GUILLOT, Pierre (1761-1828)

Fils d'un maître d'école, Pierre GUILLOT devient lui aussi maître d'école durant quelques années de sa vie, au moment de la Révolution. Le père et le fils sont bien attestés au lutrin paroissial au moins durant les dernières années de l'Ancien Régime et en 1790. Toutefois, avant et après, le principal métier de Pierre a été semble-t-il d'être carrier : il exploite une carrière de pierre située près du village de Molesmes [Yonne].

• 12 mars 1761, Molesmes [Yonne] : Né la veille, Pierre GUILLOT est baptisé à l'église du village où son père, François GUILLOT, est "recteur des écoles de ce lieu". Son parrain, Pierre Loury, est venu de Taingy, à 5 km à l’ouest de Molesmes. Son métier n'est pas indiqué. La marraine, Élisabeth Berthier, vient de Fouronnes, bourg situé à près de 9 km à l'est de Molesmes.

• 15 janvier 1785, Molesmes : Pierre GUILLOT épouse Françoise Boulier, fille de feu Joseph Boulier, qui était marchand, et de Jeanne Millot. Le même jour son père, devenu veuf, épouse Jeanne Millot. Et sa grande sœur, Marie, elle aussi veuve, épouse François Boulier, fils de Jeanne Millot. Seul le métier du chef de famille est indiqué : il est toujours recteur d’école de la paroisse.
• Le 13 octobre 1785, 9 mois exactement après son mariage, Françoise Boulier accouche de deux jumelles, Brigide et Marie, dont la première meurt dix jours plus tard. Durant les quatre années qui suivent, la jeune femme donne le jour à trois autres enfants, deux garçons les 1^er février 1787 (il meurt quinze jours après) et 5 mai 1788, puis une fille le 21 août 1789. Ce dernier accouchement lui est fatal : elle est inhumée le lendemain, en présence de son mari, de son beau-père François GUILLOT, recteur d’école, et de Bastien Guillot "son frère paternel [sic], recteur d’école à Fontenailles".
      Pour ces nombreux actes concernant sa famille, Pierre GUILLOT est généralement dit "carrier", voire "carrier de profession".
      Au même moment, lors des sépultures auxquelles il assiste pour des raisons autres que familiales, il est dit chantre. Il chante au lutrin paroissial, aux côtés de son père François. Ainsi, le 10 janvier 1787, la femme d’un manœuvre est-elle inhumée "en présence de Barthélémy Pierre, sonneur, Pierre GUILLOT et François GUILLOT chantres".

• 26 janvier 1790, Molesmes : Après cinq mois de veuvage, Pierre GUILLOT, devenu à son tour "recteur d’école en cette paroisse" se remarie. Il épouse la fille d'un vigneron d'un hameau voisin, Reine Prieur. Son père et son frère Bastien sont présents.
Quatre enfants (au moins) naissent de cette union, entre janvier 1791 et mai 1796. Lorsque le métier de Pierre GUILLOT est indiqué dans les actes, il est "recteur d'école".
Il est en même temps chantre de la paroisse, et au cours de l'année 1790, il assiste et signe plusieurs fois en tant que chantre à des sépultures. Ainsi, le 21 avril 1790, l'inhumation de la fille d’un manœuvre se fait-elle "en présence de Pierre GUILLOT, chantre".

Jusqu'à quand au juste reste-t-il chantre à Molesmes ? La question mérite d'être posée car si en avril 1793 il est toujours recteur d'école, assez rapidement après il semble avoir renoué avec son métier de carrier. Était-il toujours assidu au lutrin ?

• 25 mai 1797 : Lorsqu'avec son frère aîné Sébastien, Pierre va à la mairie faire enregistrer le décès de leur père François GUILLOT, les deux frères se disent carriers, et ils déclarent que leur père l'était aussi.

• 25 germinal an 10 (15 avril 1802) : Sa fille Anne, la survivante des jumelles nées le 13 octobre 1785, meurt à l'âge de 17 ans. Elle est dit "fille de Pierre GUILLOT, carrier".

• 16 octobre 1808, Molesmes : Son fils Pierre, 21 ans, dernier survivant des 5 enfants nés de sa première épouse, meurt "chez son père à la carrière de ce lieu".

• 13 novembre 1828 : Pierre GUILLOT, carrier, âgé de 66 ans, décède "en sa maison située en la commune de Molesmes".

Mise à jour : 31 mars 2016