GROSPIERRE, Pierre (1737-1794)

Juxtaposant les fonctions de maître d'école et de chantre, Pierre GROSPIERRE offre un profil qui était probablement fréquent dans les paroisses d'Ancien-Régime, mais qui n'est pas toujours facile à documenter faute de précisions apportées par curés et vicaires sur les fonctions exercées. C'est à  la rentrée 1769 qu'il semble faire sa première apparition dans le registre paroissial de Lure, en Franche-Comté.

• 2 décembre 1737, Navenne [Haute-Saône] : Pierre GROSPIERRE naît dans ce village de 300 habitants (chiffre en 1800) situé immédiatement au sud de Vesoul. Il est baptisé le même jour dans l'église paroissiale. Il est fils de Claude Grospierre, vigneron, et de Béatrice Belnez, sa femme. Seul le parrain sait signer.

• [1745-1755] : Pierre GROSPIERRE aurait-il été enfant de chœur à la collégiale Saint-Georges de Vesoul ?

• [Date ?] : Après une formation dont on ignore tout, Pierre GROSPIERRE est devenu maître d'école et chantre. Il quitte son village natal pour aller exercer ses métiers ailleurs.

• 8 novembre 1757, Saint-Rémy [Haute-Saône]: Dans ce village situé à 27 km au nord de Vesoul, Pierre GROSPIERRE, âgé de 20 ans, épouse Charlotte Prieur, âgée de 24 ans, "de cette paroisse" de Saint-Rémy. Le jeune homme est dit "de la paroisse de Pont", probablement Pont-du-Bois, à 45 km au nord de Vesoul et à 17 km au nord de Saint-Rémy. Aucun métier n'est indiqué, ni pour les mariés ni pour leurs pères.

• [1758-1769], où ? : Les premiers baptêmes d'enfants Grospierre / Prieur n'ont pas été retrouvés à Pont [Haute-Saône]. Cela signifie que le jeune couple s'est installé dans une autre paroisse.

• 22 septembre 1769, Lure : Qualifié de recteur d'école à Lure, Pierre GROSPIERRE figure pour la première fois dans le registre paroissial de Saint-Martin de Lure. Sa présence est attestée par sa signature en bas d'un acte.
Au fil des pages suivantes, il signe régulièrement le registre. La terminologie employée par les rédacteurs des actes est fluctuante : Pierre GROSPIERRE est alternativement qualifié de recteur d’école et de chantre.

• 25 octobre 1770, Lure : Claude-Joseph, fils du sieur Pierre GROSPIERRE, recteur d’école à Lure, et de Charlotte Prieur son épouse, est baptisé le jour de sa naissance. Il a pour parrain le sieur Claude Besancenot, docteur en médecine, et pour marraine Claude-Marguerite-Denise Denery/Demery, qui signent tous les deux.
L'enfant meurt exactement un mois plus tard. Il est enterré en présence de sa marraine et de sa mère. Son père est à nouveau dit "recteur d'école à Lure".

• 4 mai 1777, Lure : Pierre GROSPIERRE, "chantre à l’église de Lure", et Étienne Pouthier, "marguillier en ladite église", sont deux des quatre témoins du mariage d'un laboureur et d'une paroissienne de Lure. Le chantre signe "Grospierre", en soulignant son nom d'un paraphe appuyé et bouclé. Ce mariage se déroule quelques jours après celui dont avait été témoin Christophe GUEUREY, "prêtre et chantre du chapitre". Pierre GROSPIERRE, lui, est chantre de l'église paroissiale, donc payé par la fabrique et non par le chapitre.

• Dans la seconde moitié des années 1770, signent les actes paroissiaux d’autres Grospierre, notamment un Félix et un Nicolas : sont-ils ses fils ?

• 12 avril 1779, Lure : Pierre GROSPIERRE, "marchand", et son épouse Charlotte Prieur, assistent au mariage de leur fille Béatrix, âgée d’environ 20 ans, avec Nicolas-Théodule Galmiche, maitre armurier, âgé d’environ 29 ans.
Cette mention d'un métier lié au commerce est-elle le signe d'une reconversion professionnelle ? Ou une trace de pluriactivité ?

Cela semble être la dernière trace de Pierre GROSPIERRE dans le registre paroissial de Lure.
Lui succède vraisemblablement Antoine-Joseph Depesche, à son tour dit "recteur d’école à Lure". Il est fils d'Antoine-Henry DEPECHE qui avait été organiste à Saint-Hippolyte, à une soixantaine de kilomètres au sud de Lure.

• [À une date qui reste à découvrir, entre avril 1779 et novembre 1794], Pierre GROSPIERRE et son épouse Charlotte Prieur s'installent à Semmadon, village d'environ 500 habitants situé à 58 km à l'ouest de Lure. L'ancien chantre maître d'école se met au service de la nouvelle administration.

• 12 brumaire an III (2 novembre 1794), Semmadon [Haute-Saône] : Pierre GROSPIERRE, administrateur au directoire du district de Jussey, âgé de 57 ans, meurt en son domicile, rue de Combeaufontaine (qui est un village limitrophe).
Son décès est déclaré par son épouse, Charlotte Prieur, âgée de 63 ans, et par Nicolas Étienne, cultivateur de 44 ans, "voyzaïn" du défunt.

Mise à jour : 17 mai 2022