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BENOIST, Claude (1701-1770)
État civil
NOM : BENOIST     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BENOÎT
BENOIST BEAUPRÉ
Date(s) : 1701-6-6  / 1770-3-16
Notes biographiques

Claude BENOIST est, pendant un quart de siècle, considéré comme l'une des plus grandes voix de basse-taille de la Musique du roi. Né à Andrésy, c'est également là qu'il est mort presque septuagénaire. On ignore tout de sa formation, qui aurait été tardive : il apparaît à Notre-Dame de Paris avant ses 25 ans et intègre peu après la Chapelle du roi.

• 6 juin 1701, Andrésy [Yvelines] : Claude BENOIST voit le jour. Il est le fils d’Élie Benoist de Beaupré, chef du Gobelet de feu Monsieur, frère de Louis XIV. Le baptême est célébré le lendemain.

• 9 septembre  1726, Paris : Il obtient un canonicat sous-diaconal de Saint-Denis-du-Pas; il doit être déjà clerc tonsuré [et chantre gagiste à Notre-Dame] et ce bénéfice l'engage dans une carrière ecclésiastique absolument nécessaire pour progresser dans la hiérarchie musicale interne à la cathédrale.

• 17 décembre 1729, Paris : "A Messieurs les venerables Doyen, chanoines et Chapitre de l'église de Paris, Claude Benoid [sic] Bénéficier de votre Eglise ose encore espérer, Messieurs, que vous voudrés bien ajouter a toutes les bontés qu'il a reçues de vous, celle de luy accorder encore trois mois pour se disposer a aller au seminaire, pendant lequel tems il fera ses efforts pour servir l'Eglise avec plus d'assiduité. Il vous supplie aussi de luy permettre de rester chés luy jusqu'a la Toussaint pour y finir ses affaires après quoy il se rendra, et fera en sorte par ses assiduités à l'Eglise, et ses attentions sur luy même, que vous ne le reconnoitrés pas, et qu'il ne se reconnnoitra pas luy même dans tout ce qui luy a été reproché. Ce qui l'engagera a continuer par reconnoissance et par Devoir ses prieres et ses voeux pour la prospérité de Messieurs" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Notre-Dame.

• 14 avril 1730, Paris : "Vu la requeste du sr Benoist chanoine sousdiacre de S.Denis du Pas en l'Eglise de Paris, par laquelle il demande une gratification au Chapitre", ce dernier, fort mécontent de lui, ordonne "qu'il ne luy en sera faite aucune et qu'attendu les promesses par luy faites plusieurs fois au chapitre et notamment celle contenue en sa requeste presentée le 17 octobre 1729 de se retirer au seminaire pour se disposer à recevoir l'ordre du soudiaconat, il sera tenu d'y satisfaire incessamment, faute de quoy, il sera procédé contre luy a la requeste de Mr le promoteur pour estre son  dit benefice declaré vacant, et y être pourvu par le chapitre conformément au statut du 9 Aoust 1638".
• 26 avril 1730, Paris : Il reçoit l'ordre du chapitre d'aller se préparer à recevoir le sous-diaconat au séminaire.
• 30 septembre 1730, Paris : "Claude Benoist Beaupré" se démet à la barre capitulaire ce jour de son canonicat de Saint-Denis-du-Pas, bénéfice sous-diaconal qu"il détenait depuis le 9 septembre 1726. Il est aussitôt nommé comme clerc de matines et on lui accorde un congé pour aller à la campagne.
• 17 novembre 1730, Paris : Il écrit à nouveau au chapitre "Messieurs, Benoist cydevant beneficier de votre Eglise ayant fait la demission de son benefice au mois de septembre dernier, il vous a plus le recevoir au nombre des gagistes en lui assignant la derniere place parmi eux. Cette disposition remet dans la necessité doccuper le dernier logement dans la communauté [des chantres] et comme il y a longtems qu'il vous rend les services qu'il a dessein de continuer, il vous supplie de luy conserver le rang qu"il a dans l'Eglise par ses services a l'effet seulement de l'option des logemens dans la communauté et du pas dans l'Eglise sans pretendre monter au benefice et qu'a conter du jour de sa reception au mois de septembre dernier, a Paris, le 17 9bre 1730, C.Benoist". Le chapitre accède à sa demande.

• 19 septembre 1731, Paris : Clerc de matines, il obtient un congé.

11 Mars 1732, Paris : "Ouïes les plaintes faites en chapitre par mr le Chantre et Mr le Promoteur contre aucuns des Bénéficiers et gagistes de l'Eglise, Messrs ont fait appeler les srs Fontaine, d'Enguillaucourt et Benoist pr comparoitre a la Barre du Chapitre, auxquels estant comparus, mr le Doyen a fait les monitions et injonctions necessaires, et pr maintenir le bon ordre et la décence de l'office divin, Mrs ont fait defense a tous beneficiers et habituez de l'Eglise de porter l'habit séculier et de paroitre en l'Eglise durant l'office et pendant le motet dans un autre habit que l'habit de chœur et ont prié Mr le Chantre d'avertir incessamment lesdits Beneficiers et habituez d'assister plus assidument aux offices et de s'y comporter avec la modestie convenable, qu'autrement il sera procédé contr'eux par le Chapitre, tant par la mulette de leurs distributions que par monitions canoniques et toutes poursuites de droit jusqu'a la privation de leurs Benefices" lit-on dans le registre capitulaire.
• 1er septembre 1732, Paris : Claude BENOÎT, clerc de matines prend son mois de congé sauf 5 jours autour de la fête de la Nativité de la Vierge et 5 jours autour de la fête de Saint Denis.

