GUIGNET, Charles Claude Antoine (1767-1821)

Fils d'un organiste, petit-fils d'un chantre de collégiale, neveu de deux musiciens d'Église, Charles-Claude-Antoine GUIGNET se révèle à son tour "musicien", à Metz puis à Besançon. Il exerce tout d'abord dans un cadre militaire : en 1790, il est "musicien au régiment de Monsieur frère du roi". Mais très vite on le voit devenir organiste, et ce jusqu'à son décès, en Languedoc.
Entre ses trois prénoms, il lui arrive de n'en utiliser que deux, pas toujours les mêmes.

• 4 novembre 1767, Salins [aujourd'hui Salins-les-Bains, dans le Jura] : Charles-Claude-Antoine GUIGNET naît paroisse Saint-Anatoile, fils du sieur Melchior GUIGNET, et de Charlotte Petitjean sa femme, qui s'étaient mariés le 15 octobre 1765 à Salins. Il est baptisé le lendemain, avec pour parrain le sieur Pierre-Antoine Bonvalot, "conseiller du Roy en la chancellerie de Salins", et pour marraine la Dlle Claudine Petitjean. Tous deux signent. Si le métier du père n'est pas indiqué dans cet acte de baptême, on sait par ailleurs qu'il est organiste de la collégiale Saint-Anatoile, où son propre père, Jean-Baptiste GUIGNET, avait été chantre durant longtemps. Le nouveau-né a également deux de ses oncles musiciens d'Église : Pierre-François basse-taille à Autun, et Jean-Claude-Augustin alors maître de musique à la Sainte Chapelle de Dijon, après et avant plusieurs autres postes à travers le royaume de France. Enfin, deux de ses frères, au moins, Claude-Louis (né en 1768) et Philibert-Agathe (né en 1783), deviendront eux-aussi musiciens.
Salins est une petite ville active, développée autour de ses salines, mais aussi siège de plusieurs administrations (chef-lieu de bailliage…). Elle appartient au diocèse de Besançon, ville située à une quarantaine de km au nord.

• [1774-1784] : Où Charles-Claude-Antoine GUIGNET a-t-il acquis son bagage de musicien ? Dans le cadre familial ou bien dans une maîtrise d'enfants de chœur et dans ce cas-là, laquelle ?

• 6 novembre 1788, Metz [Moselle] : Claude-Antoine GUIGNET, musicien, est parrain de Marie-Françoise, fille de François Jean, maître tailleur d’habits. Il signe "Cl. Ant.Guignet". Malgré l'absence du premier prénom, on peut penser qu'il s'agit de Charles-Claude-Antoine GUIGNET, alors âgé de 21 ans.

• 15 février 1790, Besançon [Doubs] : Le sieur Charles-Antoine GUIGNET, "musicien au régiment de Monsieur frère du roi", est témoin du mariage d'un "notaire royal et contrôleur des actes au bureau de Melisey", âgé de 65 ans, avec une jeune fille de 24 ans. Cet acte permet d'obtenir la certitude que Charles-Antoine GUIGNET n'est pas alors musicien d'Église, mais musicien militaire.

• 22 mars 1791, Besançon : Charles-Claude-Antoine GUIGNET, originaire de Salins, "âgé de 22 ans" [en réalité : 23 ans et quatre mois], "musicien", se marie avec la delle Maurice Huguet, également âgée de 22 ans selon le curé, dans l'église de Notre-Dame de Jussa-Mouthier. Il est dit "domicilié sur la paroisse de Saint-Pierre de cette ville et de droit paroissien de Saint-Anatoile de Salins". Il signe "Ch cl. ant. Guignet". Deux de ses frères sont présents : Claude-Louis GUIGNET, alors organiste de l'abbaye bénédictine Saint-Vincent de la ville, et un autre, prénommé Claude-Michel. La mariée signe "Morise huguet".
On remarque que les mariés ont obtenu non seulement dispense de deux des trois bans, ce qui assez fréquent, mais aussi dispense "du temps de carême", ce qui fait penser que célébrer le mariage est quelque peu urgent...
• En effet, c'est le 18 septembre 1791 que naît paroisse Saint-Pierre leur première fille, Louise-Rosalie, soit six mois après les noces. Le père est dit "musicien". Le parrain n'est autre que Claude-Louis GUIGNET, lui aussi dit "musicien".

• 13 décembre 1792, Besançon : Lorsqu'il vient présenter en la maison commune sa deuxième fille Jeanne-Françoise-Edmée-Magdeleine, née la veille, Charles-Antoine GUIGNET se dit "organiste", sans que l'on sache dans quelle église il exerce. Cet acte indique qu'après un passage par l'armée Charles-Antoine avait rapidement renoué avec la musique d'Église, comme l'essentiel de sa parentèle.

• 30 fructidor an II (16 septembre 1794), Besançon : Charles-Antoine GUIGNET, "natif de Salins, demeurant à Besançon, place de l'Égalité, musicien", comparaît à la mairie pour présenter Catherine-Pierrette, sa fille, "née le jour d'hier dans sa résidence, de son mariage avec Maurice Huguet".

• 8 prairial an XIII (28 mai 1805), Ornans [Doubs] : Au mariage d'un cordonnier de Besançon et d'une fille d'ébéniste d'Ornans est témoin Charles-Antoine GUIGNET, organiste demeurant à Ornans, âgé de 37 ans. Il a donc succédé à Claude-François BEAUMONT, décédé le 1^er janvier 1804. Les autres témoins de ce mariage sont un artiste dramatique de 26 ans, nommé François Turby, demeurant à Besançon ; un employé dans les bureaux de la direction des contributions à Besançon; et un employé à la mairie d'Ornans.

• [Au plus tard en juin 1807], Ornans : C'est désormais l'organiste Claude-Louis PROMAYET qui touche l'orgue de l'église d'Ornans. Charles-Antoine GUIGNET a dû quitter la ville. Est-il directement descendu vers le sud ?

On le retrouve à son décès à Bagnols-sur-Cèze, en Languedoc, aux portes de la Provence, petite ville active d'environ 5 000 habitants, dont la prospérité est fondée sur l'artisanat textile, l'élevage du ver à soie, la culture de la vigne et de l'olivier. Sans doute y touche-t-il l'orgue de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.

• 13 mars 1821, Bagnols-sur-Cèze [Gard] : Au matin meurt le sieur Charles-Antoine GUIGNET, organiste, âgé de 52 ans, mari de dame Charlotte Pernet / Peruet, "dans sa maison d'habitation sise en cette ville au faubourg de la Poulagine". L'âge et le métier correspondent. En revanche ne sont indiqués ni filiation, ni lieu de naissance... et il est marié à une nouvelle épouse.

Mise à jour : 17 septembre 2021