BESSON, Jeanne Josèphe (ca 1767-1800)

On aperçoit Jeanne Josèphe BESSON comme "maîtresse de musique" à Bourg-en-Bresse au moment de son mariage en 1786. Comme il est fréquent concernant les femmes, toute précision professionnelle s'estompe ensuite, lors des baptêmes de ses enfants, à Vienne puis à Mâcon, puis à Thoissey. Rien n'exclut néanmoins qu'elle ait continué à donner des leçons de musique, à l'instar de son mari. Il est certain toutefois qu'elle n'a pas exercé à l'Église où seul le poste d'organiste pouvait s'ouvrir aux musiciennes.

• [1767], Salins [Jura] : Selon ce qu'indique son acte de décès en 1800, "Joséphine" [on trouve aussi Jeanne-Josèphe] BESSON serait née à Salins en ou vers 1767. Son acte de mariage la dit fille de Louis ou Jean-Louis Besson (qui en 1786 est tailleur d'habits à Bourg), et de Magdelaine Jourdain / Jourdin. Ceux-ci se sont mariés à Salins [Jura] le 21 juin 1750.

• 28 juin 1786, Bourg-en-Bresse [Ain] : Pierre LAFOREST, maître de musique, et Jeanne-Josèphe BESSON, "maîtresse de musique", se marient. La mariée demeure à Bourg, où son père est tailleur d'habits. Ce dernier est présent au mariage, ainsi que plusieurs des sœurs de la mariée. Le marié, en revanche, originaire de "Moulins en Bourbonnois", demeure "depuis plusieurs années à Vienne en Dauphiné", soit à près de 90 km au sud.  La procuration de son père est portée par le sieur Michel Charles CHATT, maitre de musique [et organiste] à Bourg. Un quatrième maître de musique est mentionné comme témoin : le sieur Joseph BUISSIN.
Le curé Parret, qui a célébré le mariage et rédige l'acte, prénomme la mariée "Charle". Elle signe pour sa part "jeanne josephte beson", son patronyme pouvant aussi être lu ici besan, besar... La forme "Besson" a été retenue sur la foi des signatures de ses sœurs ("cadette besson", "besson ainée"), mais elle reste douteuse, de même que la graphie exacte de ses prénoms.

• 19 juin 1787, Vienne : Le nouveau couple est parti s'installer à Vienne, lieu de travail de Pierre LAFOREST. Du même coup, Jeanne-Josèphe BESSON a perdu sa clientèle de Bourg-en-Bresse. En reconstitue-t-elle une nouvelle ? Un an après le mariage, un premier enfant voit le jour, prénommé Jean-François. Il est baptisé le lendemain, 20 juin 1787, à Notre-Dame-de-la-Vie. Son parrain est fils d'un négociant, et sa marraine fille d'un "conseiller du roi notaire en cette ville". Leur profil pourrait tout à fait correspondre à des écoliers en musique. De Pierre LAFORÊT, "maître de musique", ou de la jeune mère sur laquelle rien n'est dit ?

• Au cours des mois qui suivent, Pierre LAFOREST et Jeanne-Josèphe BESSON quittent Vienne pour Mâcon, à 95 km au nord.

• 14 août 1788, Mâcon [Saône-et-Loire] : En la cathédrale Saint-Vincent, est baptisée une enfant dont le 3^ème prénom est, significativement, "Cécile". Sa mère est dite "dame Joseph Besson", mais à nouveau, bien entendu, aucun métier n'est indiqué la concernant... Le père, sieur Pierre LAFOREST, est dit, quant à lui, professeur de musique. Son parrain est l'organiste de la cathédrale, Lazare RAMEAU, ce qui indique que le couple, quoique récemment arrivé à Mâcon, a déjà noué des liens avec les musiciens de Saint-Vincent.

• 17 août 1789 et 6 février 1791, Mâcon : Lors du baptême de leurs deux enfants suivants, Pierre LAFOREST est dit "maître de musique demeurant au cloître". Aucun métier n'est noté pour son épouse, "Dame Joseph Besson" (ou Besse, en 1789). On remarque que la famille Laforest/Besson loge au sein de l'espace canonial de Saint-Vincent.

On perd ensuite provisoirement la trace de la famille, qui semble avoir assez vite quitté Mâcon. Lorsqu'on la retrouve, près de dix ans plus tard, elle est installée à un peu moins de 20 km au sud de cette ville.

• 29 germinal an VIII (19 avril 1800), Thoissey (Ain) : Dans cette petite ville située au bord de la Saône, Pierre LAFOREST est "artiste" lorsqu'il déclare que "Joséphine BESSON, son épouse, est accouchée le 29 du présent d'un enfant mâle auquel on a donné le prénom Philibert". Il est assisté du citoyen Claude-Alexis Lorin, professeur de belles lettres.
• 12 thermidor an VIII (31 juillet 1800) : Toujours qualifié d'"artiste", Pierre LAFOREST revient à la mairie pour déclarer que "Joséphine BESSON, née à Salins (Doubs), âgée de 33 ans, son épouse, est décédée hier dans son domicile au dit Thoissey sur l'heure de trois du soir". On remarque qu'elle décède trois mois et demi après son accouchement précédent, donc sans doute des suites indirectes de celui-ci (fièvres puerpérales)...

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• 14 novembre 1824, Saint-Didier-sur-Chalaronne (Ain) : Lorsque son fils Philibert, cultivateur de 24 ans, convole avec Benoite Fanton, 32 ans, fille de cultivateurs décédés, le sieur Pierre LAFORÊT est dit "professeur de musique", mais son dernier domicile est inconnu, comme l'atteste "un acte de notoriété délivré par M. le Juge de Paix du canton de Thoissey le 10 du courant". On ne semble pas savoir même s'il est mort ou vivant.

Mise à jour : 13 janvier 2022