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Pour citer Muséfrem
ROBELIN, François (1740-1830)
Autre(s) forme(s) du nom : ROBLIN
Date(s) : 1740-9-1 / 1830-12-11
François ROBELIN (1740-1830), originaire de Beaune [Côte-d'Or], a effectué l'essentiel de sa carrière à Nevers [Nièvre]. Après un premier poste à la collégiale de Beaune, où il avait appris la musique, il est engagé comme musicien serpent et basson, puis maître de musique de la cathédrale de Nevers. Selon ses dires, il reçoit là durant 30 années des revenus très médiocres, et aurait alors refusé "d'autres places beaucoup plus lucratives telle que Notre-Dame de Paris"... Il gère également la maîtrise à partir d'une date indéterminée, s'occupe des enfants de chœur et en aurait même "gardé deux chez lui l'espace de 15 jours à ses frais, malgré sa famille nombreuse".
Dans les actes des registres paroissiaux le concernant, il apparaît plus souvent comme marchand ou négociant que comme musicien. De fait, sa dernière pétition est rejetée, en raison de ce "commerce assez considérable".
• 1er septembre 1740, Beaune : Fils d'un vigneron, François ROBELIN est baptisé en l'église Saint-Nicolas. Son parrain est le fils d'un tonnelier, sa marraine la fille d'un vigneron.
• 3 septembre 1749, Beaune : François ROBELIN est reçu enfant de chœur de la collégiale Notre-Dame de Beaune. « Mrs ayant ouï chanter François ROBELIN, natif du faubourg Trillier de cette ville, l’ont reçu pour enfant de chœur ad annum probationnis ». Le maître de musique est alors Isaac CARILLON, mais dès début 1751, ce dernier, devenu trop âgé, est remplacé par Joseph GARNIER. Cependant celui-ci est licencié dès le début du mois d'août 1752, à cause de "ses absences fréquentes de l’office divin, son peu d’assiduité à la maîtrise, et de vigilance sur la conduitte et l’éducation des enfants de chœur". Lui succède à Beaune le sieur ROUSSEAU. Le début de la formation musicale du jeune Robelin est donc quelque peu chaotique.
• 1755 - 1757, Beaune : À partir de l'été 1755, François ROBELIN est initié au serpent par Jean-Baptiste GRATEPANCHE ("Il sera remis 3 l. par mois à Gratepanche pour apprendre à jouer du serpent à ROBELIN". Ses talents sur le serpent font qu'en 1756, le chapitre le gratifie d'une embouchure d'argent pour l'instrument.
• À partir d'avril 1757, ROBELIN pratique également le basson ("À la prière de ROBELIN enfant de chœur Mrs ont été d’avis que le basson neuf luy seroit remis pour s’y exercer ; à la charge que le maître de musique conservera toujours en sa chambre ledit instrument"). Ce maître est alors, depuis août 1756, François-Nicolas HOMET.
• Juin 1757 : François ROBELIN est chargé de la copie d'une messe à quatre parties composée par François-Nicolas HOMET, le maître de musique de la collégiale, qui est sur le départ pour Metz. Or, le chapitre tient à conserver les partitions qu'il a composées durant son séjour à Beaune. On lit à la fin de cette messe "D. Franciscus HOMET composuit, Franciscus ROBELIN scripsit. À Beaune, ce 16 juin 1757".
• 7 septembre 1757, Beaune : Le chapitre de la collégiale orchestre la sortie de la maîtrise du jeune homme au 1er octobre suivant. Il recevra une gratification de 100 livres et "un habit d’étoffe de Montauban".
Et, le même jour, il est engagé comme habitué, pour jouer du serpent et du basson aux gages de 300 livres auxquels s'ajoutent les "distributions" en blé et en vin "ainsy que les habitués les perçoivent, le tout à commencer audit jour 1er octobre" [1757].
• 30 août 1758, Beaune : Le jeune homme, auquel est attribué le double titre de "habitué et gagiste", subit une remontrance de la part du chapitre de la collégiale. Il est en effet allé jouer du serpent à Autun "sans attendre la permission de la Compagnie", et, facteur aggravant, en y portant le serpent qui appartient à l'église. Le chapitre est indulgent pour cette fois "mais qu’il n’ait à récidiver, sinon sera rayé".
• 19 janvier 1761, Beaune : François ROBELIN quitte la Collégiale Notre-Dame. Le 28 janvier 1761, son ancien maître de serpent, Jean-Baptiste GRATTEPANCHE offre ses services pour jouer du serpent pour "les mêmes appointements que percevoit cy devant ROBELIN".
• 4 juillet 1761, Nevers : François ROBELIN est reçu musicien serpent et basson à la cathédrale Saint-Cyr.
