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Musique et musiciens d’Église dans le département de la GIRONDE autour de 1790
Un article du Journal de Guienne, paru le 11 avril 1785, évoque en quelques lignes la grande diversité des métiers liés à la musique à Bordeaux à la fin de l'Ancien Régime. Il y est fait mention de cinquante-six musiciens professionnels et de quinze maîtres à danser. On y lit également que quatre facteurs d'orgues et douze luthiers exercent dans la ville et que deux boutiques vendent des partitions. Ce foisonnement musical répond au développement culturel de la ville, encouragé par les intendants successifs de la généralité de Bordeaux. Il a laissé quelques grands noms, comme ceux des violonistes Pierre GAVINIÈS et Pierre RODE ou celui du ténor Pierre-Jean GARAT. Les musiciens d'Église ne sont en revanche pas vraiment passés à la postérité. Bordeaux et sa région comptaient pourtant de nombreuses églises, dont les flèches se fondaient au quotidien avec les mâts des navires marchands et des gabarres. Quelle place y occupait alors la pratique de la musique religieuse et qui étaient les hommes et les femmes qui la faisaient vivre et qui en vivaient ?
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Présentation du département
À sa création, le département de la Gironde comprend les territoires les plus occidentaux de l'ancienne province de Guyenne. Il recouvre globalement la généralité de Bordeaux amputée des sénéchaussées de l’Agenais, de l’Albret et du Périgord. Avec ses dix mille kilomètres carrés, ce vaste territoire se partage entre des coteaux viticoles au nord et à l'est et le début des landes de Gascogne au sud et à l'ouest. Il est traversé par la Garonne qui avec son prolongement en estuaire forme un axe fluvial dominé par Bordeaux et son port.
De cité à vocation surtout provinciale et coincée dans ses remparts médiévaux, Bordeaux devient au XVIIIe siècle une grande ville aux allures classiques, dont le rayonnement dépasse largement les frontières du royaume. La traite négrière, le commerce des denrées coloniales comme le sucre, auquel s'ajoute celui des produits de l'arrière-pays notamment les vins, favorisent l'émergence de riches familles de négociants. Cette élite se fait construire de luxueux hôtels particuliers et investit de nouveaux quartiers comme celui des Chartrons. Les chantiers navals, les raffineries et les distilleries nécessitent quant à eux l'afflux d'une importante main d’œuvre qui s'entasse dans les faubourgs populaires de la ville. La présence d'armateurs étrangers et de migrants originaires des îles anglo-irlandaises, de la Hanse ou des Antilles fait entrer la ville dans le cosmopolitisme et lui permet à la veille de la Révolution de dépasser les 100 000 habitants.
Les autres centres urbains du futur département restent plus modestes, si bien que les différentes voies de communication, terrestres ou fluviales, dessinent un réseau véritablement polarisé autour de Bordeaux. De part et d'autre de l'estuaire se trouvent deux avant-ports, Blaye (4 700 hab.) et Pauillac (2 800 hab.). En amont du fleuve, La Réole (5 000 hab.) et Langon (3 250 hab.) constituent des étapes pour rallier Toulouse. Au-delà de la Garonne, le département de la Gironde englobe des marges plus ou moins intégrées. La Dordogne et ses affluents l'Isle et la Dronne longent un chapelet de petites villes qui assurent les échanges avec le Périgord et le Limousin : Libourne (9 100 hab.), Sainte-Foy-La-Grande (7 100 hab.), Bourg (3 000 hab.), Coutras (3 000 habitants hab.), Saint-André de Cubzac (2 800 hab.), Castillon (2 800 hab.)... A l'ouest de la Gironde, la densité humaine demeure en revanche très faible. Le plateau landais avec ses marécages reste un espace isolé, réservé à l'agropastoralisme, tandis que le littoral atlantique, de la pointe du Médoc à la « petite mer du Buch » (l'actuel bassin d'Arcachon), constitué de dunes de sable mobiles, est occupé par des communautés de pêcheurs et de résiniers.
Le nouveau département de la Gironde recouvre plusieurs anciennes circonscriptions ecclésiastiques. Il reprend la totalité de l'évêché de Bordeaux, excepté l'archiprêtré du Born qui est rattaché aux Landes voisines. Il inclut aussi l’essentiel de l’ancien diocèse de Bazas. La grande majorité des paroisses bazadaises, dont l’évêque est suffragant de l’archevêché d'Auch, forment ainsi les limites orientales du nouveau département auxquelles se rajoutent quelques très petits territoires épars : l'enclave du diocèse de Bazas autour de la Haute-Leyre, le doyenné de Sainte-Foy-la-Grande qui relevait de l'évêché d'Agen, ainsi que les paroisses de Saint-Avit-du-Moiron et de Saint-Nazaire rattachées auparavant à celui de Sarlat.
Bordeaux : Une métropole avec près de vingt lieux de musique actifs en 1790
À l'image d'autres grandes villes de province, Bordeaux abrite à la fois une cathédrale et une collégiale qui possèdent chacune une maîtrise et un corps de musique. Philippe Loupès dans son étude pionnière sur les Chapitres et chanoines de Guyenne aux XVIIe et XVIIIe siècles (1980) estime que les deux chapitres bordelais dépensent en moyenne entre 3 000 et 5 000 livres pour leur psallette et 10 000 à 12 000 livres pour l'ensemble de leur activité musicale.
