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SAMATAN, Jean-Baptiste (ca 1742-1818)
Date(s) : 1742 ca / 1818-12-12
L'organiste Jean-Baptiste SAMATAN passa toute sa vie d'adulte à la pointe sud de l'actuel département du Tarn-et-Garonne, c'est-à-dire à Verdun-sur-Garonne, un port alors important situé à une quarantaine de km au nord de Toulouse. Mais il était né dans la montagne pyrénéenne, en aval de Saint-Gaudens. Comment le jeune musicien avait-il été engagé, certes sans quitter la vallée de la Garonne, mais à plus de cent km vers le nord ? Toujours est-il que ce fut dans ce pays de plaine qu'il trouva un orgue à sa mesure, tout au moins jusqu'à ce que l'église paroissiale où il exerçait fût transformée en temple de l'Être suprême.
• 1742 environ, Saint-Martory [Haute-Garonne] : Jean-Baptiste SAMATAN, d'après son acte de décès, est né autour de 1742 et dans la petite ville de Saint-Martory qui est située dans la haute vallée de la Garonne, à vingt km en aval de Saint-Gaudens. Mais son baptême n'a pas été retrouvé dans le registre paroissial, ce qui peut s'expliquer par l'utilisation du nom de ce saint dans la dénomination de nombreux lieux distants de plusieurs kilomètres. Néanmoins, les actes de ses deux mariages successifs apportent quelques éléments sur ses père et mère. Il est le fils de François (ou François-Xavier) Samatan qui exerçait le métier d'imprimeur, et sa mère se nommait Jeanne Milon, ou Dilon.
Quelle formation a-t-il reçue et en quel lieu? Est-ce à l'abbaye cistercienne de Bonnefont qui est voisine de Saint-Martory? En 1794, SAMATAN expliquera dans une requête qu'il exerçait cet art depuis son enfance. Nous ne savons rien d'autre.
• 1768, Verdun-sur-Garonne [Tarn-et-Garonne] : Il est engagé comme organiste à l'église paroissiale Saint-Michel de cette ville. Il est payé "par les revenus annuels de la fabrique", expliquera-t-il en 1794. Mais nous ignorons le montant de ses émoluments. Sans doute est-il le premier musicien à toucher l'orgue que Jean-François LÉPINE, le grand facteur toulousain, vient de reconstruire sur les conseils de dom BEDOS de CELLES.
• 20 février 1770, Verdun-sur-Garonne : Dans l'église dont il est l'organiste, Jean-Baptiste SAMATAN épouse Magdelaine Raynal, une habitante de la ville. Raymond Raynal, son père, était, de son vivant, capitaine des dragons au régiment de Belabre. Et sa mère Anne de Saunhac, dont le père était écuyer, avait vécu à Moissac où son frère était alors chanoine de la collégiale Saint-Pierre. Magdeleine était la benjamine de leurs quatre enfants. Du côté du marié, aucun témoin ne semble représenter ses père et mère.
• 25 mai 1771 : Jean-Baptiste et Magdelaine ont un fils qu'ils prénomment Jean-Pierre-Marie. Le lendemain, deux proches parents du côté maternel, Marie de Raynal et l'oncle Jean-Pierre qui est maçon, deviennent ses parrain et marraine.
• 7 décembre 1781 : L'organiste et son épouse ont pour filleule, à l'église Saint-Michel, Magdelaine-Jeanne-Françoise, la fille du bourgeois Jean Rouaix et de Marguerite Maseurat.
• 20 juin 1785 : Jean-Baptiste SAMATAN devient veuf. Magdelaine est inhumée au cimetière paroissial, âgée d'environ 50 ans". En fait, elle était née le 19 novembre 1731, ce qui lui donnait une dizaine d'années de plus que son mari. Les deux témoins sont un diacre et un des prêtres consorcistes de Saint-Michel.
• 2 mai 1787, Sérignac [Tarn-et-Garonne] : SAMATAN épouse en seconde noce, Françoise Salvat. La cérémonie se déroule en Lomagne, à 25 km vers l'ouest, dans le petit village de Sérignac.L'église vient d'être reconstruite et deux chantres, parmi lesquels le sieur abbé DORSET, embellissent les offices. Les parents de la mariée, Françoise Lafage et Pierre Salvat qui est qualifié de bourgeois sur l'acte de mariage de sa fille, sont déjà décédés. Les témoins du marié ont fait le déplacement depuis Verdun-sur-Garonne et représentent une sociabilité bourgeoise. Ce sont deux titulaires d'offices financiers : un receveur des domaines et un avocat et procureur du Pays Rivière-Verdun qui a son siège à Verdun. Un docteur en médecine et un noble nommé Laffite de Pellepoc sont également présents.
• 1790 : SAMATAN continue à exercer son art à l'église Saint-Michel. Il ne fait donc pas partie des organistes qui perdent leur emploi avec la fermeture des chapitres de collégiales et de cathédrales.
• 29 mai 1794 : Il adresse une requête aux autorités du district car sa situation matérielle s'est détériorée. En effet, l'église Saint-Michel a été fermée au culte catholique, ce qui prive l'organiste de son revenu. Comme elle est transformée en temple à l'Être suprême, il sollicite l'autorisation de toucher l'orgue pour les services décadaires, moyennant uns salaire annuel de 600 livres. Il est soutenu dans cette démarche, à la fois par la Société populaire et par le Conseil général de la commune. Mais a-t-il obtenu satisfaction?
• 12 décembre 1818 : Jean-Baptiste SAMATAN meurt à l'âge de 76 ans dans sa maison de la rue de La Ville. Il est toujours qualifié d'organiste. Ce sont ses deux jeunes voisins, l'un menuisier et l'autre cordonnier, qui ont fait la déclaration devant l'officier de l'état civil, lequel a inséré un élément surprenant : le défunt serait né "de parents inconnus". Il laisse une veuve. En revanche, nous ignorons ce qu'il est advenu de Jean-Pierre-Marc, le fils né de son premier mariage.
Mise à jour du 14 décembre 2021