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HIRAUX, Antoine Nicolas (1766-1836)
État civil
NOM : HIRAUX     Prénom(s) : Antoine Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HIREAUX
Date(s) : 1766-5-5  / 1836-3-25
Notes biographiques

Titulaire de l'orgue d'une abbaye à Villers-Cotterêts [Aisne] en 1790, Antoine Nicolas HIRAUX devient ensuite organiste de la paroisse de la ville et professeur de musique. Il enseigna les rudiments du violon au tout jeune Alexandre Dumas.

• 6 mai 1766, Villers-Cotterêts [Aisne] : Antoine Nicolas HIRAUX, né la veille, fils légitime de Louis Antoine HIRAUX, organiste, et de Madeleine Lagrange, est baptisé. 

• [vers 1773-vers 1785], Villers-Cotterêts : Alexandre Dumas rapporte qu'Antoine Nicolas HIRAUX a en partie été élevé au "couvent de Bourg-Fontaine" [chartreuse de Bourgfontaine], où il était enfant de chœur et souffleur d'orgues, dormant dans la sacristie. Il était "en guerre permanente" avec les frères marmitons et le cuisinier, qui lui jouaient des tours pendables. Un jour, il se vengea d'une de leurs farces en versant un purgatif dans leur nourriture. Il fut dénoncé par l’organiste, qui trahit ainsi "la sainte fraternité de la musique ; car Hiraux, en sa qualité de souffleur d’orgues, se regardait déjà comme musicien". Il fut sévèrement puni, mais prit sa revanche lors des fêtes de Pâques suivantes, en sabotant l'instrument, qui ne produisit qu'un son presque inaudible. De nouveau malmené par l'organiste et ses alliés des cuisines, il quitta le couvent pour devenir garçon épicier. L'organiste de cet établissement a-t-il contribué à sa formation, après (probablement) son père ? Cela paraît probable, malgré leurs rapports orageux. Dans la boutique, HIRAUX improvisait des concerts devant son patron, accompagné de l'épicière à l'épinette. Il finit par délaisser la boutique pour vivre de la musique.

• 1790Villers-Cotterêts : Antoine Nicolas HIRAUX est organiste de l'abbaye Saint-Rémi. Il paraît avoir débuté en 1787.

• Novembre 1791, Laon : Le directoire du Département de l'Aisne examine une pétition de Nicolas Antoine HIRAUX, organiste de la "cydevant" abbaye Saint-Rémi de Villers-Cotterêts, qui réclame le paiement d'une somme de 120 livres pour gages à lui dus "comme ayant été toucher et réparer ledit orgue pendant l'année 1787". Le directoire ordonne une vérification des comptes de l'abbaye pour vérifier si la dette n'a pas déjà été acquittée.
• 10 mai 1792, Laon : Un arrêté du directoire du Département valide un arrêté du District de Soissons du 25 avril réglant le traitement des religieuses de l'abbaye Saint-Rémi de Villers-Cotterêts. Il dresse une liste des créanciers de l'abbaye, qui devront se pourvoir au directoire du District de Soissons. Parmi les "Créances qui ne sont point reconnues", on relève le "S. Hiraux fils organiste [qui réclamait] 120 [livres]".

• 23 juin 1793, Villers-Cotterêts : Le nouvel orgue de l'église paroissiale est reçu par les organistes Louis Antoine HIRAUX, Antoine Nicolas HIRAUX et Jean Louis NIQUET.

• 28 février 1795, Villers-Cotterêts : Antoine Nicolas HIRAUX, employé dans l'un des bureaux du district de Soissons [Aisne], majeur, épouse Marie Josèphe Rose Marsaux, fille mineure de Pierre Antoine Marsaux, capitaine dans le bataillon de la garde nationale de la commune, et de Marie Josèphe Rose Dehon.

• 9 septembre 1797, Villers-Cotterêts : Lorsqu'il déclare le décès de son père Louis Antoine HIRAUX, il est qualifié d'employé à l'administration municipale du canton.

• [vers 1801], Villers-Cotterêts : Antoine Nicolas HIRAUX devient organiste de la paroisse, aux gages de 800 livres par an. Il enseigne parallèlement la musique, écrit Dumas : "Hiraux s'en faisait autant en donnant des leçons de violon et de clavecin. Ensuite, tous les élèves ne payaient pas en argent. Hiraux recevait ses cachets en nature : le marchand de bois le payait en bois et en copeaux ; l'épicier, en sucre, en pruneaux et en confitures ; le tailleur, en redingotes, en gilets et en pantalons. Il en résultait qu'avec ses seize cents francs argent et les rentrées en nature, Hiraux avait non-seulement de quoi vivre, mais encore jouissait d'une certaine aisance, qui lui permettait d'envoyer promener ceux de ses élèves qui le mécontentaient ou qui n'avaient pas de dispositions".

• 7 août 1805, Paris : Antoine Nicolas HIRAUX se remarie en la paroisse Sainte-Élisabeth à Sophie Camusat, née à Troyes [Aube] le 12 mars 1777, fille de Nicolas Jacques Camusat et d'Anne Élisabeth Lasnuet sa femme.

• [vers 1806-1810 ?], Haramont [Aisne] : Pendant trois ans, HIRAUX donne des leçons de violon à Alexandre Dumas au château des Fossés (selon l'écrivain, son père, le général Thomas Alexandre Dumas, mort en février 1806, vivait encore à cette époque). L'instrument a été acheté spécialement à Paris par le musicien en personne au prix de 20 francs. Dumas se rappelle d'un homme de taille mince, portant une redingote marron et la perruque les dimanches et jours de fête, remplacée par un bonnet de soie noire le reste du temps.

• 28 décembre 1808, Villers-Cotterêts : Antoine Nicolas HIRAUX, professeur de musique, et Sophie Camusat ont un fils, Charles Henri. La naissance est déclarée le lendemain par Jean Denis QUENOBLE, propriétaire, et Henri Nicolas Troisvalet.

• 25 mars 1836, Villers-Cotterêts : Antoine Nicolas HIRAUX, professeur de musique, époux de Sophie Camusat, meurt à son son domicile à l'âge de 70 ans. Le décès est déclaré le jour même par son fils Prince François Hiraux, 37 ans, limonadier demeurant à Paris, et son gendre François Urbain Darsonville, marchand de blé, 48 ans. Dumas salue ainsi sa mémoire en 1865 : "Pauvre Hiraux ! après cette vie si agitée, il dort aujourd'hui du paisible sommeil de la mort dans ce charmant cimetière de Villers-Cotterêts, plein d'arbres verts, de saules pleureurs et de fleurs épanouies !"

• 7 septembre 1848, Villers-Cotterêts : Sophie Camusat, rentière, meurt en sa demeure à l'âge de 71 ans. Le décès est déclaré par son fils Charles Henri Hiraux, quincaillier, 39 ans, demeurant à Paris, n° 13, passage de l'Opéra.

Mise à jour : 27 février 2022

Sources
A. Dumas, Mes mémoires, 1865 ; F-Ad02/ 5Mi0983 ; F-Ad02/ 5Mi0984 ; F-Ad02/ 5Mi0985 ; F-Ad02/ 5Mi0986 ; F-Ad02/ 5Mi0987 ; F-Ad02/ G 1785 ; F-Ad02/ Q 784 ; F-Ad02/ Q* 779 ; F-Ad75/ Mayet T125

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