La cathédrale Saint-André : une musique difficile à appréhender
C'est, comme souvent, à la cathédrale que la musique d’Église est la plus active et la plus brillante. La France Ecclésiastique de 1790 indique que le chapitre primatial Saint-André se compose de 26 chanoines dont 10 dignitaires (un doyen, un sous-doyen, trois archidiacres, un trésorier, un aumônier, un sacriste, un chantre et un sous-chantre) auxquels s'ajoutent 4 chanoines semi-prébendés et 8 prébendiers. Les statuts du bas chœur imposent en théorie la présence de 20 à 30 bénéficiers, dont moins de la moitié semblent être des musiciens.
Parmi les maîtres de musique qui se sont succédé à la cathédrale au XVIIIe siècle, deux grandes figures s'imposent : le compositeur marseillais Charles LEVENS de 1738 à 1764 et le bazadais Barthélémy GIRAUD, qui après une carrière à Paris dans la Musique du roi et à l'Opéra, revient à Bordeaux en 1779 et y termine sa carrière une décennie plus tard. Le maître qui est en poste en 1790 n'occupe donc cette fonction que depuis quelques mois seulement, et reste surtout connu pour ses activités d'agent royaliste sous la Révolution. Il s'agit de Joseph COSSE, sous la responsabilité duquel exerce le sous-maître Jean-Jacques DREUILH. Les enfants de chœur dont les deux hommes s'occupent sont au nombre de six. Les sources restent muettes quant à leur nom, excepté pour l'un des tout derniers à être reçus à la psallette, le petit Louis FREINEX.
Les deux maîtres se joignent en 1790 ou 1791 à d'autres musiciens pour adresser une pétition à l'Assemblée Nationale. En plus de Joseph COSSE et Jean-Jacques DREUILH, on relève parmi les signataires de cette supplique huit noms supplémentaires qu'on retrouve également dans les feuilles des pointes du bas chœur.
Ces deux documents n'apportent néanmoins que de maigres renseignements sur la structure interne de la musique de la cathédrale. Dans ses relevés mensuels, le ponctuateur Antoine BOURRILLON désigne en effet sous le terme générique de « choristes » l'ensemble de ses collègues, sans préciser leur fonction. La plupart ayant été reconduits par la nouvelle fabrique de Saint-André, à partir du début de l’année 1791, on peut supposer qu'ils continuent à occuper le poste dont ils étaient titulaires avant la suppression du chapitre, mais les conclusions sur ce point ne sauraient être pour le moment définitives. Avec prudence, on peut donc avancer que les effectifs se composaient de deux musiciens qualifiés de chapiers, Jean NOËLLE et Dominique MARTINOU, de deux serpents, Jean HURTEAU et François DANCOSE, ainsi que de plusieurs chanteurs. Trois d'entre eux Antoine BOURRILLON, Pierre JIGOUIC et Jean DUBAUX sont simplement présentés comme chantres Un quatrième, François DUMOULIN semble être un chantre taille. Il porte ainsi le total à dix musiciens, ce qui tend à placer Saint-André dans la moyenne des cathédrales relevant d’un poids financier comparable.
L'enquête a toutefois réussi à montrer qu'à l'occasion de certaines fêtes ou anniversaires, ce petit groupe recevait le renfort d'autres musiciens, sans doute externes, dont les noms apparaissent régulièrement dans les pièces de comptabilité du chapitre. Ainsi, pour l'année 1790, la haute-contre Antoine BARDIÉ, la basse-taille TEYSSEIRE, ainsi que des instrumentistes tels que les joueurs de basson Jean ANDRIEU ou Jean FERRAND sont intervenus à la cathédrale comme gagistes. Leur présence régulière tend à prouver que le chapitre entretenait ainsi une musique à géométrie variable, rémunérant un noyau de musiciens titulaires auxquels pouvaient se greffer des gagistes plus ou moins fréquemment sollicités.
Un gros doute demeure en revanche quant au dernier organiste en poste à Saint-André avant la Révolution, d'autant que son nom ne figure ni dans le registre des pointes ni dans la supplique collective. La cathédrale abrite un orgue qui a été construit au XVIIe siècle par Valéran de Héman. Jean-Baptiste FEYZEAU, qui en est titulaire à partir de 1772, l'est peut-être toujours en 1790, bien que les sources autour de cette date le disent plutôt maître de piano-forte ou directeur de pensionnat. Il est certes considéré dans plusieurs ouvrages comme le dernier organiste de Saint-André avant la Révolution. Mais les quelques lignes biographiques qui l'évoquent ne semblent pas toujours fiables et le confondent même parfois avec son père le luthier Jean FEYZEAU. Pour Johel Coutura (1988), ce serait Élie ESTORIAC qui en 1790 aurait occupé la tribune de la cathédrale, avant d'y revenir plusieurs années après (l'instrument qu'il touchait juste avant la Révolution ayant été détruit et remplacé par un autre en 1805 seulement). L'enquête demande donc à être approfondie pour trancher entre ces deux hommes.
Un corps de musique honorable à la collégiale Saint-Seurin
L'organiste du chapitre Saint-Seurin est quant à lui connu de manière certaine : il s'agit de Franz BECK, musicien allemand et véritable cheville ouvrière de la vie musicale bordelaise à la fin du siècle. Sa réception en 1774 est concomitante à la livraison d'un nouvel orgue qu'on vient, selon une délibération capitulaire de 1779, « entendre de toute la ville ».
