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BELLEAU, Jacques (1736-1806)
État civil
NOM : BELLEAU     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BELLOT
BELOT
BELEAU

Date(s) : 1736-8-27  / 1806-6-30 
Notes biographiques

BELLEAU, vitrier, est désigné chantre de La Châtre [Indre] par l'arrêté du département qui lui attribue un mandat de 18 livres à valoir sur son traitement en mai 1791, puis à son décès, il est précisé qu'il était "pensionné ecclésiastique". La consultation des registres paroissiaux atteste de sa présence assidue, toujours comme vitrier, lors des évènements familiaux. Le chapitre, pour sa part, n'emploie que deux chantres, FRICHE et FOURNIER. Reste à s'interroger sur l'activité de BELLEAU qui est à resituer dans le contexte local. En effet, l'église Saint-Germain de La Châtre est commune entre le chapitre et la paroisse. L'érudit Claude Duguet l'évoque en ces termes : "L'église, à la fois collégiale et paroissiale, se composait de deux parties aussi distinctes administrativement que matériellement", suscitant des tensions récurrentes - la nef appartient aux habitants et le chœur, tout comme l'orgue, au chapitre. Quid du banc des chantres placé à la limite entre les deux ? La paroisse disposerait-elle d'un chantre ou sacristain-chantre ? Pour être attestée l'hypothèse nécessiterait l'existence de comptes de fabrique qui restent à documenter.
L'orthographe de BELLEAU variant selon les sources, la signature du musicien a été respectée.

• 27 août 1736, La Châtre [Indre] : Jacques BELLEAU, fils de Louis, huissier et de Catherine Chambord est baptisé paroisse Saint-Germain. Les parrain-marraine dont les professions sont omises déclarent ne savoir signer.

• 2 avril 1743, La Châtre : Jacques BELLEAU perd son père âgé de 35 ans, laissant à sa veuve la charge de la famille. Le jeune Jacques débute-t-il sa formation d'enfant de chœur dès ses sept ans comme le veut l'usage ? C'est possible puisque trois enfants de chœur font partie de l'effectif du chapitre qui reçoivent 9 livres par an (soit 3 par personne). On peut certifier qu'il a acquis l'écriture qu'il maîtrise ainsi que la pratique cantorale.

• 19 novembre 1748, La Châtre : Catherine Chambord, mère de Jacques BELLEAU, veuve de Louis, se remarie avec Pierre Vincent, vitrier. Jacques BELLEAU suivra les pas de son beau-père et pour son métier, vitrier, et pour ce qui concerne la vie paroissiale où leurs noms se succèdent dans les registres. Le nom de Pierre Vincent est rencontré fréquemment dans les actes de décès de la paroisse Saint-Germain.

• 8 février 1759, La Châtre : Jacques BELLEAU, fils de défunt Louis Belleau huissier et de Catherine Chambord, épouse Gabrielle Yvernault, mineure, orpheline de père et mère, originaire du village de Saint-Denis-de-Jouhet [Indre], à quelques kilomètres. Son frère Gabriel Yvernaud, marchand, est son tuteur, Jean Seguin son oncle agissant comme curateur. Parmi les témoins figure Pierre Vincent, le beau-père de Jacques, vitrier de métier. Jacques et Gabrielle n'auront pas d'enfant.

• 1762-1802, La Châtre : La consultation des registres paroissiaux atteste que Jacques BELLEAU, qui paraphe les actes de sa signature aussi sobre que déterminée, assiste à de nombreux mariages. Il est cité comme vitrier, marchand vitrier ou maître vitrier, au moins 38 fois sans qu'apparaisse une fonction paroissiale, une situation qui ne fait d'ailleurs pas exception, la fonction cantorale étant souvent implicite. BELLEAU exerce selon toute probabilité une double activité.

• 1776-1791, La Châtre : Gabrielle Yvernault, épouse Belleau, est désignée marraine à au moins deux reprises.

• Novembre 1780-1781, La Châtre : Jacques BELLEAU assiste aux inhumations. Les registres, après avoir indiqué, "en présence de Pierre Leroi et Pierre Vincent" (son beau-père), notent "en présence de Jacques BELLEAU et Pierre Leroi". Est-ce à dire que BELLEAU serait sacristain et chantre et qu'il prendrait la succession de son beau-père ?

• 29 novembre 1781, La Châtre : Pierre Vincent, maître vitrier et beau-père de Jacques BELLEAU, est inhumé dans le cimetière "en présence de Pierre Leroi et Jean Bonnin" qui semble lui succéder.

En 1790, le chapitre Saint-Germain dispose d'un effectif conforme à ses statuts : un  organiste semi-prébendé, Jean-Baptiste THOMIN, deux chantres Pierre FOURNIER et Pierre FRICHE, et trois enfants de chœur AMICHAULT, Pierre CHABENAT et Sylvain DAILLY.
La position de Jacques BELLEAU, pensionnaire ecclésiastique répertorié comme chantre par le département reste à clarifier : ne serait-il pas plutôt sacristain-chantre de la paroisse ?

• 30 mai 1791, La Châtre : "BELLEAU chantre" reçoit un mandat de 18 livres à valoir sur le traitement qui lui sera accordé par l'Assemblée nationale. D'autres échanges ont certainement eu lieu avec le directoire du district ou du département aboutissant au versement d'une pension, car à son décès BELLEAU est "pensionnaire ecclésiastique".

• 30 fructidor an V [16 septembre 1797], La Châtre : Le décès de Gabrielle Yvernault est déclaré le lendemain à l'agent municipal faisant fonction d'officier public par deux amies de la défunte qui indiquent qu'elle était la femme de Jacques BELLEAU vitrier, ainsi que son âge et son adresse, rue Saint-Jacques.

• 6 prairial an VI [25 mai 1798], La Châtre : Jacques BELLEAU, veuf de Gabrielle Yvernault, se remarie avec Marie Anne Aloncle. Ile est vitrier, veuf, elle est veuve de Pierre Lemoine, de Saint-Amand [Cher], domiciliée à La Châtre. Le couple est entouré d'amis propriétaires, dont Jean THOMIN, ex organiste du chapitre de Saint-Germain.

• 30 juin 1806, La Châtre : Jean Cluis, propriétaire, déclare le décès de son ami BELLEAU à la mairie de La Châtre. Il n'omet pas d'indiquer qu'il était vitrier et "pensionnaire ecclésiastique", époux de Marie Aloncle en secondes noces. Il demeurait rue de l'Égalité.

La biographie musicale repose sur deux informations factuelles : le département indemnise BELLEAU comme chantre en 1791 ; il est pensionnaire ecclésiastique à son décès en 1806. Les années 1792-1795 restent lacunaires. On aimerait trouver d'autres informations pour étayer ce parcours purement castrais.

Sources
F-Ad36/ 3 E 046/010 ; F-Ad36/ BMS La Châtre, St-Germain ; F-Ad36/ L 1208, L 1209 ; F-Ad36/ NMD La Châtre

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