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GAUDRION, Pierre (1763-1812)
État civil
NOM : GAUDRION     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GAUDRILLON
Date(s) : 1763-8-19  / 1812-7-3 
Notes biographiques

Fils de François Louis GAUDRION, chantre gagiste et précepteur de la jeunesse à Châteauroux [Indre], Pierre GAUDRION est formé à la musique d'église en la collégiale de Vatan, l'une des deux plus importantes du Bas-Berry, avant de rejoindre son frère René GAUDRION en la collégiale et église paroissiale Notre-Dame et Saint-Martin de Châteauroux. Il y exerce comme maître de psallette, chantre et organiste de 1786 à 1790 tout en étant "maître de clavecin" en ville.
L'histoire des églises de Châteauroux nécessite quelques éclaircissements :
L'avenir de la ci-devant collégiale Saint-Martin est assombri par La Révolution : située dans l'enceinte de la ville ancienne, trop exiguë pour accueillir l'ensemble des paroissiens, elle est vendue comme bien national. La "cathédrale" constitutionnelle Notre-Dame et Saint-Martin (1790-1792) est dès lors installée à Saint-André, qui était l'église paroissiale la plus spacieuse de Châteauroux : elle est détruite en 1793.
Le jeu de chaises musicales se poursuit après le Concordat qui désigne deux paroisses castelroussines : Notre-Dame et Saint-André. La chapelle des Cordeliers sert d'église à la paroisse Saint-André ; l'ancienne église des Capucins devient la nouvelle paroisse Notre-Dame. Elles se dotent l'une et l'autre d'un orgue modeste touché par Pierre GAUDRION.
Deux églises monumentales seront érigées sous les auspices de l'architecte Dauvergne au cours du XIXe siècle sous les vocables de Notre-Dame et Saint-André.

• 19 août 1763, Châteauroux [Indre] : Pierre GAUDRION naît du mariage de François GAUDRION, maître d'école [et chantre] et de Marie Garnier. Il est baptisé le même jour en la paroisse Saint-Martin, avec pour parrain Pierre Rouet, marchand. Il est le frère cadet de René et Louis Paul GAUDRION.

• 17 novembre 1773, Châteauroux : François [Louis] GAUDRION, chantre de la collégiale Saint-Martin meurt laissant une famille nombreuse, le benjamin n'a que deux ans. Il est père des futurs musiciens, René (né en 1757), Louis Paul (né en 1760) et Pierre (né en 1763).

• 1770-[vers 1781], Vatan [Indre] : Pierre GAUDRION est enfant de chœur au chapitre royal Saint-Laurian. Il y passe onze années au lieu de dix en temps normal ainsi que précisé dans son dossier de demande de pension de 1791. C'est probablement à Vatan qu'il apprend à toucher l'orgue auprès de Maître Jean-Baptiste PIÉCOUR, organiste à vie du chapitre depuis 1767. On notera les liens existant entre les chapitres de Saint-Martin, Châtillon et Vatan où les frères GAUDRION exercent tour à tour comme enfants de chœur ou chantres.

• 1782-1783, Vatan : GAUDRILLON est gagiste de la collégiale Saint-Laurian. Il reçoit des gages trimestriels compris entre 10 et 12 lt.
• 3 novembre 1783 : Il reçoit la tonsure. 

• 10 mai 1782, Châteauroux : René GAUDRION et Pierre GAUDRION, "chantres de cette église", assistent à la sépulture d'un petit Jean-Baptiste, fils de leur confrère Pierre BILLIEUX. Si Pierre GAUDRION est originaire de Châteauroux il n'y exercera que quatre ans plus tard.

• 1786, Châteauroux : Pierre GAUDRION obtient un poste de chantre gagiste et de maître [de musique et] des enfants de chœur en la collégiale Saint-Martin, qu'il occupe pendant quatre ans. Il gagne aussi sa vie comme maître de clavecin "avec assez de succès", selon les administrateurs du District.
• 6 février 1786 : Les musiciens du chapitre Saint-Martin assistent au mariage de René GAUDRION tailleur d'habits, et chantre avec Marie Anne Marin fille d'un parcheminier. Pierre GAUDRION, Pierre BILLIEUX, Jean François COLLET gagistes du chapitre forment un groupe que le rédacteur de l'acte prend soin de distinguer de "plusieurs amis et témoins". On remarque la pluriactivité de René GAUDRION ainsi que le métier de parcheminier qui correspond au contexte économique de l'Indre.

