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LARET, Guillaume (1733-1797 av.)
État civil
NOM : LARET     Prénom(s) : Guillaume     Sexe : M
Date(s) : 1733-10-6   / 1797 av.
Notes biographiques

Guillaume LARET était, au milieu du XVIIIe siècle, un jeune musicien de la province du Quercy. Bien que sa vie familiale soit assez aisée à suivre, de fortes inconnues caractérisent sa vie professionnelle, que ce soit à Cahors ou bien à Moissac, cette ville active et portuaire du Bas-Quercy. D'ailleurs a-t-il toujours exercé l'art de la musique ?

• 6 octobre 1733, Moissac [Tarn-et-Garonne] : Guillaume a deux jours quand il reçoit le baptême à l'église de la paroisse Saint-Jacques qui est proche des rives du Tarn. Il est le fils de Jean Laret, un "maître à danser de cette paroisse" qui est originaire de Lizac, un petit bourg situé près de Lafrançaise, à une vingtaine de km au nord-ouest de Montauban. Au contraire, sa mère, Jeanne Bonnet, est une Moissagaise née sur la paroisse Sainte-Catherine. Le nouveau-né devient le filleul de Guillaume Laret, un parent domicilié à Lizac, et de Jeanne Fabre, future épouse de marchand. Henri Bonnet et un maître apothicaire nommé Jean Noé sont les témoins.

• 3 août 1752, Cahors [Lot] : Guillaume LARET a 19 ans quand sa sœur Marie-Hyacinthe naît à Cahors, le chef-lieu du diocèse dont Moissac est la ville la plus au sud. Elle reçoit le baptême à l'église Notre-Dame de la paroisse de La Daurade. Son parrain est le jeune organiste Raymond SAUVAGE qui exerce à la cathédrale Saint-Étienne et qui est proche parents de plusieurs organistes engagés dans d'autres diocèses. Pour la marraine, c'est son mari, Baptiste VALLAT, un  musicien du même chapitre, qui appose un large paraphe. Enfin, SALOMON, le directeur de la chapelle de musique, signe en tant que témoin. Trois musiciens venus de la cathédrale dans cette église paroissiale, invités par un maître de danse qui fait baptiser sa fille, voilà qui surprend. Cependant, Guillaume semble absent. Il manque sa signature habituelle, très différente de celles qui figurent au bas de l'acte. En fait, rien n'est avéré à propos de son cursus scolaire. Était-il entré à la maîtrise collégiale de Saint-Pierre de Moissac ? Son père l'avait-il conduit dans un bon collège conventuel ? Enfin, à Cahors, se tanait le collège réputé des Jésuites. Mais de toute façon, nous cherchons en vain à quelle période de sa jeunesse ses parents sont venus vivre dans cette ville administrative et intellectuelle de dix à douze mille habitants.

• 13 novembre 1765, Cahors : Guillaume LARET, "musicien habitant Cahors", se marie à Notre-Dame de La Daurade. Il épouse Jeanne [ou Anne] Perès qui est native de cette ville, mais domiciliée à Montauban depuis quatre ans. Guillaume est entouré par ses deux parents, tandis que la mère de la future épouse, Marie-Anne Laval, est déjà veuve. Un certain Joseph Laret, étudiant en philosophie, est nommé comme premier des quatre témoins, mais nous ignorons s'il s'agit d'un jeune frère du marié.

• 15 mai 1767, Moissac (Tarn-et-Garonne) : Guillaume, titré de maître ès art, fait baptiser Jeanne, leur premier enfant. Elle est présentée à l'église Sainte-Catherine, c'est-à-dire sur la paroisse natale de sa grand-mère Jeanne Bonnet. Son parrain vient de la paroisse Saint-Michel, là où se trouve le chapitre Saint-Pierre, et la marraine est de Saint-Jacques, paroisse natale de Guillaume. Ainsi, le jeune couple ne semble pas en terre inconnue. Malheureusement, la fillette meurt à seize mois.

• 1769-1779, Moissac : Guillaume LARET et son épouse ont quatre autres enfants, tous baptisés sur la même paroisse. Antoine y est présenté le premier février 1769. L'acte de baptême nous réserve une surprise : le père est de nouveau musicien, ainsi que le 23 août 1771 quand c'est au tour de Jean. Un espace de sept ans s'écoule avant  la naissance de Catherine, le 25 août 1778. Guillaume est de nouveau qualifié de maître ès arts. Quand au bout de deux mois cette petite fille décède, le père est maître d'école. Et le 22 octobre 1779, soit seulement une année plus tard, on le dit  maître ès arts quand Jeanne, la benjamine, reçoit le baptême. Pourquoi cette alternance entre, d'une part, le métier tout à fait concret et rémunéré de la musique, et d'autre part, un grade universitaire, sans doute encore respecté, mais qui ne peut que laisser espérer l'accès à certaines carrières.

• 13 novembre 1797, Cahors [Lot] : La fille de Guillaume et d'Anne, Jeanne Laret, est maintenant âgée de 18 ans. Elle épouse Jean-Pierre Reygasse, un négociant de la ville qui habite sur la section du Vieux Pont. La cérémonie se déroule, comme 25 ans plus tôt pour le baptême de Marie-Hyacinthe, à l'église Notre-Dame de La Daurade. Mais Guillaume est déjà décédé. L'acte de mariage de Jeanne ne donne ni le lieu, ni la date de sa mort, mais précise en revanche qu'il était alors "professeur de langue latine". D"autre part, les deux frères de l'épouse sont vraisemblablement absents puisqu'aucun d'eux ne figure parmi les témoins.

Guillaume LARET exerçait-il l'art de la musique à l'église ou dans l'espace civil ? La profession de son  père, maître de danse, permet peut-être d'envisager la seconde situation. Mais rien n'est certain. Quant au professorat de langue latine pendant la Révolution, il prend sans doute sa légitimité dans le titre de maître ès arts qui est évoqué au moment de la naissance de ses enfants. Ce second point apporte un élément de réflexion sur sa jeunesse : il peut très bien avoir fréquenté le collège des jésuites de Cahors dont l'intégration à l'Université permettait aux élèves des classes supérieures de passer la maîtrise ès arts, d'après l'article que Marie-Madeleine Compère et Dominique Julia ont publié sur ce collège en 1984. La biographie de ce maître ès art et musicien laisse sans réponse de questions importantes.

 Mis à jour le 2 janvier 2022

Sources
F-Ad46/ 4 E 62 a 3 ; F-Ad46/ NMD Cahors ; F-Ad82/ BMS Cahors, Notre-Dame de La Daurade ; F-Ad82/ BMS Moissac, Saint-Jacques ; F-Ad82/ BMS Moissac, Sainte-Catherine ; F-Ad82/ BMS, Moissac, Sainte-Catherine

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