Si la collégiale peut s'enorgueillir de compter parmi ses musiciens l'artiste le plus talentueux de Bordeaux, la présence de BECK ne saurait masquer les difficultés qu'elle rencontre avec le reste de sa musique. Les efforts des seize chanoines dont quatre dignitaires (un doyen, un trésorier, un prévôt et un sacriste) pour entretenir leur musique sont pourtant considérables. En 1790, le chapitre – dont les recettes s'élèvent à 58 277 livres et les charges à 20 033 livres – consacre plus de 40 % de ses frais aux besoins de sa psallette et aux appointements de ses musiciens. Ces efforts ne semblent toutefois pas à la hauteur des exigences de ceux-ci puisque, durant la seconde moitié du XVIIIe siècle pas moins de sept maîtres de musique s'y succèdent. La vacance régulière de la psallette semble être le reflet des relations souvent conflictuelles entre les chanoines et leurs maîtres de musique. Le dernier d'entre eux Jean Chrysostome LEROY, qui prend ses fonctions à partir de 1781 et qui officie jusqu'en 1790, devra même présenter ses excuses au chapitre après avoir affirmé dans un mémoire qu' « il n'[en] existe pas d'aussi inconstant... le corps presque toujours divisé renverse le lendemain ce qu'il a fait la veille ». À la psallette, il reçoit l'aide du sous-maître de musique Jean AVRIL avec qui il forme quatre enfants de chœur, parmi lesquels nous sont seulement connus Jean LALANDE et Antoine BELBERÉ.
La collégiale Saint-Seurin salarie également quatre choristes ordinaires qui sont chargés de « chanter chaque jour les offices du chœur ». Là encore, ces postes sont fréquemment occupés par différents musiciens que les chanoines ne réussissent pas à conserver ou dont les voix sont parfois si mauvaises qu’elles « donnent à rire au public », ce qui impose en 1776 leur renvoi et pendant quelque temps le remplacement du chant par l'orgue. Les augmentations des gages des choristes, qui passent de 432 livres à 800, n'enrayent en rien cette instabilité. Ainsi Jacques Maurice CHABAUD qui est en fonction depuis plus de deux décennies côtoie en 1790 Antoine DELIQUE, ainsi que LAFARGUE dit PALOU et LABORDE qui eux n'ont été recrutés que depuis quelques années seulement, voire quelques mois.
Ces quatre choristes sont très certainement des basses-contre et ils s'associent régulièrement à d'autres musiciens, qui forment une « chapelle ». Les dépenses pour ce corps musical se montent à 2 100 livres dans la déclaration des charges de la collégiale en 1790. Comme l'identité des musiciens n'est pas précisée pour cette date, il faut se contenter du registre de comptabilité du receveur du chapitre pour 1789, qui mentionne chacun des membres du corps de musique, et faire l’hypothèse que les mêmes sont encore en poste un an plus tard. Les voix du haute-contre Jean DONNAT et du basse-taille Jean SAVARY accompagnent ainsi, cette année-là, les dimanches et jours de fêtes, celles des quatre choristes ordinaires ; Jacques Maurice CHABAUD officie aussi pour l'occasion comme basse-taille, et Jean Chrysostome LEROY comme haute-taille. Trois instrumentistes complètent par ailleurs la « chapelle ». On relève la présence en 1789 du serpent, Antoine Joseph HAUTE, et de deux joueurs de basse, dont Claude Joseph GAUTROT. Ces deux musiciens, en fonction depuis une dizaine d'années, le sont encore vraisemblablement lors de la suppression du chapitre à la fin de l’année 1790. Le poste de second joueur de basse est occupé en 1789 d'abord par un certain ROBERT puis par Jean-Jacques DREUILH. Comme ce dernier est sous-maître à Saint-André en 1790, on ignore s'il travaille toujours à Saint-Seurin ou si les chanoines lui ont désormais trouvé un successeur. En cumulant ainsi les choristes et les effectifs de la « chapelle », c'est donc une petite dizaine d'hommes seulement qui assurent la musique à Saint-Seurin, un nombre bien en deçà de celui de seize prévu par les statuts de la collégiale.
Les nombreuses orgues des abbayes, des couvents et des paroisses
Les deux chapitres bordelais ne sont pas les seuls à consacrer une part importante de leurs revenus à la musique. On peut dresser une liste de plus de quinze autres lieux en 1790. Le clergé régulier lance en effet au cours du XVIIIe siècle d'importants chantiers de construction d'orgues. En 1744, les moines de l'abbaye bénédictine Sainte-Croix commandent un nouvel orgue à DOM BEDOS DE CELLES. C'est Pierre-Joseph COURTIN qui en est titulaire en 1790 et ce depuis près d’une trentaine d'années. Au même moment, l'abbaye Sainte-Croix emploie également François-Claude CAMUSAT, un joueur de serpent.
Le couvent des Jacobins recourt quant à lui en 1785 à l'Allemand Godefroy SCHMIDT pour la construction de son orgue et le confie à Marie George Vincent ROGERO à partir de 1787. D'autres instruments plus modestes existent également au couvent des Augustins, où les religieux rémunèrent toujours François MAURIN à la veille de la Révolution, ainsi qu'à celui des Grands Carmes où officie sans doute encore Jean-Baptiste FAGEAU. L'organiste qui exerçait au couvent des Cordeliers n'a pu être identifié avec certitude. Il s'agit peut-être d'un certain DELORME ou bien du maître de chœur Jean-Marie BOBY. Il en est de même pour celui du couvent de la Merci et pour deux institutions féminines, l’abbaye des bénédictines et le monastère de l'Annonciade, dont les orgues étaient peut-être touchées par des membres de ces communautés.
