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DOMBREN, Jacques Joseph (1740-1790 ap.)
État civil
NOM : DOMBREN     Prénom(s) : Jacques Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DONBREN
DOMBRAIN
DOMBREEN
Date(s) : 1740-8-18  / 1790-10-28 ap.
Notes biographiques

Jacques Joseph DOMBREN a été organiste des abbayes prémontrées de Cuissy à Cuissy-et-Geny [Aisne] puis de Saint-Yved à Braine [Aisne], où on le retrouve en 1790. Aveugle depuis l'âge de sept ans, il a inventé un procédé permettant aux aveugles d'écrire de la musique.

• 18 août 1740, Solre-le-Château [Nord] : Jacques Joseph DONBREN naît à cinq heures du matin et est baptisé le même jour, paroisse Saint-Jean-Baptiste. Il est le fils de Nicolas Dombren, chaudronnier, et de Marie Lebrun.

• [vers 1747] : Frappé de petite vérole à l'âge de 7 ans, il perd la vue.

• [vers 1763-vers 1772], Cuissy-et-Geny [Aisne] : DOMBREN tient l'orgue de l'abbaye prémontrée de Cuissy pendant 10 ans.

• 24 avril 1771 : Les Affiches de Paris rendent compte d'un article paru dans les Affiches de Picardie. Le journal rapporte que Jacques Joseph DOMBREN, organiste aveugle de l'abbaye de Cuissy, "a non-seulement la main excellente, mais encore est compositeur". Il présente ainsi sa méthode: "Il forme avec de la cire les clefs, les notes, & les autres caractères sur des feuillets de bois à peu-près de la longueur du bras, où sont tracées avec un rabot des lignes saillantes. Il change & déplace à son gré ces notes, lorsqu'il n'est pas content d'un passage. Après avoir vérifié par la finesse de son tact, & par le jeu de l'orgue, la position & la justesse des tons, il note lui-même sa pièce sur le papier : autre procédé très-industrieux. Il tend sur une planche cinq petites cordes, & pose dessus une feuille de papier fort. Un outil de bois, ayans à son extrémité une rainure, dans laquelle entre une de ces cordes, est poussé d'un bout de la planche à l'autre, & l'empreinte de chaque corde reste ainsi solidement sur le papier. Une grande feuille contient quatre ou cinq portées, & chaque portée cinq ou six mesures. Les clefs, les notes, les chiffres & les lettres, se marquent avec des outils de bois qu'il fait lui-même. Il évite la confusion & l'embarras de se reconnoitre, en ne mettant point de queue à aucune sorte de croches ; il les distingue seulement par des Lettres. Il copie ses pièces à la dictée, & cette musique se conserve longtems. Si quelqu'un lui note de cette manière une piece qu'il n'ait jamais entendue, il la repasse trois fois, puis il la joue exactement ; il s'apperçoit même tout de suite des fautes de son copiste. Cette musique tactile pourroit s'apprendre aux aveugles, & contribueroit à les consoler d'être privés des charmes de la vue. Quant à l'organiste, il faudroit, pour la singularité, l'appeler à Paris, & lui donner l'orgue des Quinze-Vingts".

• [vers 1772], Braine [Aisne] : DOMBREN devient organiste de l'abbaye prémontrée Saint-Yved.

• 1790, Braine : Jacques Joseph DOMBREN est organiste de l'abbaye Saint-Yved depuis 18 ans.
• Janvier, 1790, Braine : Il touche le solde de ses gages, d'un montant de 37 livres 10 sols (probablement un quartier, ce qui signifie qu'il gagnait 150 livres par an).
• 21 avril 1790, Braine : Le procès-verbal en forme d'inventaire du mobilier de l'abbaye fait apparaître que DOMBREN dispose d'une chambre personnelle. On y trouve une paire de chenets, une pelle, des pincettes, un lit de serge verte, deux matelas et un traversin de plumes, deux couvertures de laine, cinq chaises, une table, un coffre et un vieux clavecin. On ne sait rien de l'orgue de l'abbaye, qui n'est pas mentionné.
• [Septembre] 1790, Braine : Jacques Joseph DOMBREN adresse une demande de pension aux administrateurs de l'Aisne, invoquant l'art. XIX, titre III de la Constitution civile du clergé qui prévoit d'accorder des pensions ou traitements aux employés laïcs des chapitres et des communautés religieuses supprimés. Il met en avant son âge de 50 ans, le fait qu'il est privé de la vue et donc incapable de trouver une autre occupation et sa constante bonne conduite, certifiée par les maire et officiers municipaux de Braine et par le sous-prieur et le procureur de l'abbaye. Il craint d'être totalement privé de ressources, son talent étant devenu "nul par la force des circonstances". Les religieux qui l'emploient relèvent, dans leur certificat du 21 septembre, que "malgré son infirmité, il a acquis des talens prétieux, dont il fait un excellent usage".
• 28 octobre 1790, Laon : Le directoire du Département demande au District de réunir des renseignements sur DOMBREN et de donner son avis sur sa requête.

Sa trace se perd ensuite.

Mise à jour : 2 janvier 2023

Sources
Affiches de Paris ; F-Ad59/ 5 Mi 010 R 018 ; F-Sté Historique Soissons/ Dossier 208 ; M. Collet, "La fin de l’abbaye de Saint-Yved"… 1877

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