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DAGUET GIRARDIN, Simon Michel (1746-1825)

DAGUET GIRARDIN, Simon Michel (1746-1825)

État civil
NOM : DAGUET GIRARDIN     Prénom(s) : Simon Michel     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : D'AGUET
DAGUET GERARDIN
DAGUET DE GIRARDIN
GIRARDON
GIRARDIN
Date(s) : 1746-10-29   / 1825-1-28 
Notes biographiques

Simon Michel D'AGUET GIRARDIN est un organiste et maître de musique passé par la facture d'orgue. Il a exercé ses talents principalement en Basse puis en Haute-Auvergne. Sa carrière, comme celle des musiciens de sa famille, est marquée par une grande itinérance. Il est un des personnages phares du corpus des musiciens actifs dans le Cantal en 1790. Son parcours tranche avec les trajectoires très locales de ses confrères choriers de la cathédrale de Saint-Flour.

• 29 octobre 1746, Saulieu [Côte-d'Or] : Simon-Michel DAGUET naît dans la petite ville de Saulieu, diocèse d'Autun, où son père occupe, depuis peu, le poste de maître de musique de la collégiale Saint-Andoche. Simon Michel est le petit-fils de Claude GIRARDON, maître de musique à la collégiale de Vézelay, ville où ses parents se sont mariés en 1735.
La vie de la famille est mouvementée, du fait de son père, Jean Michel DAGUET, musicien originaire d'Orléans, qui est établi à Auxerre au moment où il épouse Claire Girardon, puis change plusieurs fois de postes, faisant preuve d'une très grande mobilité (Auxerre, Tonnerre, Saulieu, Lunéville, Vézelay sont autant de villes où il a exercé ses talents, quoique sa mère ait plutôt résidé à Vézelay, où se trouve son propre père). Simon-Michel, tout au long de sa vie, n'aura de cesse de modifier la forme de son nom en associant les noms de ses parents Daguet et Girardon, qu'il transforme en Daguet Girardin, d'Aguet Girardin, Daguet de Girardin,... réduit à Girardin à la fin de sa vie, sans qu'on puisse interpréter le changement de "Girardon" en "Girardin".
Son père semble avoir quitté femme et enfants pour se mettre en ménage à Rennes, se faisant appeler Jean Michel Daguetty. Pourquoi la Bretagne ? Peut-être parce qu'un frère de Jean-Michel Daguet, oncle donc de Simon-Michel, était marin à Nantes. Sa mère s'est installée dans la région d'Orléans, avec une de ses sœurs. Simon-Michel a un frère musicien, Claude Étienne DAGUET, qui, comme son père, s'est établi en Bretagne et qui a légitimé à l'occasion de son propre mariage, un enfant né de son père et de sa nouvelle compagne, qui porte le nom de Gourbillon, comme sa propre épouse, dont la famille vient de Nantes. Ce frère changea lui aussi son nom, adoptant le nouveau patronyme du père, Daguetty.

• 28 juillet 1754, Saulieu : Simon DAGUET apparaît furtivement dans le registre capitulaire de Saint-Andoche. Ayant "jugé à propos" de renvoyer l'un de ses deux enfants de chœur, Émiland SENÉ (fils du chantre de la paroisse Saint-Nicolas René SENÉ), le chapitre reçoit à sa place son frère Claude DAGUET, qui a déjà dix ans et demi, "pour le temps et terme d’environ trois ans, autant néanmoins qu’ils en seront contemps". Le même jour, Simon, qui a alors 7 ans et demi, n'est pas à proprement parler reçu enfant de chœur, mais il est convenu qu'avec Denis Claude BERTHIER (fils de Claude BERTHIER chantre habitué et homme de confiance du chapitre), les deux jeunes garçons "seront formés à la lecture, plainchant et autre chause nécessaire" par le maître de musique, son père, Jean-Michel DAGUET. Ils ont en quelque sorte un statut d'enfants de chœur surnuméraires.
Cette situation toutefois se révèle très éphémère...

