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GUYOT, Nicolas (1694-1756)
État civil
NOM : GUYOT     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GUIOT
Date(s) : 1694-3-18   / 1756-7-1 
Notes biographiques

Arnay-le-Duc [aujourd'hui en Côte-d'Or] est la seule ville bourguignonne a perdre ses orgues au cours du XVIIIe siècle. Quoique l'historien d'Arnay-le-Duc, César Lavirotte (Arnay-le-Duc, 2 février 1773, Autun, 20 mars 1859), ait choisi d'orthographier son nom "GUIOT", le dernier organiste d'Arnay au XVIIIe siècle signait sans ambiguité "GUYOT", orthographe qui a donc été préférée pour la présente notice biographique.

• 18 mars 1694, Longeaux [Meuse] : Dans l'église Saint-Gengoult de Longeaux est baptisé Nicolas fils de Gérard Guyot et de Marie Husson sa femme. Son parrain est meunier. Aucun des présents ne sait signer, à l'exception bien sûr du célébrant. Le métier de son père n'est pas indiqué mais en 1721, lors de son mariage, il le dira "greffier". Établi sur les coteaux de la vallée de l'Ornain, le village de Longeaux est situé au cœur du Barrois, à une lieue (5 km) de Ligny-en-Barrois.
On est aussi à 21 km au sud-est de Bar-le-Duc et à 34 km à l'est de Saint-Dizier, villes où le jeune Nicolas aurait pu devenir enfant de chœur (ces hypothèses ne sont en rien étayées en l'état actuel de l'enquête).

• [Avant 1721] : Nicolas GUYOT devient organiste à Épinal, soit à 115 kms (en itinéraire pédestre direct) au sud-est de son village natal.

• 11 février 1721, Épinal : Le Sieur Nicolas GUYOT "organiste de cette paroisse, fils de Me Gérard Guyot, vivant greffier à Longeau, et de Marie Husson sa mère", épouse Marie-Jeanne Thirion / Thiriau. Sur les quatre témoins, deux sont organistes : Nicolas BLAISE organiste à Remiremont (à 25 km au sud) et Joseph GUYOT organiste à Charmes (à 30 km au nord). Ce Joseph GUYOT appartient vraisemblablement à la famille du marié : frère ? oncle ?

• 1722 à 1725, Épinal : Trois enfants nés de cette union ont été relevés à Épinal, Marguerite-Bonaventure le 9 avril 1722, Nicolas-François-Goeric le 11 août 1723 et Charlotte-Françoise le 17 février 1725. Tous trois ont des parrains et marraines appartenant aux élites locales. Les parrains sont conseiller au bailliage d'Épinal, "procureur syndique de la ville d'Épinal" et  avocat à la cour exerçant à Épinal. Les marraines sont dites "dame d'Épinal" pour les deux premières et "dame du chapitre de St Goery" pour la troisième. Deux d'entre elles signent en ajoutant à leur nom leur titre de chanoinesse d'Épinal. Cet indice, ainsi que le troisième prénom conféré au fils de 1723, permet de penser que l'organiste est au service du chapitre de Saint-Goery.

• [Là se place une période non documentée de la vie de Nicolas GUYOT : jusqu'à quand exerce-t-il à Épinal ? Y eut-il une autre étape entre Épinal et Arnay-le-Duc ?]

• 4 février 1739, Arnay-le-Duc [Côte-d'Or] : Pour la première fois, le sieur Nicolas GUYOT, "organiste", est cité comme témoin d'un mariage célébré en l'église Saint-Laurent.

À partir de là, Nicolas GUYOT assiste irrégulièrement mais assez fréquemment le curé lors de sépultures (rarement) et surtout de mariages – auxquels, peut-on supposer, il doit conférer du lustre en touchant l'orgue, et pour lesquels il sert ensuite de "témoin requis" (ainsi les 3 et 23 novembre 1744 pour deux mariages proches). Il est toujours dit "organiste", et parfois "organiste de cette église". Il signe "Guyot", amorçant parfois une ruche.
Le 7 août 1741 il est dit "maître Nicolas GUIOT organiste". La plupart du temps c'est l'avant-nom "sieur" qui lui est attribué. On remarque qu'il ne lui est jamais attribué un autre métier ou état social que de celui d'organiste. Si pluriactivité il y a – ce qui est probable, pourtant, dans une petite ville comme Arnay-le-Duc –, elle est discrète, non dominante, en tout cas aux yeux du curé.

