue-t-il de façon un peu trop "sentimentale", dans un registre jugé peu compatible avec l'austérité attendue dans le chœur ?

• [1790], Laon : Claude François Félix MICHELET, chargé de quatre enfants, est toujours serpent à la cathédrale Notre-Dame, sous l'autorité du maître de musique Louis Christophe MICHEL. Il a pour collègues Jean Pierre ÉDART, Jean Charles THORIN, Jean Nicolas BRUGES, François ROBIN, Jean Louis LEFÈVRE, Mathias SÉQUEVAL, Louis SÉQUEVAL et l'organiste Pierre Sébastien HAZARD. Ensemble, ils rédigent fin 1790 ou début 1791 une pétition à l'intention du Comité ecclésiastique. Ils y observent "qu'attachés dès leur plus tendre enfance au service du culte public, la plupart d'entr'eux y ont vieilli", et qu'ils n'ont pas d'autres moyens de subsistance que leurs honoraires, dont ils craignent d'être privés. Parmi eux se trouvent des octogénaires, "d'autres surchargés d'enfants et d'autres enfin qui ne subsistent eux et leurs parents qu'à l'abri de leurs appointemens". C'est pourquoi ils réclament un traitement.

• [vers août 1792], Laon : Félix MICHELET, "doyen de Laon et ancien musicien de la cy devant cathédrale", demande une pension annuelle de 560 livres en cette qualité.
• 11 août 1792, Laon : L'ancien receveur du chapitre est consulté.
• [août ou septembre 1792], Laon : Le directoire du District estime que le pétitionnaire doit jouir d'une pension annuelle de 133 livres 6 sols 8 deniers, faisant le tiers de 400 livres, maximum de pension déterminé par l'art. 5 de la loi du premier juillet 1792.
• 24 septembre 1792 : Le Conseil permanent du Département estime qu'il n'y a pas à délibérer "quant à présent", le pétitionnaire n'ayant pas quitté ses fonctions ; à lui de se pourvoir à nouveau en cas de retraite.
• 1792, Paris : MICHELET envoie son fils aîné dans la capitale, muni d'une recommandation pour le sieur Huet, caissier à l'Opéra-Comique, "ami de la famille". Huet lui obtient d'un membre de la Commune de Paris un emploi à l'imprimerie des assignats.

• 15 août 1793, Laon : La municipalité délivre un passeport à Félix MICHELET, musicien, qui déclare aller à Vervins pour affaires. Âgé de 46 ans, il mesure environ cinq pieds, a les cheveux et les sourcils châtains foncés, les yeux bruns, le nez large, la bouche grande, le menton rond, le front bas et le visage "maigre".

• [vers 1794-1795], Paris : Après la chute de Robespierre, MICHELET s'installe dans la capitale pour aider son fils à monter sa propre imprimerie. Jules Michelet affirme que le musicien donna à son fils "la moitié de sa petite fortune" pour acheter le matériel nécessaire. L'historien rapporte que son "pauvre grand-père, dans la pensée d'ajouter à nos ressources, eût bien voulu m'apprendre à solfier. Mais j'étais né sans aptitude musicale". La période de l'Empire fut en effet rude pour le jeune Michelet et ses parents, qui vivaient chichement, consommaient peu de viande et n'allumaient que rarement le feu, même en hiver.  

• 20 août 1813, Paris : Félix MICHELET, musicien, marié à Marie Barbe Lécart, meurt à son domicile, n° 102 rue Saint-Maur, à l'âge de 65 ans. Le décès est déclaré par Furcy Michelet, ex-inspecteur, cul-de-sac Saint-Louis, n° 12, rue de Carême Prenant. Jules Michelet a été marqué par cette disparition : "Bientôt après, je fis une grande perte, celle de mon grand-père, qui m'aimait tant, et qui s'était donné tant de peines inutiles pour m'apprendre la musique. Je vois encore le banc sur lequel je le trouvai assis, place Royale, au moment où il venait d'entendre de la bouche du chirurgien cette terrible sentence : « Il est trop tard ». Le mal, en effet, – un cancer – empira rapidement avec les chaleurs de juillet, et bientôt l'emporta".

Mise à jour : 6 novembre 2022

Sources
F-Ad02/ 5MI 0092 ; F-Ad02/ 5Mi0062 ; F-Ad02/ 5Mi0065 ; F-Ad02/ 5Mi0092 ; F-Ad02/ G 1888 ; F-Ad02/ G 1889 ; F-Ad02/ G 1890 ; F-Ad02/ G 1891 ; F-Ad02/ G 1892 ; F-Ad02/ G 1893 ; F-Ad02/ Q* 491 ; F-Ad02/ SRL 81-84 ; F-Ad75/ NMD ; F-An/ DXIX/092/799/01 ; Jules Michelet, Ma jeunesse

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