Quelques-uns de ces organistes occupaient aussi certaines tribunes des seize églises paroissiales de la métropole. En 1790, on retrouve notamment Pierre-Joseph COURTIN, sans doute secondé par ses deux fils Bernard et Benoît COURTIN, à l'église Saint-Michel et François MAURIN à Sainte-Colombe. Leurs confrères à cette époque sont François OUELLY à Sainte-Eulalie, André LAMEZAS-DELILLE à Saint-Éloi et le prêtre Jean BÉGUÉ à Saint-Pierre. À l'église Saint-Rémi, la présence d'un organiste nommé François BONETTI est attestée en 1784 mais on ne sait si cela était toujours le cas en 1790. Faute d'entretien ou de réparations, sans doute trop coûteuses, l'orgue de l'église Saint-Projet, où avait exercé Marie MAURIN en 1743, semble avoir disparu avant la fin du XVIIIe siècle. Il en est de même pour celui de l'église Notre-Dame de Puy-Paulin. Aucune femme organiste n'a donc pu être identifiée en 1790. Mais on retiendra que tout au long du siècle plusieurs filles ou épouses de musiciens avaient touché les orgues des églises bordelaises, comme Mlle DELAUNAY-TOUPÉ, Marie LONGUET, Cécile EXAUDETE ou encore Jeanne LADOIRE.
La mise au jour de tous ces organistes contraste avec la profonde méconnaissance des chantres salariés par les fabriques, puisque seul le nom de Pierre BARROT, attaché à Saint-Michel, ressort de l'enquête menée sur les églises paroissiales bordelaises. Plusieurs chapiers ont pu être relevés parmi les dépenses relatives au personnel de ces églises et on peut légitimement supposer qu'ils avaient aussi une fonction cantorale, les termes de chapiers et chantres tendant à être confondus en Guyenne.
Bordeaux : un pôle attractif pour les musiciens
La brièveté des carrières dans les églises bordelaises tend à suggérer que la ville ne serait qu'un carrefour pour les musiciens : ils n'y resteraient en poste que quelques années avant de briguer un nouvel emploi ailleurs, dans d'autres villes du royaume. L'étendue de l'aire de recrutement de ces églises révèle par ailleurs que certains musiciens n'hésitaient pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres, pour profiter d'un contexte favorable à un cumul des emplois en vue d’une installation éventuellement plus durable.
Des origines géographiques éclatées
Parmi la trentaine de musiciens adultes en poste dans les églises de Bordeaux en 1790, il apparaît que moins d'un tiers d'entre eux seulement sont originaires de la ville. Antoine BOURRILLON, François DUMOULIN, Élie ESTORIAC, Jean-Baptiste FEYZEAU et Jean SAVARY effectuent l'intégralité de leur carrière dans la ville qui les a vu naître. Jean-Jacques DREUILH et Jean FERRAND, qui sont encore de jeunes hommes au moment de la Révolution, sont également des natifs de Bordeaux. Mais c'est à Paris, puis dans diverses villes de province, que le premier fera ensuite la plus grande partie de sa carrière.
Les recherches menées pour retrouver, autant que cela a été possible, les lieux de naissance des autres musiciens actifs à Bordeaux en 1790 ont mis en évidence que c'est d'un vaste quart sud-ouest qu'ils sont principalement originaires. On peut souligner cependant que les diocèses de la province ecclésiastique de Bordeaux ne semblent pas de grands pourvoyeurs de musiciens pour les églises de la future Gironde. Un seul musicien, François DANCOSE, qui est sans doute angoumois, a été recensé. Nous n'avons aucune trace de musiciens nés dans les diocèses pourtant voisins de Périgueux, Sarlat, Agen ou encore de Saintes et La Rochelle. C'est en revanche au sein des provinces ecclésiastiques plus méridionales d'Auch et de Toulouse que la plupart ont vu le jour. C'est ainsi que Jean-Marie BOBY, Pierre-Joseph COURTIN, Jean-Baptiste FAGEAU, Jean NOËLLE, ou encore LAFARGUE et certainement Dominique MARTINOU quittent les petites localités proches de l'Adour où ils ont grandi pour venir exercer à Bordeaux. Les exemples d'Antoine BARDIÉ, Joseph COSSE, Jacques-Maurice CHABAUD, André LAMEZAS-DELILLE et TEYSSEIRE montrent que les églises bordelaises prolongeaient même leur recrutement jusque dans la vallée de la Garonne, autour de Toulouse et du piémont pyrénéen.
Dans une moindre mesure, la présence de musiciens originaires de diocèses plus éloignés de Bordeaux manifeste un indiscutable éparpillement des origines géographiques et donc une attractivité bordelaise à longue portée. Plusieurs musiciens sont des natifs du val de Loire comme le Tourangeau Jean AVRIL ou l'Orléanais Jean HURTEAU, tandis que quelques autres sont originaires de Paris (Jean Chrysostome LEROY et Claude Joseph GAUTROT), de Bretagne (Pierre JIGOUIC), de Champagne (Claude-François CAMUSAT et Jean DUBAUX), d'Artois (Antoine Joseph HAUTE et Antoine DELIQUE). Enfin quelques rares cas de Provençaux comme François OUELLY et Gaspard DAVIN et d’étrangers comme l'Allemand Franz BECK ou les Italiens Vincent ROGERO et François BONETTI viennent corroborer la grande mobilité de beaucoup de ces musiciens, qui traversaient parfois la France entière avant de s'installer à Bordeaux.