L'arrivée de ROBELIN à Nevers en 1761 est à relativiser en fonction de cet extrait des registres capitulaires de Notre-Dame de Beaune, le 9 septembre 1765 : "Ayant été observé qu’il est dû à ROBELIN cy devant habitué et gagiste quelque chose sur les feuilles de bled, vin et méreaux pour l’année 1762, a été conclu qu’il sera appelé au bureau où il luy sera fait compte des dits articles ; suivant l’évaluation qui sera faite d’iceux en argent ; pour le montant luy en être payé sur mandement que fournira M. Chancelier chanoine ; après néanmoins que ledit ROBELIN aura rendu en bon état le basson qui luy avoit été prêté et appartient au chapitre." Il serait donc parti pour Nevers en emportant le basson de la collégiale de Beaune. Ensuite, bien qu'il y ait environ 150 km entre les deux villes, il est peut-être revenu plusieurs fois à Beaune, ponctuellement, tout en étant en poste à Nevers. Sinon pourquoi lui serait-il dû de l'argent pour 1762 ?
• 12 avril 1768, Nevers : François ROBELIN se marie avec avec Anne Pillot, paroisse Saint-Sauveur.
• 8 août 1772, Nevers : Son collègue à la cathédrale André ROUEN – par ailleurs "Lieutenant du Roi des violons" – le reçoit "maître de musique vocale et instrumentale".
• 8 décembre 1777, Nevers : Dans le registre de la paroisse Saint-Laurent, ROBELIN, ROUEN, ROBERT et MERCIER signent l'acte d'inhumation de Marie-Anne Borderieux, "femme de maître Pierre Nicolas ROSÉ musicien de l’église cathédrale", décédée à l'âge d’environ 32 ans.
• Jusqu'au 11 décembre 1790 : François ROBELIN est musicien serpent et basson de la cathédrale Saint-Cyr, aux appointements de 520 livres par an. Dans sa requête du début de l'année 1791, il affirme que "ses appointements ont toujours été très médiocres", mais explique "que le chapitre a toujours eu des égards qui le dédommageaient de son peu de revenus". Il espérait recevoir du chapitre "une retraite proportionnée au temps et aux services qu'il a rendu à l'église pendant trente ans, notamment à l'égard de la maîtrise qu'il occupait depuis plusieurs années", phrase qui incite à le considérer comme le dernier maître de musique d'Ancien Régime de la cathédrale de Nevers.
Par la suite, il a fait fonction de maître de musique à Saint-Cyr gratuitement, l'évêque en témoigne. [Remarque : TOLLET, évêque, est membre du conseil du district de Nevers].
Démarches après 1790 :
• 21 mai 1791, Nevers : François ROBELIN fait une demande de pension. Il espère qu'il lui soit accordé pour retraite une pension égale à celle des "sept prêtres" de la cathédrale [appellation locale des semi-prébendés]. Il est dit chargé d'une nombreuse famille. Le directoire du district de Nevers est d'avis qu'il lui soit accordé une pension annuelle et viagère de 600 livres. Le directoire du département de la Nièvre est d'avis qu'il lui soit accordé une pension annuelle et viagère de la somme de 300 livres, qui lui sera payée par le receveur du district de Nevers par trimestres et par avance. Sa requête se termine par une affirmation de son engagement au service de la Révolution : "Comme zélé patriote, il offre ses services pour l'office divin en tout ce qu'il peut le concerner, trop heureux messieurs s'il peut vous prouver son respectueux attachement et être bon à quelque chose".
• 26 juin 1791 : C'est en tant que "maître de musique" qu'il co-signe la requête collective des musiciens de la cathédrale constitutionnelle dans laquelle ils expliquent "que depuis l'installation de monsieur l'évêque de ce département, ils se sont empressés de concourir à donner au culte divin toute la pompe et l'éclat dont ils sont capables", et que pourtant ils n'ont reçu aucun traitement. On y trouve les signataires suivants : "LORIN organiste, BONNOT prêtre, ROBELIN maître de musique, CHARBONNIER chantre et musicien, CASSIAT chantre, BARAT chantre et musicien, PLANTARD chantre et musicien, BOUCHET chantre, CLIQUET chantre et musicien, MERCIER chantre."
• 19 novembre 1791, Nevers : La pétition de François ROBELIN père, musicien, est examinée. Un précédent arrêté lui accordait 300 livres, mais son traitement a été réduit à 200 livres par un autre. Il proteste, le district maintient sa décision.
• 21 mai 1792, Nevers : Une nouvelle pétition du sieur François ROBELIN père musicien, donne lieu à une nouvelle décision. Il faisait dans la ville "un commerce assez considérable avant la suppression de sa place". Demande rejetée.
• 28 août 1793, Nevers : Une nouvelle décision est prise sur une nouvelle pétition du citoyen François ROBELIN, ci-devant attaché en qualité de musicien de la ci-devant cathédrale de Nevers. On lui accorde une pension à vie de 400 livres annuelles.
• 21 pluviôse an VIII [10 février 1800] : Nevers : François ROBLIN, "propriétaire domicilié de la commune de Pougues" cosigne une déclaration [sans doute de complaisance] avec son ancien collègue Jean-Claude LORIN, au sujet de [Jean] Pierre VIEILLARD, ancien maître de musique de la cathédrale.
• À Pougues-les-Eaux, dont il est adjoint au maire vers 1805, François ROBELIN est qualifié de Propriétaire.
• 11 décembre 1830, Garchizy (Nièvre) : François ROBELIN, rentier, s'éteint chez son gendre.
Mise à jour : 22 novembre 2022