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LEROY, Julien Élie (1752-1828)
Autre(s) forme(s) du nom : LEROI
LE ROY
Date(s) : 1752-11-29 / 1828-9-30
Julien Élie LEROY a été le dernier "moderator", maître de psallette, de la collégiale Saint-Martin de Tours, entre 1784 et 1790. Son nom avait été proposé aux chanoines par le célèbre abbé Guilleminot Dugué, maître de musique de Notre-Dame de Paris, alors qu'il était en poste à la collégiale Saint-Aignan d'Orléans depuis une dizaine d'années, d'abord comme serpent, puis comme maître de musique. Pendant la Révolution, il se marie et tient la boutique de modes que lui a apporté son épouse. Dès 1799 au moins, il renoue avec une activité musicale. Sous la Restauration, on le voit même jouer du serpent à la cathédrale.
• Le 29 novembre 1752, Julien-Élie LEROY naît près de Blois, dans le petit village des Montils situé sur la rive gauche de la Loire [Loir-et-Cher]. Il est le fils de Julien Leroy et de Marguerite Poirier, qui mariés en février dans la même paroisse, n'ont pas su signer. Les actes de baptême, mariage et décès de Julien Élie ne révèlent jamais la profession paternelle. Nous n'avons plus relevé de trace de la famille Leroy aux Montils après cette naissance. Le couple s'est établi à Blois, paroisse Saint-Nicolas, où un autre enfant, Michel Julien, est baptisé le 20 août 1757. Julien Leroy est présenté comme tisserand ce jour-là et comme "tessier" le 4 juin 1759 dans l'acte d'inhumation de cet enfant à l'Hôtel-Dieu de la ville.
Quelle formation? Le jeune Julien Élie a-t-il été formé à la psallette de la cathédrale de Blois? Nous n'avons plus les registres capitulaires antérieurs à 1775. Le dossier qui le concerne, envoyé au comité ecclésiastique en 1790, ne contient que des certificats en tant que musicien et maître de musique. Il n'y a aucune référence, même dans le calcul d'une durée de service, à un début de carrière précoce.
• Le 30 mai 1773, Pontlevoy [Loir-et-Cher] : Marguerite Poirier, femme de Julien Leroy, tisserand, est inhumée dans le cimetière paroissial en présence de son époux, et de son fils Julien-Élie, qui est le seul de sa famille à signer, et de son beau-frère. Elle était âgée d'environ 40 ans. Depuis quand le couple était-il installé dans cette petite localité? Julien a-t-il commencé sa formation à l'abbaye auprès d'un musicien?
• [Vers fin 1775], Orléans : Julien-Élie LEROY devient musicien à la collégiale Saint-Aignan, sans que l'on connaisse avec précision le poste qu'il occupe ; il est toutefois probable qu'il joue du serpent [voir ci-dessous, à la date du 15 avril 1819]. C'est alors Antoine FAGUER qui exerce la charge de maître de musique.
• [Vers fin septembre ou début octobre 1779], Orléans : Julien-Élie LEROY devient maître de musique de la collégiale Saint-Aignan, prenant la succession d'Antoine FAGUER, qui a obtenu de se retirer avec une pension viagère versée par le chapitre. Parmi les enfants de chœur dont il aura la charge figure le jeune VAILLANT, qui vient d'arriver à la maîtrise.
LEROY reste maître de la collégiale durant quatre ans et demi. Un certificat délivré par le chapitre de Saint-Aignan le 26 mars 1784 atteste qu'il a exercé en tout huit ans et demi au chapitre de Saint-Aignan d'Orléans, indiquant les durées mais non les dates de chacun de ses deux postes successifs.
• 24 octobre 1780, Orléans : Il signe au mariage de son prédécesseur Antoine FAGUER mais l'acte précise seulement qu'il est "ecclésiastique". En effet, il est titulaire de la chapelle Saint-Baudel.
• 29 mai 1781, Orléans : LEROY est clairement maître de musique de la collégiale Saint-Aignan lorsqu'il signe comme témoin, en compagnie de quatre musiciens de la cathédrale, Pierre POIRIER, Pierre VALON, Pierre CROISY et Claude MARTIN, au mariage de Jean-Baptiste QUÉNEL.