Une vie musicale très intense
La large attractivité qu'exerce Bordeaux sur ces musiciens repose peut-être autant sur les atouts que présente la ville elle-même que sur le prestige de ses églises et les conditions de travail qu'elles offraient. Les mutations sociales et l'apparition dans l'espace public de plusieurs lieux de musique d’un type nouveau ont sans doute encouragé l'arrivée de jeunes hommes au début de leur carrière, mais aussi parfois l'installation de véritables dynasties de musiciens, comme les HAUTE ou les COURTIN.
La bourgeoisie, que la croissance économique de Bordeaux a enrichie, aspire désormais à imiter les comportements culturels et sociaux des élites notamment en termes de loisirs et d'éducation. Certains musiciens, motivés par la recherche d'autres revenus que les gages de leurs églises, investissent alors un marché en pleine croissance. Si Jean NOËLLE tient un jeu de billard, c'est surtout du côté de l'enseignement musical que les exemples de cumul d'activités sont les plus nombreux. Les membres de la famille COURTIN, mais aussi Jean-Baptiste FAGEAU et Vincent ROGERO, quand ils ne touchent pas les orgues des églises qui les emploient, cherchent à donner en ville des leçons de piano-forte ou de clavecin et à se constituer une clientèle fidèle. Franz BECK exerce lui aussi comme professeur de musique et on retrouve parmi ses disciples deux musiciens bordelais en poste en 1790 : Jean-Jacques DREUILH et Jean-Baptiste FEYZEAU. Ce dernier, parvenu à l'âge adulte, ouvre avant la Révolution un petit pensionnat qui accueille huit élèves. Jacques-Maurice CHABAUD, quant à lui, exerce comme professeur de mathématiques auprès de particuliers, en plus de sa charge à Saint-Seurin.
D'autres musiciens relèvent au contraire davantage d'un profil d'artistes. Ils participent à l'activité de nombreuses institutions culturelles et accèdent même pour quelques-uns à une forme de vedettariat. Trois institutions sont en particulier fréquentées par les musiciens des deux chapitres bordelais : l'Académie de musique, le Grand Théâtre et le Musée.
La première, créée en 1779, comptait parmi ses trente membres ordinaires François DUMOULY et Élie ESTORIAC. Le Grand Théâtre, dans le sillage de son chef d'orchestre Franz BECK, accueille sur scène ou dans sa fosse Jean DONNAT, Claude Joseph GAUTROT, TEYSSEIRE, qu'on retrouve tous également à partir de 1783 lors des concerts du Musée. Cette société littéraire qui donne la possibilité d'assister à des cours et ouvre l'accès à une bibliothèque, organise régulièrement, lors de séances publiques, des concerts, dont les programmes mentionnent la présence d'Antoine BARDIÉ, Jean-Jacques DREUILH ou encore Jean FERRAND.
Une telle porosité entre les églises et les autres lieux de musique rend compliqués les rapports que les chanoines bordelais entretiennent avec le théâtre. Alors que ceux de Saint-André refusent d'engager en 1763 Franz BECK parce qu'il est « attaché au service du spectacle », ceux de Saint-Seurin sont moins regardants mais n'ont de cesse ensuite de déplorer ses multiples absences qui l'obligent à se faire « remplacer par des étrangers ignorants et qui gattent et dérangent très souvent les orgues ». Les autres musiciens de la collégiale ne bénéficient pas du même traitement de faveur. Jean Chrysostome LEROY se voit interdire en 1783 de jouer au théâtre, et la mesure s'applique également aux choristes que la collégiale salarie. Pourtant, cette concurrence exercée par le divertissement permet aux deux chapitres bordelais de disposer sur place d’un vrai vivier à l'intérieur duquel ils sollicitent de nombreux artistes. Ponctuellement, des noms apparaissent ainsi sur des listes de musiciens recrutés pour rehausser le faste de certaines cérémonies. On ne citera ici que ceux dont les liens d'amitié avec les musiciens attachés à une église ont pu être établis, comme Jean MAIGNÉ, Jacques KNERLER ou encore les frères PHELYPPEAUX. Leur présence comme témoins lors des célébrations des mariages ou des baptêmes des enfants de leurs confrères traduit des occasions de fréquentation en dehors de leur cadre de travail. Cette sociabilité pouvait aussi se prolonger au sein des loges maçonniques qui comptaient parmi leurs membres de nombreux musiciens d'église, notamment ceux de la cathédrale Saint-André.
Les autres lieux de musique en Gironde
À côté du poids écrasant de Bordeaux, l'activité musicale du reste du département fait pâle figure, les moyens dont dispose la ville siège de l'archevêché étant évidemment très supérieurs à ceux des autres localités. La répartition homogène des lieux de musique secondaires sur le territoire girondin vient toutefois nuancer l'idée d'un déséquilibre trop important entre la métropole et les huit autres lieux d’activité musicale ou cantorale qui ont pu être recensés.
La collégiale Notre-Dame de Saint-Émilion
À l'extérieur de Bordeaux, c'est à Saint-Émilion que se trouve le troisième corps de musique du diocèse. À la fin de l'Ancien Régime, les revenus du chapitre de la collégiale Notre-Dame s'élèvent à 30 000 livres et celui-ci consacrait, selon Philippe Loupès, 41 % de l'ensemble de ses dépenses à financer ses frais de culte et entretenir sa musique. Le chapitre comprend 12 chanoines dont 4 dignitaires (un doyen, un aumônier, un chantre, un sacriste) alors que le bas chœur se compose de 9 prébendiers auxquels se joignent 5 musiciens. Après le départ (ou la mort ?) du maître de musique Michel Abel BOURGOUIN, Michel MOREL prend la direction de la psallette en 1768 et conserve la place d'organiste, qu'il occupait déjà depuis dix ans. Il est secondé par le sous-maître Pierre TIRAGOT. Le serpent Esprit Benjamin MASSOT joue aussi du basson. Deux choristes, Jean SAJAS et Joseph DESALONS, qui est également régent au collège de la ville, complètent l’effectif. La tessiture des deux hommes n'a pu être identifiée, d'autant qu'ils sont également chapiers et que c'est sous ce terme qu'ils sont le plus souvent désignés dans les sources.