• 1786-1790, Châteauroux : Le retour de P. GAUDRION à Châteauroux marque une activité musicale intense car il est aussi organiste de deux églises :
- Collégiale Saint-Martin :  Le  règlement de 1623 prévoit que "le chapitre prendra et entretiendra un organiste pour toucher l'orgue de l'église". Le service est limité aux fêtes annuelles, fêtes et dimanches, vêpres. Le souffleur est à la charge de l'organiste. Quelle qualité attendre de cet orgue dont aucune dépense d'entretien n'est mentionnée ?
- Couvent des Cordeliers : GAUDRION est rémunéré 48 lt par an pour toucher l'orgue, un instrument certainement en mauvais état car il n'est estimé que 100 lt en 1793.

• 24 septembre 1787, Vatan : Pierre GAUDRION, bien que non explicitement cité, assiste au mariage de son frère Louis Paul GAUDRION avec Marie Françoise Jourdain. L'un est musicien quand l'autre est "couturière". Les GAUDRION musiciens sont présents ainsi que leurs frère et sœur Georges-Joseph et Sophie.

• 1790 : Pierre GAUDRION est toujours maître de psallette de la collégiale Saint-Martin de Châteauroux.
•  En 1790, la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Martin emploie encore comme maître de psallette, organiste et chantre Pierre GAUDRION, trois chantres qui sont Pierre BILLIEUX, René GAUDRION et Charles GRATIER. Jean François COLLET est cité à plusieurs reprises comme clerc et chantre gagiste. Six enfants de chœur complètent ce dispositif, à savoir Tiburce BRISMORÉ, Charles DENIS, Bernard HUET, Denis LEMERLE, Jérôme MOILEAU et ROUET.

• 11 décembre 1790 : Pierre GAUDRION adresse une supplique au directoire du district afin de percevoir une pension. C'est le premier élément d'un dossier qui fera l'objet de plusieurs allers-retours avant de trouver une conclusion. La persévérance de GAUDRION sera positive. On notera également les requêtes collectives envoyées qui témoignent de l'esprit de corps régnant à la ci-devant collégiale Saint-Martin.

• [1791] Châteauroux : GAUDRION poursuit son service à la cathédrale constitutionnelle de l'Indre, installée en la ci-devant paroisse Saint-André. Il a sous sa direction six enfants de chœur. Les chantres officiant sont René GAUDRION, Charles GRATIER ainsi que Jean TURMEAU, ex-chantre de l'église paroissiale Saint-André.
• 21 janvier-31 janvier 1791 : Les quatre chantres du chapitre cathédral Saint-Martin déposent un dossier afin d'obtenir une pension auprès du directoire du département.
• 26 mai 1791 : Le directoire convient de verser 100 lt à Pierre GAUDRION pour son quartier échu.
• 25 juillet 1791: En réponse à une requête de Pierre GAUDRION en faveur des enfants de chœur, le Directoire du Département lui accorde 100 livres pour le troisième quartier de son traitement de 400 livres mais ne statue pas au sujet des enfants.
• 1791 : Le Directoire du district estime dans un premier temps qu'il n'y a pas lieu de verser de pension à GAUDRION.

• [1791], Châteauroux : Lors de la réunion des quatre paroisses castelroussines –Saint-Martin, Saint-André, Saint-Christophe et Saint-Denis– à la "cathédrale constitutionnelle", le conseil de l'évêque reprend le personnel musical des paroisses, proposition semble-t-il initialement agréée par le directoire. Seraient nommés "six chantres, cinq sacristains et six enfants de chœur". La situation n'étant pas clairement entérinée provoque des litiges ultérieurs : les chantres Jean DELHOMME et Jean-Baptiste BLANCHARD ne sont par exemple pas rémunérés pour leurs services. Ils réclament leur dû.

• 7 janvier 1792, Châteauroux :Les chantres Jean TURMEAU, Charles GRATIER, René GAUDRION, Jean DELHOMME et Jean-Baptiste BLANCHARD, les sacristains, Pierre GAUDRION chantre et maître de psallette de la cathédrale, ainsi que les six enfants de chœur provisoirement désignés adressent une requête au Directoire car ils n'ont pas reçu leurs traitements. Le directoire décide de verser au maître de psallette 100 lt, aux chantres 58 lt chacun, 6 lt à chaque enfant de chœur ainsi que 37.10 lt au sacristain.
• 17 avril-17 mai 1792: Le  directoire statue sur la situation des maître de psallette et chantres de la cathédrale qui perçoivent respectivement 200 lt et 120 lt. Les enfants de chœur qui sont quatre en 1792 reçoivent leur dernier quartier de 6 lt chacun. Une nouvelle organisation est instituée : les gagistes employés par la cathédrale et les oratoires nationaux sont désignés. Pierre GAUDRION est maître de psallette, René GAUDRION, Charles GRATIER, Jean TURMEAU et Jean DELHOMME sont chantres. QUINQUENET fils, BERNARD, BRISMORET et ROUET sont quant à eux enfants de chœur. Implicitement, Charles DENIS, comme [Louis] Bernard HUET, Denis LEMERLE et [Jacques Melchior] MOLLO ont quitté la psallette.
• 10 décembre 1792 : Pierre GAUDRION ayant demandé à recevoir une pension pour son ex-fonction d'organiste de Saint-Martin, le directoire décide que le district lui versera une gratification de 120 lt "représentative d’une année de ses gages, et qu’au surplus, il n’y a rien à délibérer". Cette demande est d'autant plus intéressante qu'elle permet d'attester d'orgues jouables à l'ex-collégiale Saint-Martin, alors que les documents manquent.