• 22 juin 1733, Paris : Le chapitre lit la requête présentée par Claude BENOÎT, clerc de matines qui demande à être agrégé pour toujours à cette Église, apparemment en profitant d'une démission que ferait de son bénéfice Pascal Lazare BRESSON. Les chanoines retoquent cette demande.
• 4 septembre 1733, Paris : "Présence accordée" lit-on dans le registre. Il est permis à Claude BENOÎT, clerc de matines, de prendre son mois de congé de part et d'autre de la fête de Saint-Denis.

• 6 septembre 1734, Paris : On lui accorde un congé d'un mois à l'exceptions des fêtes de la Nativité de la Vierge et de saint Denis.

• 16 avril 1735, Paris : Clerc de matines à la cathédrale Notre-Dame, Claude BENOÎT reçoit quinze jours de congé.
• 7 septembre 1735, Paris : Il obtient encore un mois de vacances.
• 10 septembre 1736, Paris : Clerc de matines, il obtient un mois de congé. Son nom ne figure plus dans le registre de 1737.
Son éducation musicale est tardive selon l’État actuel de 1771, qui précise qu’il a chanté plusieurs années à Notre-Dame de Paris où sa voix fut entendue par le maréchal de Noailles, qui le fit entrer à la Musique de la Chapelle du roi.

• 1738-1763, Versailles : Claude BENOIST est basse-taille à la Musique du roi. Il reçoit des leçons d’André Cardinal Destouches, alors surintendant de la Musique de la Chambre et parvient « après un long & penible travail, au plus haut degré de l’Art de chanter. Sa voix de basse-taille, tirant sur le concordant, étoit une des plus belles que l’on aie entendu en ce genre, & d’un volume prodigieux. Il étoit doué de la cadence la plus brillante & la plus facile. L’expression de son chant étoit admirable, sur-tout dans le grand pathétique. Personne ne sçut aussi bien que lui, rendre les paroles sacrées. Il fit longtemps dans son Art les délices de la Cour. Il chantoit aussi au Concert Spirituel à Paris, où le public, ravi de sa grande & noble maniere de chanter se plaisoit à lui accorder le surnom de Prophete David. Son fils, voix de basse-taille aussi, qu’il avoit enseigné lui-même avec le plus grand soin, commençoit très-bien à l’imiter ; mais la mort l’enleva à la fleur de son âge, au grand regret de son pere & de tout le Corps de Musique. On reconnoît encore l’excellence du talent du sieur Benoît, dans les Elèves qu’il a faits à la Musique du Roi. Enfin, cet admirable Chanteur demanda & obtint sa vétérence en 1763, & se retira à S. Germain-en-Laye, & de-là à sa maison de campagne, à Andresi, où il mourut des suites d’une maladie très-douloureuse, le 16 mars 1770 » (État actuel, 1771, p. 4-5).
• 13 novembre 1744, Versailles : En l’église Notre-Dame est baptisée, en l’absence de son père, Marie Henriette, fille de Claude BENOIST et de Marie Angélique Henriette Remy. Le parrain, palefrenier à la Grande Écurie, et la marraine, fille d’un charretier, ne savent pas signer. Le 11 août 1762, elle épouse Georges DESMOULINS DECHARMES, avec qui elle a signé un contrat devant notaire le 28 juillet.
• 17 juin 1758, Versailles : Claude Timothée, le fameux fils également chanteur [une ordonnance de décharge du 19 septembre 1759 évoque ce décès du « S. Benoist fils » en le datant du 13 juin 1758 (AN, O/1/103, fol. 498-499)], meurt à l’âge de 21 ans. Il est inhumé le lendemain après une cérémonie à Notre-Dame, à laquelle assistent Jean Paul SIONEST, Ignace François MARLIERAlexandre Julien DUGUÉ et Jean de CAZES.

• 16 mars 1770, Andrésy : Claude BENOIST, officier du roi et bourgeois d’Andrésy, s’éteint. Il est inhumé le lendemain dans la nef de l’église paroissiale, près des fonts baptismaux où il avait reçu son premier sacrement. Parmi les témoins se trouve son gendre et ancien collègue Georges DESMOULINS DECHARMES.

Mise à jour : 17 février 2024

Sources
Etat actuel de la Musique du roi, 1771 ; Etat de la France, 1749 ; F-Ad78/ 1080425 ; F-Ad78/ 1112501 ; F-Ad78/ 1112503 ; F-Ad78/ 1MIEC57 ; F-Ad78/ 1MIEC59 ; F-Ad78/ 3E 43/259 ; F-Ad78/ 3E 43/320 ; F-Ad78/ 3E 46/41 ; F-Ad78/ 3E43/263 ; F-Ad78/ 3E43/271 ; F-Ad78/ 3E43/272 ; F-Ad78/ 3E45/161 ; F-Ad78/ 3E45/171 ; F-Ad78/ 3E46/76 ; F-An/ LL/ 232 / 16 (1)  ; F-An/ LL/ 232 / 16 (2) ; F-An/ LL/ 232/ 13 ; F-An/ LL/ 232/ 15 (2) ; F-An/ LL/ 232/ 17 ; F-An/ MC/ET/CII/540 ; F-An/ O/1/673, n°510-519 ; F-An/ O/1/685/1 ; F-An/ O/1/842, n°48 ; F-An/ Z/1a/486 ; F-An/LL/ 232/ 14 (1) ; F-An/LL/ 232/ 14 (2) ; F-An/LL/ 232/ 15 (2) ; F-An/LL/ 232/ 17 ; Mercure de France, 1752 ; N. Dufourcq, La musique à la cour..., 1970 ; N. Dufourcq, La musique à la cour..., 1970  ; R. Machard, Les musiciens en France, 1971

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