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JUFFAULT, Mathurin, à Vitré (1696-1741)

JUFFAULT, Mathurin, à Vitré (1696-1741)

État civil
NOM : JUFFAULT     Prénom(s) : Mathurin     Sexe : M
Complément de nom : à Vitré
Autre(s) forme(s) du nom : JUSAUX
JUSSEAU
JUSSAUX
JUSSAUT
JUFFAUT
Date(s) : 1696-1-26   / 1741-3-6 
Notes biographiques

Mathurin JUFFAULT, ou JUFFAUX, JUFFAUT (ou encore JUSSAULT, voire JUSAUX…) porte un patronyme qui subit de très nombreuses variations orthographiques – la graphie "Juffault" étant celle de sa signature a été ici adoptée en autorité, mais la biographie ci-dessous suit les versions diverses rencontrées dans les documents.
Organiste à Vitré un demi-siècle avant la Révolution, Mathurin JUFFAULT avait antérieurement exercé à Angers où il avait probablement été formé à la musique.

• [25 ou 26] janvier 1696, Angers : Selon l'âge indiqué à son décès, Mathurin JUFFAULT serait né en ou vers 1697. Selon l'âge indiqué à son mariage, il serait né en ou vers 1695. Selon un acte très largement postérieur – le décès de sa fille Marie-Julienne en 1800 – sa naissance aurait eu lieu aux Ponts-de-Cé, en Anjou (la défunte de 1800 est alors dite "fille de feu Mathurin JUFFAULT, originaire du Pont de Cé près Angers, et de Marie Jeanne Claudine Deniau, originaire de la ci-devant paroisse de Trinité de la ditte commune d'Angers").
Après recherches, l'ambiguïté peut être écartée. Le petit Mathurin JUFFAULT est bien baptisé le 28 janvier 1696 à La Trinité d'Angers où il est né deux ou trois jours plus tôt, fils de François Juffault et de Marie Senas son épouse. Son parrain se nomme Mathurin Juffault et sait signer. L'allusion aux Ponts-de-Cé en 1800 fait en fait référence à la branche maternelle des Deniau, originaire des Ponts-de-Cé où ils sont bien représentés dans les registres paroissiaux.

• [1703-1713 environ] : Quelle formation à la musique Mathurin JUFFAULT a-t-il reçue ? Il pourrait avoir été enfant de chœur dans l'une des psallettes d'Angers, peut-être celle de Saint-Maurille où en 1721 l'un de ses oncles est organiste. Cela reste – en l'état actuel des recherches – une hypothèse.

• 2 octobre 1719, Angers : Mathurin JUFFAULT et Marie-Jeanne-Claude Deniau se marient à La Trinité d'Angers. Le marié est "marchand maître drapier drapant teinturier", fils de "Mathurin" [sic, en réalité son père se prénomme François] Juffault "aussi marchand serger", et de Marie Senas, qui sont tous les deux présents, ainsi que son frère François (deux signatures "F. Juffault" figurent en bas de l'acte). "Âgé de 24 ans", le jeune homme serait donc né vers 1695 – ce qui confirme le baptême de janvier 1696 comme pouvant être le sien. La mariée est fille de François Deniau et de Jeanne Le Guay. L'acte dit "tous de cette paroisse" [de La Trinité d'Angers], et les trois bans n'ont d'ailleurs été proclamés qu'à la Trinité.

• 4 août 1720, Angers : Mathurin JUFFAULT est toujours qualifié de "marchand drapier" lorsque son épouse Jeanne Deniau donne le jour à leur premier enfant, baptisé le jour même à La Trinité. Il s'agit d'un fils, prénommé Mathurin comme son père. On peut penser que ce garçon est le Mathurin JUFFAULT que l'on retrouve ultérieurement organiste à la collégiale de Champeaux, près de Vitré. Son parrain est François Juffault, "aïeul de l’enfant" et marchand drapier comme son fils. Le père de l'enfant et le grand-père parrain signent tous les deux, ainsi qu'un autre François Juffault. En revanche, la marraine Perrine-Denise Ragot, "femme de René Juffault aussi marchand drapier", ne sait pas signer. Il s'agit probablement d'une tante par alliance. La famille, on le voit, travaille dans le drap. Et pourtant...

• 3 décembre 1721, Angers : François Juffault [sans doute le père de Mathurin] est le parrain d'un neveu baptisé à La Trinité, "fils de François JUFFAULT organiste de St-Maurille de cette ville et de Marie Madeleine Catherine Viel ses père et mère". Si cet "oncle paternel" parrain du baptisé est bien le père de Mathurin, alors celui-ci est donc neveu d'un organiste. Cela suscite l'hypothèse qu'il ait pu être formé sous sa direction.

• 23 mai 1724, Angers : Toujours à la Trinité, est baptisé François-René, un autre fils de Mathurin JUFFAULT et de Jeanne Deniau. Pour la première fois dans les actes dont nous disposons, Mathurin JUFFAULT est dit "organiste", sans précision de l'église où il exerce. Quant au parrain de l'enfant, il s'agit de François JUFFAULT "aussi organiste, de cette paroisse", vraisemblablement l'oncle de Mathurin, donc grand-oncle de l'enfant. Peut-être ce fils né en 1724 est-il le François qui signe au décès du père en 1741 ? [voir ci-après au 6 mars 1741].

