CHASSIN, Louis (ca 1737-1801)

Proclamé "chantre" de son village de Bromeilles, en Gâtinais, par son acte de décès en 1801, Louis CHASSIN l'était-il ou non en 1790 ?

• [1737], Bromeilles [Loiret] : Selon l'âge indiqué à son décès, Louis CHASSIN est probablement né en 1737. Par son acte de mariage, on sait qu'il est fils de Louis Chassin, vigneron, et de Marie Debrun/Debrin.
Bromeilles, le village où la famille Chassin est implantée, est situé sur une colline qui domine le Gâtinais, à mi-chemin entre Pithiviers et Nemours, tout près de la limite actuelle entre Loiret et Seine-et-Marne, à côté de Puiseaux. Sous l'Ancien Régime la paroisse appartenait au diocèse de Sens. On y compte environ 120 feux lorsque Louis Chassin y naît, et 660 habitants en 1790. L'abbé Patron, en 1870, décrit Bromeilles comme "un pays très riche. La côte produit de bons vins, et dans le reste du territoire on cultive des céréales et le safran". Il ajoute que – au moment où il rédige son ouvrage – existe au village une bonne œuvre "qui consiste à réunir les jeunes gens dans le presbytère pour leur donner des leçons de chant, de musique, et perfectionner leur éducation".

• 23 juillet 1765, Bromeilles : Dans l'église paroissiale Saint-Loup est célébré le mariage de Louis CHASSIN et de Hélène Courtois, fille d'un laboureur. Les présents et les signataires sont nombreux. Aucun indice ne permet de savoir si Louis CHASSIN chante déjà à l'église ou non. 

Il en va de même ensuite lors des baptêmes des treize enfants issus de ce mariage : de 1769 à 1773, Louis CHASSIN est parfois dit "manœuvrier", en 1774 on le trouve qualifié de vigneron, le plus souvent aucun métier (ni fonction) n'est indiqué. C'est notamment le cas lors des baptêmes les plus proches de 1790 : les deux dernières filles sont baptisées le 4 mai 1783 et le 18 mai 1786, sans qu'aucun métier ne figure dans l'acte de baptême.

• 1790, Bromeilles : En l'état actuel des recherches, rien ne permet d'affirmer que Louis CHASSIN ait déjà été chantre de sa paroisse en 1790. Seuls les comptes de fabrique pourraient (éventuellement) le dire... On observe qu'il ne signe pas particulièrement les actes de sépulture. La fonction d'assistance du clergé lors des inhumations est dévolue au sonneur, François Laurent.

• 16 mai 1792, Bromeilles : Sa fille aînée, Hélène, qui a alors 24 ans, accouche d'un fils "lequel enfant provient d'un père inconnu". Le parrain est le maire de la commune, qui est aussi un oncle de la jeune mère, et la marraine est la femme d'un officier municipal. Cet enfant mourra à l'âge de 7 ans, le 11 ventôse an VII (1^er mars 1799). Louis CHASSIN, "grand-père du défunt", qui fait la déclaration le lendemain est alors dit vigneron.

• 25 germinal an IX (15 avril 1801), Bromeilles : Deux voisins vignerons déclarent que Louis CHASSIN, vigneron, est décédé la veille à quatre heures du soir à Mainville hameau de Bromeilles, où il demeurait. Il était âgé de 64 ans. Le rédacteur de l'acte indique en marge : "Louis Chassin chantre".
L'explication à cette mention "chantre" ajoutée en marge est probablement celle-ci : l'acte a été établi par le maire de la commune, Jean-Baptiste Noirot, qui n'est autre... que l'ancien curé de la paroisse ! Indice qui plaide en faveur d'un exercice de la fonction de chantre depuis longtemps... sans doute bien avant la Révolution, lorsque l'un et l'autre, au coude à coude, officiaient à l'église paroissiale.

Mise à jour : 28 mai 2019