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FILLEUL, François Joseph (1708-1774)
État civil
NOM : FILLEUL     Prénom(s) : François Joseph     Sexe : M
Date(s) : 1708-11-8  / 1774-9-22
Notes biographiques

Tout entière passée à Versailles, la vie de François Joseph FILLEUL est empreinte de discrétion. Fils d'un cocher au service de la mère du futur Louis XV, FILLEUL commence par acquérir des charges au service de la famille d'Orléans. Il semble que c'est son mariage avec la fille d'un musicien de la Chapelle du roi, François Blouquier, qui lui ouvre les portes de la Musique où il exerce ses talents de taille, sans délaisser pour autant ses charges domestiques, chez le duc d'Orléans, grâce à qui il est logé, et chez Madame, belle-sœur de Louis XVI, dont il est valet de chambre horloger. La manière dont il acquit cette compétence technique demeure inconnue, tout comme sa formation musicale. À partir de 1757, il présentait aussi la Gazette à la famille royale, ce qui, ajouté à ses trois charges, lui permettait de vivre dans une confortable aisance, dans un logement encombré de dizaines de tableaux et de bibelots.

• 8 novembre 1708, Versailles ; François Joseph, fils de Nicolas Filleul, cocher de la duchesse de Bourgogne, et d’Élizabeth Deffebves, voit le jour. Il est baptisé le surlendemain en l’église Notre-Dame, avec sa grand-mère pour marraine et le chef de cuisine du marquis d’Angot pour parrain.

• 14 novembre 1733, Versailles : François Joseph FILLEUL, valet de chambre du duc de Chartres, demeurant rue de la Paroisse, contracte mariage avec Françoise Anne Blouquier, fille de François BLOUQUIER, ordinaire de la Musique du roi, absent, car à Fontainebleau. Parmi les témoins se trouvent Marie Adélaïde de Gramont, duchesse de Gontault, l’évêque de Rennes, maître de la Chapelle du roi, « M. Le Voyer d’Argenson » [il est difficile de dire de quel membre de la famille il s’agit], ainsi que, du côté du futur, du gouverneur du duc de Chartres et d’un officier du duc d’Orléans, et du côté de la future, de son frère, commis au bureau de la Guerre. La cérémonie se déroule le même jour « à dix heures trois quarts » en l’église Notre-Dame. Les témoins y sont moins brillants : on trouve ainsi l’épouse d’un cousin, Thomas Filleul, concierge du château Neuf de Meudon.

• après 1733-1774, Versailles : François Joseph FILLEUL est taille de la Musique du roi. Son nom apparaît pour la première fois dans l’État de la France de 1749, mais la présence du maître de la Chapelle Musique à son mariage et l’identité de son beau-père, personnage influent de la Chapelle sont des indices d’un recrutement assez rapide.
• avril 1757, Versailles : François Joseph FILLEUL est chargé de la distribution de la Gazette de France au roi et à sa famille, ce qui lui rapporte, selon le duc de Luynes, 600 livres par an.
• 13 février 1763, Versailles : François Joseph FILLEUL vend pour 4 000 livres sa charge de valet de chambre horloger de la dauphine à Pierre Daillé de Bonnevaux, valet de chambre horloger du roi de Pologne, mais reste le titulaire et continue à toucher les gages. FILLEUL fera tous les voyages de Fontainebleau et de Compiègne, sauf s’il est malade ou si son service l’empêche de suivre la dauphine dans un déplacement particulier. En revanche, FILLEUL abandonne le privilège de maître horloger à Paris attaché à la charge. Daillé pourra donc tenir boutique ouverte à Paris.

• 22 septembre 1774, Versailles : François Joseph FILLEUL s’éteint à son domicile, au 2e étage des écuries d’Orléans, rue de la Pompe. Deux jours plutôt, « gisant au lit malade de corps », il avait reçu le notaire Raux-Rauland pour ajouter quelques clauses à son testament rédigé le 14 juillet 1771. L’inventaire de ses biens, dressé par le même notaire à partir du 3 octobre, FILLEUL est qualifié de valet de chambre horloger de Madame et porte-manteau du duc d’Orléans. La qualité de musicien du roi n’intervient qu’à la fin. La liquidation de sa succession, le 30 septembre 1775, indique que François Joseph FILLEUL présentait la Gazette à la famille royale à raison de 150 livres pour chaque prince et princesse, ce dont il reste plus de 6 000 livres à payer.

Mise à jour : 6 août 2021

Sources
Etat actuel de la Musique du roi, 1768 ; Etat de la France, 1749 ; F-Ad78/ 1080403 ; F-Ad78/ 1080412 ; F-Ad78/ 1081445 ; F-Ad78/ 1112502 ; F-Ad78/ 3 E 43/272 ; F-Ad78/ 3 E 43/303 ; F-Ad78/ 3 E 43/310 ; F-Ad78/ 3 E 43/311 ; F-Ad78/ 3 E 43/312 ; F-Ad78/ 3 E 45/84 ; F-Ad78/ 4E 3470 ; F-An/ MC/ET/XXXV/708 ; F-An/ O/1/3007 ; F-An/ O/1/3012 ; F-An/ O/1/3015 ; F-An/ O/1/3017 ; F-An/ O/1/3019 ; F-An/ O/1/3023 ; F-An/ O/1/3029/B ; F-An/ O/1/842, n°48 ; F-Bm Versailles/ Ms. F 87 ; N. Dufourcq, La musique à la cour..., 1970 ; É. Kocevar, Collégiale Sainte-Opportune, 1996

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