• 8 novembre 1748 : Le sieur Nicolas GUYOT, "organiste de cette église", est choisi comme parrain pour leur fille Jeanne par Philippe-Guislain-François Guignon, menuisier à Arnay-le-Duc, et Anne-Charlotte Jardin. La marraine étant l'ayeule maternelle de la baptisée, on peut considérer que c'est une marque d'estime importante pour l'organiste.

• 1749, Arnay-le-Duc : Selon César Lavirotte, qui écrit en 1838, c'est en cette année 1749 que "la reconstruction du clocher amena le déplacement des orgues, dont on jouissait depuis des siècles, et qui avaient alors pour organiste Nicolas GUIOT". Il poursuit : "Ce déplacement fut funeste; on attendit, pour les remonter, de l'argent qui ne vint pas. Les tuyaux, les soufflets, furent dilapidés, et les buffets restèrent abandonnés sous la tribune de l'église, où on les voyait encore à la Révolution".
Nicolas GUYOT, toujours qualifié d'"organiste de cette église" est à nouveau parrain à deux reprises rapprochées, les 13 mars et 14 avril 1749.
Après quoi sa signature récurrente disparaît en effet du registre paroissial, sauf pour les événements familiaux. Car la famille Guyot reste implantée à Arnay-le-Duc, à l'exception d'une fille, Françoise, qui part travailler à Autun, à 28 km en itinéraire pédestre au sud d'Arnay-le-Duc. L'enquête reste à mener pour savoir de quoi vécut Nicolas GUYOT une fois privé de son orgue.

• 12 juin 1754, Arnay-le-Duc : Nicolas GUYOT est toujours désigné de la formule "organiste à Arnay-le-Duc" lorsqu'il assiste aux noces de sa fille "honneste Françoise Guyot", fille majeure qui "depuis plusieurs années demeure à Autun sur la paroisse St-Pancrace", avec un marchand, Lazare Chaniot, fils majeur d'un marchand de Lucenay-l'Evêque [aujourd'hui en Saône-et-Loire, à 16 km au nord d'Autun]. La mariée est enceinte de huit mois et accouche à Arnay dès le  9 juillet. La marraine de l'enfant est "Dlle Anne Thiriau, épouse du Sr Nicolas GUYOT ancien aurganiste [sic] audit Arnay".

•  1er juillet 1756 : Muni des sacrements, Maître Nicolas GUYOT, huissier demeurant à Arnay-le-Duc, décède âgé d'environ 63 ans. Il est inhumé le lendemain en présence de son gendre, devenu couvreur. La présence de ce gendre, Lazare Chagnot / Chaniot, atteste qu'il s'agit bien de l'ancien organiste et non d'un homonyme. C'est le seul document où il est dit "huissier", mais cela fait écho au "maître" qui avait échappé une ou deux fois au rédacteur d'actes antérieurs dans lesquels il était par ailleurs bien dit organiste. On peut donc supposer qu'il avait tout au long de sa vie exercé comme petit officier de justice. Mais dans son cas, c'est la fonction d'organiste qui, seule ou presque, est visible dans les actes paroissiaux d'Arnay.
De même, lorsque, le 6 novembre 1767, s'éteint sa veuve, "Marie Tiriot" [sic, pour Marie-Jeanne Thiriau], âgée d'environ 74 ans, elle est dite "veuve de Nicolas GUYOT, organiste à Arnay-le-Duc".

Les orgues démontées en 1749 ne furent jamais remontées ensuite et il n'y avait plus d'organiste depuis longtemps à Arnay-le-Duc au moment de la Révolution.

Mise à jour : 9 juillet 2018

Sources
C. Lavirotte, Annales de la ville d'Arnay-le-Duc…, 1837 ; F-Ad21/ BMS Arnay-le-Duc ; F-Ad21/ BMS Arnay-le-Duc en ligne ; F-Ad55/ BMS Longeaux en ligne ; F-Ad88/ BMS Épinal en ligne ; F-Ad88/ BMS Épinal, St-Maurice ; O. Douchain, Les organistes du diocèse de Toul, 1983

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