NÉRAT, Jean-Baptiste (1760-1822)

Originaire de Troyes en Champagne, Jean-Baptiste NÉRAT (1760-1822) débute sa carrière à la cathédrale de Reims [Marne]. Doté d'une voix recherchée (haute-contre), ce musicien sert ensuite les cathédrales de Chartres [Eure-et-Loir] et de Rouen [Seine-Maritime], la collégiale Saint-Martin de Tours [Indre-et-Loire] et la cathédrale de Soissons [Aisne], où on le retrouve en 1790. En 1785, il a tenté vainement d'intégrer la Musique du roi. Au début du dix-neuvième siècle, il est agent de police à Soissons.

• 13 juin 1760, Troyes [Aube] : Jean-Baptiste NÉRAT, fils de Jacques Nérat, marchand fripier et d'Edmée Doué, voit le jour. Il est baptisé le 14 paroisse Saint-Nizier.

• A-t-il été formé dans une maîtrise de Troyes ?

• 21 mars 1778, Reims [Marne] : Jean-Baptiste NÉRAT est reçu, ce jour, par le chapitre de la cathédrale Notre-Dame pour une période d'essai d'une durée de trois mois en qualité de vicaire musicien haute-contre ("altioris vocis").
• 29 mai 1778, Reims : Le chapitre accorde à NERAT, haute-contre, un certificat de bonne vie et mœurs, plus 24 livres.

• 13 octobre 1778-mi-mars 1780, Chartres [Eure-et-Loir] : Le sieur NÉRAT, haute-contre, est reçu à la cathédrale Notre-Dame aux appointements de 14 livres par semaine. Il obtient une vingtaine de jours pour régler ses affaires, et reçoit lorsqu'il s'installe en Beauce à la Toussaint, 24 livres pour son voyage. Il demande par la suite régulièrement des avances, mais le chapitre de la cathédrale est de moins en moins préteur. Le 22 mars 1780 arrive à Chartres une lettre à son nom demandant un certificat de vie et mœurs.

• 13 mars 1780-mi-octobre 1780, Rouen [Seine-Maritime] : Jean-Baptiste NÉRAT est reçu musicien haute-contre à la cathédrale, "aux appointements déjà fixés de 800#" (c'est-à-dire un peu plus de 15 livres par semaine). Il arrive en fait probablement à Rouen vers le 25 mars.

• 13 octobre 1780-après le 13 janvier 1781, Chartres : Le sieur NÉRAT, haute-contre, se représente à la cathédrale. Il est repris avec une augmentation : il obtient 15 et non plus 14 livres par semaine. À la mi-janvier 1781, il est convoqué par les chanoines, "attendu sa négligence et sa mal propreté au chœur". Il ne réapparait alors plus dans les registres chartrains.

• 29 mars 1781, Tours [Indre-et-Loire] : Jean-Baptiste NÉRAT, haute-contre originaire du diocèse de Troyes, est engagé par les chanoines de la collégiale Saint-Martin aux gages de 850 livres par an.
• 24 avril 1781, Tours : On lui avance la somme de 30 livres.
• 26 avril 1781, Tours : Il est muleté de 1 livre 7 sols.
• 31 mai 1781, Tours : Il est renvoyé après une absence de huit jours au chœur.
• 11 juin 1781, Tours : Le chapitre lui expédie un certificat de service qui atteste qu'il a servi la collégiale du 30 mars au 25 du mois précédent mais sans faire mention de sa mauvaise édification ("nihil que in ipso vituperio dignum a nobis agnitum fuerit").

• 30 avril 1782, Soissons [Aisne] : Jean-Baptiste NÉRAT, musicien demeurant à Soissons, épouse sur la paroisse Saint-Quentin Jeanne Crespine Bourlet, fille légitime d'Henri Bourlet, marchand, et de Crespine Soret, née à Soissons le 23 mars 1758.

• 1783-1789, Soissons : NÉRAT et sa femme ont quatre enfants : Louise Françoise, née le 24 février 1783 sur la paroisse Notre-Dame-des-Vignes, Thérèse, née le 13 juin 1784 sur la paroisse Saint-Quentin, à l'instar de Louise, née le 10 octobre 1786 et Louis François Victor, né le 12 septembre 1789. Dans les actes de naissance reconstitués en 1815, il est qualifié de musicien.

• 1785, Versailles [Yvelines]  NÉRAT, haute-contre, se présente pour concourir à la Musique du roi. Il n'est pas retenu, mais on lui verse 72 livres pour indemnités de voyage. Rien n'indique d'où il vient.

• [1790], Soissons : Jean-Baptiste NÉRAT est musicien de la cathédrale. Le 14 mai, il signe une pétition collective des musiciens de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais, demandant des pensions ou des gratifications. Les autres signataires sont l'ancien maître de musique Jacques DELESTRE, Pierre ROUSSELLE, André Nicolas ROBERT, Jean Philippe DEMONCHY, Pierre Joseph DELACROIX, Géry BESVILLE, Jean Joseph ROUSSEAU, Pierre François Anobert LEFÈVRE, Félix DUCROCQ, Alain Vincent DESNOYERS et Pierre CORDON.

• 14 septembre et 9 décembre 1792, Laon : Jean-Baptiste NÉRAT obtient du Département une gratification de 1 092 livres.

• 16 septembre 1794, Soissons : Son épouse Jeanne Crespine Bourlet meurt sur la paroisse Saint-Gervais.
• 24 décembre 1794, Soissons : Toujours musicien, Jean Baptiste NÉRAT se remarie avec Marie Catherine Roquart, née en 1773, fille d'Antoine, marchand de blé à Attichy [Oise] et de Catherine de Rouvroy.

• 15 février 1803, Soissons : Il assiste au mariage de Gabriel Ambroise Théodore ROBERT, fils de son ancien collègue André Nicolas ROBERT. Il est qualifié de commissaire adjoint de police.

• 18 mai 1822, Soissons : Jean-Baptiste NÉRAT meurt en sa maison du cloître Saint-Gervais, âgé de 62 ans, époux de Marie Catherine Roquard et veuf de Jeanne Crespine Bourlet. Il est qualifié d'"agent de police, ancien musicien de la cathedrale de cette ville".

Mise à jour : 7 février 2022