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OPET, Nicolas (1730-1781)
État civil
NOM : OPET     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Date(s) : 1730-4-9  / 1781-11-4
Notes biographiques

Après un rapide passage à Paris (cathédrale Notre-Dame, Concert Spirituel), Nicolas OPET regagne sa Champagne natale à la fin des années 1750 et trouve une place à la cathédrale de Reims. Il y reste également peu de temps, se fixant ensuite à Châlons. Pendant plus d'une vingtaine d'années, il chante la basse-contre à la cathédrale Saint-Étienne. Sa carrière ecclésiastique tourne court et il se marie finalement. En 1781, il meurt soudainement des suites d'un accident.

• 9 avril 1730, Dormans [Marne] : Nicolas OPET est baptisé en l'église paroissiale du village. Il est fils de Louis Opet et de Marguerite Rogier.

• 6 juillet 1757, Paris : Clerc du diocèse de Soissons, Nicolas OPET est reçu clerc de matines [musicien] à la cathédrale Notre-Dame. Pendant ce séjour, OPET est également basse-contre dans les chœurs du Concert Spirituel. On voit apparaître son nom dans Les Spectacles de Paris, ou Suite du calendrier historique & chronologique des théâtres… pour l’année 1761 [même si à cette date, il a déjà quitté la capitale, la liste est un peu ancienne…].

• 7 juin 1759, Reims [Marne] : Nicolas OPET, vicaire musicien à la cathédrale Notre-Dame, pourvu le 14 mai précédent par le chapitre de la sixième chapelle Saint-Paul en la nouvelle Congrégation vacante par l'absence de Pierre Le Cocq, curé de Prunay, est mis en possession et prête serment, il paie les droits ordinaires. On ne connaît pas la date exacte de sa réception.

• 10 juillet 1761, Châlons [-en-Champagne, Marne] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne décide d'écrire au sieur OPET, "musicien clerc" qui désire "servir en cette église qu'on l'y recevra aux gages de 10 livres par semaine", à condition qu'il présente un "certificat de vie et de mœurs de la Métropole de Reims" [cathédrale Notre-Dame]. Il est dit demeurer à Reims "depuis deux ans".
21 juillet 1761, Châlons : Le chapitre cathédral reçoit officiellement "le Sr OPET clerc tonsuré du diocèse de Soissons" en qualité de "musicien basse contre", à raison de 10 livres par semaine qui seront payées par le receveur de la Communauté et des obits jusqu'à ce que  le prochain chapitre général statue sur la question de savoir s'il sera pourvu "... d'une des deux places d'habitués qui doivent être etablies" conformément au décret de réunion des trois prébendes désormais éteintes. Dans ce cas, il serait payé par la Fabrique. Les chanoines ont également ordonné qu' OPET soit installé "du coté droit" à la place de BERNIER qui prendra place du côté opposé. Nicolas OPET pourra porter la chape "au deffaut de Mrs les bénéficiers". Il tient également, à l'occasion, la partie de basse-taille
24 juillet 1761 : Le chapitre note que le paiement des gages d'OPET interviendra à compter de la date de sa réception. il est convenu que l'on écrira à l'évêque de Soissons pour avoir son avis sur une éventuelle promotion du musicien aux ordres sacrés.
16 octobre 1761 : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne autorise OPET à s'absenter durant 4 jours afin qu'il puisse se rendre à la Dédicace de l'Église de Reims. Il s'agit pour lui de renforcer la Musique de la cathédrale rémoise à l'occasion des liturgies particulièrement solennisées des fêtes de Notre-Dame.
• 30 octobre 1761 : Nicolas OPET obtient l'autorisation de porter au chœur "l'habit long".
• 23 novembre 1761 : Les chanoines de Saint-Étienne réunis en chapitre accordent une "gratification" de 12 livres  à au sieur OPET "clerc tonsuré musicien basse contre".  Il "... va entrer au séminaire pour y etudier et se disposer à recevoir les saints ordres". Selon la délibération, la somme semble être une avance, elle correspond au 1er quartier de ses gages.

