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MUGUET, Julien (1734-1804)
État civil
NOM : MUGUET     Prénom(s) : Julien     Sexe : M
Date(s) : 1734-9-11   / 1804-6-4 
Notes biographiques

Né à Tours en 1734, Julien MUGUET est mort à Chartres en 1804. On croyait, au début de l'enquête, qu'il s'y était stabilisé depuis une quarantaine d'années. En réalité, Julien MUGUET a chanté dans plusieurs églises du centre et de l'ouest (Tours, Nantes ?, Orléans, Chartres et même à Notre-Dame de Paris), et même au Concert Spirituel à Paris, au gré de ses sautes d'humeur ... et de ses intérêts de carrière, ce que lui permet sa tessiture.

• 11 septembre 1734, Tours [Indre-et-Loire] : Julien MUGUET naît à Tours.

• [1740], Tours : Il devient enfant de chœur à la collégiale Saint-Martin (il n'existe plus de registre capitulaire antérieur à 1750).

• 14 mai 1750, Tours : Il est renvoyé après dix ans de service, pour être sorti de la psallette de nuit. Il a alors 16 ans.

• Octobre 1751, Nantes [Loire-Atlantique] : D'après les registres capitulaires de Saint-Piat à Chartres (cf. 1754), Julien MUGUET reçoit la tonsure dans le diocèse de Nantes. Ses lettres de tonsures, signées de l'archevêque de Tours (dont dépend l'évêché de Nantes), sont datées du 15 octobre 1751. Cette attribution est confirmée en 1752 par les registres d'Orléans, puis par ceux de Paris en 1755. On comprend mal pour l'instant cette indication : il n'est pas né dans l'ouest, et à cette date, il est censé être à Chartres. L'enquête reste donc à mener sur le statut qui est alors le sien : a-t-il intégré une autre maîtrise pour terminer sa formation  ou a-t-il directement trouvé une place de chantre dans une église nantaise ?

*   *   *

• 11 octobre 1751, Chartres [Eure-et-Loir] : Julien MUGUET est reçu haute taille à la cathédrale Notre-Dame, pour 9 livres par semaine plus un canonicat de Saint-Nicolas (chapelle attachée à la cathédrale offrant des prébendes aux chantres, appelés à Chartres "Heuriers matiniers"). C'est qu'il est donc déjà tonsuré à cette date. Dès février 1752, il se plaint que le maitre de musique, alors Jean-Baptiste DULUC, ne lui donne pas une partie relative à sa voix. Le chapitre temporise, voulant préserver son vieux maître. Est-ce la raison qui le pousse à partir ?

• 17 juin 1752, Orléans [Loiret] : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix reçoit pour musicien Julien MUGUET "clerc tonsuré du diocèse de Nantes chantant la hautte Taille". Il recevra des gages de 11 livres par semaine. Aussitôt, le chapitre lui accorde "huict jours de Congé pour aller à Chartres". Il ne réapparaît pas ensuite dans le registre capitulaire. Il se peut qu'il ne soit pas revenu à Orléans et qu'il soit remplacé à Sainte-Croix par Antoine VENDEVELDE reçu pour musicien "chantant la hautte Contre" le 30 août 1752. En effet, il y a assez peu de différences entre les deux registres vocaux de haute-taille et haute-contre. Dans la délibération du chapitre de Chartres en septembre 1755 (voir infra) Julien MUGUET est d'ailleurs qualifié de haute contre.

• 21 juin 1752, Chartres : De retour à Chartres, Julien MUGUET présente sa démission au chapitre de la cathédrale. Pour le garder, les chanoines chartrains alignent ses gages sur ceux promis par Orléans — en plus de son canonicat de Saint-Nicolas. Plus encore, le maitre de musique est convoqué pour lui remontrer "qu’il ne faisoit point de musique propice aux voix des musiciens". C'est bien Julien MUGUET qui est au cœur de la réprimande : Jean Baptiste DULUC se défend que "Me MUGUET n’avoit pas la voix propre".

• 31 juillet 1754, Chartres : Poursuivant son évolution de carrière, Julien MUGUET demande — et obtient — un canonicat de Saint-Piat (l'autre chapelle attachée à la cathédrale offrant des prébendes aux chantres). Il remplace Jean-Baptiste FRANCHETTE, sorti. Les revenus de la chapelle de Saint-Piat étant plus élevés, ses gages "sur la feuille" sont ramenés à 6 livres 10 sols par semaine.

• mi juin 1755, Chartres : Julien MUGUET demande et obtient trois semaines de congés. Mais au bout de 15 jours, il écrit au chapitre une lettre "par laquelle il marque que ne pouvant faire honneur à ses affaires vu les dettes qu’il a contractées tant avec le chapitre qu’ou autre, il n’ose paraître à Chartres".

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• 7 juillet 1755 , Orléans : Le même jour, le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix reçoit un musicien et en congédie un autre. Julien MUGUET de la ville de Nantes est reçu pour musicien "chantant la Taille", aux gages de 12 Livres par semaine (on note qu'il n'est plus donné comme haute-taille ici). Et le nommé MALLET "chantant la Basse Contre" est "averty par le secrétaire qu’il eût à se pourvoir d’une place d’icy à la Ste Croix de septembre". Les mouvements au chœur de Sainte-Croix se poursuivent activement. Les deux hommes ici concernés n'ayant pas la même tessiture, il se pourrait que la seule relation entre la réception de l'un et le renvoi de l'autre soit budgétaire. Toutefois, une fois encore, Julien MUGUET semble ne pas vouloir réellement exercer à Orléans, puisque 5 jours plus tard on le retrouve à Paris.