Les dernières années avant la Révolution montrent les difficultés du chapitre à maintenir son effectif de musiciens. Alors que l'ensemble vocal était de façon plus ou moins continue assuré par au moins trois chantres, personne ne semble avoir été recruté pour accompagner les deux autres choristes après le décès de Nicolas PIGASSE en 1782. À la même époque, les postes d'organiste et de maître de musique sont fusionnés, alors qu’ils étaient occupés par deux musiciens différents jusqu'en 1768. La psallette semble de son côté marquée par le relâchement. Le chapitre accueille quatre enfants de chœur, dont trois ont pu être identifiés. Il s'agit de Jean ALARD, Jean DEMINIER et Giraud Jean NAUDIN, que Michel MOREL utilise parfois comme de petits domestiques pour ses affaires personnelles plutôt que de s'occuper de leur formation. Les chanoines engagent d'ailleurs en 1787 un procès contre leur maître de musique, à qui ils reprochent tant son absentéisme que son laxisme à l'égard des enfants qui sont à sa charge.
Les églises de l'Entre-deux-Mers
L'absence de documents relatifs aux collégiales Saint-Martin de Villandraut et Notre-Dame de Génissac laisse penser que ces deux chapitres ne possédaient pas de musique, sans toutefois qu’on puisse en être certain. En revanche, la présence d'un orgue est attestée à la collégiale Saint-Blaise de Cadillac grâce à un inventaire du mobilier de l'église en date du 16 floréal an III (5 mai 1795). On ignore si cet instrument alors en très mauvais état, estimé à seulement 72 livres, était encore utilisé en 1790 et qui, dans ce cas, le touchait. Le même inventaire mentionne également la présence de « quatre aubes pour les enfants de chœur », mais rien ne permet d’assurer que ces enfants appartenaient à une psallette ; peut-être ne remplissaient-ils qu’une fonction de servants des offices. Le seul musicien de Cadillac retrouvé par l'enquête est Joseph PELSENER. Or il est décédé avant 1790 et il n'est pas certain qu'il ait exercé à la collégiale Saint-Blaise.
Les recherches sur les établissements réguliers sont par ailleurs parvenues à mettre au jour un autre lieu de musique situé dans l'Entre-deux-Mers. À La Sauve, l'abbaye mauriste possédait « un grand orgue avec grand et petit positif », qui apparaît là encore dans un inventaire révolutionnaire, daté du 15 germinal an V (4 avril 1797). Le facteur DOM BEDOS DE CELLES l’avait construit en 1755, mais le nom de l'organiste, si tant est qu'il y en ait eu encore un en 1790, reste à découvrir. Peut-être s’agissait-il de l’un des religieux. « Un petit orgue » et « un lutrin de marbre » figurent également dans cet inventaire, suggérant que cette abbaye en perte de vitesse, dont la prospérité médiévale semble désormais bien loin, accordait du prix à la qualité musicale et cantorale de ses offices.
Ailleurs dans le diocèse de Bordeaux
Aucun chantre de paroisse n'a pu jusqu’alors être recensé dans le diocèse de Bordeaux, même au sein des localités les plus importantes. Certains sacristains ou maîtres d'école étaient sans doute également chantres. Mais quand ils sont sollicités pour être témoins lors d'inhumations, les actes de sépulture ne précisent pas s'ils exerçaient aussi une fonction cantorale. Seule l'existence de jeux d'orgues peut donc mettre sur la piste d'une éventuelle activité musicale de quelques églises paroissiales. C'est le cas des églises Saint-Jean-Baptiste à Libourne, à laquelle l'organiste Pierre GIRON est attaché en 1790 et de Saint-Vincent à La Teste-de-Buch.
Les musiciens du Bazadais
Dans le petit diocèse de Bazas, la pratique musicale occupe une place bien plus réduite que dans son grand voisin bordelais. En 1790, le chapitre de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste déclare 55 432 livres de revenus pour 22 723 livres de charges. Il se compose de 18 chanoines dont 4 dignitaires (un grand archidiacre, deux archidiacres et un chantre). Selon La France Ecclésiastique de 1790, la cathédrale emploierait huit musiciens, mais ce nombre semble surévalué si on le confronte aux effectifs donnés par un état des dépenses que le chapitre engage en 1790 pour rémunérer son personnel. Ce document ne mentionne en effet qu'un maître de musique et un sous-maître, lesquels encadrent six enfants de chœur. C'est le Gascon Jean-Baptiste DESBLANCS qui est à la tête de la psallette et il touche également l'orgue de la cathédrale. Si l'enquête n'a pas permis de mettre un nom sur le musicien qui occupait le poste de sous-maître, l'identité des enfants de chœur est en revanche connue. Par âge décroissant, Barthelemy LABOYRIE, Jean MEYNIER, Raymond PIRAUBE, Louis SAZERAC, Jean GIRESSE et Pierre BOURGUIGNON furent ainsi les tout derniers adolescents et garçonnets à fréquenter l'hôtel de la psallette de Bazas, où continuait peut-être à résider Jean GRILLET, un ancien enfant de chœur aveugle, que le chapitre rémunérait toujours en 1790.