• Pâques 1755, Saulieu : Son père est licencié de son poste de maître de musique à la collégiale Saint-Andoche. Après un court intérim assuré par Claude BERTHIER, le chapitre recrute Edme ROSEROT pour le remplacer. La famille Daguet quitte Saulieu. Simon a alors 8 ans et demi.
C'est donc plutôt dans le ou les postes suivants de son père – à Vézelay, où il est attesté en 1758 ?  – que Simon a acquis sa formation musicale. On peut aussi penser qu'il a été enfant de chœur dans une église bourguignonne (Tonnerre ? voir ci-après), qui possédait un orgue, et qu'il a pu y être initié à la facture et au jeu.

• 1766 : D'après un article de l'abbé Prévost, l'instrument de Ricey-Haute-Rive (Les Riceys, actuellement dans l'Aube), faute d'entretien, était devenu très défectueux et plusieurs tuyaux ne parlaient plus. En 1766, un organiste de Tonnerre, Simon DAGUET, "offrit de la remettre en état dans le courant de l'année et d'en toucher les jours de fêtes solennelles et de confréries, moyennant un traitement de 100 livres et le casuel. La fabrique prenait le souffleur en charge. Ce fut un sieur MICHEL, organiste de Châtillon-sur-Seine [en fait : Jean MIEL], qui reçut les travaux exécutés par Daguet. Celui-ci s'engagea en outre, moyennant 4 livres par mois, à donner des leçons d'orgue à un sujet du pays".
L'organiste formé par lui serait-il Nicolas GUYOTTOT, que la Révolution trouva en fonctions et dont le salaire était de 40 livres ?

Simon-Michel DAGUET GIRARDIN s'installe ensuite en Auvergne et travaille à Clermont et dans ses environs pendant plusieurs années.
 
• 2 juillet 1772, Clermont-Ferrand : Simon-Michel DAGUET intervient comme facteur d'orgues pour réparer l'instrument de Notre-Dame du Port, pour 450 livres. À la suite de cette intervention, il est recruté comme organiste et facteur d'orgues de la collégiale. Son contrat précise qu'il "doit toucher de l'orgue dudit chapitre tous les jours de fêtes, double majeur, messes solemnelles au Choeur les samedy, les dominicales de l'année, et ce pendant le temps des premières Vêpres de jour, saluts conformément aux statuts et aux usages reçus dans l'église dudit chapitre [et qu'il s']oblige aussi a adoucir le clavier, de plus entretenir ledit orgue dans un accord parfait, et les soufflets en bon état, de faire a l'un et a l'autre les réparation légères et nécessaires, comme de faire parler tout les tuyots, les sonder et autres choses semblable, et ce pendant l'espace de 3 années". Ses gages sont de 221 livres par an. Si l'engagement ne débute que le 14 janvier 1773, il occupe en fait ce poste depuis le 24 décembre 1772.

• 16 mars 1773, Clermont-Ferrand : Simon-Michel D'AGUET épouse Anne Drelon. L'acte de mariage le dit originaire de "Meun bailliage d'Orléans" [Meung-sur-Loire, Loiret], mais ce lieu fait plutôt référence à la récente installation de sa mère dans cette ville, qu'au lieu de naissance de Simon Michel, puisque nous savons qu'il est né à Saulieu.

• Il est mentionné le 27 mars 1774 à la collégiale Notre-Dame du Port.

• 27 décembre 1775, Meung [Loiret] : Simon-Michel D'AGUET assiste à la signature du contrat de mariage de sa sœur Marie-Anne avec un maître chirurgien. Il est dit maître de musique à Billom [à la collégiale Saint-Cerneuf]. Il n'est plus présent lorsque le mariage lui-même est célébré, le 20 janvier 1776.

• Juin 1776 : Dans une liste d'héritiers établie après le décès de sa tante, Françoise Daguet, Simon Michel est dit de "Billom en Auvergne".
• 1776, Billom : Il quitte la collégiale Saint-Cerneuf. Pierre JAMART lui aurait succédé à ce poste, comme l'indique un certificat de service que ce dernier a produit auprès directoire du Puy-de-Dôme en 1790.

• 24 décembre 1776, Clermont-Ferrand : Simon-Michel DAGUET GIRARDIN, "organiste et facteur d'orgue habitant de la ville de Clermont", signe un bail commencé le 1er décembre, pour une durée de trois ans, avec le chapitre Notre-Dame du Port pour toucher l'orgue "toutes les fêtes annuelles, solemnelles fetées et non fetées, les dimanches, les doubles majeurs fetés, et à ceux qui ne sont point fetés à la grand messe seulement, les bénédictions et saluts", pour 150 livres par semestre. Il reçoit aussi 20 livres pour "faire les réparations légères, comme de tenir l'orgue dans son accord parfait et rétablir aussi les soufflets et étancher toutes portes de vent". Il reçoit un acompte de 12 livres le 10 janvier 1777.

