THIERRY, Hyacinthe Simon (1700-1762 av.)

Si Hyacinthe Simon THIERRY est connu comme organiste du chapitre Saint-Germain de La Châtre [Indre] entre 1720 et 1762, il fait partie d'une famille d'organistes originaire de Montargis [Loiret] : le père, Laurent y tient la tribune de Sainte-Marie-Madeleine. Ses fils Laurent François Louis et Charles Dominique THIERY exerceront respectivement à Lorris [Loiret] et à Gien [Loiret]. Les THIERRY illustrent la vie des organistes de bourgades de second rang ainsi que leurs stratégies voire leurs pluriactivités comme dans le cas Hyacinte Simon qui est aussi perruquier.

• 16 mars 1700, Montargis [Loiret] : Hyacinthe Simon THIERY, fils de Laurent, organiste de la paroisse Sainte-Madeleine et de Jeanne Coutelier y est baptisé le lendemain de sa naissance. Son parrain est un étudiant en droit, Simon Le Brun, la marraine, une Coustelier, "fille du sieur Coutellier".

• [1707-1717], Montargis : Compte tenu de la stabilité de la position paternelle, il est vraisemblable que le jeune Hyacinthe ait été formé à l'église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine de Montargis où il bénéficie d'un enseignement musical par imprégnation avec son père.

• 9 janvier 1717, Montargis : Lorsque Laurent THIERRY est inhumé dans le cimetière de la paroisse, il est dit "organiste de cette église, âgé d'environ 53 ans".

• 16 août 1720-1762, La Châtre [Indre] : Hyacinte THIERY est reçu organiste au chapitre Saint-Germain où il s'est présenté en jouant à plusieurs reprises afin de faire connaître à la compagnie "ce qu'il sait faire". Il signe un bail de neuf ans à 150 livres par an, plus une semi-prébende. Sa charge prévoit qu'il s'occupera d'accorder les jeux d'anches, et qu'il réparera avec le sacristain les livres de chant. Il reste en fonction jusqu'à son décès en 1762.

• 24 février 1724, La Châtre [Indre] : "Honnête Hyacinthe THIERRY, organiste et perruquier en cette ville de La Châtre" se marie avec "honnête fille Françoise Petitpet", fille d'un huissier royal. Le marié est fils de Laurent THIERRY, "aussi organiste", et de son épouse, "honnête femme Jeanne Coutellier", de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine de Montargis, alors du diocèse de Sens.

• 27 mars 1724, La Châtre : Une procédure opposant chapitre et ville -dont la transaction est signée en 1724- éclaire la problématique d'une collégiale dont la nef est assignée à la paroisse. Le litige porte ici sur les orgues, propriété du chapitre, et la rémunération de l'organiste lors de la bénédiction du Saint-Sacrement côté paroissial, que les deux entités se renvoient. Il est finalement convenu que dans ce cas, la fabrique est redevable de la rémunération de l'organiste, soit 10 livres. De la même manière comprenons-nous qu'un "terrain" entre le chœur et l'autel paroissial contient trois tombes qui "demeureront réservées du côté des orgues pour la sépulture des officiers du bas chœur". La description permet de localiser l'orgue entre chœur et nef. Les anicroches entre ville et chapitre sont récurrentes à La Châtre, ne se limitant pas à ce procès. Elles animent la vie de la bourgade.

• 1725-1738, La Châtre : Au moins dix naissances se succèdent chez les THIERRY où la mortalité infantile est commune. Combien de ces enfants atteindront l'âge adulte comme Françoise Cécile qui se marie en 1789 à 63 ans ?... On retiendra de ces actes que Hyacinte Simon THIERRY est cité tantôt comme perruquier ou maître perruquier, tantôt comme organiste.

• 8 juillet 1762, La Châtre : Consécutivement au décès de Hyacinte THIERRY, l'organiste Pierre DANGÉ, natif de Graçay [Cher] fait acte de candidature auprès du chapitre Saint-Germain après avoir fait état de ses capacités. L'acte de décès de Hyacinte THIERRY n'a pu être documenté suggérant qu'il existe un registre des sépultures propre à Saint-Germain et qu'il a été inhumé dans l'une des trois tombes réservées à la sépulture des officiers du bas chœur, ce qui reste à vérifier.

Mise à jour : 9 janvier 2023