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LUNET, Jean-Baptiste (1741-1786)
État civil
NOM : LUNET     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LUNEL
LUNELLE
Date(s) : 1741-4-19   / 1786-5-13 
Notes biographiques

Frère d'un musicien de la cathédrale de Dol-de-Bretagne, Jean-Baptiste LUNET occupe les fonctions de musicien serpent et basson à la cathédrale Notre-Dame de Paris entre 1764 et sa mort en 1786. À cette date, il est également chanoine-diacre de Saint-Jean-le-Rond, après avoir débuté vingt ans plus tôt une carrière bénéficiale au sein de l’Église de Paris. Il a marqué la pratique instrumentale du serpent par plusieurs innovations.

• 19 avril 1741, Chartres : Né sur la paroisse Saint-Aignan, et baptisé le même jour, Jean-Baptiste LUNET est un fils de Louis Lunet, boutonnier, et de Françoise Renaut. Il est le frère aîné de Louis-André, né huit ans et demi après lui et qui deviendra lui aussi musicien.

• [1748-1758 environ] : Jean-Baptiste LUNET a vraisemblablement été formé à la musique au sein d'une psallette, mais il ne semble pas que ce soit celle de la cathédrale Notre-Dame de sa ville natale.

• 24 octobre 1760, Saint-Malo [Ille-et-Vilaine] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Vincent reçoit un certain LUNEL (ou LUNET) comme serpent et "bachelier du chœur". Il s'agit très probablement de Jean-Baptiste, qui n'a alors pas encore vingt ans et est vraisemblablement à la recherche d'un poste qui lui convienne. Mais ce ne sera pas Saint-Malo : deux semaines plus tard, le chapitre prend acte du départ du sieur LUNEL et reçoit GRENARD à sa place.

• 24 février 1764, Paris : Jean-Baptiste LUNET est reçu comme musicien serpent parmi les clercs de matines de la cathédrale Notre-Dame. Originaire du diocèse de Chartres, il est toujours revêtu de l'état laïc. Comment pratique-t-il le serpent ? Le Concile de Trente avait réaffirmé la nécessité d'un chant à l'énonciation distincte, aussi théoriciens et praticiens se disputent sur la façon de jouer du serpent lorsqu'il accompagne les voix. La question se pose en particulier lorsque les chantres chantent deux brèves sur un même ton : le serpent doit-il jouer deux brèves aussi, ou une seule longue ? Jean-Baptiste LUNET, comme Etienne Jean AUBERT, avant lui “admettaient deux coups de langue, tu et lu ; tu pour détacher et lu pour couler” (Métoyen).

• 8 juin 1765, Paris : Jean-Baptiste LUNET reçoit la tonsure de l'évêque de Mâcon dans la chapelle du palais épiscopal. 

• 21 juin 1769, Paris : Jean-Baptiste LUNET, musicien serpent, succède à Pierre BAZIRE comme chapelain de Sainte-Catherine, bénéfice sous-diaconal.
• 5 juillet 1769, Paris : On l'autorise à se rendre au séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet afin d'y suivre les exercices spirituels préparatoires à l’obtention du sous-diaconat. 

• 9 septembre 1769, Paris : Il est cité en compagnie de Pierre BAZIRE à la barre du chapitre afin d'y être admonesté car tous deux sont sortis à plusieurs reprises du séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
• 11 septembre 1769, Paris : Il comparaît à la barre capitulaire où on lui rappelle ses devoirs, la nécessité d'avoir un comportement plus modeste et pieux et l'interdiction de sortir du séminaire sans cause légitime sous peine d'être sévèrement puni.

• 15 décembre 1769, Paris : Jean-Baptiste LUNET est ordonné sous-diacre en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet par l'évêque d'Avranches.

• 17 mars 1770, Paris : Jean-Baptiste LUNET succède à LEBAULT dans un canonicat sous-diaconal de Saint-Denis-du-Pas. 
• 31 mars 1770 : Il est ordonné sous-diacre en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet par Mgr de La Croix de Castries, évêque de Vabres
• 9 avril 1770 : Le chapitre lui octroie une gratification de 100 livres pour les neuf mois passés au séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet. 

• 17 août 1772, Paris : Jean-Baptiste LUNET obtient le canonicat diaconal de Saint-Jean-le-Rond dont s'est démis BLONDEAU.

• Jean-Baptiste MÉTOYEN mentionne dans sa méthode de serpent que LUNET a eu pour élève Joseph ROGAT.

• 15 février 1773, Paris : Le chapitre l'autorise à se rendre au séminaire afin d'y suivre les exercices spirituels préparatoires à la promotion au diaconat. Cela ne semble pas suivi d'effet immédiat.

• 1775, Paris : D'après l'Almanach musical, il est serpent et basson de Notre-Dame.

• 23 septembre 1775, Paris : Il est ordonné diacre en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet par l'évêque de Troyes.

• 1780 : Dans sa méthode de serpent Michel IMBERT cite "LUNET de Notre-Dame" pour "faire l'admiration dans le genre du serpent".