• 1778, Pont-du-Château [Puy-de-Dôme] : Michel GIRARDIN, facteur d'orgues demeurant à Clermont, passe contrat dans lequel il reçoit commande d'un orgue de quatre jeux, moyennant 120 livres, de la part des marguillers de l'église Sainte-Martine. Un procès s'en suivit, pour abandon du chantier. Le 7 juin 1780, il est condamné à remettre les anciennes orgues en place.

• 7 avril 1778, Clermont-Ferrand : Son fils Louis est baptisé paroisse Saint-Pierre. Le père, "facteur d'orgues", ne signe pas (sans doute absent).

• 16 juin 1779, Clermont-Ferrand : Son fils Maurice-Antoine est baptisé paroisse Saint-Pierre. Le père est dit "maistre d'orgue" et ne signe pas (sans doute absent).

• 14 décembre 1779, Clermont-Ferrand : Simon-Michel DAGUET GIRARDIN est le parrain d'un enfant baptisé paroisse Saint-Pierre. Il est présent et signe "Daguet De Girardin" (pas de profession indiquée).
• 25 janvier 1780, Clermont-Ferrand : Témoin lors d'un mariage, il signe "Girardin" (pas de profession). C'est la dernière mention relevée dans le registre des baptêmes de la paroisse Saint-Pierre.

• Vers 1780, naît son fils Claude-Antoine. Le baptême n'a pas été retrouvé dans la paroisse Saint-Pierre de Clermont. Le lieu reste à identifier.
 
• 1782, Saint-Flour : Simon-Michel D'AGUET-GIRARDIN est présent à la cathédrale, probablement comme organiste et maître de musique. Son nom apparaît dans les registres paroissiaux. Parmi ses prédécesseurs on connaît Antoine PRUNIÈRES, Claude BERTIER et Philippe FABRE, qui l'a précédé comme maître de musique.
• 21 juin 1783, Saint-Flour : Dans un acte paroissial de Saint-Flour où il figure comme témoin, il est dit "maître de musique", mais sans mention de lieu et signe "Daguet de Girardin Mtre de musique".
• 30 mai 1787, Saint-Flour : Son épouse Anne Drelon (qui signe "Drelon Girardin") est la marraine de Bertrand, fils de Louis-Germain Moret de Monjoux, peintre, et de Christine [Royer], habitants de Saint-Flour, son parrain étant Bertrand Gauthier, maître de danse. "Daguet de Girardin Mtre de Musique", habitant de Saint-Flour, signe.

• 1790 : Simon-Michel D'AGUET GIRARDIN est maître de musique et organiste à la cathédrale de Saint-Flour au moment de la suppression des chapitres.

• 23 janvier 1791, Saint-Flour : Lors de l'inhumation de son fils Claude-Antoine, il est dit organiste et habitant Saint-Flour.
• 1er août 1791, Aurillac : Le directoire du Cantal examine le dossier de "Michel Girardin", maître de musique de la cathédrale de Saint-Flour, organiste et instructeur des enfants de chœur.
• 23 septembre 1791 : Simon-Michel D'AGUET GIRARDIN déclare un revenu de 800 lt. Il est maintenu dans ses fonctions en tant qu'"organiste et maître de musique de l'église épiscopale" mais doit aussi donner des leçons d'écriture aux enfants de chœur de Saint-Flour.

• 1er août 1792 : Le directoire double son traitement, mais sous condition, et il voit soustraire 150 livres à son traitement, pour payer à un maître de grammaire les leçons qu'il ne veut pas donner lui-même.

