MARESSE, Louis François (1740-1798 ap.)

En 1790, Louis François MARESSE est organiste en la collégiale Saint-Montain de La Fère [Aisne], qui est également une église paroissiale. Non dénué d'ambition, MARESSE, qui a connu des musiciens de renom dans ses jeunes années, a tenté au moins à deux reprises de trouver un emploi ailleurs, sans succès. Il reste employé par la fabrique après la suppression du chapitre. Sa démarche pour obtenir une pension n'aboutit pas. Il passe les dernières années de sa vie à Paris.

• 9 juillet 1740, Noyon [Oise] : Louis François MARESSE naît du mariage de Jean Maresse, maître perruquier, et de Marie Dathy. Il est baptisé le lendemain en la paroisse Saint-Pierre.

A-t-il été formé à la maîtrise de la cathédrale de Noyon ? Il a pu y recevoir les leçons de l'abbé Jean-Baptiste GUILLEMINOT DUGUÉ, maître de musique du lieu avant 1756.

• 1761, Paris : Il réside dans la capitale, qualifié de maître organiste. C'est probablement à cette époque qu'il fait la connaissance de deux illustres collègues, Michel CORRETTE et Armand Louis COUPERIN. Il compose un Domine salvum fac regem.

• 21 avril 1763, La Fère [Aisne] : Thomas LECOMTE, organiste de l'église collégiale et paroissiale Saint-Montain, décède. Il est remplacé par Louis François MARESSE.

• 7 février 1764, La Fère : Louis François MARESSE, organiste de l'église collégiale et paroissiale Saint-Montain, 24 ans, épouse Marie-Madeleine Oudin, 22 ans, fille de Louis Oudin, maître cordonnier, et de Madeleine Bodson, en présence de Charles Maresse, son frère, et de François-Xavier LAMY, clerc de la paroisse, ami. Il signe "Maresse, organiste".

• 23 avril 1765, La Fère : Leur fille Marie Victoire Cécile Maresse est baptisée. 

• 14 avril 1767, La Fère : Leur fils Louis Montain Thomas MARESSE reçoit le baptême. Il deviendra maître de musique à Châteauroux [Indre].

• 12 juin 1768, La Fère : Leur fils Alexandre Marie Louis Henri MARESSE (qui lui aussi fera carrière dans la musique) est porté sur les fonts baptismaux par Henri Louis Moriat, prêtre, chanoine en l'église Saint-Louis et vicaire de la paroisse Saint-Montain, et par Hélène Alexandrine, comtesse de Bellot, abbesse de l'abbaye royale du Calvaire de La Fère, représentée par Marie Anne Gillet de Cressy, pensionnaire en ladite abbaye. MARESSE y joue-t-il de l'orgue ou enseigne-t-il aux religieuses et pensionnaires ?

• 1769, Beauvais [Oise] : Il participe à un concours pour la place d'organiste à la cathédrale Saint-Pierre. Annoncé par la presse dès mai, ce concours est remporté par un certain LEGRAND (juin), qui n'est finalement pas retenu puisque c'est Pierre Louis JACQUET qui obtient le poste et l'occupe à partir de juillet. MARESSE évoque ainsi cet événement : "J'ai été au concours… de Beauvais, dont nous avons paru [sic] à une quarantaine d'organistes ; j'ai eu le bonheur d'avoir le suffrage des experts… mais il s’est fait une cabale dans le Chapitre, dont ils ont receu un jeune Goë [LEGRAND ?], de Beauvais, qui n'avait point paru dans le concours. L'autre partie du Chapitre a mis opposition au reçu de Goë, m'ont fait revenir à Beauvais pour intenter un procès… C'est ce qui a été exécuté, mais comme j'ai vu que je serais dans le cas d'avoir de la disgrâce, j'ai été obligé de remercier le Chapitre".

• 27 juin 1771, La Fère : Son fils Jean Pierre Maresse est baptisé. Il a pour parrain Pierre BRANCHE, maître à danser.

• 1772, Dieppe [Seine-Maritime] : Il fait acte de candidature à un autre concours pour succéder à l'organiste de Saint-Jacques, GRÉBEAUVAL. Il donne des références prestigieuses: GUILLEMINOT DUGUÉ, maître de musique de Notre-Dame de Paris, COUPERIN et CORRETTE. Le concours est finalement annulé car l'oncle de la survivancière, Rose LE HOUX, s'insurge de l'éviction sans raison de celle-ci.

• 8 juillet 1774, La Fère : Louis François MARESSE, "organiste de cette Eglise", assiste à l'inhumation de Louis Ferdinand Lecoq, ouvrier dans la compagnie de Fanton, du corps royal d'artillerie en garnison en ville, fils d'un maître tonnelier de Saint-Quentin.

• 31 janvier 1780, La Fère : Son fils Pierre Louis Félix Maresse se fait baptiser. 

• 16 octobre 1787, La Fère : Louis François MARESSE, "organiste de cette paroisse", signe l'acte de mariage de Jean Louis Deszièpre, commis aux moulins à poudre de la ville, et de Marie Anne Françoise Pacquelet.

• 1790, La Fère : Louis François MARESSE est organiste de la collégiale et de la paroisse Saint-Montain. Dans une pétition rédigée début décembre, il demande une pension ou une gratification pour le dédommager de la perte de sa place d'organiste de la collégiale, invoquant son âge et ses états de service.

• 2 janvier 1791, La Fère : Marie Madeleine Oudin, décédée à l'âge de 47 ans, épouse de Louis François MARESSE, est inhumée.
• 6 août 1791, Chauny : Après examen de la pétition de MARESSE, le directoire du District note qu'il reste attaché à l'église paroissiale avec les mêmes appointements et que "la perte qu'il éprouve par la suppression du chapitre n'est que de trente livres par an". Il remarque aussi que "la ci-devant collégiale de St Montain devenue uniquement l'église paroissiale par l'effet de la constitution exige à peu près les mêmes services de la part de l'organiste qui est aux gages de la fabrique". Par conséquent, selon lui, "il n'y a lieu à délibérer" sur la pétition de MARESSE, "sauf à lui à se pourvoir par devant qui il appartiendra pour l'augmentation de ses gages s'il les croit insuffisans".
• 22 août 1791, Laon : Le directoire du Département entérine l'avis du District et rejette la réclamation de MARESSE.
• 6 décembre 1791, La Fère : Louis François MARESSE, "organiste de cette paroisse", veuf de Marie Madeleine Oudin, épouse en secondes noces Marie Thérèse Frois, veuve de Nicolas Auridan, employé dans les fermes du roi, en présence de Jean-Baptiste Cuvelette, marchand, Louis-Charles Clairesoyer, suisse de la paroisse, Pierre Homond, maître charpentier, et Claude Grocaux, marchand.

• 8 avril 1792, La Fère : Le sieur MARESSE, organiste de la paroisse du lieu, envoie à l'Assemblée nationale une pétition "relative à son traitement".

Louis François MARESSE s'établit ensuite avec sa famille à Paris, où plusieurs de ses enfants se marient.

• 1^er octobre 1798, Paris : Leur fille Charlotte Ursule Gabrielle se marie à la mairie du deuxième arrondissement avec un ferblantier, fils d'un maître de danse de Rouen. Il est toujours en vie et demeure rue Saint-Marc.

La date exacte de son décès n'est pas connue.

Mise à jour : 12 juillet 2022