• 31 janvier 1781, Paris : Le chantre fustige son absence du chœur sans autorisation capitulaire depuis le 4 décembre précédent jusqu'au 21 janvier. Cité à la barre du chapitre, "Messieurs lui auroient interdit l'entrée du chœur jusqu'au quinze de janvier présent mois. Que ledit sr Lunet n'auroit pas encore reparu depuis ledit jour quinze janvier et qu'il ne resideroit meme pas dans le cloitre. Qu'une pareille conduite aussi contraire aux regles qu'a sa subordination lui sembleroit meriter l'attention du chapitre". En conséquence, il demande des sanctions.
• 9 février 1781 : "Sur le compte rendu de Messieurs du retour du sieur Lunet, chanoine diacre de St Jean Le Rond en l'Eglise de Paris, et lecture faite d'une lettre ecrite à Mr le Doyen par Mr le procureur general du Parlement de Rouen, touchant les causes de son absence, Messieurs après en avoir délibéré, ont bien voulu en consequence de ladite lettre se porter à traiter ledit sr Lunet avec indulgence et lui ont permis de reprendre ses fonctions". 

• 1785, Paris : Les Tablettes de renommée des musiciens le mentionnent parmi les bassons de la cathédrale Notre-Dame.

• 21 septembre 1785, Paris : Il continue à percevoir les distributions alors qu'il a été admis en la maison royale de santé du faubourg Saint-Jacques, près le Petit Montrouge, tenue par les religieux de la Charité. Il y entre le 28 afin d'y soigner "une maladie considerable".

• 13 mai 1786, Paris : Jean-Baptiste LUNET meurt dans cet établissement, toujours chanoine-diacre de Saint-Jean-le-Rond.
• 30 mai 1786, Paris : Les scellés sont mis à son appartement du second étage de la maison de la communauté, cour des Chantres. La veille, son testament olographe du 2 octobre 1785 a été déposé chez un notaire du Châtelet. Le défunt vivait dans deux pièces. Dans sa chambre, il conservait un portrait de lui-même sous forme de dessin et "une estampe sous verre représentant l’Eglise d’Evreux", un indice peut-être d'un précédent lieu où il avait exercé ses talents.
• 2 juin 1786, Paris : À la demande de son exécuteur testamentaire, l'abbé Louis LE VASSEUR, on procède à son inventaire ; le procureur fiscal de la justice capitulaire représente les intérêts de son unique héritier, son jeune frère Louis André LUNETmusicien à la cathédrale de Dol-de-Bretagne, où il joue également du serpent. 
• 15 juin 1786, Paris : Son canonicat diaconal de Saint-Jean-le-Rond, vacant à la suite de son décès, passe à DAMAS.

Jean-Baptiste MÉTOYEN, dans sa méthode de serpent (1807-1810), mentionne l'existence "LUNEL", serpent à Notre-Dame de Paris en 1772, tout en se réclamant de son héritage technique et stylistique.

• 25 mars 1812, Paris : "Aux termes du règlement du Conservatoire, une commission spéciale composée de MM. GOSSEC, ROZE, OZI et ROGAT, qui a été réunie à l'effet de procéder à la formation d'une méthode de serpent pour servir à l'enseignement dans le Conservatoire de Musique", détaille l'apport de l'abbé LUNET pour la manière de tenir le serpent : généralement tenu en position verticale, "il plaça le serpent diagonalement, faisant appuyer sa seconde révolution sur le poignet gauche, ce moyen laisse cette main plus libre et permet de boucher les trous avec le milieu de la dernière phalange, procédé préférable au premier".

Mise à jour : 28 mai 2020

Sources
Almanach musical de 1775 ; Almanach musical de 1779 ; Almanach musical, 1776 ; An/ LL 232/33/3 ; An/ LL 232/34/1 ; An/ LL 232/34/2 ; An/ LL 232/36  ; Annonces, affiches et avis divers, 1771 ; C. Davy-Rigaux et F. Gétreau, La méthode de serpent de J.-B. Métoyen..., 2005 ; Davy-Rigaux, "Jouer le Plain-chant", 2013 ; F-Ad28/ BMS Chartres, St-Aignan ; F-Ad35/ 1G 265 ; F-An/ LL 232/ 39/ 1 ; F-An/ LL 232/ 39/ 2 ; F-An/ LL 232/ 40 ; F-An/ LL 232/30/3 ; F-An/ LL 232/31/1 ; F-An/ LL 232/32/2  ; F-An/ LL 232/32/3  ; F-An/ LL 232/33/2 ; F-An/ LL 232/35/1 ; F-An/ LL 232/35/2 ; F-An/ LL 232/36/1 ; F-An/ LL 446 ; F-An/ LL 776 ; F-An/ LL232/37/2 ; F-An/ LL232/38/1 ; F-An/ Z/2/3133 ; F-BnF/ département Musique/ L-4974  ; Tablettes de renommée des musiciens..., 1785

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