• 2 septembre 1793 : Le district de Saint-Flour propose de lui accorder une pension de 200 lt et l'inscrit sur le tableau des pensionnaires ecclésiastiques du district de Saint-Flour.
• Vers septembre 1793, Saint-Flour : GIRARDIN l'organiste, BOUSSUGÉ le chantre et RUAT le prêtre assermenté et sacristain se font délivrer un certificat de civisme.
• [1793, Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) : Un tableau des "pensionnaires dit ecclésiastiques" mentionne parmi ses résidents "Simon Michel Girardin, né le 28 octobre 1742, pensionné à 400 livres". Est-ce notre musicien ? Le double prénom Simon-Michel accolé au nom issu du patronyme de sa mère le laisse fortement penser. Toutefois la date de naissance ne correspond pas.]

• 5 octobre 1794 [14 vendémiaire an III] : Le citoyen GIRARDIN réclame le règlement du solde (100 livres) de ce qu'il a demandé pour avoir démonté l'orgue (150 livres). La municipalité de Saint-Flour nomme des commissaires pour "se rendre chez le citoyen GIRARDIN  y récolter toutes les pièces de l'orgue, les faire apporter à la maison commune. Il fairont un rapport sur l’ouvrage fait par led. GIRARDIN, et sur la somme qui peut lui être due, d’après lequel il sera statué définitivement sur lad. pétition".
Est-il sur place ou s'agit-il de la maison où il a vécu avant son départ, et où réside peut-être encore son épouse ?

• 25 juillet 1796 [7 thermidor an IV], Saint-Flour : Simon Michel GIRARDIN, "musicien", fait enregistrer un passeport par la municipalité de Saint-Flour pour se rendre "dans le Puy-de-Dôme et le Loiret".

• 21 fructidor an X [9 septembre 1802], Saint-Flour : Simon-Michel GIRARDIN, qui réside alors à Alès, rend son rapport sur les réparations effectuées par Nicolas COURBAISSE sur l'orgue de la cathédrale de Saint-Flour. Il estime que ce travail a été mal fait. Un conflit éclate entre les deux hommes.

On perd malheureusement sa trace pendant une longue période (entre 1803 et 1818).

• • •

• 30 juillet 1818 : Son fils Louis DAGUET DEGIRARDIN, musicien, épouse Marie-Jeanne Curtil à Ambronay (Ain). Le père est dit "maître de musique à Yssoire" [Issoire, Puy-de-Dôme]. Il a alors presque 72 ans.

• 19 mars 1821 : Anne Drelon "épouse de [Baguet (pour Daguet)] Simon Michel GIRARDIN", décède à Saint-Flour, dans leur maison, place d'Armes, à l'âge de 68 ans.

• 28 janvier 1825, Saint-Flour : À onze heures du matin, le "Sieur d'Aguet Simon Michel Girardin" décède dans sa maison, place d'Armes. Il est dit veuf d'Anne Drelon, maître de musique, et âgé de 83 ans (en réalité : 79).

Mise à jour : 28 février 2021

Sources
F-AmSaint-Flour/ D 1/4 ; Abbé A. Prévost, "Instruments de musique...", 1904 ; Arch. privée mise en vente sur E-Bay, consultée en ligne ; Chambon F., "Notes sur l'église Sainte-Martine de Pont-du-Château", 1897 ; Chr. Marandet, "Notes pour servir à l'histoire des orgues et des organistes en Auvergne", 1971. ; F-Ad01/ FRAD001_EC LOT766, vue 43/113 ; F-Ad12/ 1 L 1894 ; F-Ad15/ 3 V 8 ; F-Ad15/ 5 Mi 341-342 ; F-Ad15/ 5 Mi 341/5, vues 250-251/422 ; F-Ad15/ 5 Mi 342/1 ; F-Ad15/ 5 Mi 351/4, vue 83/329 ; F-Ad15/ L 391, n°457, 515 ; F-Ad21/ BMS Saulieu en ligne ; F-Ad21/ G 3146 ; F-Ad63/ 3 E 500 482, vue 203/302 ; F-Ad63/ 3 E 500 482, vue 235/302 ; F-Ad63/ 3 E 500/422, vue 137/272 ; F-Ad63/ 4 G 185 (93) ; F-Ad63/ 4 G 467 ; F-Ad63/ 6 E 113/19 ; F-Ad63/ L 2606 ; F-Ad63/ L 2607 ; F-Ad89/ G 2156 ; F-AmSaint-Flour/ I 2/101 ; F-Lyon / État civil en ligne ; N. Dufourcq, Le livre de l'orgue français, 1971

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