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LIÉNARD, Pierre Jean Charles (1762-1846)

LIÉNARD, Pierre Jean Charles (1762-1846)

État civil
NOM : LIÉNARD     Prénom(s) : Pierre Jean Charles     Sexe : M
Date(s) : 1762-5-30   / 1846-4-5 
Notes biographiques

 C'est à la faveur de la laïcisation de l'état civil que Pierre-Jean-Charles LIÉNARD surgit comme musicien, à Cancale, dans les archives actuellement dépouillées. Depuis quand exerçait-il ce métier ? Et surtout : l'avait-il exercé à l'Église antérieurement ? Ces questions restent aujourd'hui encore sans réponse, provisoirement espérons-le.

• 30 mai 1762, Cancale [Ille-et-Vilaine] : Né et baptisé le même jour, Pierre-Jean-Charles LIÉNARD est le fils de Simon Liénard, sieur de Rougemont, et de demoiselle Jeanne Daniel. On est là dans un milieu qui semble relativement aisé, où, en tout cas, l'alphabétisation est acquise, y compris chez les femmes de la génération précédente : la marraine, qui est aussi la "grande mère de l'enfant", signe avec fermeté. Le père, quant à lui, signe "Lienard Derougemont".

• 1769-1779 : Le jeune Pierre-Jean-Charles a-t-il appris la musique dans une psallette ? Ce point reste à documenter.

De même que reste à éclairer les débuts professionnels du jeune homme. Il était probablement déjà musicien, mais était-ce à l'Église ?

• 21 juin 1791, Cancale : Le sieur Pierre LIÉNARD et Jeanne Amelot se marient. Rien n'est dit des métiers des uns ou des autres. Un indice laisse soupçonner que le niveau d'honorabilité de famille de la mariée est légèrement supérieur à celui de celle du marié : elle est dite "fille de n.h. Julien Amelot et de delle Rose Bedel, de cette paroisse", avant-nom abrégé qui n'est pas employé pour les parents Liénard. Un acte ultérieur (à l'occasion de la naissance d'un enfant Liénard) indique que le père Amelot est "ancien capitaine de vaisseaux du commerce". Une douzaine de signatures s'étalent en dessous de l'acte, essentiellement des Amelot et des Liénard. Le marié signe "Pierre Lienard", avec un paraphe discret.

• Entre le 13 avril 1792 et le 19 novembre 1813, huit enfants Liénard-Amelot (au moins) voient le jour à Cancale, et probablement davantage. Marie-Rose, l'aînée, naît "au havre de la houlle", adresse qui sous des formulations diverses reste la même au moins jusqu'en 1812. C'est l'actuel port de la Houle, situé côté sud de la ville.

• 21 nivôse an II (10 janvier 1794) : Alors que le clergé breton, sauf exception, n'indiquait pas dans ses actes les métiers de ses paroissiens, la laïcisation de l'état civil apporte des précisions nouvelles. La naissance du deuxième enfant Liénard-Amelot, Julien Simon, est l'occasion de voir le père désigné comme "musicien de profession".

• 6 fructidor an III [23 août 1795] : Lors de l'enregistrement de la naissance de son troisième enfant, François-Pierre, le citoyen Pierre-Jean-Charles LIÉNARD est dit "musicien & interprète de profession", formulation qui n'est pas fréquente. Il signe l'acte fièrement "Liénard père de l’enfant", produisant ici une splendide signature, dont le haut du L formant une très nette clé de sol…

• 28 pluviôse an V (16 février 1797) : Le citoyen Pierre-Jean-Charles LIÉNARD, "musicien de profession, domicilié de cette commune, au lieu appelé la houlle", déclare la naissance d'Eugénie Pélagie, quatrième enfant repérée. Elle meurt six mois plus tard, le 24 thermidor an V [11 août 1797], "au domicile de ses père et mère, au lieu de la Houle".

• Les naissances d'enfants Liénard-Amelot semblent alors s'espacer quelque peu, ce qui correspond peut-être à une absence du père (campagne militaire ?) ou à une installation (provisoire) dans une autre ville.

• Lorsqu'on le retrouve, à l'occasion des actes de naissance d'Anastasie le 16 ventôse an XI (7 mars 1803), et de Stanislas-Ange le 9 thermidor an XII (28 juillet 1804), Pierre-Jean-Charles LIÉNARD est dit "sans profession", demeurant toujours "à la Houle en cette commune" de Cancale. Il est accompagné pour la première de ces deux déclarations par Gilles-Moïse Beaudoin, "sindic des gens de mer", ce qui donne au passage une indication sur les milieux fréquentés par l'ancien musicien. Le petit Stanislas-Ange meurt huit jours après sa naissance.

