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BERTEAU, Joseph Firmin (1734-1803 ap.)
État civil
NOM : BERTEAU     Prénom(s) : Joseph Firmin     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BERDEAU
Date(s) : 1734-11-17  / 1803-3-1 ap.
Notes biographiques

Firmin Joseph BERTEAU est un symphoniste prometteur de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin] lorsqu'en 1769, un incident mystérieux le pousse à démissionner et à s'engager comme maître de musique d'un régiment. De retour dans la capitale d'Alsace au bout de quelques années, il ne peut reprendre sa place et subsiste grâce aux concerts municipaux et, sans doute, au théâtre. Il ne retrouve un pupitre à la cathédrale qu'en 1792, juste avant la suppression de l'orchestre. Par la suite, il fait partie de la formation chargée d'animer les décadis et les fêtes républicaines au Temple de l'Être suprême (ex-cathédrale). Il passe les dernières années de sa vie à Paris, peut-être pour être plus près de son fils, élève au Conservatoire.

• 17 novembre 1734 : Firmin Joseph BERTEAU naît à Strasbourg [Bas-Rhin]. Il est le fils de Jacques Joseph BERTEAU, musicien, et de son épouse Jeanne Joseph Baillon. Il se fait baptiser le lendemain à Saint-Pierre-le-Jeune.

• 9 juin 1760, Strasbourg : Le salaire de Joseph BERTEAU, symphoniste à la cathédrale Notre-Dame, passe de 20 à 60 florins (120 livres) à partir du premier du prochain mois.

• 1764-1767, Strasbourg : Joseph BERTEAU est vénérable de la loge de l'Amitié. Le grade de grand inspecteur-grand élu lui est même décerné par Jean-­Baptiste du Barailh, un des dirigeants parisiens de l'ordre. Cependant, en 1767, il est rayé des registres de sa loge "pour inconduite civile et maçonnique".

• 27 septembre 1765, Strasbourg : Le salaire de Joseph BERTEAU, musicien de la cathédrale, est augmenté de 40 livres à partir d'octobre.

• Septembre 1769, Strasbourg : Son nom est rayé de la liste des musiciens de la cathédrale. Il touchait, à cette date, 80 florins (160 livres) par an. En mars 1792, il déclare avoir perdu sa place "par une apsence qu'il a fait de plusieurs année[s]".

• 30 octobre 1770, Dole [Jura] : Firmin Joseph BERTEAU, bourgeois de Strasbourg, épouse, à 36 ans, Anne Hyacinthe Quanet, 20 ans, fille de Pierre Quanet, bourgeois de Dole, et de Marie Madeleine Potard. Il devient, peu de temps après, maître de musique du régiment de Royal-Allemand cavalerie.

• 1771-1773, Landau in der Pfalz [Rhénanie-Palatinat] : Il réside en cette ville de garnison française avec son régiment. Il engendre deux filles, Jeanne Josèphe le 23 mai 1771, et Salomé Sophie Madeleine le 14 septembre 1773.

• 25 juin 1776, Haguenau [Bas-Rhin] : Salomé Frédérique Berteau, fille de Firmin Joseph BERTEAU, maître de musique du régiment Royal-Allemand, et d'Anne Hyacinthe Quanet, demeurant en la paroisse Saint-Georges depuis "quelque temps", meurt à l'âge de 5 mois environ.

• 11 mars 1779, Strasbourg : Marie Gaspard Gabriel BERTEAU, fils de Firmin Joseph BERTEAU, musicien, et d'Anne Hyacinthe Quanet, né le 9, est baptisé à Saint-Pierre-le-Vieux. BERTEAU ne sert plus l'Église à cette époque, peut-être à cause de l'"inconduite" dont il s'est rendu coupable une dizaine d'années plus tôt. Il fait très probablement partie des artistes employés au Théâtre français.

• 1782, Strasbourg : M. BERTEAU, violoncelle, rue de la Nuée bleue, fait partie des musiciens pensionnés par la ville d'après l'Almanach d'Alsace pour l'année 1783.
• 18 avril 1782, Strasbourg : Françoise Geneviève Constance, née le 16, fille de Joseph BERTEAU, musicien pensionnaire de la ville, et d'Anne Hyacinthe Quanet, est baptisée à Saint-Pierre-le-Jeune. Elle a pour parrain Frédéric d'Andlau, fils de Frédéric d'Andlau, préfet du régiment d'infanterie de Humbourg ; et pour marraine Françoise d'Andlau, épouse du parrain ; tous deux sont représentés par Louis WOLFF, musicien, et la demoiselle Christine Geneviève Lex.

