EIGENSCHENCK, Antoine Nicolas (1737-1821)

NOM : EIGENSCHENCK     Prénom(s) : Antoine Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : EIGENSENCK
EIGENSCHENK
Date(s) : 1737-5-1  / 1821-1-23

Avec Jean Philippe BORG, originaire comme lui des environs de Mayence, Antoine Nicolas EIGENSCHENCK est le premier clarinettiste de la Musique du roi, à partir de 1769. Il y reste 18 ans, avant de vivre à Versailles une longue retraite de trois décennies. Ses deux fils, nés dans cette ville, sont aussi reçus à la Musique du roi.

• 1^er mai 1737, Sauberschwabenheim (Palatinat) [aujourd’hui Schwabenheim an der Selz] : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK voit le jour. Il est baptisé le lendemain.

• 1754-1768 : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK est trompette dans la cavalerie. Il participe aux "campagnes d'Hanovre", puis rejoint le régiment d'Alsace et enfin celui des Gardes du corps du roi, compagnie de Noailles.

• avant 1766 : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK épouse Constance Schreiber, qui lui donne une première fille, née à Strasbourg, vers 1766 (date d'après le recensement de Versailles de 1792, qui donne son âge et celui de ses frères, tous rajeunis de 3 ans).

• 5 février 1767, Saint-Germain-en-Laye [Yvelines] : Naissance de son premier fils, Philippe Antoine, futur musicien du roi.
• 22 juin 1768, Saint-Germain-en-Laye : Naissance de son deuxième fils, Henri Joseph, futur musicien du roi.

• 1769-1787, Versailles : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK est clarinette de la Musique du roi. Le recensement de Versailles de 1792 indique, à tort, qu'il ne se serait installé dans cette ville qu'en 1772. Entré en fonction le 1^er janvier 1769, il obtient sa vétérance le 14 janvier 1787, avec une pension égale à ses appointements de 2200 livres. Avec Jean Philippe BORG, Antoine Nicolas EIGENSCHENCK est le premier clarinettiste recruté à la Musique du roi.
En 1780, Antoine Nicolas EIGENSCHENCK est rejoint par son fils aîné Philippe Antoine, reçu violon à la Musique du roi à l'âge de 13 an. Le cadet, Henri Joseph, clarinettiste comme son père, succède à celui-ci en 1787, encore n'est-il que surnuméraire jusqu'au décès de WACHTER, à la fin de 1790.

• 22 février 1770, Versailles : En l'église Notre-Dame, Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, musicien du roi, demeurant en ladite paroisse, est témoin au mariage de son collègue et ami Jean Philippe BORG.
Entre 1772 et 1777, Antoine Nicolas EIGENSCHENCK ou son épouse portent quatre enfants de Jean Philippe BORG sur les fonts baptismaux de Notre-Dame de Versailles.

• [1794], Versailles : Le citoyen Antoine Nicolas EIGENSCHENCK père, ancien musicien de la Chapelle royale à Versailles, dont les biens sont séquestrés comme père de deux fils soupçonnés d'émigration expose son cas dans un mémoire. Ses fils se trouvant sans état après la réforme et n'ayant que leur talent comme ressource, ils ont profité d'un décret permettant aux artistes de voyager et sont allés s'établir, après avoir rempli toutes les formalités, ni en Angleterre ni en Allemagne, mais à Constance, chez les Suisses, amis de la République. Malgré cela, il est aujourd'hui poursuivi comme père d'émigrés et ses meubles sont inventoriés. Il proteste et réclame l'arrêt de ces poursuites, ses enfants et lui ayant respecté les lois et s'étant toujours comportés en bons républicains.
• 1^er thermidor an II [19 juillet 1794], Versailles : Un certificat de la municipalité de Versailles porte qu'Antoine Nicolas EIGENSCHENCK père est venu déclarer au Comité de police et de sûreté de la commune il y a environ deux mois que ses deux fils sont partis le 29 janvier 1793 pour la Suisse comme artistes et qu'il a représenté les minutes des passeports qui leur ont été accordés par le Conseil général de la même commune.
• 11 thermidor an II [29 juillet 1794], Versailles : Une délibération du district de Versailles observe que la loi du 28 mars 1793 contre les émigrés excepte de la proscription les artistes de profession, notoirement connus. Le district accuse la municipalité de Versailles d'avoir outrepassé ses pouvoirs en délivrant des passeports aux deux frères EIGENSCHENCK, ce que seule l'administration départementale pouvait faire, mais que ces derniers n'ont pas à subir les conséquences de cette erreur. L'exception à la loi du 28 mars leur est applicable, donc le séquestre doit être levé, à charge d'acquitter les frais d'administration.
• 5 fructidor an II [22 août 1794], Versailles : Le directeur de l'Agence nationale de l'enregistrement chargée d'administrer les biens séquestrés estime que les deux fils EIGENSCHENCK sont dans le cas de l'exception prononcée par la loi, s'ils justifient par un acte authentique qu'avant leur départ, ils s'étaient consacrés exclusivement à l'art musical et qu'ils se sont absentés pour acquérir de nouvelles connaissances dans cet art.
• 9 fructidor an II [26 août 1794], Versailles : Le directoire du département de Seine-et-Oise confirme l'avis du district de Versailles. Le sr EIGENSCHENCK père ne doit pas tomber sous les dispositions du décret du 17 frimaire qui ordonne la séquestration des biens des pères et mères d'émigrés. Du reste, le directoire constate que les frères EIGENSCHENCK ne sont pas inscrits sur la liste des émigrés du département. Cependant, la décision finale appartient à la Commission des Administrations civiles, Police et Tribunaux, qui sera invitée à se prononcer le plus vite possible.

• 27 germinal an 6 (16 avril 1798), Versailles : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, musicien, demeurant n° 10 rue de la Révolution, déclare le décès de Jean Philippe BORG, lui aussi musicien, âgé de 59 ans. Les deux compères auront été amis durant au moins trente ans.

• 15 mai 1814, Versailles : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, "ancien musicien du roi", déclare le décès, à l'âge de 46 ans, de son fils Henry Joseph EIGENSCHENCK, "musicien du roi", à leur domicile commun, rue d’Anjou, n° 80.

• 23 janvier 1821, Versailles : Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, ancien musicien du roi, âgé de 83 ans et 8 mois, né à Sauberschwabenheim près Mayence, décède à huit heures en sa maison rue d’Anjou n° 80.

Mise à jour : 17 juillet 2021

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