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DUFOUR, Joseph François (1764-1841)
État civil
NOM : DUFOUR     Prénom(s) : Joseph François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DUFOUR-DENELLE
Date(s) : 1764-7-12   / 1841-5-16 
Notes biographiques

Avant de se faire connaître dans l'Aisne comme chef d'entreprise (il dirigea un atelier d'apprêt des étoffes) puis comme député sous la monarchie de Juillet, Joseph François DUFOUR (1764-1841) fut organiste de l'abbaye Saint-Vincent de Laon puis de la collégiale royale de Saint-Quentin, fonction qu'il occupe en 1790.

• 12 juillet 1764, Laon [Aisne] : Joseph François DUFOUR, fils de Louis, "étappier de Laon" (il fournit les régiments en approvisionnements de toutes sortes), et de Marie-Madeleine Parizet, naît et reçoit le baptême en l'église paroissiale Sainte-Geneviève.

• [1771], Laon : Joseph François est reçu enfant de chœur à l'abbaye mauriste Saint-Vincent.

• [1781], Laon : Il est reçu organiste dans la même église, sans doute à la sortie de la psallette.

• 20 mars 1787, Laon : Joseph DUFOUR, organiste de Saint-Vincent, parraine Antoine Joseph, fils de César Charlier, meunier, et de Marie Madeleine Dufour son épouse, de la paroisse Saint-Pierre-le-Vieil transférée en la paroisse Saint-Éloi.
• [1787], Saint-Quentin [Aisne] : DUFOUR succède, sans doute à DELAPORTE, comme organiste de l'église collégiale. La date et les circonstances de son installation ne sont pas connues, en l'absence de registre capitulaire.

• 18 mars 1789, Saint-Quentin : DUFOUR, organiste, épouse en l'église paroissiale Saint-Jacques Marie Anne Élise Denelle, fille mineure de Charles François Marie Denelle et de Marie Anne Élisabeth Dhier.

• 1790, Saint-Quentin : Joseph François DUFOUR occupe toujours le poste d'organiste de la collégiale et perçoit annuellement 750 livres.
• 4 juin 1790, Saint-Quentin : DUFOUR et ses collègues musiciens (Bernard JUMENTIER, maître de musique, Charles Pierre BAVANTLouis Pierre DUMOUTIERJean-Baptiste CAZINLouis Claude BAUDOUXLaurent Florent PINGUETJoseph BOULOGNECharles Antoine MARTIN et Nicolas CARDON) adressent une pétition aux députés de l'Assemblée nationale dans laquelle ils s'alarment de la suppression prochaine des chapitres. Ils se définissent comme "des Français, des prêtres, des pères de famille auxquelles [sic] il ne resteroit d'autre ressource que celle d'importuner l'opulence" si cette décision était confirmée. Cette perte, ajoutent-ils, "seroit d'autant plus sensible pour eux que le chapitre de Saint-Quentin, toujours bienfaisant, a coutume de laisser aux sujets de son église, une retraite égale aux appointements des officiers en activité". Il touche alors 12 livres 10 sols et 4 pintes de blé par semaine.
• Novembre 1790, Saint-Quentin : Il présente une supplique individuelle au directoire du District afin d'obtenir les moyens de faire vivre sa famille, son jeune âge et sa faible ancienneté ne lui permettant pas d'obtenir une pension. On en ignore le résultat.

• [janvier 1791], Saint-Quentin : Il signe une supplique collective des "ruriers, sacristains, maître de musique, musiciens & organiste" au directoire du District, réclamant soit une pension, soit une gratification.

• 27 janvier 1793 : Le citoyen François DUFOUR, "apreteur de toille et notable en exercice", marié à Marie Anne Élisabeth Denelle, assistés du citoyen Charles Guillaume Melchior Gaspard Balthazar Denelle l'aîné, marchand filassier et "notable en exercice", et de la citoyenne Marie Anne Élisabeth D'Hier, femme de François Denelle, officier municipal, déclare la naissance de son fils Émile François Louis la veille au soir. Le père signe "Dufour Denelle". L'assise locale de DUFOUR ne fait aucun doute dès cette époque, ainsi sans doute que l'appui de sa belle-famille dans son futur envol économique et politique.

• 1797-1802, Saint-Quentin : Trois autres enfants viennent au monde. Il s'agit de Félix (17 décembre 1797), Théophile (8 juin 1800) et de Jules (29 juillet 1802). Dans le premier acte, DUFOUR est mentionné comme apprêteur de toiles et dans le second qualifié de marchand. Il est accompagné de ses enfants mineurs, Émile François Louis, Élise Eugénie et Clémence, qui signent tous les trois.

• 1799, Saint-Quentin : Il fonde un atelier d'apprêt des étoffes. En 1821, les Annales de l'industrie nationale et étrangère exposent : "L'apprêt des étoffes a reçu de grands perfectionnemens, et l'on en introduit tous les jours de nouveaux dans cette branche de l'industrie. On doit en grande partie à M. Dufour-Denelle ceux qui se sont opérés. Ce fabricant qui, depuis quelques années, a cédé l'établissement qu'il avait monté à grands frais, hasarda la dépense de machines d'une grande valeur à une époque où la fabrique en coton de Saint-Quentin était encore dans son berceau. Ce fut encore M. Dufour qui donna aux mousselines de Tarare les apprêts qui ont fait placer dans le commerce ces tissus à côté des mousselines de l'Inde, et surtout des organdis anglais, dont la France fait une si grande consommation".

• 8 décembre 1813, Saint-Quentin : Son fils Émile François Louis, âgé de 21 ans, négociant, se marie avec Zélie Arpin, fille et sœur de négociants. DUFOUR est également présenté comme négociant dans l'acte.

• 30 juin 1817, Saint-Quentin : Joseph François DUFOUR, "apprêteur", perd sa femme âgée de 48 ans.

• 20 décembre 1819, Saint-Quentin : Son fils Félix, âgé de 22 ans, négociant, épouse la fille d'un autre négociant, Marie Antoinette Virginie Cordier, âgée de 20 ans. Joseph François est "propriétaire" dans cet acte. Est-ce l'indication qu'il s'est retiré des affaires, laissées peut-être à la charge de ses fils ?

• 5 juillet 1831-25 mai 1834 : Il est député de l'Aisne, élu par 109 voix sur 198 votants et 227 inscrits. Robert et Cougny notent dans leur Dictionnaire des parlementaires français qu'il "siégea silencieusement parmi les libéraux ministériels".

• 16 mai 1841, Saint-Quentin : Désormais veuf, Joseph François DUFOUR meurt à son domicile du 2, rue de l'Évêché. L'acte de décès précise qu'il était "propriétaire, ancien négociant, ancien député, ancien adjoint à la mairie de cette ville, membre du conseil municipal et administrateur des hospices de Saint-Quentin". C'est son gendre Charles François Nicolas Quentin qui signale son décès.

Mise à jour : 16 juillet 2022

Sources
Annales de l’industrie nationale et étrangère, 1821 ; Biographie politique des députés. Session de 1831 ; Ch. Gomart, Notes historiques sur la maîtrise de Saint-Quentin ; F-Ad02/ 5MI 1252 ; F-Ad02/ 5MI 1252-1254 ; F-Ad02/ 5MI 1257 ; F-Ad02/ 5MI 1258 ; F-Ad02/ 5MI1263 ; F-Ad02/ 5Mi0063 ; F-Ad02/ Q 667  ; F-Ad02/5MI0064 ; F-Ad02/5MI1241 ; F-AmSaint-Quentin/ 1 P 3 ; F-An/ DXIX/092/799/02 ; Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français

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