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Pour citer Muséfrem
MILLIÉ, Bernard (1684-1762)
Autre(s) forme(s) du nom : MILLÉ
MILLET
MILHIÉ
Date(s) : 1684-2-28 / 1762-5-24
Bernard MILLIÉ exerça ses talents de maître de musique à la cathédrale de Béziers pendant le second tiers du XVIIIe siècle. Il fut également le père de plusieurs musiciens. Il ne quitta jamais le centre de sa ville natale qui dominait les environs, d'un côté, la mer distante d'une douzaine de kilomètres et par ailleurs, la plaine parsemée de villages autour desquels progressait le vignoble.
• 28 février 1684, Béziers [Hérault] : Bernard MILLIÉ est baptisé à l'église Saint-Félix, c'est-à dire à faible distance de cet "acropole biterrois" sur lequel s'élève la cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse. Il est né dans une famille de menuisiers et dans un quartier qui rassemble alors une population à majorité de charpentiers. Son père, Jean Millié, est maître menuisier, quatre de ses frères et plusieurs de ses neveux suivront cette voie. Le jeune Bernard, lui, est l'aîné des neuf enfants que Marie Calvet, sa mère, a mis au monde sur deux décennies.
Où ce garçon a-t-il été instruit et fait son apprentissage de musicien? À la maîtrise de la cathédrale? C'est tout à fait possible. Mais il est singulier que son père, ainsi que son frère Nicolas qui est son cadet de dix années, aient toujours signé de manière soignée et élégante, alors que tous les autres membres de la fratrie, filles et garçons, disaient "ne pas savoir".
• 24 septembre 1708, Béziers : Bernard a 24 ans quand, à l'église Sainte-Magdelaine, il épouse Jeanne, la fille de Honoré Lafosse, un maître boulanger de cette paroisse. Mais, ce même jour, à l'église Saint-Félix, leur fils Jean MILLIÉ qui est né le 15 août précédent et fut ondoyé à la maison au bout de trois jours, "a reçu les cérémonies du baptême". Comme il est d'usage pour le premier né, son grand-père paternel, le maître menuisier, et Jeanne Fabre, sa grand-mère maternelle, semblent avoir été ses parrain et marraine.
• 9 octobre 1708 : Il est témoin, deux semaines après son mariage, au baptême de Marie, la fille d'un huissier nommé Pierre Rascas. Et sur le registre paroissial, nous le découvrons qualifié de bourgeois. Or, plus tard, quand Bernard sera régulièrement cité comme organiste, ce sera son frère Nicolas qui portera cette distinction sociale.
• 20 janvier 1718 - 15 septembre 1726 : Bernard MILLIÉ et Jeanne Lafosse font baptiser quatre nouveaux-nés à l'église Saint-Félix. Jean va déjà sur ses dix ans quand Françoise naît en 1718. Nicolas arrive trois ans plus tard. Il reçoit pour parrain son oncle paternel Nicolas, celui qui signe parfaitement et qui s'élèvera au rang de bourgeois. Magdelaine devient la filleule d'un autre oncle paternel, Barthélémy, le menuisier. Quant au benjamin, présenté au baptistère par son oncle Jean Lafosse et sa tante Anne Millié, il s'agit de Jean-Baptiste MILLIÉ, le futur musicien. Pendant toutes ces années, Bernard MILLIÉ est toujours qualifié de musicien et il réside avec sa famille sur la paroisse Saint-Félix. Mais nous ignorons s'il exerce déjà à la cathédrale.
• 3 mai 1729 : Il assiste en compagnie de sa femme au mariage d'un tout jeune musicien, Jean MILLIÉ, leur fils aîné. L'épouse, Cécile Prax, est la fille d'Élisabeth Hugues et du boulanger Pierre Prax [ou Prats]. Deux mois plus tard, le 16 juillet, voilà que Bernard devient déjà grand-père. Il partage avec Élisabeth Hugues l'honneur d'approcher son premier petit-fils sur les fonts baptismaux et il lui donne son prénom.
• 9 février 1739 : MILLIÉ, maintenant maître de musique à la cathédrale, et sa femme Jeanne Lafosse, sont présents au mariage de leur fille Marie dans cette église. Elle épouse Joseph Bouisset qui, comme son père, est tapissier à Narbonne, cette autre ville côtière distante de trente kilomètres. Cependant, Marie ne quittera jamais sa famille : c'est son mari qui viendra à Béziers poursuivre son activité professionnelle, une entreprise qu'il transmettra par la suite à l'un de leur fils.
• 11 novembre 1749 : Le maître de musique et son épouse marient à Saint-Félix leur plus jeune enfant, Jean-Baptiste. Basson depuis six ans à la cathédrale, il prend pour épouse une jeune habitante de la paroisse Saint-Nazaire, Marie Caramaure. Cet heureux événement réunit la famille élargie des Millié, aussi bien les musiciens que les menuisiers.
• 31 mai 1751 : Bernard MILLIÉ est témoin, à l'église Saint-Félix, du baptême de son petit-fils Joseph, un enfant de Jean et de Cécile Prax. À ses côtés, se trouve un jeune homme de 22 ans : c'est Bernard, l'aîné de ses petits-enfants et le grand frère du nouveau baptisé, Cécile ayant mis au monde une fratrie de dix enfants depuis 1729. La famille du maître de musique apparaît encore très unie. D'ailleurs, Marie est la marraine et son époux Joseph Bouisset, le parrain.
• 6 mars 1752 : MILLIÉ, maître de la chapelle de musique de la cathédrale, devient veuf. Après quarante-quatre années de vie commune, Jeanne s'est éteinte. On l'a inhumée dans le cloître de cette église. Elle avait 66 ans.
• 3 février 1754 : Bernard MILLIÉ, toujours maître de musique, est choisi par le musicien Pierre Joseph SAUZET et son épouse Catherine Willard pour être parrain de leur fils. Joseph LAGUNA, un autre organiste, fait partie des témoins.
• 12 janvier 1757 : La famille du maître de musique est de nouveau frappée par le deuil. La jeune femme de Jean-Baptiste est décédée, laissant son mari avec trois jeunes enfants âgés respectivement de sept, cinq et deux ans. Un remariage est rapidement fixé au 21 mai suivant. Jean-Baptiste reconstitue un foyer avec Françoise Crassous, la fille d'un maître-tanneur de la ville. Bernard MILLIÉ s'oppose aux secondes noces de son fils qui est contraint d'utiliser le système des sommations respectueuses. Ainsi, l'union sera bien scellée à la date prévue, mais en l'absence du père du marié.
• 24 mai 1762 : Bernard MILLIÉ, maître de musique, meurt à l'âge de 78 ans. Ses obsèques sont célébrées à Saint-Félix, sur sa paroisse natale et dans l'église qui garde mémoire de la plupart des événements marquants de la grande famille des Millié, menuisiers et musiciens, pendant trois quarts de siècle. Mais les temps ont changé. Jean, l'aîné des fils de Bernard, préfère maintenant l'état de commerçant à celui de musicien. Et la plupart des petits-enfants se détournent, les uns de la menuiserie, les autres du milieu professionnel de la musique.
Mise à jour : 2 mars 2021