• 27 nivôse an II [16 janvier 1794], Châteauroux: Pierre GAUDRION, commis à l'administration du district "d'Indre ville" (nom révolutionnaire de Châteauroux) épouse Catherine Rabusson. Elle est originaire du district de Brioude en Haute-Loire et vit à Châteauroux auprès de sa sœur. Parmi les proches et amis, les musiciens du ci-devant chapitre Saint-Martin sont présents : René GAUDRION, le frère de Pierre, ainsi que [Louis] ROUET et Denis LEMERLE, des noms précédemment rencontrés à l'effectif des enfants de chœur. Deux naissances suivent cette union en 1805 et 1808.

• 13 vendémiaire an XI [5 octobre 1802], Châteauroux : Louis Bernard HUET épouse Marguerite Mijotte également castelroussine, qui a perdu ses parents. Ils sont entourés de leurs familles respectives ainsi que de Pierre GAUDRION , ci-devant maître de psallette de la collégiale Saint-Martin, ami de Louis et commis de la Préfecture. L. HUET devenant également commis, il est possible qu'il ait bénéficié d'un soutien de son ex-maître. Le mariage est précipité car une naissance est annoncée pour les mois suivants.

• 26 germinal an XI [16 avril 1803], Châteauroux : Un premier enfant, le petit Pierre naît six mois après le mariage. Son père, Louis HUET est devenu "employé commissionnaire à la Préfecture". Outre les deux témoins dont le grand-père charpentier et ex-sacristain, on remarque la présence de Catherine Rabusson qui est la femme de Pierre GAUDRION. Les liens entre les deux familles sont étroits.

• 18 vendémiaire an XIV [10 octobre 1805], Châteauroux : Une petite Marie Virginie vient au monde tardivement chez les GAUDRION. Pierre est devenu commis au département. Marie Virginie, future lingère, se mariera le 9 septembre 1828.

• 18 janvier 1808, Châteauroux : Lors de la naissance de François Hippolyte, qui sera serrurier, Pierre GAUDRION est employé à la préfecture de Châteauroux. Il est entouré de ses fidèles, Pierre Huet charpentier et de François Rouet.

• [1811-1812], Châteauroux : Selon les comptes de fabrique de la paroisse Notre-Dame sis chapelle des Capucins, Pierre GAUDRION reçoit 12 francs "pour avoir touché l'orgue" et être venu "exercer son talent d'expert" sur l'instrument nouvellement installé. Il s'agit d'un instrument que la fabrique a acheté 800 francs à MAUZAISSE, connu comme organiste de Saint-Cyr d'Issoudun [Indre] et Corbeil [Essonne].

• 5 mai 1811-1812 : GAUDRION est organiste de Saint-André de Châteauroux [soit à l'ex-couvent des Cordeliers] avec un contrat précisant ses interventions à la messe paroissiale, vêpres, jours de fêtes. En l'acceptant, GAUDRION signale qu'il est employé à la Préfecture. Il est rémunéré par la fabrique, entretient le souffleur. Il perçoit 170 fr par an, payables en deux termes.

• 3 juillet 1812, Châteauroux : Un employé de la mairie et un agent de police viennent déclarer le décès de Pierre GAUDRION le 3 juillet, époux d'Henriette [Catherine] Rabusson, demeurant enclos de la Préfecture. Sa veuve, Catherine (et non Henriette) s'éteindra le 2 janvier 1835.

Mise à jour : 10 juillet 2023

Sources
F-Ad36 / BMS Saint-Martin ; F-Ad36/ 2Q 440 ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, Saint Martin ; F-Ad36/ BMS Châteauroux, Saint-Martin ; F-Ad36/ G 285 ; F-Ad36/ L 10 ; F-Ad36/ L 11 ; F-Ad36/ L 1209 ; F-Ad36/ L 45 ; F-Ad36/ NMD Châteauroux ; F-Ad36/ NMD Décès Châteauroux ; F-Ad36/ NMD Mariages Châteauroux ; F-An/ DXIX/045 ; F-An/ DXIX/090/745/03 ; Les orgues du Berry. Inventaire national des orgues [...], 2003

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