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MICHEL, Louis Christophe (1742-1829)
État civil
NOM : MICHEL     Prénom(s) : Louis Christophe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MICHÉ
Date(s) : 1742-3-23  / 1829-3-14 
Notes biographiques

Louis Christophe MICHEL (1742-1829) reçoit une solide formation musicale à la maîtrise de la cathédrale de Laon [Aisne], sa ville natale. Il entame sa carrière vers 1762 comme chantre à l'abbaye Saint-Vincent, dans la même ville. Pourvu des ordres mineurs, il exerce pendant quelques années les fonctions de maître de musique et de serpent à l'abbaye Saint-Nicaise de Reims, autre établissement mauriste. En 1770, le chapitre de la cathédrale de Laon fait appel à lui pour le poste de maître de musique. Il reste en place sous le régime constitutionnel et obtient une pension en 1793. Après la Révolution, il intègre l'administration préfectorale.

• 23 mars 1742 : Christophe MICHEL naît à Laon [Aisne] du mariage de François Antoine Michel, cabaretier, et de Marguerite Massu ; il est baptisé le jour même en l'église Saint-Julien, avec pour parrain et marraine Christophe Laurent, marchand boucher, et Marie Madeleine Bouvry, de la paroisse Saint-Cyr, qui signent. La date de naissance est confirmée par la documentation révolutionnaire ; elle contredit l'acte de décès, qui le prétend âgé de 83 ans (donc né vers 1746), natif de Paris et fils d'un certain Jacques Michel (mais le nom de la mère n'est pas donné, preuve que le rédacteur est mal informé).

• 11 mai 1750, Laon [Aisne] : Louis Christophe MICHEL est admis à la cathédrale Notre-Dame en qualité d'enfant de chœur. Le maître est à cette époque Pierre DORLÉANS.

• 20 février 1760, Laon : Il est dispensé de la tonsure rigoureuse car il aura terminé ses dix années de service le 11 de mai prochain, ayant été reçu le 11 mai 1750.
• 21 avril 1760, Laon : Les chanoines autorisent le receveur de la bourse commune à avancer à MICHEL, enfant de chœur, la somme de 60 livres sur la récompense que la compagnie accorde aux enfants qui ont servi dix ans pour acheter un basson et un serpent.
• 5 mai 1760, Laon : Il demande et obtient "la récompense ordinaire" réservée aux enfants de chœur ayant achevé leur temps. 
• 10 mai 1760, Laon : MICHEL, le plus grand des enfants de chœur, émet le souhait de rester à la maîtrise six mois de plus en vue de "se perfectionner à joüer des instrumens", ce qui lui est accordé, mais la compagnie ne prendra en charge que sa nourriture.
• 27 octobre 1760, Laon : Le butillier expose que MICHEL, "notre enfant de chœur", à qui la compagnie a accordé six mois supplémentaires à la maîtrise "pour y apprendre à joüer des instruments", demande encore à y demeurer cet hiver, ce qui a été refusé.
• 5 novembre 1760, Laon : Le secrétaire du chapitre lui délivre un certificat de vie et mœurs.

• [vers 1762], Laon : Louis Christophe MICHEL débute sa carrière de musicien. Il semble avoir dans un premier temps (si l'on se base sur ses pétitions de 1792-1793) exercé les fonctions de chantre à l'abbaye Saint-Vincent.

• 1769, Reims [Marne] : Louis MICHEL, clerc tonsuré, est maître de musique et serpent à l'abbaye mauriste Saint-Nicaise.
• 11 décembre 1769, Laon : Le doyen de la cathédrale indique avoir reçu une lettre du nommé MICHEL, ancien enfant de chœur "de notre église", actuellement serpent à l'abbaye Saint-Nicaise de Reims, "qui offroit ses services à la compagnie si elle vouloit les agréer". Celle-ci consent à le recevoir aux appointements de huit livres par semaine et charge le maître de musique de lui en donner avis.