• 25 février 1787, Strasbourg : Catherine Gabrielle Frédérique Charlotte, fille de Firmin Joseph BERTEAU, bourgeois et musicien, et d'Anne Hyacinthe Quanet, reçoit le baptême à Saint-Pierre-le-Jeune. Le parrain est Frédéric Eberhard, baron de Dürckheim, officier au régiment d'infanterie de Nassau ; la marraine Françoise Charlotte, baronne de Landsperg, née de Bock ; indisponibles, ils sont remplacés par Gabriel BERTEAU, frère de la baptisée, et Catherine Bartisch, de Strasbourg.

• 1789, Strasbourg : Joseph BERTEAU, musicien, de la tribu de la Lanterne, habite une maison dont il est propriétaire au n° 24, rue de la Nuée bleue. Il a un locataire, le sieur Garnier, comédien.

• 1791, Strasbourg : Toujours pensionné par la ville, BERTEAU, violoncelle, réside à la même adresse.

• Mars 1792, Strasbourg : BERTEAU rédige une requête destinée aux membres du District. Sachant qu'une place de musicien était vacante, BERTEAU, aussi à l'aise au violoncelle qu'au violon, a sollicité le directeur de la musique, Ignace PLEYEL. Celui-ci a promis de lui accorder la place du jeune BUSCH si celui-ci ne regagnait pas Strasbourg avant Pâques. Ensuite, il s'est tourné vers BARTISCH, homme de confiance de PLEYEL parti pour Londres, qui lui a dit n'être pas au courant de cet arrangement. BERTEAU se plaint de l'injustice dont il est victime, rappelant que, depuis le sac de l'hôtel de ville (19 juillet 1789), il n'a jamais manqué le service de la Garde nationale, qu'il est ancien bourgeois et musicien pensionnaire de la ville, qu'il a pris sa patente et a payé son don patriotique. Les temps sont durs pour les artistes comme lui, qui plus est père de quatre enfants, "ayant fait un sacrifice de cinq louis d'or par mois en metant aure de chez mois une sociétée que l'on a taxez d'amis du Roy".
• 28 mars 1792, Strasbourg : Les préposés laïcs de la paroisse épiscopale, après avoir examiné la demande de BERTEAU, estiment que la place du sieur LAUSENMEYER étant devenue vacante à la suite de son "évasion", les corps administratifs pourront disposer de cette place en faveur du requérant, qui remplira bien la partie du précédent pour la contrebasse.
• [mars ou avril 1792, Strasbourg] : Une note postérieure anonyme destinée au corps municipal préconise, conformément aux recommandations de DUPONT, de donner à BERTEAU, décrit comme "un vieux serviteur et d'un talent distingué", la place de BUSCH fils, le service de la première contrebasse étant repris par WOLFF sans augmentation de salaire.
• Mai 1792, Strasbourg : BERTEAU a bien été reçu en la place de second violon à la cathédrale, en troisième position derrière POPP et MUHR et devant JUSTITIUS, avec un salaire mensuel de 8 livres 6 sols 8 deniers, soit 100 livres par an.

• 18 février 1793, Strasbourg : Les citoyens DEISSELBACHREISSBARTISCHPOPPWOLFFWILLIG, Fidel BUSCH, Laurent CHAPPUYOTTRAUCHGuillaume BUSCHDORN et BERTEAU, tous musiciens français, demandent à la chambre des finances de la commune de leur rembourser la somme de 10 000 livres qu'ils ont placée à la ci-devant Tour aux Pfennigs, en les dispensant de l'avertissement préalable de trois mois. Le corps municipal arrête qu'il n'y a pas lieu de délibérer, sauf aux pétitionnaires à se mettre en règle.
• 23 novembre 1793, Strasbourg : Considérée comme suspecte, l'épouse de BERTEAU est condamnée par le Comité de sûreté générale et de surveillance du Bas-Rhin à la déportation à 20 lieues de la ville, avec une vingtaine d'autres personnes.