Les autres serviteurs employés par la cathédrale de Bazas ne sont pas précisément présentés comme des musiciens dans cet état des dépenses : « trois chapelains » et « deux bedeaux ». Les premiers sont sans doute les chantres Pierre HEUDE, Pierre BARNÈCHE et Jacques CANNY auxquels se joignait le bedeau François DELAGE, qui jouait aussi du serpent. À cette époque la petite ville de Bazas compte également parmi ses habitants un autre musicien en la personne de François BUREAU-DULORIÉ qui est présenté dans certains actes de baptême de ses enfants comme maître de musique. Sa signature n'apparaissant pas dans la supplique que les musiciens précédents adressent à l'Assemblée Nationale le 17 mai 1790, sa présence au bas chœur de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste reste à prouver.
Dans les autres églises du diocèse de Bazas, la musique est encore plus discrète, hormis à Saint-Macaire et à La Réole. Au prieuré Saint-Sauveur de Saint-Macaire, qui avait été administré par les jésuites jusqu'à leur expulsion (1762), quatre choristes continuaient en 1790 à « chanter et célébrer [...] chaque jour de l'année une grande messe, Vêpres et Complies ». Deux d'entre eux, l'abbé Pierre JUDE et le vicaire Jean ROUZIER étaient en outre respectivement « régent abécédaire » et « humaniste ». Le troisième était un cordelier répondant au nom de TAILLÉ. Le dernier choriste était « un enfant de la ville clerc, mais non prêtre », qui est resté anonyme.
Les bénédictins du prieuré Saint-Pierre de La Réole commandent en 1764 aux facteurs MICOT la construction d'un orgue, dont Jean-Baptiste CAVALIÉ devient le titulaire jusqu'à la Révolution. De son côté, la collégiale Saint-Michel, avec ses neuf chanoines dont un doyen et un sacriste, ne semble pas financer de musique. Les pétitions des sieurs ANDRIEU et BEIJES, datées d'octobre 1791, montrent que la nouvelle fabrique de l'église de La Réole a recours aux services de deux chantres, mais rien n'indique s’ils étaient déjà actifs en 1790. Quant à la collégiale Notre-Dame d'Uzeste aucune activité musicale n'a pu y être décelée durant tout le XVIIIe siècle...
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Forte de son ouverture sur l'extérieur et du dynamisme culturel que ses élites ont su développer, la ville de Bordeaux à la fin du XVIIIe siècle apparait bel et bien comme un lieu de grande activité musicale. Alors que la prégnance du commerce et la concurrence du théâtre auraient pu laisser supposer un certain désintérêt pour la musique religieuse, on constate au contraire un réel rayonnement des corps de musique des églises bordelaises. Loin d’être repliées sur elles-mêmes, la cathédrale Saint-André et la collégiale Saint-Seurin bénéficient d’une attractivité à longue portée. Celle-ci se traduit par le recrutement de musiciens appelés à fréquenter tant les églises que les principaux lieux de spectacle de la ville et à devenir parfois des artistes bénéficiant d'une petite notoriété locale. Ce lien fort des musiciens d’Église de Bordeaux avec les lieux de musique profane constitue une originalité dont la figure de Franz BECK est le symbole le plus connu.
À l'échelle plus large du nouveau département, on recense en tout une vingtaine d'églises où officiaient en 1790 les quelque soixante-dix musiciens, chanteurs et enfants de chœur identifiés par l’enquête. Les effectifs réels étaient de toute évidence plus élevés, car plusieurs individus sont restés anonymes. Au terme de l'enquête, le corps de musique de la collégiale Saint-Seurin est celui qui est désormais le mieux connu. Ailleurs, la disparition notamment des délibérations des autres chapitres bordelais et bazadais n'a permis de reconstruire les parcours de leurs musiciens que de façon inégale. Le croisement d'autres sources s'impose donc pour mieux mesurer la réalité musicale de chaque institution et lever davantage le voile sur ceux dont les voix et les instruments animaient à la veille de la Révolution les églises des territoires qui allaient devenir la Gironde.
Mathieu GAILLARD
Master 1, Université du Maine (novembre 2016)
Mise à jour : 27 mars 2022
Le travail sur les musiciens de ce département a bénéficié des apports de, notamment :
Dominique Bop, François Caillou, Olivier Charles, Bernard Dompnier, Frédéric Doux, Sylvie Granger, Isabelle Langlois, Philippe Loupès, Christophe Maillard, Anne-Marie Mazaleyrat-Bouvard, Françoise Talvard …
Mise en page et en ligne : Sylvie Lonchampt et Agnès Delalondre (CMBV)
Cartographie : Isabelle Langlois (CHEC, Université Clermont-Auvergne)
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Les lieux de musique d'Église actifs en 1790 dans la Gironde
Les lieux de musique documentés pour 1790 dans le département sont présentés par catégories d’établissements : cathédrale, collégiales, abbayes, monastères et couvents, autres établissements (par exemple d’enseignement, de charité…), paroisses (ces dernières selon l’ordre alphabétique de la localité au sein de chaque diocèse).