• 18 mars 1784, Tours : À peine trois semaines après la 'fuite' de LESUEUR, les chanoines s'accordent sur la nomination de Julien-Élie LEROY au poste de "moderator" après avoir lu la lettre de recommandation de l'abbé DUGUÉ, maître de musique de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le procureur général est chargé de répondre favorablement à DUGUÉ et de prendre contact avec le nouvel élu. Celui-ci doit quitter son poste orléanais le 26 mars puisque c'est le jour où a été rédigé son certificat de service par les chanoines de Saint-Aignan. Ces derniers semblent le regretter puisqu'ils écrivent que "pendant tout ce temps il a été d'une conduite irréprochable, qu'il a fréquenté les sacrements et donné tous ses soins à l'éducation des enfants qui luy ont été confiés". Il est remplacé à Saint-Aignan par Sulpice-Philippe LEJAY.
• 4 avril 1784, Tours : Julien-Élie LEROY est officiellement reçu maître de musique ["maître de psallette" selon l'usage de la collégiale Saint-Martin] ce dimanche après la grand-messe canoniale et installé par le Chantre dans le chœur. Il est qualifié de clerc du diocèse de Blois.
• 27 avril 1784, Tours : Le chapitre lui verse 72 livres pour régler ses dépenses de voyage.
• 8 juillet 1784, Tours : On lui verse 96 livres pour frais liés à la fête de la saint Martin d'été au terme de laquelle il doit offrir un repas aux musiciens invités.
• 20 novembre 1784, Tours : On lui verse 96 livres pour frais liés à la saint Martin d'hiver. Il en sera ainsi chaque année.
• 14 décembre 1786, Tours : Julien-Élie LEROY obtient la permission de garder avec lui quelques temps son petit frère à la psallette ["supplicanti magistro psalleta parvulum fratrem secum in psaletta habere permissimus"] et dans la marge ["licentia puero morandi in psaletta"].
• 26 janvier 1788, Tours : Il reçoit de la fabrique 192 livres pour l'indemniser des frais engagés lors des visites successives des ducs de Penthièvre et de Luynes qui avaient été promus chanoines honoraires de Saint-Martin. Sans doute ces frais couvrent-ils l'engagement de musiciens externes.
• 6 novembre 1790, Tours : Julien-Élie LEROY est toujours maître de psallette ["moderator"] à la collégiale Saint-Martin. Il reçoit annuellement 4 400 livres "pour nourrir 10 enfants de chœur, un maître de latin et 2 domestiques"; cela comprend 3 400 livres en argent, vingt huit setiers de blé froment, mesure de roi, et douze setiers de seigle, même mesure, plus sept boisseaux de sel.
Sous sa direction, on trouve un corps de musique ainsi composé : deux musiciens joueurs de serpent et basson, Louis PINSON et Louis Nicolas Bernard ANGO; un violoniste qui vient jouer aux grandes occasions, Jean Charles JOUBERT; et sept chantres dont cinq basses-contre, Jean-Baptiste MANDREVILLE, Jean François VASSEUR, André Laurent GAILLOURDET, Jean François ROBERT, Jean-Baptiste Marie DESPAGNE; basse-taille, Mathurin PAPIN et une haute-taille, Jean-Baptiste Simon THUILLIER. Les dix enfants de chœur en fonction au moment de la fermeture de la psallette étaient, dans l'ordre d'ancienneté Jean François LEGUAY, Pierre PERROTIN, François POITOU, René TÉNÈBRE, Philippe FOLIAU, Abraham Étienne TARDY, François LAVANDIER, Pierre DAVID et Jean André Laurent GAILLOURDET et Pierre BOUZIN. En outre, l'organiste Jean-Baptiste ALLAIN-DUPRÉ touche les orgues de la collégiale.
• 1791, Tours : Julien-Élie LEROY fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Le district de Tours propose de lui accorder un traitement de 600 livres, ramené à 350 par le département].
• 11 juillet 1791, Tours : Le directoire du district lui accorde un secours de 170 livres.
• 15 novembre 1792, Tours : Le directoire du département lui octroie une gratification de 1000 livres.