• 19 thermidor an XIII [7 août 1805], Dol-de-Bretagne : La naissance suivante, un an après la précédente, a lieu non pas à Cancale mais à Dol-de-Bretagne, à vingt km au sud-est. Eugène-Frédéric est le fils du "sieur Pierre-Jean-Charles LIÉNARD, interprète et Maître de musique, et de dame Jeanne-Marie-Julienne Amelot, son épouse", tous deux domiciliés à Dol. Les témoins sont un officier pensionné de 64 ans et un orfèvre de 38 ans, tous deux voisins.

• Aucun autre enfant Liénard ne figure dans la table décennale des naissances 1803-1812 à Dol. Une nouvelle interruption s'observe donc dans le rythme des naissances retrouvées. La famille s'est peut-être installée pour un temps ailleurs qu'à Dol et à Cancale.

• 22 janvier 1812, Cancale : Un certain Cristophe [sic] Lacombe, 25 ans, "lieutenant des douanes impériales à St-Malo, y demeurant rue des Arts", et un marin de 36 ans, qui est un voisin demeurant à la Houle, déclarent la naissance d'un enfant prénommé Théophile-Amant, "né de Jeanne Amelot, épouse en légitime mariage de Pierre LIÉNARD, professeur, maintenant malade chez lui au dit lieu de la Houle où il demeure avec son épouse". Dix-huit jours plus tard, meurt le petit Théophile-Amant, "fils légitime de Pierre LIÉNARD, professeur maintenant malade chez lui audit lieu de la Houle, et de dame Jeanne Amelot son épouse".

• 19 novembre 1813, Cancale : Un dernier fils, Gilbert-Robert, naît chez les Liénard-Amelot, qui demeurent maintenant "à la Rigolle en cette commune". Le père, le sieur Pierre-Jean-Charles LIÉNARD, âgé de 50 ans, est dit "instituteur". Il est accompagné à la mairie par un  capitaine marin et un officier marin. Tous signent, avec aisance. 

• 28 juillet 1816 : Le petit Gilbert-Robert meurt âgé de deux ans et huit mois au domicile de ses père et mère, le sieur Pierre-Jean-Charles LIÉNARD, "propriétaire", et dame Jeanne-Marie-Julienne Amelot, "ensemble demeurant au lieu de la Rigole en cette commune".

• 25 février 1824, Cancale : "Monsieur Pierre-Jean-Charles LIÉNARD et de dame Jeanne-Marie-Julienne Amelot, son épouse, propriétaires demeurants à la Vieuxville en cette commune", sont présents et consentants aux noces de leur fille Anastasie, qui n'a pas encore tout à fait 21 ans, avec un "Lieutenant des douanes royales" de 37 ans, Pierre-Auguste Tesnier.
La Vieuville est aujourd'hui un hameau de quelques maisons, dont une grosse ferme, situé à environ 3 km du centre de Cancale, en retrait du rivage.

• 23 janvier 1839, Paimpol [actuelles Côtes-d'Armor] : Son fils Julien-Simon, capitaine au long cours, devenu veuf, se remarie avec une Paimpolaise de 37 ans. Les parents Liénard ont envoyé leur consentement depuis Cancale.

• 25 décembre 1843, Cancale : Pierre-Jean-Charles LIÉNARD est qualifié d'ancien instituteur au décès de sa femme, à l'âge de 71 ans et demi. Le couple avait entre temps à nouveau déménagé pour venir s'installer "au bourg de cette commune".

• 5 avril 1846, Pléhérel [actuelles Côtes-d'Armor] : Dans ce village de bord de mer, situé à une cinquantaine de km à l'ouest de Cancale, meurt Pierre-Jean-Charles LIÉNARD, âgé de 83 ans. Sa profession a été laissée en blanc. Il est dit "domicilié de Pléhérel", sans que l'on puisse discerner ce qui l'a amené à quitter sa ville natale pour venir s'installer dans cette commune (rapprochement familial ?).

Mise à jour : 3 janvier 2020

Sources
F-Ad22/ NMD Pléhérel ; F-Ad35/ BMS Cancale ; F-Ad35/ NMD Cancale ; F-Ad35/ NMD Dol-de-Bretagne

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