Diocèse de Bordeaux
- Cathédrale
- Collégiales
- Abbayes, monastères et couvents
- Bordeaux, abbaye mauriste Sainte-Croix (hommes)
- Bordeaux, couvent des Augustins
- Bordeaux, couvent des Cordeliers
- Bordeaux, couvent des Grands Carmes
- Bordeaux, couvent des Dominicains
- Bordeaux, couvent des Mercédaires (hommes)
- Bordeaux, monastère de l'Annonciade (femmes)
- Bordeaux, abbaye bénédictine Sainte-Eulalie (femmes)
- Bordeaux, ancienne maison professe des Jésuites Saint-François-Xavier / future église paroissiale Saint-Paul
- La Sauve, abbaye mauriste Notre-Dame de La Sauve-Majeure (hommes)
- Paroisses
- Bordeaux église paroissiale Sainte-Colombe
- Bordeaux église paroissiale Saint-Éloi
- Bordeaux, église paroissiale Sainte-Eulalie
- Bordeaux, église paroissiale Saint-Michel
- Bordeaux, église paroissiale Saint-Pierre
- Bordeaux, église paroissiale Saint-Rémi
- La Teste-de-Buch, église paroissiale Saint-Vincent
- Libourne, église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
Diocèse de Bazas
- Cathédrale
- Abbayes, monastères et couvents
Pour en savoir plus : indications bibliographiques
- François LESURE, Dictionnaire musical des villes de province, Paris, Klincksieck, 1999, 367 p. [Sur Bordeaux : p. 97 à 105].
- Ernest ALLAIN, Contribution à l'histoire de l'instruction primaire dans la Gironde avant la Révolution, Bordeaux, Ferret et fils, 1895, 373 p.
- Jean BARRAUD, Le testament de Dom Bedos : abbatiale Sainte-Croix 1748-2001, Bordeaux, William Blake & Co, 2001, 235 p.
- Pierre BERTIN-ROULLEAU, La Révolution à Saint-Émilion. Histoire anecdotique et documentaire d'après les livres consulaires et les registres de Police et d'ordre de la municipalité de Saint-Émilion (du 24 juin 1788 au 26 pluviôse an III), Libourne, G. Maleville, 1914, 128 p.
- Philippe BZEKOROWAJNY, Les facteurs d'orgue bordelais au XIXe siècle, Coutras, Association pour le développement de l'orgue en Aquitaine, 2003, 126 p.
- Pierre COUDROY DE LILLE, « Les musiciens de la cathédrale de Bazas aux XVIIe et XVIIIe siècles », Les Cahiers du Bazadais, n°61, 1983, p. 3-8.
- Paul COURTEAULT, La Révolution et les théâtres à Bordeaux, Paris, Librairie académique Perrin, 1926, 287 p.
- Johel COUTURA, Les francs-maçons de Bordeaux au 18e siècle, Reignac, Éditions de Glorit, 1988, 220 p.
- Édith DEYRIS, La Vie et l’œuvre de Charles Levens, maître de chapelle à la cathédrale Saint-André de Bordeaux : contribution à l'étude du milieu musical bordelais au XVIIIe siècle, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, 1990, 355 p.
- Michel FIGEAC (dir), La Gironde de la préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, 2005, 509 p.
- Mathieu GAILLARD, « Le mariage discret de Charles Levens, maître de musique et compositeur du XVIIIe siècle : deux documents inédits », Annales du Midi, n°301, 2018, p. 59-70.
- Philippe LOUPÈS, Chapitres et chanoines de Guyenne aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 1985, 592 p.
- Philippe LOUPÈS, L'apogée du catholicisme bordelais, 1600-1789, Bordeaux, Mollat, 2001, 341 p.
- Philippe LOUPÈS, « Les deux psallettes bordelaises et leurs prestations musicales au XVIIIe siècle », Dom Bedos de Celles mémorialiste universel de la facture d'orgue, sous la dir. de Jean-Pierre Bertin-Maghit, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2007, p. 155-176.
- Philippe LOUPÈS, « Le chapitre de Saint-Émilion sous l'Ancien Régime », Saint-Émilion Libourne, La religion populaire en Aquitaine, Fédération Historique du Sud-Ouest, Libourne, Arts graphiques d'Aquitaine, 1979, p. 73-95.
- Bastien MAILHOT, Christophe MAILLARD, Françoise TALVARD, « Musique et musiciens des églises de Guyenne en 1790 : bilan d'étape sur l'enquête collective et la base de données » [Muséfrem], Histoires individuelles, histoires collectives : sources et approches nouvelles, Ch. Demeulenaere-Douyère et A. Le Goff (dir.), Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 249-265.
- Alexandre NICOLAI, La population à Bordeaux au XVIIIe siècle (1700-1800), Paris, V. Giard et E. Brière, 1909, 220 p.
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- Céleste RAYMOND, Les anciennes sociétés musicales, Bordeaux, Imprimerie Gounouilhou, 1899, 23 pages.
- Céleste RAYMOND, Les sociétés musicales pendant la Révolution 1792-1800, Bordeaux, Imprimerie Gounouilhou, 1900, 24 pages.
- Alain RUIZ, Franz Beck : un musicien des Lumières, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2004, 167 p.
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- Dominique URVOY, La psallette de l’Église métropolitaine Saint André de Bordeaux, Bordeaux, Imprimerie Bière, 1963, 9 p.
- Dominique URVOY, La psallette de Saint-Seurin de Bordeaux, Bordeaux, Imprimerie Bière, 1966, 11 p.
- Aurélien VIVIE, Histoire de la Terreur à Bordeaux, Bordeaux, Ferret et fils, 1877, 509 p.
- Aurélien VIVIE, Les théâtres de Bordeaux pendant la Terreur (1793-1794) : Fragments d'histoire d'après des documents inédits, Bordeaux, imprimerie A. Pérey, 1868, 115 p.
Bibliographie élaborée par Mathieu Gaillard
(octobre 2016)
Mise à jour : 16 février 2022