• [1729], Vitré [Ille-et-Vilaine] : Mathurin JUFFAULT devient organiste de l'église paroissiale Notre-Dame de Vitré. Il a sans doute succédé à Jean DAUMOUCHE mort au début de l'année 1729 (en l'état actuel des dépouillements, cela reste également une hypothèse). Les rôles de capitation qui nous le font connaître le disent simplement "organiste", sans jamais préciser son ou ses postes. Heureusement l'acte de baptême de sa fille Marie-Julienne le dit clairement organiste de Notre-Dame (voir ci-après au 13 septembre 1730). Et les comptes de la fabrique Notre-Dame, bien qu'ils aient tendance à ne pas citer nominalement les personnes rémunérées, livrent tout de même parfois son nom (voir ci-après en 1733-1734).

• 13 septembre 1730, Vitré : Le curé de Notre-Dame baptise Marie-Julienne, née le jour même. Il la dit "fille de h.h.[honnête ou honorable homme] Mathurin JUFFAUT, organiste de cette église, et de Delle Jeanne Deneau, son épouse". Le parrain de la nouvelle-née est "noble homme Pierre Ignace Le Faucheur", et sa marraine "Dame Marie Julienne Charil". Ces deux honorables personnages paraphent l'acte, bien entendu, ainsi que le père de l'enfant qui confirme sa qualité d'organiste à travers sa signature ("mathurin iuffault organiste").

• 28 octobre 1732, Vitré : Quand il baptise Marie-Jeanne Juffault, née la veille, le recteur de Notre-Dame ne mentionne pas la fonction du père, mais comme deux ans plus tôt, Mathurin JUFFAULT signe en précisant son identité professionnelle. Le parrain est "n.h. [noble homme] Jullien Bruneau" et la marraine "Delle Marie Buret".

• 1733-1734, Vitré : Les comptes de la fabrique paroissiale de Notre-Dame mentionnent une somme de 257 livres versée à l'organiste "JUFFAUT" "pour une année à l’échéance de la feste dieu", à laquelle s'ajoutent "20 sols pour réparations du livre de l’orgue". Les mêmes comptes indiquent que le facteur chargé de l'accord de l'instrument est le sieur BERTRAND dit Saint-Jean, qui reçoit pour cela 30 livres par an. Quant au souffleur, il se nomme Pinot et il est rémunéré 23 livres par an. Le 12 avril 1734 il a aussi reçu "9 sols pour plumets pour epouster lorgue".

• 1736-1740, Vitré : Le sieur "JUSAUX", organiste, habite rue Saint-Louis, proche de l'église paroissiale Notre-Dame. Il paye une capitation allant de 3 livres 8 sols à 4 livres selon les années. Il est marié. Il est mentionné dans la bibliographie relative au sujet comme organiste en 1737 à la collégiale de Champeaux, située à 8 km à l'ouest de Vitré par l'itinéraire pédestre le plus direct. Or, en cette même année 1737, il est capité à Vitré, et l'avait déjà été l'année précédente. L'organiste de Champeaux est un homonyme, très probablement le fils aîné du couple Jussault/Deniau.

• 6 mars 1741, Vitré : L'organiste Mathurin "JUFFAUX" décède à l'âge de 44 ans, sans doute au cours d'un épisode épidémique (on observe plusieurs décès rapprochés et les actes sont rédigés à la hâte, de manière minimale). Il est inhumé le lendemain. L'un des deux signataires de l'acte est "François Jussaut" [ou Juffaut]. Son lien avec le défunt n'est pas précisé.
Alors que l'organiste avait été capité à 5 livres pour 1741, sa veuve ne paye plus que 30 sols en 1742.

Ultérieurement, c'est Joseph-Marie BERTRAND qui est attesté à l'orgue de Notre-Dame, après un intermède effectué par un certain COLESSE (sans prénom précisé).

• • •

• 11 septembre 1753, Vitré : Sa fille Marie-Julienne Juffault, "âgée d'environ 23 ans", épouse Étienne Besnard, 28 ans. Elle est dite "fille de deffunt Mathurin JUSSEAULT et de Janne Deniau, présente soussignée". La mariée, sa sœur Marie, et leur mère, signent avec une relative aisance, tandis que le marié et sa parentèle déclarent ne pas savoir signer.
Devenue veuve, Marie-Julienne se remarie le 4 février 1772, avec Pierre-André Germerie, originaire de la paroisse de Charné, province du Maine.

• 17 octobre 1758, Vitré : Sa fille Marie-Jeanne Juffault, "âgée d'environ 26 ans", épouse Jean-Baptiste Doré, qui a le même âge et est comme la mariée originaire de Notre-Dame de Vitré. Il a auparavant "servi dans le régiment d'infanterie de Penthièvre en qualité de soldat en la compagnie de Duplessis" dont il a obtenu son "congé absolu", signé à Hennebont le 31 juillet 1756.

• 1er mai 1781, Vitré : Après quarante ans de veuvage, Jeanne-Claude Deniau, "veuve de Mathurin JUFFAULT" sans plus de précision, s'éteint à l'âge de 85 ans. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière de la paroisse Sainte-Croix en présence de ses gendres Pierre Germery [sic] et Jean Doré.

Mise à jour : 19 mars 2020

Sources
F-Ad35/ 2G 378-10 ; F-Ad35/ BMS Vitré, Notre-Dame ; F-Ad35/ BMS Vitré, St-Martin ; F-Ad35/ BMS Vitré, Ste-Croix ; F-Ad35/ C 3996 ; F-Ad35/ C 3997 ; F-Ad35/ C 3998 ; F-Ad35/ NMD Vitré ; F-Ad49/ BMS Angers, La Trinité

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