• 20 janvier 1794, Strasbourg : Le citoyen BERTEAU, musicien, demande l'autorisation de faire revenir sa femme, les circonstances "n'étant plus si critiques", cette séparation le réduisant par ailleurs "à une situation vraiment désespérante". Le corps municipal invite le commandant de la place à permettre son retour.
• 5 février 1794, Strasbourg : L'acte de décès de Charles HAUTEMER, musicien, mort le 4 à l'âge de 84 ans, est signé par Firmin Joseph BERTEAU, musicien, 60 ans.
• 4 avril 1790, Strasbourg : La municipalité doit 84 livres à BERTEAU, basse au Temple de l'Être suprême, pour 14 décadis de présence, ce qui signifie qu'il était déjà actif en décembre 1793.
• 7 septembre 1794, Strasbourg : Le citoyen BERTEAU, musicien attaché au Temple de l'Être suprême et à la Comédie, demande un congé d'un mois pour aller à Paris vaquer à ses affaires, qui exigent sa présence. Il promet de se faire remplacer pour le service du Temple et du spectacle par son fils Gabriel BERTEAU. Le corps municipal lui donne son autorisation.
• 14 novembre 1794, Strasbourg : CHAPPUYDUMONCHAU, BERTEAU, BARTISCH, CLADÉ et LAFORGUE, artistes musiciens, obtiennent la permission de donner des bals et des concerts en la salle du Miroir.
• 22 novembre 1794, Strasbourg : Le corps municipal délibère au sujet d'une pétition des citoyens PLEYELCHAPPUYBARTISCHDUMONCHAU, LAFORGUE, CLADÉ et BERTEAU, artistes, "renfermant plusieurs propositions propres à encourager et développer les talents". Il arrête que la fonction de directeur du spectacle sera retirée à Démery à la fin de l'année dramatique pour être confiée aux pétitionnaires comme membres du comité, "concurremment avec tous les autres artistes dont les talens & la moralité seraient reconnus par la commission municipale". Le comité devra moraliser le spectacle, empêcher toute forme d'interruption et préparer un plan d'organisation intérieure. Il formera provisoirement un "noyau de lycée" pour la musique vocale et instrumentale et pour la déclamation ouvert aux jeunes citoyens en payant 20 livres par mois s'ils ont les moyens de subsister, gratuit pour les indigents. Les artistes concourront gratuitement et avec exactitude chacun dans son genre à la musique du Temple de l'Être suprême et à l'embellissement des fêtes nationales, à dater de la fin de l'année dramatique.
• 14 décembre 1794, Strasbourg : Le corps municipal écrit à CHAPPUYDUMONCHAU, BERTEAU, BARTISCHCLADÉ et LAFORGUE, artistes musiciens ayant obtenu permission "de donner des concerts & bals au cidevant poële du miroir", pour les blamer d'avoir refusé de s'associer avec d'autres artistes musiciens "qui se sont distingués par leurs talens". Un arrêté du 29 décembre suivant les y contraint.

• 2 janvier 1795, Strasbourg : BERTEAU est toujours basse au Temple de l'Être suprême. 
• 18 mars 1795, Strasbourg : Le salaire de BERTEAU père est fixé à 300 livres par an. 
• 19 juin 1795, Strasbourg : L'orchestre est supprimé à la suite de la réouverture de la cathédrale aux catholiques.
• 3 juillet 1795, Strasbourg : Comme ses camarades musiciens et chanteurs, il reçoit une prime d'un montant d'un demi-quartier qui s'ajoute à son salaire trimestriel, dans son cas une somme de 112 livres 10 sols au lieu de 75 livres.

Il s'installe ensuite à Paris, où l'inventaire après décès de sa femme est dressé le 10 ventôse an XI (1er mars 1803).

Mise à jour : 1er mars 2021

Sources
A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; Almanach du département du Bas-Rhin pour l’année bissextile 1792 ; Almanach d’Alsace pour l’année 1783 ; F-Ad39/ ACNUM/5/103 ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Pierre-le-Jeune ; F-Ad67/ B Strasbourg / St-Pierre-le-Vieux ; F-Ad67/ G 3192 ; F-Ad67/ G 3447 ; F-Ad67/ G 3453 ; F-Ad67/ NMD Strasbourg ; F-Ad67/ S Haguenau / St-Georges ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 141 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 142 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 144 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 145 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ 320 MW 2 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-BnF/ Fichier Bossu 26 ; F-Filae/ Fonds Andriveau ; F-Strasbourg méd/ A 59724 ; Généanet ; P.-Y. Beaurepaire, L’espace des francs-maçons..., 2007 ; Recueil de pièces authentiques servant à l’histoire de la Révolution à Strasbourg

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