• 12 juillet 1755, Paris : Clerc du diocèse de Nantes, Julien MUGUET est reçu machicot [musicien] à la cathédrale Notre-Dame. On ne connaît pas la date de sa sortie.

• 1er septembre 1755, Chartres : Julien MUGUET écrit à la cathédrale pour offrir à nouveau ses services. Les chanoines lui répondent qu'il peut revenir aux mêmes gages. Il ne semble pourtant pas se représenter à Chartres dans les mois qui suivent, et il est remplacé comme chanoine de Saint-Piat par Philippe GUILBERT, le 14 février 1756.

• 1761, Paris : Il figure dans l'"état des personnes qui composent le Concert spirituel". Son nom apparaît en début de liste parmi les récitants hautes-contres. Il demeure alors "rue S. Thomas du Louvre, chez le Marchand de Vin, vis-à-vis de la Ferme du Tabac".

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• 10 juillet 1776 (?) - 5 janvier 1778, Chartres : Julien MUGUET est à nouveau chantre à la cathédrale. Le 5 janvier 1778, l'un des chanoines commis à l’œuvre indique que "l’année des gages du Sr MUGUET est sur le point de finir", ce qui laisse penser qu'il est doté d'un canonicat, probablement de Saint-Nicolas, puisque les musiciens sont payés "sur la feuille" de façon hebdomadaire. Il indique ensuite "qu’ayant été pointé cinq fois, [il] demande si le chapitre juge à propos de lui en faire remise attendu qu’il avait chanté cinq fois avant d’être reçu". Les registres capitulaires sont perdus pour la période 1773 jusqu'à la mi-janvier 1777, mais lors de sa troisième réception en 1779, on indique qu'il avait été reçu le 10 juillet 1776.

• 22 octobre 1778, Tours : Les chanoines réunis en galerie après la grand-messe canoniale [pendant laquelle il a dû chanter] reçoivent, sur proposition du procureur général, parmi leurs musiciens gagiste cette haute-contre aux gages de 600 livres par an. Il devra également jouer la basse continue et pourra conserver ses habits laïcs.
• 20 novembre 1778, Tours : Il obtient un congé d'un mois. Le 25, il reçoit son premier semestre de gages soit 300 livres.
• 24 décembre 1778, Tours : Suite à son courrier, le chapitre prolonge son congé de quinze jours.

• 25 février 1779, Tours : Il reçoit son second  semestre de gages soit 300 livres. Après cette date, sans qu'on en connaisse le jour exact, il quitte le service de la collégiale.

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• 10 juillet 1779 - 1791 (?), Chartres : Le 10 juillet 1779, Julien Muguet est de retour à Chartres. Il est reçu "sur le même pied ou il a été reçu le 10 juillet 1776" soit 16 lt par semaine et un canonicat de St-Nicolas. On lui impose "d’assister comme les autres à l’office en habit ecclésiastique". Cela avait-il été un sujet de discorde précédent ?
Dans un tableau des musiciens de la cathédrale établi par l'administration départementale en 1791, Julien MUGUET est recensé sous la colonne "4°) Musiciens et chantres qui volontairement se sont retirées" [sic]. Il est alors désigné comme "haute contre et chanoine de St-Nicolas".
Un tableau récapitulatif des pensions ecclésiastiques dressé en l'an IX indique qu'il a pourtant fait une demande de pension : un arrêté du département du 3 juillet 1792 lui accordait un peu plus de 331 livres de pension, somme qu'il touche toujours au début du XIXe siècle.

• 22 février 1793, Chartres : Julien MUGUET déclare le décès de son ancien collègue serpent à la cathédrale, Félicien CHARTIER. Tous deux habitent rue Muret, mais aucune profession n'est indiquée.

• 23 juillet 1801 [= 4 thermidor an IX], Chartres : Julien MUGUET, mentionné dans un tableau des pensionnaires ecclésiastiques, vit toujours en Eure-et-Loir, sans que nous ayons d'autres précisions sur ses activités.

• 4 juin 1804 [= 15 prairial an XII], Chartres : Julien MUGUET, ancien musicien, décède à son domicile, 419 rue Muret. L'acte est signé par un de ses neveux, marchand de la ville.

Mise à jour : 30 juin 2022

Sources
F-Ad28/ 3 E 085/068 ; F-Ad28/ 3 E 085/080 ; F-Ad28/ G 552 ; F-Ad28/ G312 ; F-Ad28/ G313 ; F-Ad28/ G314 ; F-Ad28/ G315 ; F-Ad28/ G316 ; F-Ad28/ G317 ; F-Ad28/ G318 ; F-Ad28/ L 554 ; F-Ad28/ V 140 ; F-Ad28/ V 141 ; F-Ad28/G331 ; F-Ad28/G332 ; F-Ad28/G333 ; F-Ad37/ G 590 ; F-Ad45/ 51 J 4 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°1 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°25 ; F-An/ LL 232/ 27/ 1 ; F-Bibliothèque St-Martin/  ; Les Spectacles de Paris ; Sainsot, Chartres pendant la Terreur ..., 1889

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