• 29 janvier 1770, Laon : Les chanoines de la cathédrale ont unanimement nommé pour remplir et desservir la chapelle de Sainte-Élisabeth, vacante par la mort d'Emmanuel Richart, curé de Bruyères, la personne de Louis Christophe MICHEL, clerc tonsuré, ancien enfant de chœur de leur église, et ordonné que les provisions lui soient expédiées gratis.
• 5 février 1770, Laon : Le même MICHEL, clerc tonsuré, ancien enfant de chœur et serpent au service actuel de la cathédrale, nommé à la chapelle de Sainte-Élisabeth, s'étant présenté au chapitre, a été reçu et mis en possession de celle-ci, après avoir prêté serment entre les mains du doyen président. Il a ensuite été conduit au chœur par le sous-chantre qui l'a installé sur le petit banc du côté gauche en présence de Noël THUILLIER et de Louis DELGOBE, tous deux vicaires de la cathédrale.
• 23 mars 1770, Laon : La proposition émanant de "quelques messieurs" d'octroyer la place de maître de musique, vacante à la suite du départ de JOSSE, à Louis Christophe MICHEL, "serpent au service actuel de notre église, au moins pour éprouver pendant quelque tems s'il pouvoit convenir", a été approuvée à dix voix contre sept, ce qui n'a pas paru suffisant, compte tenu des absences. Le chapitre prendra une décision ferme à ce sujet le 26.
• 26 mars 1770, Laon : Le chapitre admet pendant six mois à la maîtrise Louis Christophe MICHEL, leur serpent, "pour voir pendant ce tems s'il sera par la suitte en état d'occuper à leur satisfaction la place de maître de musique". On lui demande de continuer à remplir la place de serpent et de basson, de rendre, autant que possible, "les mêmes services au chœur", et de mettre un enfant de chœur en état de jouer du serpent pour le remplacer, s'il convient. Pendant les six mois à venir, il sera nourri, logé, chauffé et éclairé à la maîtrise comme le serait tout maître de musique et recevra deux bouteilles de vin par jour. Il aura "tout le soin convenable d'instruire les enfans", en se soumettant aux règlements qui regardent les maîtres de musique.

• 28 avril 1773, Laon : Le butillier informe le chapitre que les rédacteurs du nouveau missel devraient avoir à l'occasion besoin du maître de musique, "ce qui pouroit occasionner [...] quelques absences du chœur". Le chapitre décide par conséquent de lui payer ces journées d'absence.

• 22 septembre 1778, Laon : Christophe MICHEL, maître de musique de la cathédrale Notre-Dame, assiste au mariage, en l'église Saint-Martin-au-Parvis, de Jean Louis LEFÈVRE, vicaire-chantre de la même église, avec Marie Louise Desjardins, en tant qu'ami de l'époux.

• 14 juin 1779, Laon : Lors du chapitre général, "il a été spécialement recommandé au Maître de Musique de ne point s'absenter de la maitrise et de conduire toujours les enfans à la promenade", lit-on dans le registre capitulaire.

• 11 juin 1781, Laon : Lors du chapitre de la saint Barnabé, "il lui a été spécialement recommander [sic] de ne quitter les enfans que le moins possible et surtout d'être toujours present à leurs prières du matin et du soir".

• 9 juin 1782, Laon : Au chapitre général, après avoir adressé des avis aux enfants de chœur, ces derniers sortis de la salle capitulaire, le chapitre enjoint à MICHEL "de ne point permettre qu'aucune personne de sexe même proches parentes des enfants entrassent dans la maison sous tel prétexte que ce fût, de ne faire aucun repas dans la dite maison avec aucune personne étrangère, de ne point quitter les enfans, et s'il avoit absolument besoin de sortir, d'être rentré le soir pour le temps de la prière, de veiller à ce que les enfans employassent leur temps aux différents objet de leur éducation comme la lecture, l'écriture, la musique et le latin".

• [1790], Laon : Louis Christophe MICHEL est toujours maître de musique de la cathédrale Notre-Dame, dont l'organiste se nomme Pierre Sébastien HAZARD. Les musiciens travaillant sous sa direction sont Jean Pierre ÉDARTClaude François Félix MICHELET, Jean Charles THORIN, Jean Nicolas BRUGES, François ROBIN, Jean Louis LEFÈVRE, Mathias SÉQUEVAL et Louis SÉQUEVAL. Ensemble, ils envoient fin 1790 ou début 1791 une pétition au Comité ecclésiastique. Ils y observent "qu'attachés dès leur plus tendre enfance au service du culte public, la plupart d'entr'eux y ont vieilli", et qu'ils n'ont pas d'autres moyens de subsistance que leurs honoraires, dont ils craignent d'être privés. Parmi eux se trouvent des octogénaires, "d'autres surchargés d'enfants et d'autres enfin qui ne subsistent eux et leurs parents qu'à l'abri de leurs appointemens". C'est pourquoi ils réclament un traitement.

