MAUBAN, Pierre Antoine, (fils) (1773-1855)

Pierre-Antoine MAUBAN est fils et neveu de deux musiciens, joueurs de violon et maîtres à danser, qui ont joué un rôle fondamental dans les bals orléanais des Lumières au temps de Jean ROBERT et juste après le décès de celui-ci. Bien qu'ayant perdu son père très jeune, et bien qu'ayant abordé la vie adulte au moment de la Révolution – où l'on ignore ce qu'il fit au juste (armée ?) –, Pierre-Antoine poursuit sur la même voie ménétrière. Deux de ses fils, au moins, deviendront ultérieurement musiciens, l'un de ses gendres l'était également.

• 12 juillet 1773, Orléans : Le musicien et maître à danser Pierre MAUBAN (dit Le Jeune) et sa seconde épouse Anne Gautré / Gautray ont un fils, Pierre-Antoine, né et baptisé le même jour paroisse Saint-Paul. Son parrain et sa marraine sont un couple qui reste à identifier, Jacques-Antoine Gaillard et Marie-Madeleine Allard, qui savent tous les deux signer. Le nouveau-né est le onzième enfant de Pierre MAUBAN, il est aussi le jeune frère de Antoine-Charles, né en janvier 1755 de la première épouse de leur père. Signalons enfin que Pierre-Antoine est également neveu d'un autre musicien, joueur de violon et maître à danser, François MAUBAN, dit l'aîné.

• 24 mai 1779 : Le petit Pierre-Antoine n'a pas encore six ans lorsque sa mère, morte la veille à l'âge de 42 ans, est inhumée dans le cimetière de la paroisse Saint-Paul.

• 15 mai 1780, Orléans : Pierre-Antoine n'a pas encore sept ans lorsque, à son tour, son père Pierre MAUBAN, meurt "subitement", à l'âge de 53 ans. On peut supposer qu'il a alors été pris en charge par les aînés survivants de la fratrie Mauban.

• Là se place une période sans information concernant Pierre-Antoine MAUBAN. Il a 17 ans en 1790 : que fait-il alors ? La question est d'autant plus intrigante que lorsqu'on retrouve sa trace, il a 23 ans et est "pensionnaire de la République" ce qui, à cet âge, n'est pas fréquent. Il pourrait s'agir d'une pension liée à des faits d'arme.

• 2 brumaire an V (23 octobre 1796), Orléans : Le citoyen Pierre-Antoine MAUBAN, "pensionnaire de la République" habitant rue Vannerie n°8, épouse la citoyenne Marie-Jeanne Chemin, ravaudeuse de 22 ans qui habite la même rue, au n°4. La jeune femme est fille de défunt Louis-Henry Chemin et de Marie-Jeanne Lauret : sa mère pourrait-elle appartenir à la famille du musicien François-Michel LAURET ? L'enquête reste à poursuivre sur ce point.

• 11 messidor an V (29 juin 1797) : Huit mois après ses noces, Marie-Jeanne Chemin donne le jour à Charles-Pierre, dont elle accouche "à huit heures avant midi dans la maison d'hospice d'humanité de cette ville". Pierre-Antoine MAUBAN, qui déclare la naissance le lendemain, est dit "journalier". Le couple demeure maintenant rue de la Pomme-de-Pin.

• 4^ème jour complémentaire an VII (20 septembre 1799) : Lorsque Pierre-Antoine MAUBAN déclare la naissance de leur fils Jean-François-Michel dont Marie-Jeanne Chemin a accouché la veille au soir dans leur domicile au n°31 de la rue de la Pomme-de-Pin, il se dit ménétrier. À partir de là, il renoue clairement avec la tradition musicienne de la famille et les métiers qui lui sont attribués selon les actes tourneront autour de musicien, ménétrier, maître de danse...

• D'autres naissances MAUBAN-Chemin suivront, au moins jusqu'en 1806. Elles n'ont pas été méthodiquement relevées.

