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GOSSET, Nicolas (1716-1793)
État civil
NOM : GOSSET     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Date(s) : 1716-7-15  / 1793-2-20
Notes biographiques

La carrière du facteur d'instruments et luthier rémois, Nicolas GOSSET, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, est encore mal connue. Sa mémoire demeure aujourd'hui en raison de certaines de ses inventions et des œuvres qu'il a réalisées (violon, clavecin...) qui ont été conservées.

• 15 juillet 1716, Reims [Marne] : Nicolas GOSSET, fils de Claude Nicolas, maître tonnelier et Élisabeth Carlet, vient au monde et il est baptisé le même jour paroisse Saint-Pierre. 

• 20 juin 1729, Reims : Il signe aux côtés de son père, marchand tonnelier vinaigrier et "archer de la garde de Mr le lieutenant" au bas de l'acte de sépulture, paroisse Saint-Pierre, de sa mère, âgée de 47 ans. Son père s'éteindra en mai 1743 et sera inhumé dans la même paroisse.

• [1760] : GOSSET fabrique un violon qui a été mis en vente récemment. "Ce violon français antique, avec ses caractéristiques de jeu extrêmement confortables et sa sonorité rayonnante et mature, répond aux exigences des musiciens professionnels à orientation soliste [...]. Peint vers 1760 à Reims, il appartient à l'œuvre peu documentée de Nicolas Gosset, qui - dans l'esprit de son temps - a poursuivi sans relâche les innovations dans les différentes branches de la facture instrumentale. Le violon proposé ici démontre que le savoir-faire de Nicolas Gosset était du plus haut niveau. Ses caractéristiques les plus frappantes sont l'élaboration fine et très précise de tous les détails, une compréhension approfondie du jeu des épaisseurs de bois et des courbes de voûte qui sous-tendent son poids extraordinairement léger, et le charisme artistique de l'ensemble de l'œuvre. Le parchemin est une sculpture expressive, magnifiquement travaillée, qui révèle au premier coup d'œil le rang de ce chef-d'œuvre de l'art de la lutherie" lit-on sur le site de vente [Corilon.com]

En 1912, Albert Jacquot, maître luthier, auteur d'un ouvrage sur la lutherine lorraine et Française écrivait à propos de GOSSET  que "sa lutherie, de forme élégante et d'un beau patron, est faite de bois sec et choisi ; le vernis est jaune brun. Son étiquette gravée, sauf la date, est sans encadrement, et représente un trophée composé d'instruments et de cahiers de musique, le tout traversé d'une banderole portant ces mots : « Gosset fecit Reims ».

• 1769, Paris : L'Académie royale des sciences fait part d'une  nouvelle Division du manche des instrumens à cordes proposée par M.Gosset, facteur d’instrumens, à Reims ; on sait que plusieurs instrumens, tels que la viole & toutes ses parties, le quinto, la guitare, le mendole, la mendoline & souvent la contre-basse de violon, ont leur manche entouré de cordes qu’on nomme touches, & qui servoient , à ce qu »on croyoit, à partager les cordes en demi-tons lorsqu’on appuyoit le doigt sur elles, mais on n’avoit pas pensé que ces touches faisoient tous les demi-tons egaux sur toutes les cordes, tandis qu’il y en a de majeurs & de mineurs, & que cet inconvénient introduisoit nécessairement du faux dans l’instrumet ; le sieur Gosset s’en aperçut en remontant une guitare, & ayant consulté M.Turpin, organiste de Reims, celui-ci lui en eût bientôt fait voir la raison & ils y remedièrent en substituant aux touches des espèces de fillets bas, collés sur le manche, plus haut pou plus bas sous chaque corde, selon que le demi-ton sera majeur ou mineur, ce que ne peuvent faire les touches qui coupent toutes les cordes à la même hauteur ; cette manière de diviser les manches des instrumens à cordes, a paru préférable à celle qui étoit en usage, & digne de l’attention du public musicien ». Le 4 novembre 1780, les deux hommes firent paraître une réclame détaillée de leur système dans le Vlaemschen indicateur olte-aen-weyser der Wetenschappen en Viye-Konsten.