• 27 novembre 1761 : Nicolas OPET pourra s'absenter 2 jours par semaine à l'occasion de la retraite de rentrée du séminaire. Ensuite, il pourra  s'absenter du chœur de la cathédrale, une journée par semaine, pour suivre avec fruit les leçons de théologie délivrées par ce séminaire.

• 9 décembre 1761, Reims : Jean-Baptiste Trousset, clerc du diocèse de Reims est mis en possession de cette chapelle dont a démissionné Nicolas OPET. L'abbé Trousset a reçu ses lettres de provision du chapitre de la cathédrale signées du 23 novembre précédent. 

• 2 avril 1762 : Au nom du chapitre, le doyen de Saint-Étienne écrira à l'évêque de Soissons "pour le prier d'accepter un demissoire pour les quatre ordres mineurs" concernant le sieur OPET "musicien basse contre [...] qui est actuellement au séminaire".
• 30 août 1762, Châlons [-en-Champagne] : Suite à sa requête, Nicolas OPET, "clerc minoré musicien de cette Église" [cathédrale], obtient le congé qu'il sollicitait (3 semaines). Sa demande portait aussi sur la question de ses gages. Sur ce dernier point, le chapitre décide de prendre le temps de la réflexion.

• 3 septembre 1762 : Le chapitre châlonnais arrête les gages de OPET à 520 livres par an. La conclusion capitulaire précise que le musicien qui a "quitté" une chapelle (200 livres de revenu) relevant de l'Église de Reims, est disposé à servir l'Église de Châlons "pour le reste de sa vie". On accepte aussi le prolongement de son congé jusqu'au début d'octobre.

• 15 novembre 1763, Châlons : Nicolas OPET épouse, en l'église paroissiale Saint-Sulpice, Marie Claude Lahamée, une des filles du musicien Pierre LAHAMÉE. L'acte de mariage porte plusieurs signatures dont celles des époux et celle de LAHAMÉE.

• 31 août 1764 : Nicolas OPET pourra prendre un congé de 15 jours, mais avant la fin du mois de septembre.

• 15 décembre 1766, Châlons : Leur fille Anne Marie Quantin est baptisée paroisse de la Trinité. Son parrain est l'un des chanoines de la cathédrale, Quantin Coquard.

• 15 décembre 1769, Châlons : Le chapitre de Saint-Étienne délibère au sujet de l'assiduité et du comportement de Nicolas OPET. Celui-ci "ne s'est point trouvé au service ordonné pour le feu Sieur AUBRON" (un ancien maître de musique de Saint-Étienne). Mais les chanoines reprochent surtout ses manifestations de jalousie à l'égard d'AUBERT. Cet avocat qui vient d'être accepté comme sous-bibliothécaire du chapitre est aussi basse taille. Il tient donc désormais cette partie que Nicolas OPET remplissait à l'occasion, moyennant une gratification de 80 livres. OPET, qui touche pourtant toujours cette somme, n'est pas content et le fait bien savoir, en perturbant au chœur le chant de son nouveau collègue. Il semble bien chercher aussi "à inspirer ses sentiments aux autres musiciens". Un vigoureux rappel à l'ordre, dont le doyen se chargera, est décidé. La gratification des 80 livres est en jeu.

• 12 mars 1770, Châlons : OPET fait partie des musiciens qui ne remplissent pas leur devoir quant à la fréquentation des sacrements (confession, assistance à certaines messes etc.). Le chapitre avertit ces individus et décide de revoir le règlement concernant la pointe.

• 14 mai 1770 : Le chapitre examine une demande faite par OPET. Le musicien désire obtenir une charge de garde travertier au sein de la maîtrise des Eaux et Forêts de Vitry. Il est rappelé que ce basse contre touche 5 à 600 livres de gages. Par ailleurs, des appointements de 520 livres annuels lui sont garantis "au cas où vînt à perdre sa voix ou à devenir infirme" (conclusion du 3 septembre 1762). C'est au doyen que revient le soin de lui dire la position qui vient d'être arrêtée en chapitre ; à savoir qu'il est probable, qu'emporté par "l'ardeur" qu'il a pour la chasse, il néglige la musique de la cathédrale. L'emploi de garde serait un risque pour sa voix et sa santé. Et, de toutes manières, ce métier de "garde des bois et chasse" n'est pas vraiment compatible avec la dignité inhérente à l'état de musicien d'église (qui plus est, église cathédrale). On comprend que Nicolas OPET va devra choisir l'une ou l'autre profession.