• 5 octobre 1825, Orléans : Pierre-Antoine MAUBAN, maître de danse, et Marie-Jeanne Chemin, sont "tous deux présents et consentants" aux noces de leur fille Marie-Jeanne Mauban, 19 ans, avec Alexis COLLONGUES, "ex musicien au 4^ème régiment d’infanterie de la Garde royale, âgé de 27 ans, né à Auch". Tous, les parents Mauban comme les deux futurs mariés, habitent au n°6 de la rue des hennequins. La mariée a choisi comme premier témoin son frère Alphonse-Jacques-Gustave MAUBAN, "musicien au 5^ème régiment d’Infanterie de la Garde royale en garnison à Orléans", par l'intermédiaire duquel elle a vraisemblablement fait la connaissance de son futur mari. Ce dernier, qui n'a pas de famille sur les lieux, est accompagné par deux "amis" qui appartiennent plutôt au cercle relationnel des Mauban : Charles Michau, sacristain de Saint-Aignan, âgé de 70 ans, demeurant 4 rue de l’Oriflamme, qui est aussi un cousin des Mauban, et Pierre-Charles MÉNARD, maître de danse, 33 ans, demeurant au n°20 de la rue Saint-Paul.

• 10 mai 1826, Orléans : Sept mois plus tard, les époux Mauban (Pierre-Antoine étant toujours qualifié de maître de danse) marient un autre de leurs enfants, leur fils aîné, Charles-Pierre, né en juin 1797. Il épouse Julie-Thérèse Marchenoir, une "marchande épicière" de sept ans son aînée.
Ce fils n'est pas devenu musicien, mais tonnelier. Il demeure "chez ses père et mère, rue des hennequins n°6", mais il était "auparavant en garnison à Compiègne (Oise) au Régiment des Hussards de la Garde royale". On ignore s'il y remplissait la fonction de musicien. Parmi les témoins, on retrouve le cousin Charles Michau qui est cette fois qualifié de "sonneur de la paroisse St-Aignan d’Orléans", ainsi qu'un frère du marié, Jean-François-Michel MAUBAN, âgé de 25 ans, devenu, lui, maître de danse comme leurs père et grand-père. Il demeure lui aussi au n°6 de la rue des hennequins.

• 6 décembre 1849, Orléans : Pierre-Antoine MAUBAN perd son épouse, Marie-Jeanne Chemin, qui s'éteint à l'âge de 75 ans dans leur domicile, situé "Enceinte de la Halle au Blé". La déclaration du décès est effectuée le lendemain par deux de leurs fils, François-Michel MAUBAN, "musicien", âgé de 49 ans, qui demeure lui aussi Enceinte de la Halle au Blé, et Alphonse-Jacques-Gustave MAUBAN, "professeur de musique", âgé de 47 ans, demeurant rue de l'Éperon n°2. Ils qualifient leur père d'ancien maitre de danse.

• 14 mai 1855, Orléans : Pierre-Antoine MAUBAN, musicien, domicilié à Orléans, rue "des Sept dormans", est présent et consentant au mariage tardif de son deuxième fils, Jean-François-Michel MAUBAN, lui aussi musicien, et déjà âgé de 55 ans. Celui-ci épouse une couturière née en Corse 46 ans plus tôt, avec laquelle il vit rue du Bourdon blanc n°72, sans doute depuis longtemps puisqu'ils légitiment une fille de vingt ans, Léonide-Élisa, née à Orléans le 19 janvier 1835.
• 29 septembre 1855 : Pierre-Antoine MAUBAN, veuf de Marie-Jeanne Chemin, meurt à trois heures du matin dans son domicile situé au n°5 de la "rue des 7 Dormans". Son fils Jean-François-[Michel] MAUBAN, musicien demeurant rue du Bourdon Blanc, accompagné d'un petit-neveu "rentier", effectue le jour-même la déclaration de décès. Malgré son âge ("82 ans"), il dit son père "maitre de danse" et rappelle qu'il était "fils de Pierre MAUBAN maitre de danse". Ce faisant il s'inscrit clairement dans une filiation ménétrière

Mise à jour : 14 octobre 2019