BOUSQUIÈRE, Jean (1774-1841)

Jean BOUSQUIÈRE fut à Montauban, au début de la Révolution, un très jeune maître de musique, mais probablement pas à l'église. Il était né sur la rive gauche du Tarn, dans le faubourg de Villebourbon, c'est-à-dire un quartier de la ville basse particulièrement populaire et en plein essor industriel, mais souvent menacé d'inondation. Et jusqu'à la fin de sa vie, il demeura fidèle à ces lieux qui séparent le Languedoc des collines du Bas Quercy, se contentant de changer de rive.

 • 13 novembre 1774, Montauban : Jean BOUSQUIÈRE est baptisé sur la paroisse de Saint-Orens-de-Villebourbon. Mais il est le fils posthume de Guillaume qui avait épousé en 1770, dans cette même église, une jeune paroissienne nommée Catherine Cassan, la fille d'un jardinier. Et bien que son père fût charron, Guillaume avait choisi dans sa jeunesse le métier de matelot, comme son ami Jean Delpech qui était de son âge - 26 ans -, et qui avait pris femme dans l'église de Villebourbon le même jour que lui. Une petite fille à qui on avait donné le prénom de sa mère, était née au foyer Bousquières l'année suivante, jour pour jour.  Et Jean était arrivé trois ans et demi plus tard, mais deux mois après la mort du père de famille. Quelle était la cause de ce décès prématuré ? Il n'existe pas de réponse. Néanmoins, il est certain qu'il n'était pas lié au travail dans le port. En effet, d'après l'acte de baptême de Jean, Guillaume avait quitté son métier de matelot pour celui de charpentier, renouant ainsi avec le travail du bois de son enfance.

• [1782-1790], ? : C'est l'âge des apprentissages. Mais aucune source n'évoque l'enfance de Jean BOUSQUIÈRE. Cependant, la proximité de l'église Saint-Jacques, la plus notable de Montauban et qui domine la ville tout en se dressant sur la rive droite du Tarn, fut peut-être une opportunité pour l'avenir de cet enfant. Cette hypothèse s'appuie sur sa présence tout à fait précoce au service de cette église.

• 1790-1791, Montauban : Jean, maintenant âgé de seize ans, est devenu musicien. De novembre 1790 jusqu'au printemps 1791, il est bien souvent l'un des deux témoins assignés aux baptêmes donnés dans l'église Saint-Jacques. Le 14 mars 1791, nous le retrouvons parrain à l'église de sa paroisse Saint-Orens-de-Villebourbon. L'acte nous révèle que Jean BOUSQUIÈRE est alors maître de musique, qu'il faut sans doute comprendre comme enseignant la musique.

• 28 août 1797 : Il épouse Praxède Inard, la fille d'Antoine, un foulonneur, et de Anne-Marie Arnac. Les deux futurs époux résident au quartier Toulousan, c'est-à-dire sur Villebourbon. Le rédacteur de l'acte d'état civil qualifie le marié de "propriétaire", qualité plus sociale que professionnelle dans ces dernières années de Révolution. Parmi les quatre témoins, deux appartiennent à sa lignée maternelle et aucun à celle de son défunt père, mort, il est vrai, depuis vingt années. Et comme Jean est dit "fils unique", il est certain que sa sœur Catherine, de trois ans son aînée, est également décédée. Sa famille la plus proche se restreint donc à sa mère, Catherine Cassan, qui est présente à la cérémonie.

• 16 février 1841 : Jean BOUSQUIÈRES meurt à l'âge de 66 ans dans le faubourg Sapiaco. Le maire de Montauban inscrit "musicien" comme métier exercé par le défunt.

                                                                      Mis à jour : 12 septembre 2022.