DAVID, Louis Pierre (ca 1760-1840 ap.)

Blaison, rive gauche de la Loire, est à proximité d'Angers. La collégiale Saint-Aubin fondée par Foulques Nerra au XIème siècle a été remaniée à plusieurs reprises. Ses prébendes de 200 lt annuelles par chanoine sont modestes. Des usages d'une collégiale castrale persistent au XVIIème siècle. Célestin Port, archiviste, cite "le seigneur en était le premier chanoine et le jour de son installation il assistait à l'office, botté, éperonné, ceint du glaive, avec le surplis, et jusqu'à la Révolution s'intitulait doyen du Chapitre, avec droit absolu de présentation et de nomination des chanoines et de la plupart des chapelles". Blaison est ancrée dans la tradition ce que son chapitre manifestera en 1790 en refusant à une exception près de prêter le serment. Si Louis Pierre DAVID, chantre et chapelain est en fonction en 1790 les éléments de sa biographie échappent encore. En 1809, Julien DAUVESSE ex-psalteur de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers est instituteur à Blaison.

• 1790, Blaison [M&L] : La biographie officielle de Louis Pierre DAVID commence à Blaison où il est chapelain et chantre. Les archives laissent peu d'informations sur la vie de ce modeste chapitre où les dépenses sont limitées à l'intendance. Les enfants de chœur présents en 1790 sont cités pour leurs frais de souliers (4 lt pour 4 enfants semble-t-il). Ils rendent des services de manœuvre pour lesquels ils reçoivent quelques sols mais restent anonymes. Les patronymes relevés par l'historien Bernard Girard entre 1770 et 1780 ne sont pas significatifs pour l'enquête Musefrem.

• 1791, Blaison : Louis Pierre DAVID étant dénoncé "comme fanatique" est emprisonné le 11 août 1792 au petit séminaire d'Angers. Sorti le 15 suivant, il part pour Laval [Mayenne] au lieu de respecter les consignes et de rester à Angers.

• 1792, Laval [Mayenne] : L.P. DAVID est emprisonné à Laval le 9 septembre 1792, puis se réfugie à Jersey dès la fin de l'année où il retrouve l'ancien curé de Blaison, Meignan.

• 1802-1811, Saint-Denis-du-Maine [Mayenne] : Après le Concordat DAVID est nommé curé de Saint-Denis-du-Maine. Il démissionne en décembre 1811.

Alors que le Dictionnaire historique, biographique et géographique de C. Port informe avec détails sur les pairs de DAVID à Blaison, leur devenir, noyades à Nantes, déportations, etc.. la vie du chantre DAVID est éludée, effacée. La démission de 1811 laisserait-elle supposer un mariage ? Les registres d'état-civil d'Angers, Laval, Saumur ou Saint-Denis-du-Maine ne s'en font pas l'écho. Un article de L. Anis paru dans la Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois en avril 1923 attire cependant l'attention. Intitulé "Historique de l'Enseignement primaire à Villebernier [M&L] au XIXème siècle", il relate les relations de la municipalité avec ses instituteurs successifs. C'est l'arrivée de M. DAVID en 1813, installé instituteur en même temps que sa femme qui retient l'attention. Le couple est chargé d'enseigner aux garçons et filles dans deux écoles, "la lecture, l'écriture, et les premières notions de calcul" et le Maire d'ajouter, "Je ne parle pas de l'instruction religieuse qui est inséparable de l'instruction civile".
La coïncidence est troublante... Le couple connaîtra après la Restauration et la Révolution de 1830 un changement politique de municipalité. Les déboires dus notamment à leur manque de certificat d'enseignement s'accumulent. Le 13 février 1831 après avoir enseigné 18 ans à Villebernier DAVID est renvoyé. En 1841-1843, le comité communal fait appel en faveur de ce "couple vieillissant vivant dans une extrême pauvreté. Ils ont 78 et 76 ans. Une pension de 70 puis 80 fr leur est finalement octroyée jusqu'à leur mort en 1847 (information invalide à Villebernier)... 

Mise à jour : 8 février 2019