• 1791-1791, Laon : [Louis] Christophe MICHEL est clerc laïc en l'église paroissiale Notre-Dame (ex-cathédrale Notre-Dame). Il signe plusieurs actes de sépulture en cette qualité, le premier le 26 août 1791, le dernier le 15 septembre 1792.

• [vers 1791, Laon :] Louis Christophe MICHEL, maître de musique du ci-devant chapitre de Laon, adresse une pétition au District pour obtenir paiement de son traitement. Il joint un certificat de la municipalité et d'autres pièces.
• 12 novembre 1791, Laon : Le directoire du District relève que l'exposant n'a reçu aucun acompte sur son traitement de 1790 ni sur celui de 1791, qu'il a plus de 20 ans de service et plus de 50 ans d'âge, conditions exigées par la loi du 26 août, "et que d'ailleurs il avait été reçu à vie […] pour remplir des fonctions relatives au service divin" ; par conséquent, il doit toucher 400 livres pour son traitement de 1790 (en conformité avec l'art. 3 du décret du 24 juillet) et 200 livres pour 1791, faisant moitié de son traitement et le maximum déterminé pour sa pension de retraite par les articles 1 et 5 de la loi du 26 août, "avec continuation du même traitement pour chacune des années suivantes".
• 14 novembre 1791, Laon : Le directoire du Département arrête que l'avis ci-dessus sera exécuté, en justifiant cependant qu'il n'a exercé aucune autre fonction publique depuis la suppression de sa place.

• [1792] : Le citoyen MICHEL, demeurant à Laon, demande un traitement "comme cy devant employé ès églises de St-Vincent de Laon, St-Nicaise de Reims et cathédrale de Laon, en qualité d'abord de musicien, ensuite de maître de musique". Par cette démarche, il semble avoir espéré une revalorisation de sa pension.
• 11 septembre 1792, Laon : Les administrateurs du District sont défavorables à la demande. La loi du 26 août 1791, à laquelle celle du premier juillet 1792 n'a pas dérogé, s'applique à lui.
• 5 novembre 1792, Laon : Le Conseil permanent du Département de l'Aisne arrête qu'il n'y a pas lieu de délibérer.
• 12 décembre 1792, Laon : Il quitte ses fonctions de maître de musique à la cathédrale.

• [fin 1792 ou début 1793], Laon Louis Christophe MICHEL, ci-devant maître de musique de Notre-Dame, pétitionne à nouveau "comme vicaire chantre". Dans sa requête, il indique avoir trente ans d'ancienneté.
• 7 janvier 1793, Laon : Le District persiste dans ses arrêtés des 11 septembre et 12 novembre 1792 et estime qu'il y a lieu d'accorder au pétitionnaire la somme de 400 livres, conformément aux articles 2 et 3 de la loi du premier juillet 1792.
• 8 janvier 1793, Laon : Le Conseil permanent du Département de l'Aisne remarque que les 30 années de service de MICHEL ne sont justifiées que par le certificat d'un seul signataire. De plus, il n'avait pas atteint l'âge de 50 ans au premier janvier 1791. Il arrête par conséquent qu'il ne peut être que dans le cas de l'art. 4 de la loi et qu'il recevra 200 livres de pension, qui commencera à courir du jour où il a cessé ses fonctions relatives au service divin et de percevoir un salaire.

• 14 mars 1829, Laon : Louis Christophe MICHEL, ancien chef de bureau à la Préfecture de l'Aisne, décède à son domicile à l'âge de 83 ans d'après l'acte de décès, en fait près de 87 ans.

Mise à jour : 22 décembre 2022

Sources
C. Cerf, "La Musique à Notre-Dame de Reims", 1887 ; F-Ad02/ 5Mi0065 ; F-Ad02/ 5Mi0073 ; F-Ad02/ 5Mi0079 ; F-Ad02/ G 1888 ; F-Ad02/ G 1890 ; F-Ad02/ G 1892 ; F-Ad02/ G 1893 ; F-Ad02/ Q* 490 ; F-Ad02/ Q* 491 ; F-Ad02/ Q* 492 ; F-An/ DXIX/092/799/01 ; F-An/ F19/1128 ; Journal de la ville de Saint-Quentin et de l'arrondissement, 1823

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