BEAUMONT, Jean Jacques (ca 1720-1784)

Régulièrement attesté comme organiste à Ornans, en Franche-Comté, Jean-Jacques BEAUMONT y exerce au moins de 1748 (et sans doute depuis avant 1739) jusqu'à son décès, à la fin de l'année 1784. Si son identité professionnelle ne fait aucun doute, en revanche son lieu précis d'exercice demeure inconnu.

• [1720] : Selon l'âge indiqué à son décès, Jean-Jacques BEAUMONT serait né vers 1720. Grâce au mariage de son frère Jean-Baptiste le 14 janvier 1750, on sait que leurs parents sont Étienne Beaumont, bourrelier, et Anne-Claude Chalon (voir ci-dessous au 30 avril 1751). Jean-Jacques et Jean-Baptiste sont du même coup des frères aînés de Claude-François BEAUMONT, qui deviendra lui aussi organiste.

• 8 mars 1739, Ornans [Doubs] : Dès le début du premier registre paroissial mis en ligne, Jean-Jacques BEAUMONT, apparaît comme témoin de la sépulture d'un fils de vigneron mort à l'âge d'un an et demi. Aucune précision n'est donnée sur son statut. Il signe "JJ Beaumont" et l'on remarque que les deux "J" de sa signature ressemblent de façon frappante à des notes de musique (croches). Il pourrait être déjà organiste à l'une des tribunes de la ville, celle de l'église paroissiale ou celle du couvent des Minimes, ou les deux.
Dans les années qui suivent, il est de temps à autre témoin de sépulture ou parrain, sans précision d'emploi.

• 1740, Ornans : Selon Jacques Gardien (L’Orgue et les Organistes en Bourgogne et Franche-Comté au XVIII^e siècle, 1943), un certain Étienne Beaumont aurait été l'organiste de l'église paroissiale d'Ornans à partir de 1740. Il est cependant plus probable qu'il s'agisse de Jean-Jacques BEAUMONT, qui a alors vingt ans.

• 16 juin 1748, Ornans : Le sieur Jean-Jacques BEAUMONT, organiste, représente le sculpteur Jacques Pernette, absent, pour porter sur les fonts baptismaux une fille de Jean-Antoine Roussel, lui aussi sculpteur, et de Gabrielle Goulet. Il signe en toutes lettres "Jean Jacques Beaumont".

• 18 septembre 1749, Ornans : Devant Maître Claude-François Grimont, notaire à Ornans, est conclu le contrat de mariage entre Jean-Jacques BAUMONT, "maître de musique et organiste à Ornans", et Marie-Anne Madoz, "de Châteauvieil". Le futur est fils de sieur Étienne Baumont, marchand, et d’Anne-Claude Chalon.
• 16 octobre 1749, Vuillafans [Doubs] : Dans ce village situé à 7 km au sud-est d'Ornans, est célébré le mariage du sieur Jean-Jacques BEAUMONT, "de la ville d'Ornans", et de Marie-Anne Madoz "de Châteauvieux". Le mariage a lieu non pas à l'église paroissiale de Vuillafans, mais dans la chapelle de Châteauvieux, aujourd'hui Châteauvieux-les-Fossés, hameau de Vuillafans situé à 1,2 km du cœur de Vuillafans, dans la forêt (alors que le village est installé dans la vallée, au bord de la Loue). Le vicaire qui rédige l'acte n'indique aucun métier, ni les filiations des présents. On sait seulement que les mariés ont bénéficié de deux dispenses de bans. Le marié signe "beaumon".

• 10 juin 1750, Ornans : Huit mois après le mariage, on procède à l'inhumation d'un garçon, né sans doute la veille, mais mort tout de suite après avoir été ondoyé par la sage-femme. Il était fils de Jean-Jacques BEAUMONT, "Mtre organiste", et de Marie-Anne Madoz sa femme. Sont présents les sieurs Denis-Alphonse Trouillet, prêtre et familier, et Nicolas Cardey, sacristain de cette église. Aucun autre enfant Beaumont/Madoz n'a été aperçu ensuite.

• 30 avril 1751, Ornans : Jean-Jacques BAUMONT, "organiste, oncle paternel" est le parrain d'un petit Jean-Jacques, fils de son frère Jean-Baptiste Baumont, bourrelier, et de Thérèse Longet. La marraine est Dlle Jeanne-Claude Coste.

• 5 février 1766, Besançon : Les Affiches de Franche Comté annoncent la mise en vente par "le sieur BEAUMONT, organiste à Ornans" d'un cabinet de physique garni de nombreuses machines, et d'un billard. Il profite de son annonce pour réclamer "une montre à boëte d’argent", perdue il y a environ deux ans  "depuis Besançon jusqu’à Tarcenay", localité située à moins de 15 km au sud de Besançon, et à 9 km d'Ornans. Duquel des sieurs Beaumont s'agit-il ?
• 23 septembre 1766, Ornans : Décédé la veille à l'âge de 80 ans, son père Étienne Beaumont, marchand bourrelier, est inhumé en présence de Denis-Alphonse Trouillet, prêtre familier, et de Jean-François Dote, clerc tonsuré et sacristain.

• 16 février 1769, Ornans : Jean-Jacques BAUMONT, organiste, est le parrain de Thérèse-Scholastique, fille du  boulanger Pierre Jolicœur, et de Jeanne-Antoine Poilesol, son épouse.
• 4 septembre 1769, Ornans : Son frère Claude-François BEAUMONT devient organiste du couvent des Minimes d'Ornans, "au gage annuel de 48 livres".

• 21 juillet 1773, Ornans : Sa belle-sœur, dlle Jeanne-Claude Jeanningros, épouse de son frère le sieur Claude-François BEAUMONT, "organiste", met au monde des jumelles, Jeanne-Hyacinte et Marie-Anne. Le parrain de la première est Jean-Jacques BEAUMONT "aussi organiste et oncle paternel", tandis que la marraine de la seconde est dlle Marie-Anne Madoz, "épouse du sieur Jean-Jacques BEAUMONT et tante paternelle de l’enfant". Les deux frères sont donc bien tous les deux organistes en même temps, mais rien ne permet de discerner à quelles tribunes. Comme nous savons par ailleurs que Claude-François est l'organiste des Minimes, on peut en déduire que Jean-Jacques touche l'orgue de la paroisse.

• 1776, Ornans : Selon Gardien (ouvrage cité) et antérieurement J.-H.-M Meynier (Essai historique sur Ornans, 1894), c'est cette année-là que son frère François BEAUMONT serait devenu organiste de la paroisse d'Ornans. Il aurait succédé à un certain Étienne Beaumont, ce qui semble douteux, aucun décès d'Étienne Beaumont n'ayant été enregistré cette année-là. Peut-être a-t-il plutôt succédé à Jean-Jacques BEAUMONT, qu'on peut imaginer malade ou fatigué. Peut-être aussi Jean-Jacques a-t-il continué à exercer à la paroisse presque jusqu'à son décès, Meynier et Gardien ayant fait une confusion entre les deux frères en l'absence fréquente de prénom indiqué.

• 17 décembre 1784, Ornans : Décédé la veille à l'âge de 64 ans, le sieur Jean-Jacques BAUMONT, "maitre organiste", est inhumé en présence des sieurs Jean-François Dotte sacristain, et Claude-Hubert Brocard, "servant domestiquement". Le curé Trouillet reste muet sur sa filiation et son statut conjugal. Par ailleurs il ne dit pas dans quel(s) établissement(s) le défunt exerçait en tant que "maître organiste".

Mise à jour : 12 juin 2021