• 20 janvier 1793, Tours : Le citoyen Julien-Élie LEROY, musicien domicilié "rue Saint Martin, fossés Saint Clément, section de La Riche", épouse la citoyenne Marguerite-Suzanne Capelle, marchande de modes d'origine parisienne, dont le père est un ancien professeur de musique. Louis PINSON, qui a joué du serpent sous la direction de LEROY à la collégiale signe comme témoin et ami du marié. Le même jour, un contrat de mariage a été signé dans la maison du père de la mariée. LEROY apporte la somme de treize mille livres, provenant de ses biens et épargnes, savoir trois mille livres en assignats qu'il a exhibés devant le notaire et qu'il a repris, et les dix mille livres de surplus en meubles et effets, et une créance sur diverses personnes, dont il a justifié à sa future et à sa famille. Les parents Capelle abandonnent à leur fille leur fond de boutique, marchandises et une partie de leurs meubles et effets, le tout de la valeur de douze mille livres. Les mariés s'engagent en contrepartie à leur verser six cents livres de rente annuelle viagère.
• 30 décembre 1793, Tours : Lorsqu’il vient déclarer la naissance de leur premier enfant, Marguerite-Anne-Thérèse, LEROY se présente comme marchand de modes. Il a repris l'activité de son épouse et travaille à ses côtés dans leur boutique de la rue de la Sellerie. Il en est de même le 9 août 1795 à la naissance de Julien Denis (qui meurt un mois après), le 30 juin 1797, avec celle de Pierre Julien (qui meurt peu après).
• 13 octobre 1799, Tours : Julien-Élie LEROY est pour la première fois à nouveau mentionné comme musicien à l'occasion de la déclaration de naissance de leur fils Julien. Le couple habite alors au 29, rue du département, section du Chardonnet. C'est la même chose le 16 décembre 1800 à la naissance d'Angélique (qui mourra en mars 1806). Le 14 février 1802, Leroy réside rue de la Préfecture au moment de la naissance de Madeleine, qu'il va déclarer en compagnie de Jacques Michel LERAT, également musicien.
• 4 juin 1804, Tours : Il est à nouveau mentionné comme marchand de modes dans le registre des naissances à l'occasion de celle de leur fille Sophie, et il demeure 39, rue de la Préfecture. Il semble évident qu'il a conservé parallèlement son activité musicale et la gestion de sa boutique qui devait probablement assurer l'essentiel de ses revenus.
• 25 juillet 1807, Tours : "Est comparu le sieur Julien Elie LEROY musicien, 54 ans, demeurant à Tours rue de l’ancienne préfecture n°39 lequel nous a présente un enfant de sexe masculin né de ce jour à 8 heures du matin de lui déclarant et de demoiselle Marguerite Suzanne Capelle son épouse auquel il a déclaré vouloir donner le prénom de Julien Édouard". C'est apparemment leur dernier enfant.
• 23 février 1819, Tours : Devenu marinier [sic], rue Saint-Pierre, il déclare le décès de son beau-père Pierre François CAPELLE, rentier.
• 15 avril 1819, Tours : On lit dans le registre de fabrique de la cathédrale Saint-Gatien "Départ du serpent BONGARD qui quitte le pays pour des raisons qui concernent son avancement, sur quoi il a été fait mention de plusieurs sujets et entr’autres d’un sr ROI, ancien maitre de musique de l’Eglise de st Martin en cette ville, connu pour être de bonnes vie et mœurs, lequel sr ROI a déjà été proposé à cet effet par un membre du bureau de fabrique de l’Eglise métropolitaine. Le chapitre après avoir examiné les diferens renseignemens et les diferens avis s’est unanimement décidé en faveur dudit S.ROI qu’il agrée et nomme comme l’un des serpens de son Eglise en remplacement du sr Bongard ». On ne sait combien de temps il restera en poste.
• 30 septembre 1828, Tours : Professeur de musique, Julien-Élie LEROY meurt à une heure du soir à son domicile du 55, Grande Rue.
• 14 octobre 1837, Épeigné-les-Bois [Indre-et-Loire] : Sa veuve s'éteint au domicile de leur fils où elle demeure à présent [aucune trace d'un Leroy dans les tables décennales]. On la dit native de Paris, veuve d'un maître de musique et fille d'un musicien.
Mise à jour : 24 juin 2019