• 1770 : Il réalise un clavecin en bois peint qui se trouve aujourd'hui au château de Ferney et sur lequel joua madame Denis, la nièce de Voltaire. "Son couvercle est orné d’une scène pastorale : une bergère gardant son troupeau rencontre un oiseleur près d’une rivière. La table d’harmonie est peinte d’angelots et d’une frise de rubans et boutons de roses. »

• 28 juin 1773, Reims : Il fait publier dans le numéro 16 des Affiches, Annonces & avis divers de Reims et généralité de Champagne l'avis suivant, "Le Sr  Gosset, Luthier, demeurant dans les Ruelles, prie la Personne à qui il a prêté, il y a environ 2 ans, un volume du Théâtre de Pierre Corneille (Paris, Huart, 1738, in-12) d'avoir la bonté de le lui remettre.Il pense bien que ce livre n'a pu être retenu que parce que la personne a, sans doute, oublié de qui elle le tient".

• 19 août 1779, Reims : Le numéro 34 des mêmes Affiches mentionne l'avis suivant sur l'invention d'un clavecin perpendiculaire, Les Faveurs de Clavecins ont essayé plusieurs fois de faire des Clavecins perpendiculaires , mais la multiplicité des ressorts & la complication des mouvemens ayant rendu ces instrumens durs au toucher, les Maîtres de l'art les ont jusqu’ici désaprouvés , & il reliait à se convaincre de la possibilité du succès. Le Sieur Gosset, Luthier à Reims, déjà connu a l'Académie des Sciences, par une graduation géo-métrique adaptée aux manches des différens instrumens de Musique, vient d'exécuter un clavecin perpendiculaire à deux unissons & à grand ravallement, tous les gens de l'art qui l'ont touché & entendu, conviennent que cet instrument d'une nouvelle forme, réunit à la beauté des sons la plus grande douceur du toucher, & qu'il est peut être le seul qui est acquis en ce genre le premier degré de perfection. Ce Clavecin dont la construction est simple , fans ressorts ni machines, par consequent durable & solide, est fait en forme de Buffet. Sa hauteur totale est de 8 pieds 9 pouces , & sa plus grande largeur de quatre pieds. Cette invention perfectionnée est bien préferable aux Clavecins ordinaires dont la forme bisarre demandait un grand emplacement , tandis que celui-ci par fa décoration peut orner un sallon, un cabinet, ou toute autre pièce d'un appartement".

• 23 août 1785, Reims : Âgé de 70 ans, il épouse paroisse Saint-Étienne une veuve, Thérèse Sourdat, originaire de Touraine en présence, du côté de l'époux de Louis Jérôme Raussin, docteur en médecine, professeur de la faculté de médecine de l'Université et de Jacques TURPIN, organiste de l’Église métropolitaine Notre-Dame. Il signe "Gosset".

• Novembre 1790, Reims : Nicolas GOSSET, luthier, est mentionné dans la liste des citoyens "éligibles" aux fonctions d' "officiers" de la ville de Reims, à cause  des impositions qu'ils paient et de leur inscription sur le "registre civique".

• 20 février 1793, Reims : Toujours présenté comme luthier, il s'éteint à deux heures de relevée à son domicile de la rue des Fusilliers.

Mise à jour : 26 août 2022

Sources
Affiches, Annonces & avis divers de Reims et généralité de Champagne ; F-Ad51/ 2E 534/ 43 ; F-Ad51/ 2E 534/ 458 ; F-Ad51/ GG 178 ; F-Ad51/Ms 1712 bibliothèque Carnégie ; F-Am Reims/ GG 177 ; Histoire de l’Académie royale des sciences, 1769 ; Site Reims-Champagne-actu, 2008 ; berceauroyal.festesdethalie.org ; corilon.com.fr ; fortepiano-collection.net

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