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PICOT de PECCADUC, Angélique Marie Henriette (1761-1834)

PICOT de PECCADUC, Angélique Marie Henriette (1761-1834)

État civil
NOM : PICOT de PECCADUC     Prénom(s) : Angélique Marie Henriette      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : PECCADEUC
Date(s) : 1761-2-9   / 1834-10-15
Notes biographiques

Angélique PICOT de PECCADUC, née dans une famille de la noblesse parlementaire, est en 1790 religieuse bénédictine à l'abbaye Saint-Georges à Rennes. Elle doit d'apparaître dans la base Muséfrem au titre de "troisième chantre" de l'abbaye qui lui est officiellement donné en 1790. Si l'enquête reste à mener pour savoir ce qu'elle devient immédiatement après la fermeture de son abbaye, on connaît par son acte de décès la reconversion qui fut la sienne : de contemplative, elle devient hospitalière.

• 9 février 1761, Plessé [Loire-Atlantique] : Née le 9 dans ce village situé à moins de 50 km au nord de Nantes, Angélique-Marie-Henriette PICOT de PECCADUC est baptisée le lendemain. Elle est fille de "messire Pierre Jean-Baptiste Picot, chevalier, seigneur de Peccadeuc, conseiller au Parlement de Bretagne et dame Angélique Marguerite de La Chevière". Elle est la première-née de ses parents, qui s'étaient mariés à Plessé le 4 février 1760. Son père, Pierre-Jean-Baptiste Picot, né à Plessé le 18 novembre 1733, résidait alors à Carentoir et était veuf de Dame Anne-Marguerite-Louise de la Fillochaye. Sa mère, quant à elle, était née à Plessé le 18 janvier 1737, elle était donc âgée de 23 ans lors de son mariage.
Angélique est bien la fille d’un membre du Parlement de Bretagne mais il est le premier de sa famille, d’origine poitevine et de petite fortune, à y siéger à partir de 1757, date à laquelle sa noblesse est reconnue. Un acte qui lui ouvre les portes de la reconnaissance sociale et explique sa fidélité absolue au roi qui le conduira à faire partie du "Parlement Maupou" au moment de l’affaire de La Chalotais tandis que, parallèlement, il facilite l’entrée de ses deux frères, Jean-Marie (1727-1785) et François-René (1735), nés à Plessé, comme Conseillers du Parlement. Au lendemain de la libération de La Chalotais (1775) et du rétablissement du 'vrai' Parlement, il doit rentrer sur ses terres comme tous les anciens Maupou.
L’existence d’Angélique n’est jamais mentionnée dans les travaux sur la famille Picot de Peccaduc ou les ébauches d’arbre généalogique, alors qu’apparaissent les noms de trois de ses frères : Placide-Marie-Fidèle (1768-1793), Henri-Pierre-Marie (1770) et surtout Pierre-Marie-Auguste (né le 13 février 1767 à Plessé). Brillant officier passé par l’École des Cadets où il eut comme condisciple Bonaparte, il émigre sous la Révolution et se met au service de l’Autriche où il fait souche et devient le baron de Herzogenberg (il meurt en 1834).

• 14 mai 1790, Rennes : Lors de leur visite à l'abbaye bénédictine de Saint-Georges, les officiers du district dressent la liste des religieuses présentes, avec leurs titres et fonctions, et leur souhait quant à leur devenir immédiat. L'abbaye bénédictine de Saint-Georges est une abbaye de religieuses, dans leur quasi-totalité issues de familles nobles.
Parmi elles, les officiers notent la présence de "madame Françoise de Moussais, âgée de 49 ans, chantre" et celle de "madame Angélique Picot de Peccadeuc, âgée de 29 ans, troisième chantre". La première signe "de la Moussaye" et la seconde "picot de peccaduc".
Malgré le rang de "troisième chantre" attribué à Angélique PICOT de PECCADUC, aucune deuxième chantre n'est mentionnée.
En complément des voix des religieuses emmenées par les deux chanteresses, l'abbaye possédait un orgue, qui était l'un des bons instruments de Rennes au XVIIIe siècle. En 1790 il est touché par Henri-Jean DANGEVILLE.
La présence de ces deux religieuses musiciennes est extrêmement intéressante car elle ouvre de nouvelles perspectives sur les pratiques musicales tant dans le registre religieux que profane à l’intérieur même de l’abbaye qui est alors dirigée par Julie Barreau de Girac, la sœur de l’évêque, une femme très cultivée. En effet la vente du mobilier de la Maison de Saint-Georges du 29 mai au 18 juin 1792 fait mention de plusieurs instruments : un clavecin, " une mauvaise basse" et un violon. Un ouvrage marqué aux armoiries de l’abbaye Saint-Georges et conservé à la Bibliothèque de Rennes Métropole permet même de se faire une idée de la qualité de la musique jouée dans ce couvent : Il s’agit des Pièces de clavecin composées par Couperin (1713).
 On peut donc penser que fut exécutée au sein de cette abbaye, peut-être dans les appartements privés de l’abbesse, de la musique vocale et instrumentale dans le goût de l’époque. L’abbaye peut, en quelque sorte, être considérée comme un lieu de concert.

Les deux femmes déclarent désirer rester dans leur communauté, comme les autres religieuses d’ailleurs.

• 15 octobre 1834, Rennes : Deux menuisiers viennent à la mairie déclarer le décès, moins de deux heures plus tôt, de Mme Angélique Marie Henriette PICOT de PECCADEUC, âgée de 73 ans et huit mois. Ils sont munis des pièces qui attestent de l'identité de la défunte puisque son lieu de naissance, les noms et titres de ses parents sont précisément donnés. Ils savent qu'elle était "religieuse bénédictine de l’ancienne abbaye de St-Georges de Rennes", et que jusqu'à son décès elle était "religieuse hospitalière de la communauté de l’Hôtel-Dieu de St-Yves de Rennes".
C'est au sein de la dite communauté de l’hôtel-Dieu de St-Yves qu'elle s'est éteinte.

Mise à jour : 8 avril 2020

Sources
F-Ad35/ 1Q 880 ; F-Ad44/ BMS Plessé, St-Pierre ; F-Am Rennes/ NMD Rennes

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