• 1er juin 1770 : Une délibération accorde à OPET (qui a "perdu de vue l'idée se faire garde de la Maîtrise") la substantielle avance de 400 livres qu'il a sollicitée pour clore à son avantage une affaire familiale. Le chapitre consent, mais saisit l'occasion d'un bon rappel à la discipline. Le doyen donnera au "Sr OPET les avis dont il a besoin sur le peu de decence qu'il observe dans la maniere de s'habiller, d'entre au chœur, de s'y tenir et quelquefois d'y chanter. Et sur ce qu'il cause tres souvent et d'un ton fort haut".

• 26 novembre 1773 : OPET obtient un congé de 15 jours pour faire un voyage à Paris.

14 octobre 1774 : Les chanoines autorisent Nicolas OPET à s'absenter pour aller à Reims pour les fêtes de la Dédicace. Son congé ne devra pas excéder 4 jours.

17 novembre 1775 : Un congé de 15 jours est accordé à Nicolas OPET. Le chapitre décide aussi de lui rendre la gratification de 40 livres qui ne lui était plus versée depuis 9 mois.

6 mai 1776 : Le grand chantre est chargé de réprimander OPET qui, depuis quelques temps "affectoit de ne point chanter", ou "entreprenoit de changer le ton du chœur". On l'informera qu'il pourrait bien perdre sa gratification de 40 livres s'il persiste.

• 20 septembre 1779, Châlons : Leur fils Pierre Marie est baptisé paroisse Saint-Sulpice.

4 octobre 1779 : OPET musicien basse contre, et les serpents MAGRID et LEFEVRE peuvent s'absenter quelques jours pour aller aux fêtes de la Dédicace de Reims. OPET qui a 6 jours de congé (2 de plus que ses collègues), devra se faire remplacer aux offices de Saint-Étienne, afin de ne pas dégarnir la partie de basse contre du côté droit du chœur où il siège.

 • 2 octobre 1780 : OPET obtient un congé de 15 jours qui lui permettra d'aller faire ses vendanges, de se rendre aux fêtes de la Dédicace de Reims, mais aussi d'aller jusqu'à Dormans.

• 4 novembre 1781, Châlons : Nicolas OPET meurt à l'âge de 50 ans. Dans l'une de ses conclusions enregistrée à cette date, le secrétaire de séance note le décès du musicien , et précise qu'OPET avait violemment chuté et avait dû être conduit  à l'Hôtel-Dieu. La sépulture est célébrée le lendemain du décès en la cathédrale par Pierre Saguez de Breuvery, doyen du chapitre, assisté du prêtre-évangéliste et du sous-diacre d'office. Les sonneurs ont sonné pour la circonstance. Le musicien est  inhumé dans le cimetière de Saint-Étienne. Quelques jours après ce décès qualifié dans l'acte de sépulture de "malheureux", le chapitre décide d'aider la veuve en contribuant financièrement à l'apprentissage de l'aînée de ses filles. Celle-ci apprendra, auprès de sa mère, le métier de couturière.

22 août 2022

Sources
F-Ad51/ 2 G 2089 ; F-Ad51/ 2E 119/ 36 ; F-Ad51/ 2E 119/ 40 ; F-Ad51/ 2E 119/35 ; F-Ad51/ 2E119/ 48 ; F-Ad51/ BMS Châlons ; F-Ad51/ BMS, Dormans ; F-Ad51/ G 724 ; F-Ad51/ G 725 ; F-Ad51/ G 726 ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad51/ G723 ; F-Ad51/G 723 ; F-Ad51/G723 ; F-An/ LL 232/ 27/ 2 ; Les Spectacles de Paris

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